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samedi 7 juin 2014

Notes prises à Arches lors du témoignage de Grégoire Perra revues par l'intervenant



Grégoire Perra avec, à sa droite, M.Blisko, président de la MIVILUDES




L’exposé de Grégoire PERRA s’est orienté vers divers thèmes à partir de questions préparées par des participants.



ENTRISME DE L’ANTHROPOSOPHIE EN POLITIQUE DANS LE PARTI ECOLOGISTE? LIENS AVEC DES PERSONNALITES COMME PIERRE RABHI?




L’Anthroposophie est un système qui embrasse tous les aspects de la vie. C’est le projet d’un changement de civilisation, d’une civilisation anthroposophique incluant les arts, le bien-être, la politique, l’économie, etc. C'est un monde où même la sensibilité humaine serait transformée.

La présentation de produits anthroposophiques de la firme Weleda affiche leur proximité avec des mouvements alternatifs, comme l'indique le slogan "bio depuis 1921". Or le projet anthroposophique n’est pas  un projet de solidarité sociale comme le projet écologique. C’est celui d’un communautarisme moyen-âgeux où le sujet serait anéanti.

Pierre Rabhi a été repéré depuis 1984 par les Ecoles Steiner, qui ont fait la promotion de ses livres. Or, les anthroposophes n’ont jamais fait en vain la promotion d’un auteur vivant. On suppose qu’il y a un lien fort entre les deux. Les écoles Steiner ont soutenu le mouvement des Colibris, la candidature de Rabhi à la présidence de la République et ont mis leur réseau à sa disposition. L’idée que la terre est un animal vivant, qui respire, avec des plaques soudées entre elles comme les os du crâne, avec le mouvement des marées comparable à celui de la respiration, est une idée anthroposophique qu’on retrouve chez Rabhi avec son concept de la Terre Mère. Enfin, un anthroposophe ne dit jamais qu’il est anthroposophe.

Jean-Marie Pelt profite du public des écoles Steiner et vient faire des conférences à proximité de celles-ci. Dans un de ses premiers livres, il justifie sur cinq à six pages l’idée que le gui serait la réincarnation d'une plante qui vivait sur l'Ancienne Lune (une précédente incarnation de la terre).  Lors d'un congrès d'agriculteurs biodynamistes en 2008, il a consenti une réduction de sa prestation. 

Par ailleurs, Philippe MEIRIEU, élu d’Europe Ecologie les Verts, soutient le mouvement des Colibris. 


Les écoles Steiner ont un pouvoir de dissimulation rapide comme les «villages Potemkine» qu’on dressait au passage de Catherine II de Russie. Par exemple, quand une inspection est annoncée, plusieurs services de cantine sont immédiatement organisés, alors qu’en temps normal une grande partie des enfants mangent dans leurs classes avec leurs maîtres, en priant au début et à la fin des repas.
Il s’agit, comme dans le cas d’Emmanuel Giboulot, de tricher tant qu’on ne se fait pas prendre et, quand on est pris, de revendiquer de grands principes, alors que l’authenticité aurait consisté à les énoncer dès le départ.


La dévotion à une personne compte beaucoup chez les anthroposophes, ainsi que la séduction. L’Anthroposophie se présente comme un système de pensée, mais elle ne fonctionne pas par une véritable connaissance des idées. On ne lit que peu Rudolf Steiner dans les cercles anthroposophiques, car les études en commun qui sont pratiquées par exemple dans les écoles Steiner-Waldorf reposent sur un processus tellement lent qu'on n'arrive même pas au tiers d'un livre au bout d'une année, même avec une séance hebdomadaire. Et celui qui le lit ne trouve aucun objet de pensée qu’on puisse  saisir. Tout est flou, tout est mou,  alors que ce qui reste ce sont les personnes auxquelles on s’attache. Il n’y a jamais d’opposition au sein de l’Anthroposophie, on ne vous dit jamais «non». On vous dit «vous avez raison mais...», il n’y a jamais d’idées auxquelles on puisse faire face. 



COMMENT GRANDIT-ON DANS UNE ECOLE STEINER?

La plupart des élèves ne deviendront pas anthroposophes. Mais 5 à 6 % se feront prendre. Leur nombre peu élevé n'attirera pas l’attention. Les récalcitrants peuvent être tabassés régulièrement par les autres élèves, sous le regard des enseignants qui n’interviennent pas parce qu’ils considèrent que c’est leur "karma" qui les fait agir ainsi, et qu'il ne faut pas intervenir dans le "karma" des enfants.

La méthode de transmission des idées anthroposophiques consiste notamment à faire croire aux enfants que ces idées viennent d'eux-mêmes, alors que ce sont leurs enseignants qui les leur suggèrent. Ce sont les mêmes idées depuis 90 ans !  Par exemple, en classe, le professeur présente trois animaux, le lion, l’aigle et le taureau et demande aux enfants quelle partie du corps présente une analogie avec chacun d’entre eux. Ainsi, il associe l’aigle à la tête, le lion au coeur et les membres et le système digestif au taureau. Le professeur fait ensuite parfois le parallèle avec les symboles des évangélistes : Jean , l’aigle, pour l'évangile la pensée ; Marc, le lion, pour l’évangile du coeur ; Luc le taureau, pour l'évangile de la volonté. Autant d'idées typiquement anthroposophiques !

De même pour les  races : le professeur Steiner-Waldorf suggère aux enfants que l’Africain est comme un enfant, car il pense avec son cerveau arrière, que l’Asiatique, qui penserait avec son cerveau central, est comme l’adolescent et que l’Européen, qui penserait avec son cerveau frontal, serait le représentant de l'âge adulte.

Il n’y a pas de manuel dans les écoles Steiner : ni de manuel officiel ni de manuel propre aux écoles Steiner. C'est voulu, afin qu'il n'y ait pas de traces écrites de la manière d’enseigner, si ce n’est les cahiers d’élèves. mais dans ceux-ci, les professeurs Steiner-Waldorf veillent normalement à ce que n'y figure rien de trop compromettant et interdisent aux enfants d'y noter tout ce qu'il leur aura dit oralement.

L’enseignement des sciences prétend être dans l’optique du mouvement  «la main à la pâte», privilégiant  l’expérimentation concrète.  Mais en fait, dans les écoles Steiner, on  multiplie les expériences  sans jamais parvenir aux lois  correspondantes (par exemple les équations chimiques pour expliquer le rapport base-acide à partir des multiples expérimentations sur le chou rouge).


Lorsque Grégoire PERRA a critiqué cet enseignement lors d’un rapport qui lui avait été demandé par ses supérieurs, ceux-ci lui ont dit que ce qu’il disait était juste.  Mais lorsqu’il a répété les mêmes critiques sur le site de l’UNADFI, ils lui ont fait  un procès  pour empêcher que cela se sache à l’extérieur. Il faut comprendre que pour eux l’institution est plus qu’une institution. C’est un lieu où s’incarnent des forces spirituelles, un réceptacle des forces qui viennent des Dieux. S’ils mentent c'est donc pour sauver les âmes des élèves.


Le financement de certaines écoles vient en partie de la NEF, une banque pour laquelle les anthroposophes ont fait campagne via le réseau des écoles  Steiner, en 1986.



Psychologiquement, y est encouragé un surdimensionnement de l’ego dont l’effet ultérieur peut être une grande souffrance intérieure, ainsi que le décrit très bien un ancien élève américain, Roger Rawlings, sur son site WaldorfWatch. Il se produit aussi un compartimentage du psychisme : la pensée et les sentiments ne communiquent plus entre eux.




COMMENT SE FAIT-IL QU’ON TROUVE DES ANTHROPOSOPHES A LA FOIS DANS DES MOUVEMENTS ALTERNATIFS PROGRESSISTES COMME ATTAC OU LA CONFEDERATION PAYSANNE ET QUE CERTAINS SOIENT PROCHES DE PARTIS REACTIONNAIRES?




Les anthroposophes sont partisans d’une "tripartition sociale" qui se réclame de la trilogie : Liberté Egalité, Fraternité. Mais en réalité, l'Anthroposophie nie le principe fondamentale de la Révolution Française qui est le respect de l'Homme en tant que Sujet. En économie, c’est la Fraternité qui est la règle. Mais cela signifie pour Steiner tout autre chose qu'une perspective socialiste ou communiste ! Pour lui la fraternité veut dire : pas d’intervention de l’Etat, l’économie se régule d’elle-même.

La loi fondamentale de l’économie selon Steiner, c’est qu’une société est d’autant plus riche que les individus ne gardent pas les richesses pour eux-mêmes et reversent leur surplus dans le pot commun. Ce à quoi on les oblige en fait par des pressions psychologiques.

Il n’y a bien souvent pas de conventions collectives dans les écoles Steiner. Le syndicalisme, pour Steiner est une maladie sociale, tout comme l’athéisme est une maladie de l’âme. Chez les anthroposophes, il y a une indifférence à la politique, aux élections. La seule chose qui compte pour eux est de savoir ce qui va favoriser leurs institutions ou non. La vie de la société dans son ensemble ne les intéresse nullement.



LA MEDECINE ANTHROPOSOPHIQUE


L'anthroposophie se dit une science de l’esprit et réunit le matériel et le spirituel. Elle a un discours physiologico-spirituel. Elle composte des croyances sur tout et pour tout (par exemple la coupe des cheveux qui doivent être longs pour les filles, etc).




RETOUR A LA NEF



Au départ, cette banque a été ouvertement anthroposophique. Ses directeurs étaient membres de la Section  Sociale de l'Ecole de Science de l’Esprit. Elle subventionne aujourd'hui la Biodynamie, les écoles Steiner, Weleda, etc.


La société anthroposophique compte 1300 membres, mais le "mouvement anthroposophique" (que l’intervenant considère plutôt  comme un milieu) est beaucoup plus peuplé. Même des dissidents de la Société Anthroposophique, comme Pierre Lassalle, appartiennent en fait à ce mouvement.

L’Anthroposophie en tant que doctrine a quelque chose de destructeur. Elle rend peu à peu fous ceux qui la lisent. L’agressivité retenue explose régulièrement aussi bien entre élèves (tabassages précédemment évoqués) qu’entre professeurs.

Les catégories psychiques dans lesquelles on classe les élèves (au point de les placer dans la classe  en fonction de cette appartenance présumée) tiennent lieu de moyen pédagogique permettant de cerner les individualités profondes de chaque élève. Celles-ci ne font que reprendre les quatre tempéraments de la médecine de Galien : le flegmatique, le colérique, le mélancolique, le sanguin. 


Dans les écoles Steiner-Waldorf, l’affaiblissement des personnes s'explique en partie par le procédé consistant à demander à ce que les personnes "racontent leurs vies", notamment leur vie la plus intime, devant les autres. Règne ainsi un climat incestuel, la jardinière d’enfants devant agir comme une maman, déshabiller et embrasser les enfants. Il y a une atmosphère affective dans laquelle on se croit aimé et il est difficile de se dire après que c'était était  factice.  C’est une vie de zombie.


Grégoire s’en est sorti par la rencontre  d'un texte de Levinas, dans Difficile liberté, opposant le sens de la relation à l’autre dans le Judaïsme et la possession caractérisant le paganisme. Et c’est en présentant à ses supérieurs cette critique de l’Anthroposophie qu’il a pris conscience  que, contrairement aux affirmations de Rudolf Steiner prônant la liberté ("la culture, c'est la liberté" dans la Tripartition Soociale, ou l'intitulé de son livre "La Philosophie de la Liberté"- la liberté de penser n’existe pas dans le milieu anthroposophique.




ET LA BIODYNAMIE?



En 10ème classe, les élèves sont envoyés en stage agricole. Mais on n’y fait que désherber des rangées d’oignons. On n'y apprend rien sur la Nature. On doit y écouter les discours des fermiers anthroposophes faisant l'apologie de la Biodynamie de Rudolf Steiner. La Biodynamie associe l'agriculture aux forces du Zodiaque. Par exemple, pour les carottes, on les plante sous un signe de terre, comme le Taureau pour qu’elles poussent bien (alors que si on les plante en juin sous le signe d’air des Gémeaux seules leurs feuilles se développeront, car c'est un signe d'air et les feuilles sont liés à l'air, etc). Les cornes de vache sont des capteurs d’énergie astrale, on les remplit de substances qu’on aura touillées selon le signe de l’infini ("dynamisées") et on les répand pour enrichir les sols. Quand il y a a de la vermine, on médite, on entre en communication avec "l’âme groupe "de la vermine pour qu’elle veuille bien épargner la plante. Et si ça ne marche pas on tue un mulot dont on répand la cendre au clair de Lune.


Tous le matins, dans les écoles on récite les mantras les bras croisés sur la poitrine. Il y a des "méditations" toute la journée dans les écoles : parfois cinq dans la journée ! Or avec les méditations anthroposophiques, on est tout le temps dans le contrôle de ce que l’on pense, il n’y a jamais de spontanéité. On refuse l’abstraction, le «poison de l’intellect» qu'il faut "retarder au maximum". Sous couvert de créativité on fait des rondes toute la journée. Le monde des anthroposophes se prétend original, mais on retrouve partout dans le monde, là où il y a des écoles Steiner, les mêmes jeux, les mêmes chansons, les mêmes couleurs, la même architecture, la même esthétique, les mes recettes, etc.


Au sujet de l’appellation "GOETHEANUM", qui désigne le centre administratif mondiale de l'Anthroposophie, à Bâle : il aurait dû s’appeler «Maison de Saint Jean». Mais la référence à Goethe est destinée à masquer le côté religieux et à donner une image plus éclairée. L’Anthroposophie est une culture hors sol. Elle n’a pas de racines culturelles. Elle ne s’inscrit pas dans une continuité. C’est le produit du volontarisme d’un insomniaque multipliant les conférences dans une même journée, d’un caméléon psychique, d’abord libre penseur, puis nietzschéen, avant de s’intéresser à Goethe, puis théosophe.

6 commentaires:

  1. Christophe Mounier8 décembre 2014 à 11:34

    Très intéressant ! L'essence même de la manière dont les esprits sont manipulés est bien mise en valeur, ainsi que le fait que cette dérive s'avance masquée. Cela me parle d'autant plus que je connais le travail de Serge Blisko à la Miviludes, que j'ai rencontré en tant que responsable d'association lorsqu'il était maire du 13è.

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  2. "Or le projet anthroposophique, c’est celui d’un communautarisme moyen-âgeux où le sujet serait anéanti."

    "Psychologiquement, y est encouragé un surdimensionnement de l’ego "

    Pour rester rationnel, il ne vous vient pas a l'esprit que ces deux assertions sont contradictoire ?

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    1. LA REPONSE DE GREGOIRE PERRA



      Nous reproduisons habituellement les commentaires de nos contradicteurs dès lors qu'ils sont rédigés avec courtoisie. Tel est le cas ici. Mais nous alimentons le débat en ne négligeant pas de répondre. Voici donc la réaction de G. PERRA à ce commentaire.


      D'ordinaire, comme je me le suis promis au sortir du milieu anthroposophique, je ne réponds pas aux anthroposophes. Leur mauvaise foi, consciente ou inconsciente, rend vaine toute discussion avec ces derniers. Ils ne cherche en effet pas à discuter pour vous comprendre, mais a argumenter pour vous atteindre. C est le cas, a mon sens, intellectuellement parlant, de la remarque qui a été envoyée par ce lecteur, brandissant triomphalement une contradiction qu il serait parvenu a déterrer dans mon propos. Mais cette personne montre juste qu elle ignore le concept de Sujet, différent de celui de l'Ego. le Sujet est l'être humain qui peut prendre sa propre pensée comme objet, définition de l'anthropologue Jean Piveteau dans La Main et l'Hominisation, donc de réfléchir, d'être raisonnable, maître de la conduite de sa propre vie. Un être autonome, c'est a dire pouvant se donner a lui même sa propre loi. L'Ego désigne quant a lui le sentiment de soi, pas la conscience de soi. Les animaux ont un sentiment de soi, tout comme nous, mais pas la conscience d'eux mêmes.

      Ce que les écoles Steiner Waldorf stimulent, c est l'ego des élèves, leur sentiment  d'eux mêmes, leur pure animalité d'une certaine façon, par la flatterie et la séduction. Mais en aucun cas elles ne permettent que les êtres qui subissent cette pédagogie deviennent des sujets a part entière,  c est a dire des êtres capable de réfléchir librement, de conduire leur propre existence de manière autonome, puisqu'on les endoctrine a leur insu a l'Anthroposophie. 

      Oui, une civilisation anthroposophique signifierait l'anéantissement du Sujet, car ce serait la mort de la pensée capable de se prendre elle même comme objet. La mort de la réflexion. Cela n'interdirait nullement l'existence d'êtres aux egos démesurés, comme les gourous de l'anthroposophie, ou les adeptes eux mêmes, dont la possession de ce qu ils croient être des secrets ésotériques les rend profondément orgueilleux.

      Cette méconnaissance totale du concept de Sujet, dont le lecteur a juste fait la preuve par sa remarque qui se croyait assassine, est extrêmement révélatrice d un problème de fond de la doctrine anthroposophique. En effet, Steiner ne cesse d'utiliser le terme du Moi, qu'il semble être allé chercher dans les Philosophies de Kant et de Fichte. Mais en réalité, s'il utilise le même mot que ces philosophes des Lumières, il n a en fait rien compris au sens que ces auteurs mettaient derrière le mot Moi, quand ils l employait. Steiner semble en effet, d'après mes investigations, avoir nagé dans une confusion totale entre le concept du Moi hérité de la Philosophie des Lumières, qui désigne la conscience de soi, et le concept mystique du Soi herité de l Hindouisme, que l'on retrouve dans les Upanishads, et qui lui a été transmis via les écrits de Blavatsky. Or ces deux concepts n'ont rien a voir. Ou, s'il existe un lien entre les deux, Steiner est bien loin de le présenter clairement, bien au contraire.

      En conclusion, je crois que la confusion de ce lecteur entre l'Ego et le Sujet ne fait au fond que trahir l'extrême confusion de la pensée anthroposophique sur le thème du Moi.

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  3. Bonsoir,

    Depuis presque 20 ans que je lis Steiner (seul dans mon coin), je n'y ai nullement trouvé la promotion d'un quelconque anéantissement "du sujet" ; "sujet" que je suis, lors de mes lectures, seul, face à cette oeuvre.
    C'est tout le contraire que j'y trouve !
    Je suis d'une famille athée, rien ne me prédisposait à lire Steiner, si ce n'est un amour brulant pour la vérité (quête sans fin...), l'integrité et la liberté. Ce que dit Grégoire Perra ne correspond tout simplement pas à ce que j'ai compris et integré de l'oeuvre de Steiner. C'est assez étrange je dois dire.
    Alors je ne sais pas si je suis un anthroposophe ou pas (je ne fréquente pas vraiment le milieu); mais je suis avant tout un être humain, avec sa vie, son parcours intérieur, ses qualités et ses défauts, sa capacité de jugement, son bon sens et son honnêteté intellectuel, qui aimerait pouvoir affirmer sans se faire dénigrer et snober par des juges objectifs autoproclamés, que Steiner m'incite et m'aide précisement à devenir moi-même, et ainsi, à accepter et encourager une telle réalisation chez tous mes semblables. Fussent ils aux antipodes de ma propre réalisation.
    Autrement dit, si le rejet de Steiner de Greg Perra participe à sa propre réalisation, je suis encouragé, par les lectures de Steiner, à être heureux pour lui. Evidement, la question qui se pose est la suivante : comment juger de la réalité d'une telle réalisation personnelle ? Et surtout, qui peut le faire ?
    Toujours est il que Greg Perra est persuadé de pouvoir le faire pour les centaines de milliers de personnes qui ont été au contact (direct ou indirect) de l'anthroposophie, sur plusieurs générations depuis 100 ans...
    Grand bien lui fasse :)

    Lartigue

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  4. C'est un technique habile et récurrente des anthroposophes : dire que mon témoignage est relatif et que le leur vaut bien le mien, etc.
    Mais en appeler au relativisme tout en appartenant à un milieu qui a tenté de faire interdire par les tribunaux mon témoignage, sans avoir le courage de dénoncer cette tentative d'atteinte à la liberté d'expression, voilà qui manque singulièrement de cohérence quand on se réclame justement du droit à la liberté d'expression.
    Par ailleurs, mon témoignage n'est pas simplement un avis personnel sur la doctrine de Rudolf Steiner, mais une évocation des comportements et des pratiques récurrentes du milieu anthroposophique et des écoles Steiner-Waldorf, pratiques qui devaient et doivent encore être dénoncées pour leur caractère répréhensible dès lors qu'on en a eu connaissance et que l'on possède un sens minimal de ses devoirs citoyens.
    La question posée par le témoignage de ce dernier lecteur est la suivante : la doctrine de Steiner peut-elle être un outil de réalisation de soi ? Je ne le crois pas. En tout cas pas sur le long terme ou sans une forme d'endormissement à certains aspects qui devraient normalement alerter un lecteur vigilant. Pour qu'elle le soit, il aurait fallu que Rudolf Steiner soit un homme honnête, tant intellectuellement que moralement, ce qu'il n'était pas. S'il l'avait été, lui comme ses successeurs auraient annoncée clairement la couleur de leurs croyances à ceux qui les approchaient et n'auraient pas mis en place des pratiques de dissimulation à des fins de séduction. Dés lors, je ne vois pas comment ceux qui lisent Rudolf Steiner et s'en nourrissent sur le long terme pourraient ne pas être affectés par cette tournure d'esprit délétère et malhonnête. Mais je conçois aussi qu'il puisse exister des personnes honnêtes qui, sans pouvoir prendre conscience des aspects hautement problématique de cette doctrine, y trouvent des éléments confortant leurs valeurs et stimulant leur curiosité. Ces gens là montreraient à mon sens leur véritable nature et leur cohérence vis à vis des valeurs dont ils se réclament en dénonçant les comportements problématiques et sectaires des institutions issues de l'Anthroposophie, dont il est impossible de ne pas avoir connaissance après un certain temps passé dedans ou à proximité, notamment l'endoctrinement des élèves à l'Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf, ou les atteintes au droits du travail dans d'autres institutions connexes liées à l'Anthroposophie. C'est à ces actes-là que l'on pourrait juger de la sincérité de leurs commentaires.

    Grégoire Perra

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  5. Notre interlocuteur s'est exprimé librement sur un commentaire posté sur un billet de notre blog. Il critiquait l'intervention de Grégoire PERRA à Arches quelque trois ans après la mise en ligne du compte rendu de la journée.
    Nous sommes laïques et acceptons la contestation de nos idées dès lors qu'ils respectent la courtoisie et la personne des autres.
    Grégoire Perra a répondu très rapidement.
    L'auteur du commentaire initial vient de répondre à son tour à Grégoire en un commentaire.... composé de pas moins de douze billets de commentaire. Il conclut en ne doutant pas de la publication de ses écrits sur notre blog.
    Cependant, notre blog est militant même si nous nous astreignons à des règles de courtoisie vis à vis de nos contradicteurs. Ici, nous ne pouvons considérer que notre interlocuteur s'est libéré des obligations de fair play auxquelles nous nous soumettons nous-mêmes. Sans concertation préalable, il veut noyer notre propre réflexion dans un fleuve de douze billets et pas des plus concis de commentaires.
    Nous ne nions pas l'intérêt de sa propre démarche intellectuelle, mais nous lui suggérons de mettre en ligne son propre site. Accepter dans le respect mutuel le dialogue avec nos contradicteurs ne signifie pas que nous soyons tenus de nous en faire les propagandistes en déséquilibrant notre propre ligne éditoriale à leur profit.

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