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mercredi 28 septembre 2016

complément d'information sur le partage de vidéos sur la Fraternité Saint Pie X

Le billet précédent a permis de partager deux vidéos. 

La seconde , AU NOM DES FILS est inspirée de faits réels. Des noms et des lieux ont été volontairement modifiés. 

Les jugements concernant cette affaire sont disponibles 
et 
ICI.

extraits de rapports du Département d'Etat des USA sur la liberté religieuse, la réaction de l'association pour la défense de l'environnement de Deyvillers

ASSOCIATION DE DEFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE DEYVILLERS
53 rue d'Alsace 88000 DEYVILLERS

EXTRAITS DE RAPPORTS ANNUELS DU DÉPARTEMENT D'ÉTAT DES ÉTATS-UNIS (MINISTÈRE DE AFFAIRES ÉTRANGÈRES)


l'année est celle des événements et non celle de la publication du rapport


2005

"Les Témoins de Jéhovah du département des Vosges ont fait  état des difficultés qu'ils ont pour obtenir le permis de construire d'un lieu de culte, et après une période d'instruction, l'affaire est restée pendante devant le tribunal administratif. Les Témoins de Jéhovah ont fait aussi part de plusieurs actes de vandalisme, dont une voiture incendiée [ il n'y a jamais aucune voiture incendiée dans les Vosges ] et l'incendie volontaire d'un lieu de culte."

2006

" Les Témoins de Jéhovah du département des Vosges ont fait état des difficultés qu'ils rencontraient pour obtenir l'autorisation de construire un lieu de culte dans la ville de Deyvillers, où une association s'oppose depuis 2004 à la construction d'une salle du royaume pouvant acceuillir 1500 Témoins de Jéhovah. Le 10 mai 2007, l'agence France Presse a annoncé qu'un tribunal local avait déclaré irrecevable la plainte des Témoins de Jéhovah contre ce groupe d'opposition."

2008

"Pendant la période couverte par le rapport, les Témoins de Jéhovah attendaient la  réponse de la CEDH au sujet de l’admissibilité de leur requête contestant la  perception d’un impôt de 60 % sur les offrandes de leurs fidèles. L’État leur a imposé une taxation à un taux supérieur à celui auquel sont assujettis les autres mouvements religieux après avoir décrété qu’ils constituaient une secte dangereuse. Le redressement fiscal exigé, à hauteur de 57 millions d'euros, coûterait aux Témoins de Jéhovah tous les édifices et les actifs qu'ils possèdent dans le pays, ce qui pourrait signaler la fin de leur congrégation.
Le 1er octobre 2008, entre 600 et 1000 Témoins de Jéhovah ont manifesté devant la préfecture des Vosges pour protester contre des allégations de pédophilie portées à leur encontre. Ces allégations et la manifestation avaient pour toile de fond un litige d’ordre immobilier dans la commune de Deyvillers (1400 habitants), où les Témoins de Jéhovah veulent construire un lieu de culte (ou Salle du Royaume) de grande capacité. Une association locale de défense de l’environnement, l’Aded, s’emploie depuis 2004 à empêcher la construction d’un édifice capable d’accueillir 1500 personnes et qui aurait un parking de cinq cents places. Pour rallier l’opinion publique, l’Aded a organisé une réunion publique à laquelle elle a convié un ex-Témoin de Jéhovah américain, M. Bill Bowen, farouche détracteur de cette confession. D’après des informations de presse, ce dernier aurait critiqué les responsables des Témoins de Jéhovah qui, selon lui, feignent d’ignorer les allégations d'abus sexuels sur des mineurs au sein de ce mouvement."

2011

"le 11 décembre, le gouvernement a remboursé 6 373 987 euros d'impôts aux Témoins de Jéhovah après que la CEDH a décidé le 5 juillet que le gouvernement avait violé l'article 9 de la Convention européenne sur la Liberté Religieuse [ faux : il s'agit de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales ]. Le gouvernement avait perçu rétroactivement 60% de taxes sur les dons religieux faits par les membres des Témoins de Jéhovah. La CEDH a décidé que l'application de l'article 757 du code  des impôts n'était pas suffisament précise ou  prévisible.[ s'il y a atteinte à la liberté religieuse, elle est involontaire en raison de cette dernière observation ]

2015

" En octobre [ erreur : c'est en mai ], le Conseil d'État a tranché en faveur du conseil municipal de Deyvillers qui interdisait aux Témoins de Jahovah de construire une salle de prière de 1500 places sur un terrain qu'ils avaient acheté "

********************************


         ASSOCIATION DE DÉFENSE DE L'ENVIRONNEMENT DE DEYVILLERS
                                                             A.D.E.D.
                                  53 rue d'Alsace 88000 Deyvillers  France

              Deyvillers le 21 septembre 2016                

Antony J. BLINKEN
Deputy Secretary of State 2201 C Street,
NW WASHINGTON D.C. U.S.A.

Monsieur le Secrétaire d'État Adjoint,

Ces dernières années, notre association est mentionnée quatre fois dans le Rapport du Département d'État sur la liberté religieuse dans le monde, dont vous avez présenté publiquement la version 2016 le 10 août dernier. Nous avons quelques observations sur la version des faits  qui nous concernent.

On remarque tout d'abord des erreurs de fait : dans le rapport 2013, au sujet du remboursement des impôts aux Témoins de Jéhovah, il est question d'une Convention européenne sur la liberté religieuse ( European Convention on Religious Freedom ). Elle n'existe pas. Mais nous bénéficions de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, dont le champ d'application est beaucoup plus large que celui de la seule liberté religieuse. Et dans le rapport 2016, s'agissant de Deyvillers, la décision du Conseil d'État date de mai et non d'octobre 2015.

Nous avons d'autres observations, de fond, sur la manière dont votre rapport est établi. Au moins pour ce qui concerne Deyvillers, vous mettez notre association en cause de façon erronée.

Contrairement à votre affirmation, l'objet social de notre association n'est pas de s'opposer à la construction d'un lieu de culte des Témoins de Jéhovah. Un tel objet est illégal en France. Et si tel était le cas nul doute que le tribunal d'Épinal aurait prononcé la dissolution de l'A.D.E.D comme ils le demandaient. Nous ne faisons qu'user de notre droit garanti par l'article 10 de la Convention précitée, qui garantit la liberté d'opinion à l'instar du premier amendement à la Constitution de États-Unis.
Contrairement à votre affirmation, (rapport 2009) nous n'avons jamais accusé les Témoins de Jéhovah de pédophilie. Si tel était le cas, ils nous auraient immédiatement attaqués en justice. En revanche, depuis 2000, avec des arguments pertinents, William Bowen les accuse de protéger les pédophiles, ce qui est sensiblement différent. Et ils ne l'ont jamais attaqué en justice pour cette accusation. Pour vous faire une idée du problème, vous pouvez consulter, par exemple, le récent rapport de la Commission royale australienne qui a enquêté sur ce sujet. Nous sommes particulièrement attentifs à la situation des enfants qui, en France, sont protégés, entre autres textes de droit, par la Convention internationale des droits de l'enfant qui date de 1978 et  que les États-Unis sont le seul pays au monde à n'avoir pas ratifié.

Contrairement à vos affirmations infondées, l'État français par la voix d'un réprésentant officiel du Gouvernement, n'a jamais déclaré que les Témoins de Jéhovah étaient une secte dangereuse (rapport 2009). Vous confondez avec le rapport de la commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale en 1995, document dépourvu de toute valeur normative.

D'une façon générale, quand il s'agit de telle ou telle organisation religieuse, le rapport ne fait que reprendre les affirmations de prétendues atteintes à la liberté de religion sans que vos services aient vérifié ces allégations. Autrement dit ces passages de vos rapports apparaissent comme une instruction judiciaire menée uniquement à charge, inéquité flagrante.

C'est notamment et encore le cas pour Deyvillers : puisqu'il s'agit de liberté religieuse vous sous-entendez que le conseil municipal de Deyvillers interdit aux Témoins de Jéhovah la construction de leur salle de culte à raison de leur culte. Cette insinuation n'est pas acceptable: le conseil municipal n'a fait que se conformer aux règles d'urbanisme édictées le Schéma de cohérence territoriale des Vosges centrales, lui même appliquant celles de la loi 2000-1208 du 13 décembre 2000 dite loi S.R.U.. De ce fait, et pas seulement à Deyvillers mais dans 103 communes des Vosges, de très nombreux terrains dont celui des Témoins de Jéhovah, sont devenus inconstructibles. Ils sont les seuls propriétaires à avoir harcelé judiciairement la commune avec 41 recours, appels et pourvois, tous perdus devant toutes les juridictions administratives. Assimiler cette affaire à une atteinte à la liberté religieuse est tout simplement abusif. La loi est la même pour tous. Mais les Témoins de Jéhovah ne l'admettent pas puisqu'ils écrivent dans leur lieu de culte que  " La loi de Jéhovah est supérieure à toutes les autres ". Depuis plus de cinquante ans, la plus haute juridiction de votre pays a  réfuté cette prétention à trois reprises. D'ailleurs, dans son arrêt Vergos c/Grèce (24 juin 2004), affaire où il était question d'empêchement à la construction d'un lieu de culte, la Cour européenne des droits de l'Homme a inséré le texte suivant :

"25. (...) La position en la matière [égalité devant la loi] de la Cour Suprême [des ÉtatsUnis] est la suivante : "On n’a jamais accepté que les convictions religieuses de quelqu’un puissent le soustraire à l’application de la législation pertinente en vigueur qui proscrit un certain type de comportement dont la régulation incombe à l’État. (...). La jurisprudence admet avec fermeté que le droit à un libre exercice de la religion ne soustrait jamais un individu à son obligation de se soumettre à une loi valide et neutre d’application générale au motif que cette loi proscrit (ou prescrit) un comportement que sa religion prescrit (ou proscrit)» (voir, Employment Division, Department of Human Resources v.Smith, 494 U.S. 872 (1990); United States v. Lee, 455 U.S. 252 (1982); Braunfeld v.Brown, 366 U.S. 599 (1961)"."

Enfin nous sommes surpris de constater l'absence systématique de la rubrique États-Unis dans votre rapport annnuel. La liberté religieuse y serait-elle si parfaite ? Pourtant il y aurait peutêtre matière à enquêter (Cf.  http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/11/01/les-ambiguitesde-la-liberte-religieuse-americaine_1784567_3232.html ).

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Secrétaire d'État Adjoint, nos respectueuses salutations.          


pour le bureau         
le vice-président  chargé des affaires juridiques

lundi 26 septembre 2016

Une école de pédagogie Steiner dans l'Ardèche?



Nous avons partagé sur notre blog récemment une émission belge qui relatait les motivations des parents qui faisaient le choix, pour leurs enfants, d'une école Steiner. Bien entendu, la tonalité de cette émission était favorable à cette pédagogie puisqu'elle était consacrée aux parents qui en avaient fait le choix.

En contrepoint, voici un extrait de l'ECHO DES CEVENNES qui prend le parti inverse. Journal local, les rédacteurs peuvent se permettre un ton persifleur que nous ne pouvons nous permettre. Pouvons-nous être flattés d'avoir été cités comme "source bien informée"?


Nous ferons suivre cette publication de quelques commentaires.  



Une école Steiner dans le secteur
d' Aubenas: 
prudence !

Nous apprenons qu'une dizaine de couples de jeunes parents se propose d'ouvrir une école maternelle «d'inspiration Steiner-Waldorf » (1) dans le secteur d'Aubenas à la rentrée scolaire 2016. Pour soutenir son projet déjà bien avancé, ce groupe vient de lancer une large collecte de fonds. Plein d'enthousiasme et tourné vers l'avenir, il annonce même dès à présent, pour la rentrée 2017, l'ouverture d'une seconde école Steiner (au sud d'Aubenas). Utile à savoir : la pédagogie appliquée dans ce type d'école découle directement de l'« anthroposophie », doctrine ésotérique développée par le penseur mystique et occultiste autrichien Rudolf Steiner (1861 — 1925), fondateur également de l'avatar scolaire de cette doctrine, la très controversée école Waldorf. (2) 

Sans tourner autour du pot, disons d'emblée que ce projet devrait, selon nous, éveiller la plus grande méfiance chez les jeunes parents. Par manque (voire refus ?) d'information complète et non orientée, ces personnes se sont sans doute laissé accrocher par les discours séduisants de l'un(e) ou l'autre adepte de ces pratiques«innovantes ». Il est de notoriété que les « recruteurs » de ce courant, dissimulant leurs véritables intentions, rôdent autour des proies faciles à capter (jeunes parents mus par des idéaux éducatifs élevés, futur senseignants/formateurs désirant vivre intensément des expériences pédagogiques nouvelles...) afin de les entrainer dans un parcours instrumentalisé et qui les dépasse, voire qui pourrait, à terme, se révéler problématique pour les enfants ou pour eux-mêmes. 
Comment nous est « vendu » cet attrayant projet, « L'Arrosoir », dont le nom, déjà, fleure bon le jardin potager de nos grands-mères ? Pour ces « arroseurs » (qui risquent fort de se retrouver arrosés !), il s'agit tout d'abord d'investir dans l'achat d'une yourte de 48 m2, harmonieuse, dotée d'un puits de lumière..., à poser sur un terrain magnifique (une prairie) à aménager à Ucel en bordure de l'Ardèche (coût global estimé : 25 000 €). Cet abri est destiné à accueillir une classe unique d'enfants de 3 à 6 ans. Une fois ce cap franchi, « une 'jardinière d'enfants" (ou un 'jardinier') les accompagnera au rythme de chacun en tant qu'individu à part entière, petit être digne de respect et d'écoute, avec ses propres besoins, ses émotions, dans sa découverte de la vie et du monde, dans des activités qui ont du sens, en écho avec la nature et les saisons, en privilégiant les ressentis et le plaisir, dans un environnement harmonieux et à taille humaine, etc, etc. » Nous vous épargnons le reste de cette bouillie idyllique qui nous fait naviguer en esprit entre le paradis terrestre et les bords de l'Ardèche. En réalité, un texte de présentation assez racoleur... et à la limite de l'insulte en creux à l'égard des enseignant(e)s de l'Éducation nationale. Ceux qui, rappelons-le, font un boulot didactique et social extraordinaire au bénéfice de tous les enfants de France, sans ségrégation, sans repli sur des croyances ou sur un système.  N'oublions pas de dire — c'est loin d'être un détail — que cette structure scolaire parallèle dispensera son enseignement en dehors de tout contrat avec l'Éducation Nationale. Autrement dit : qualification non obligatoirement certifiée du personnel enseignant (formé le plus souvent dans des centres anthroposophiques), liberté non encadrée des contenus et des méthodes, absence de contrôle des acquis des élèves, des conditions sanitaires (quid de la question des vaccins ?), assistance « fortement recommandée » des parents à des séminaires. et bénévolat au service de l'école sous « contrainte consentie », participation financière élevée (mise de fonds de départ et contributions régulières : +/- 200 € par élève et par mois dans ce cas-ci)... Sur la question du coût, on suppose que les familles engagées n'ont aucun souci financier puisqu'elles peuvent se permettre de payer deux fois l'instruction de leurs enfants : une première fois déjà par l'intermédiaire de leurs impôts qui contribuent à l'éducation de tous les enfants de France, y compris des leurs. Mais là n'est pas le plus grave. Lisez attentivement la suite, qui laisse entrevoir des visées plus insidieuses... 
Essayons de montrer, en quelques traits, sur quoi repose la pédagogie « d'inspiration anthroposophique ». Pour avoir enquêté sur le sujet et visité jadis une école de ce type, j'avoue en être ressorti empreint d'un profond malaise. Pour commencer, cet enseignement se dit libre (comprenez : surtout pas public !), mais laïque, plus exactement « de spiritualité laïque ». Fort bien, mais que viennent faire dans les classes les peintures représentant le Christ, « grand être solaire », la vierge Marie portant l'enfant Jésus ? De l'art ? Ou plutôt — comme cette doctrine le laisse entendre — l'image symbolique de l'enfant (l'élève) dans les bras protecteurs de la mère (l'école Steiner)... Pourquoi intégrer les grandes fêtes chrétiennes, saint Michel, le Bouddha, etc. dans le programme des cours ? Par syncrétisme religieux ? (3) Pourquoi ce rituel de prières avant les repas ? Pourquoi ces processions, ces hymnes à la nature divine ? Tant de questions qui restent sans réponses claires si l'on n'a pas vraiment investigué sur l'interprétation qu'en fait cette « pédagogie philosophique ». Et plus on creuse, plus on se -trouve face à un marécage, un entremêlement d'aspects positifs et négatifs qui permettent, aux formateurs de faire émerger une «  science », «  leur » science, fouillis de vérités et de contre-vérités présentées comme «  la » vérité. Si vous m'avez compris, vous avez bien de la chance car je viens d'emprunter les chemins obscurs et tortueux des disciples du gourou Steiner ! Un de plus, on est gâté en Ardèche ! 
En conclusion, ce qu'il est important de retenir de l'anthroposophie, c'est l'aspect tentaculaire, les menées difficilement identifiables de cette « philosophie » se propageant par l'endoctrinement et lancée à la conquête du monde. Pour le vaincre ? Le modeler ? Le détruire? La réponse est fuyante comme une anguille entre les doigts. En tout cas, on en retrouve les développements dissimulés mais bien présents partout dans le monde (occidental) : dans le domaine spirituel où elle croit à la réincarnation (sans en faire état de manière trop tapageuse) ; dans le domaine corporel où elle enseigne l'eurythmie (théorie fumeuse du mouvement du corps lié aux sons de la langue parlée) ; dans le domaine politique où elle prône la suppression des syndicats ; dans l'organisation de la vie économique où elle siège ou est liée à la direction d'entreprises (produits de peinture et de modelage STOCKMAR, ....) ; dans le domaine de la médecine et du médicament (produits WELEDA, ...) ; dans l'agriculture où elle développe sa théorie de la biodynamie (forme cosmique de l'autarcie) ; comme par hasard, dans le système financier où elle est associée à des banques, la NEF, TRIODOS... Et surtout dans l'école, son domaine de prédilection, car l'école est fréquentée par tous les humains dès les premiers temps de leur formation culturelle au sens large. Il est donc possible d'y exercer une très large influence sur l'humanité entière et, dans un souci de « rentabilité », le plus tôt est le mieux... 
Enfin, si notre mise en garde n'est pas parvenue à ébranler dans leurs naïves convictions les parents tombés dans cette mouvance, qu'ils se connectent au plus vite au site de la
MIVILUDES » (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires). Autre source très bien informée : le « CLPS » (Centre Laïque pour la Prévention du sectarisme). Il est à espérer que les compléments d'information qu'ils y trouveront sauront les déniaiser (n'ayons pas peur des mots !) à temps à l'égard de ce qui est, au minimum, une doctrine très particulière.  Car, précisons-le : à la différence des méthodes d'enseignement novatrices et strictement pédagogiques apparues dans la première moitié du XXe siècle — telles que celles prônées par Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne, l'instituteur et pédagogue français Célestin Freinet et le médecin et pédagogue belge Jean-Ovide Decroly — , nous sommes ici en présence d'une pseudo philosophie, d'un fourre-tout de croyances mystiques qui visent à s'imposer à l'humanité sous couvert de création d'une civilisation nouvelle. Pas moins ! Bref, une dérive au caractère sectaire difficile à prouver comme il en existe d'autres, en Ardèche et ailleurs...      

Socrate junior
(1) Et non « Waldorf-Steiner », comme l'indique par inversion (abusive ? astucieuse ?) le document de présentation du projet figurant sur le site de l'association L'Arrosoir. Soyons précis : Steiner (Rudolf) est le nom du fondateur de—cette forme de pédagogie philosophique.

Waldorf n'est que le nom de la première école de ce type (créée à Stuttgart en 1919).

    Ces écoles sont nombreuses dans les mondes germanique et anglo-saxon, plus friands de mysticisme et de croyances que le monde latin.

    Syncrétisme : fusion de plusieurs doctrines différentes.




Si le ton est différent de nos billets de blog et de nos écrits, nous nous félicitons de retrouver certaines de nos idées.
Nous avons plusieurs fois attiré l'attention sur "l'entremêlement d'aspects positifs et négatifs" de la mouvance issue de l'anthroposophie... et qui accroît la difficulté de son étude. La création de liens sociaux, des produits sans nul doute agréables à la consommation, que nous reconnaissons mais qui n'empêchent pas ce que nous désapprouvons et que cet article met en relief. 
Nous ne pouvons que nous réjouir du parti pris de ce journal local en faveur de l'enseignement public, engagement que nous partageons.  

Enfin, l'école sera-t-elle affiliée à la Fédération des écoles Steiner ou sera-t-elle d'inspiration Waldorf? 


MERCI AU PERIODIQUE 
L'ECHO DES CEVENNES
DE NOUS AVOIR AUTORISES A REPRODUIRE SON ARTICLE PUBLIE EN JUIN 2016

CE PERIODIQUE EST EN VENTE DANS DE NOMBREUX POINTS DE VENTE DE L'ARDECHE MERIDIONALE

EN VOICI LES COORDONNEES


Écho des Cévennes
B.P. 90012 Joyeuse

mercredi 21 septembre 2016

courrier de la MIVILUDES à un particulier relatif à la pédagogie STEINER WALDORF

Paris, le 1er juillet 2016 (…)

Monsieur,

Par courriel du 14/12/2015, vous avez appelé l’attention de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) sur la pédagogie Steiner-Waldorf ».

En réponse, je tiens tout d’abord à vous faire connaître que la MIVILUDES n’a pas vocation à définir ce qu’est une secte. Elle a en effet pour mission d’observer et de lutter contre les dérives sectaires. Elle s’intéresse de ce fait aux atteintes pouvant être portées, par tout groupe ou tout individu, à l’ordre public, aux lois et aux règlements, aux libertés fondamentales et à la sécurité ou à l’intégrité des personnes par la mise en œuvre de techniques de sujétion, de pressions ou de menaces, ou par des pratiques favorisant l’emprise mentale et privant les personnes d’une partie de leur libre arbitre.

Conformément au principe de laïcité, la MIVILUDES s’interdit de porter quelque jugement de valeur que ce soit sur les doctrines, les théories ou les croyances en tant que telles, son objet étant de dénoncer systématiquement les dérives sectaires et de lutter contre elles.

Le seul contenu doctrinal n’étant pas suffisant pour caractériser un risque de dérive sectaire, le travail de vigilance et de lutte mené par la MIVILUDES prend appui sur la concordance de certains critères de dangerosité tels la déstabilisation mentale, le caractère exorbitant des exigences financières, la rupture avec l’environnement d’origine, l’existence d’atteintes à l’intégrité physique, l’embrigadement des enfants, le discours antisocial, les troubles à l’ordre public, l’importance des démêlés judiciaires, l’éventuel détournement des circuits économiques traditionnels et/ou les tentatives d’infiltration des pouvoirs publics.

Un seul critère ne suffit pas pour caractériser l’existence d’un risque de dérive sectaire et tous les critères n’ont pas la même valeur. Cependant, le premier critère (déstabilisation mentale) se révèle toujours présent dans les cas de dérives sectaires.

En ce qui concerne votre interrogation, la MIVILUDES reçoit régulièrement des signalements et des témoignages exprimant de fortes inquiétudes et difficultés au sujet des écoles Steiner-Waldorf. Aussi, conformément à notre domaine de compétence et à notre mission ci-dessus rappelés, je tiens à porter à votre connaissance les informations et les éléments suivants.

Rudolf Steiner était membre de la Société Théosophique dont la doctrine est un syncrétisme fait de bouddhisme, de théosophisme et d’éléments d’autres traditions religieuses, il s’en distancia pour créer l’Anthroposophie, mouvement christologique. Cette doctrine est une gnose intégrant des éléments du Nouveau Testament à des contenus classiques de l’occultisme occidental sur fond de croyance au karma et à la réincarnation. La mouvance steinerienne a donné naissance dès 1913 à une Société anthroposophique imprégnée d’ésotérisme et de christianisme hétérodoxe, plus tard de New Age, influente dans de nombreux secteurs : scolaire, à travers de nombreuses écoles Steiner-Waldorf, médical, avec le développement d’une médecine dite « anthroposophique », agricole, au sein de « l’agriculture biodynamique », et bancaire.

Les écoles Steiner ont fait l’objet d’une enquête lors du rapport 2000 de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes. A cette date, il a été établi que la pédagogie pratiquée incluait des éléments de la doctrine anthroposophique : par exemple, les enseignants étaient amenés à repérer, conformément à la distinction entre quatre stades de l’humanité, minéral, végétal, cosmique et stade du « Je », à quel stade d’évolution chaque enfant appartenait.

En ce qui concerne la pédagogie elle-même, un rapport de l’Education Nationale rédigé en décembre 1999 faisait état de méthodes fondées sur l’imitation, au détriment parfois de la capacité critique de questionnement. Les contenus des programmes introduisaient quant à eux une confusion possible entre croyance, interprétation et approche scientifique. En effet, l’apprentissage se fondait sur l’évocation imagée et poétique d’une mythologie diffuse : par l’utilisation de symboles, l’enfant était en quelque sorte « éveillé au divin ». Les enseignants n’étaient pas tant choisis pour leur savoir que pour leur parcours de vie et leur figure de « modèles » pour les enfants qu’ils étaient destinés à instruire.

Dans le cadre d’une pédagogie indépendante de toute visée curative, la MIVILUDES n’a pas eu connaissance de cas avérés de dérives sectaires dans les écoles Waldorf-Steiner, mais il semble légitime de s’interroger sur les conséquences possibles de la pédagogie qui y est dispensée, en particulier quant à la transparence de ses références doctrinales et quant au respect de la laïcité et du socle commun de connaissances et de compétences par lequel la loi définit ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire.

Quant à la prétention curative de la pédagogie Steiner, tel le traitement des troubles de l’apprentissage, et de la médecine anthroposophique : les vertus thérapeutiques de celles-ci n’ont jamais été évaluées de manière indépendante, elles ne sont pas reconnues par les pouvoirs publics et sont dénuées de tout fondement scientifique validé.

A partir des signalements reçus nous relevons un ensemble de points préoccupants : le fondement idéologique opaque ; la dissimulation du contenu religieux et spirituel ; des cas d’effets délétères de cette pédagogie sur les mineurs ; l’impact d’une communauté forte, à l’échelle scolaire et entre les diverses institutions anthroposophiques. D’un strict point de vue scolaire, les éléments de dérives récurrents sont la confusion entre le domaine privé et celui de l’école, l’intrusion dans la vie familiale, l’engagement progressif des parents dans la vie de l’école (bénévolat, financier) ; l’absence volontaire de médiatisation du contenu doctrinal et du fond idéologique ésotérique et spiritualiste sur lequel repose la pédagogie Steiner, les constats effectifs de cas de lacunes et retards scolaires (voire psychologiques) des enfants scolarisés dans ces écoles.

De manière générale, la recrudescence de la pédagogie Steiner Waldorf s’inscrit dans un mouvement plus large : la MIVILUDES a pu observer ces dernières années une prolifération d’offres pédagogiques dites « alternatives ». Elles visent en particulier des enfants en difficultés, difficultés scolaires, d’insertion sociale ou encore en situation de handicap.

Le succès de ce type de pédagogies dite « alternatives » s’appuie sur une propagande offensive portée par des associations venant d’horizons très différents qui jettent le discrédit sur l’Education Nationale et militent pour « la liberté d’enseignement », le « droit à la différence », « l’école à la maison », etc. Certaines se revendiquent de méthodes reconnues, d’autres fondent leur communication sur l’amalgame avec ces mêmes pédagogies, d’autres encore ont un caractère davantage fantaisiste et fondent leur prétention pédagogique et scientifique sur des labels et techniques qu’elles créés ad hoc.

Mise à part l’absence d’évaluation pédagogique et scientifique, ce ne sont pas tant les pratiques ou méthodes elles-mêmes qui posent problème que l’utilisation déviante qui peut en être faite. Les dérives sont engendrées par l’amateurisme de certains prestataires, l’absence de formation psychologique ou pédagogique des enseignants ainsi que le manque de recul critique, à la fois pédagogique et déontologique, quant aux méthodes proposées. Les problèmes rencontrés couvrent un panel très large, de ceux que font naître l’amateurisme à la dérive sectaire véritable en passant par le charlatanisme et l’escroquerie des prestataires. Dans tous les cas on relève un même défaut d’information des parents concernant le contenu doctrinal de certaines propositions pédagogiques. La dérive sectaire s’amorce lorsque le groupe, en jouant sur les espoirs et les craintes que conçoivent bien légitimement les parents pour leur enfant, amène ceux-ci à s’enfermer dans une idéologie et rompre avec toute autre pratique ou pensée, s’isolant et isolant leur enfant du monde extérieur, au détriment du développement social, affectif et intellectuel de celui-ci.

Permettez-moi pour conclure d’attirer votre attention sur l’existence d’une Mission de Prévention des Phénomènes Sectaires (MPPS) au sein du ministère de l’éducation nationale qui possède un réseau de correspondant académique. N’hésitez pas à contacter la MPPS pour faire état de vos difficultés ou être mis en relation avec le correspondant de votre académie (…).

Je vous informe également que le ministère de l’Education Nationale a édité une circulaire « Prévention et lutte contre les risques sectaires » (circulaire n° 2012-051 du 22-3-2012) qui caractérise le concept spécifique de dérive sectaire en matière d’éducation comme une perte des chances de s’instruire, et rappelle que, en matière d’éducation comme dans les autres domaines, les droits et intérêts fondamentaux de l’enfant priment et qu’il est du devoir des agents de l’Education Nationale d’effectuer un signalement lorsqu’un risque pèse sur ceux-ci.

La circulaire NOR INT D1407220C du 17 avril 2014 fait de la lutte contre les dérives sectaires dans l’enseignement l’une des orientations du ministère de l’intérieur en cette matière, elle rappelle la possibilité d’exercer un contrôle sur tout type d’établissement, qu’il soit public, privé sous contrat, hors contrat, en présentiel ou à distance et appelle à la coordination des services territoriaux, en particulier à l’échange d’informations entre les services de la Préfecture et l’inspecteur d’académie, directeur académique des services de l’éducation nationale du département.

lundi 5 septembre 2016

Merci à VAUCLUSE MATIN de nous avoir donné l'autorisation de reproduire un article sur l'école initiée par les éditeurs d'ACTES SUD et dont le directeur pédagogique est dirigeant de la Fédération des Ecoles STEINER

À Arles, Actes Sud, l’éditeur qui a raflé le Nobel et le Goncourt en 2015, a créé “L’école du domaine du possible”. Les élèves ne sont pas notés et n’ont pas de manuels.

L’éditeur Actes Sud a une définition bien à lui de l’école. C’est un lieu qui doit permettre à l’élève de «devenir un être épanoui, créatif, autonome, libre et responsable, ayant acquis la confiance en soi et en l’autre, pour agir dans un monde où il aura envie de vivre». Et depuis la dernière rentrée de septembre, cette école, où on apprend aussi le bonheur, existe. Elle se trouve dans la chapelle du Méjan, un ancien temple romain, au cœur même du fief arlésien d’Actes Sud. Au bout d’un dédale d’escaliers, de coins et de recoins où la boussole est indispensable pour trouver son chemin. Un chemin de culture, jalonnés de milliers de livres dont on se demande si au fond ce ne sont pas eux les véritables maîtres des lieux. Autour de ces empilements d’ouvrages, des gens s’affairent, comme à leur service.
Cette école, Françoise Nyssen et son mari Jean-Paul Capitani, qui dirigent Actes Sud, l’ont créée après en avoir rêvée. Ici ni notes ni manuels scolaires, mais un projet pédagogique basé sur les apprentissages. Ceux de la citoyenneté, de la vie en groupe, du respect, du dialogue, du jardinage, de l’équitation, de la musique, de la littérature, et même du tricotage, une activité qui serait bénéfique à l’agilité mentale.

31 élèves de 8 à 14 ans répartis en deux classes

Évidemment, Henri Dahan, le directeur pédagogique, et les enseignants ne font pas l’impasse sur ce qu’ils appellent les "disciplines académiques” (maths, sciences, histoire, français...). Mais avec leur façon de faire. Par périodes et par projets. Exemple : trois semaines de cours de géométrie deux heures par jour avec le même prof, puis pareil pour l’histoire, l’anglais, l’allemand... et ainsi de suite. Mais tous les ajustements sont possibles, s’ils sont fondés, car rien n’est figé dans ce qui pourrait s’apparenter à un corpus gravé dans la pierre.
Ce lieu, baptisé “L’école du domaine du possible”, accueille 31 élèves âgés de 8 à 14 ans. Scindés en deux classes, une primaire et une secondaire, ils ont cours de 8 h 30 à 18 heures et déjeunent sur place. Des produits locaux et du bio. Chaque jour, ils vont aussi dorloter un jardin potager et monter à cheval. Avec les animaux, les enfants évoluent dans une sphère de l’intime qui privilégie la “relation” à la “compréhension”. Pour filer une métaphore qui ne devrait pas déplaire à ses patrons, Henri Dahan explique: « Les enfants sont les auteurs, et on doit les éditer. » C’est-à-dire les rendre heureux dans cette école, les extraire de la pression obsédante de la compétition entre élèves, leur donner les moyens de se réaliser à leur rythme... « Il faut les intéresser et leur donner du désir » précise Jean-Paul Capitani, pour qui l’école de la République est à bout de souffle puisqu’elle « fait souffrir les élèves et les enseignants ».
Dans la chapelle, qui donne sur une vaste terrasse qui sert de cours de récré, le mobilier est en bois clair, des instruments de musique et des chevalets sont posés le long d’un mur, des livres sont à disposition, et les enfants ont l’air détendu. Certains sont même joyeux quand vient le moment d’apprendre le complément d’objet direct à la faveur de l’exemple du poisson que pêche le pêcheur, ou celui de chanter et de jouer d’un instrument. Ils le sont aussi quand des auteurs maison vont à leur rencontre, comme notamment l’Ardéchois Pierre Rabhi.
Françoise Nyssen qui, à l’instar de son époux, explique que « les neurosciences montrent que l’apprentissage ne peut pas se faire dans le matraquage et le redoublement mais dans le désir », est déjà heureuse du bout de chemin parcouru en un seul trimestre. Parce que le courant passe entre l’équipe pédagogique et les élèves, et que les sons de cloche qui lui reviennent de cette singulière chapelle dédiée aux apprentissages sont positifs.
Même d’ailleurs du côté du recteur de l’académie d’Aix-Marseille qui, selon Henri Dahan, voit “L’école du domaine du possible” comme « un laboratoire pédagogique ». Mais si ce “laboratoire pédagogique” a un coût pour les familles, entre 2000 et 6000 euros par an selon leurs revenus, un fonds de dotation parraine les moins fortunées. Car tous les enfants sont ici les bienvenus.
Par Patrice PALAU