|
jeudi 27 décembre 2018
Nos meilleurs vœux ✨ comme l'an dernier, nous n'éditons pas de carte et partageons les voeux de SOLIDARITE LAÏQUE!
jeudi 20 décembre 2018
ECOLE STEINER SECONDAIRE A EXETER GRANDE BRETAGNE
Article du Telegraph du 9 Décembre
« Inspections urgentes »
« Inspections urgentes »
9 décembre:le Ministre de l'Education a écrit à l'Inspectrice Amanda Spielman, exigeant que les écoles Steiner, privées et subventionnées par l'Etat soient urgemment soumises à des inspections (investigations)minutieuses.
Le début reprend des informations sur les écoles Steiner (Waldorf),puis on arrive au constat de l'OFSTED :
Alarming disregard for child safety and well being
Des négligences alarmantes concernant la sécurité et le bien être de l'enfant .
Cette semaine (article du 9/12), les fonctionnaires du Department of Education ont publié un mémo envoyé à l'école Steiner secondaire d'Exeter pour la prévenir de la cessation de subvention pour cette école.
Le dernier rapport d'OFSTED décrit des manquements significatifs dans les procédures de sécurité, une direction qui ne fonctionne pas, à tous les niveaux, et une gouvernance en désordre (désarroi).
Il décrit la façon dont, plutôt que de reconnaître les problèmes de l'école, une minorité significative de parents rejettent la faute sur les élèves qui ont des difficultés d'apprentissage.
L'année dernière,l'école de Kings Langley a été obligée de fermer après une série d'inspections accablantes qui ont révélé des manquements dans la sécurité.L'école fait maintenant appel de cette obligation de fermeture .
Le Telegraph a publié des révélations sur les écoles Steiner. Une enquête,faite par le Telegraph,a révélé que,lorsque des parents d'élèves de Kings Langley avaient essayé de lancer l'alarme sur les problèmes de sécurité,on leur avait envoyé des lettres pour les réduire au silence.
La majorité de écoles Steiner en Angleterre sont privées et inspectées par le SIS (service d'inspection des écoles),organisation indépendante dont les inspecteurs sont formés à l'ethos Steiner.
Mais il y a une préoccupation: « SIS convient-il (est-il approprié)pour inspecter les écoles Steiner et rendre compte de leurs défaillance? »
OFSTED ne peut inspecter les écoles privées que lorsque le Secrétaire d'Etat l'a mandaté pour cela. Dans le passé,certains ministres se sont montré soucieux à propos d'une institution particulière.*Mais M. Hind (l'actuel ministre de l'éducation),a pris une mesure inhabituelle pour que soit menée par OFSTED une série d'inspections,et pour que lui soit rapporté directement ce qu'ils trouvent . Dans une lettre à Mme Spielman, il a dit qu' « il semble qu'il y ait un degré d'incidence plus élevé que la moyenne de pbs de sécurité dans les écoles Steiner : 3 fois plus dans ces écoles que la moyenne».
« Dans le cas des écoles indépendantes,je donne mandat à OFSTED plutôt qu'à SIS pour mener une série d'inspections et pour cela aller côte à côte avec un monitoring accru par les inspecteurs d'OFSTED et SIS. »
Un fonctionnaire d'OFSTED a déclaré « les arrangements (montages ?) comptables sont opaques et embrouillés » « Dans certains cas ,les responsables et les administrateurs ont pendant trop longtemps manqué à leurs responsabilités légales. Par conséquent, il y a risque de danger pour les enfants dans ces écoles »
La SWSF,qui agit comme « parapluie » pour les 31 écoles et 14 écoles maternelles en Angleterre et en Irlande a déclaré qu'elle faisait bon accueil aux inspections OFSTED .
Un porte parole a dit que la fondation prenait extrêmement au sérieux la protection des enfants et a ajouté que les problèmes de sauvegarde devaient être examinés énergiquement et régulièrement.
Une source proche du mouvement Steiner a déclaré:"A quoi bon avoir des écoles Steiner si les enfants n'y sont pas en sécurité ? A quoi bon avoir des pastels à la cire d'abeille, chanter et grimper aux arbres,faire de la farine pour faire du pain, s'il n'y a pas de sécurité appropriée ?»
Il se peut qu'il y ait des éléments de l'éducation selon Steiner qu'OFSTED ne peut pas comprendre, mais quand il s'agit de sécurité,OFSTED est très en avance .
--------------------------------------------
*le Telegraph ne mentionne ni le Ministre,ni l'école à laquelle il fait allusion.
LE RAPPORT OFFICIEL DE L'ECOLE STEINER SECONDAIRE D'EXETER ICI
LES RAPPORTS D'INSPECTION OFFICIELS SONT EN LIGNE EN GRANDE BRETAGNE.
AU MINIMUM EN FRANCE QUAND SERONT-ILS COMMUNIQUES SURTOUT LORSQUE LA COMMISSION D'ACCES AUX DOCUMENTS ADMINISTRATIFS EMET UN AVIS FAVORABLE A LEUR TRANSMISSION?
devenir djihadiste in LA VIE DES IDEES
Devenir djihadiste https://t.co/LQplCmi8so via @laviedesidees
— clps (@clps12) 20 décembre 2018
dimanche 16 décembre 2018
ESPERANCE BANLIEUE, une des fondations abritées par la Fondation pour l'école sur FR3
Drapeau, uniforme, Marseillaise, la fondation Espérance banlieues ouvre une école hors-contrat à Toulouse - France 3 Occitanie https://t.co/FrtN8tza8u
— clps (@clps12) 16 décembre 2018
dimanche 9 décembre 2018
1948-2018, 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l'Homme
70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme https://t.co/6jsB7zzsop— clps (@clps12) 9 décembre 2018
jeudi 6 décembre 2018
dans Eduquer, revue de la ligue belge de l'enseignement, l'éducation nouvelle ... et Waldorf
Ainsi donc, une fois de plus, la ligue belge de l’enseignement promeut (?) Steiner et la pédagogie Waldorf. Steiner est présenté au milieu de pédagogues qui ont contribué au mouvement de l’éducation nouvelle.
Nous l'avons déjà dit dans un billet récent, en réponse à un commentaire qui nous était adressé, notre association n’a pas de compétence particulière en matière pédagogique. Il n’est pas dans notre objet social de faire une quelconque comparaison qualitative entre des méthodes pédagogiques.
Toutefois ici, avouons notre trouble: une organisation laïque, et non des moindres, en Belgique, ne perçoit pas que des méthodes éducatives ont pour racine une doctrine ésotérique et spiritualiste. (voir les bases spirituelles de l'éducation de Steiner) Des enseignants qui se réfèrent à Montessori et Freinet exercent d'ailleurs dans l'enseignement public. Si des organisations laïques ne s’aperçoivent pas du caractère particulier de la pédagogie Waldorf , qui peut exercer cette vigilance ?
Ce n’est certainement pas, bien au contraire, une quelconque hostilité à la ligue qui nous fait écrire ce billet: bien au contraire, nous serions enchantés de pouvoir dialoguer avec ses dirigeants à ce sujet !
Quelques réflexions sur les pédagogies actives aujourd’hui https://t.co/2rfOGnmPqP— clps (@clps12) 5 décembre 2018
lundi 3 décembre 2018
NON A LA REVISION DE LA LOI DE 1905 !
Des rumeurs persistent sur la volonté gouvernementale de modifier la loi de 1905. Les modalités n'en ont pas été rendues publiques, il faut raison garder. Toutefois, nous nous devons de rappeler que nous sommes attachés à ce texte de compromis pour plusieurs raisons: son article 1 assigne à la République la tâche d'assurer la liberté de conscience, cette liberté qui est la raison d'être de notre action associative.
Argument plus juridique, la République ne reconnaissant ni ne salariant aucun culte, elle ne porte nul jugement sur les cultes, et et un début de reconnaissance ne permettrait-il pas à des groupes dont nous estimons quant à nous que la liberté individuelle n'est pas respectée en leur sein de bénéficier d'un label?
S'il est trop tôt pour nous positionner vu que le projet n'a pas été rendu public, il n'est pas trop tôt pour relayer la position commune des mouvements laïques unanimes, un texte que nous appelons nos adhérents et sympathisants à diffuser sans attendre!
Non à la révision de la loi de 1905!
Des projets de révision de la Loi de 1905 seraient à l’étude. S’il
s’agit de mieux encadrer des dérives intégristes mettant en cause les
principes et valeurs de la République, le titre V de la loi, intitulé
Police des cultes fournit l’arsenal juridique suffisant. S’il s’agit de
financer les cultes de quelque manière que ce soit, on entrerait alors
dans une procédure concordataire que la loi de 1905 avait précisément
pour but d’abolir.
Les Organisations laïques soussignées, réunies le jeudi 22 novembre
2018 à Paris, mettent en garde contre toute modification de la loi de
séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905, quelles qu’en
soient les voies. Cette loi est un pilier fondamental de la République.
Pour assurer à chaque citoyen la liberté de conscience, elle a instauré
un juste équilibre entre la garantie du libre exercice des cultes et la
neutralité confessionnelle de l’Etat.
Les organisations signataires rappellent donc solennellement l’intangibilité des principes solidairement posés par la loi :
Article 1 La République assure la liberté de
conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules
restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2 La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
Elles demandent, par-delà les débats inutiles que suscitent ces
projets de révision, que soit déjà et complètement appliquée la loi.
- Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Actives (CEMEA) ,
- Conseil National des Associations Familiales Laïques
- CNAFAL
- Fédération des Conseils de Parents d’Elèves - FCPE
- Fédération Française de l’Ordre Maçonnique Mixte International « Le Droit Humain »
- Fédération Générale des Pupilles de l’Enseignement Public
- Fédération nationale de la Libre Pensée
- Francas
- Fédération Syndicale Unitaire FSU
- Ligue de l'Enseignement
- Ligue des Droits de l’Homme
- Mouvement Français pour le Planning Familial
- SE UNSA
- SI-EN UNSA Education
- SNPDEN
- Solidarité Laïque
- Syndicat de l’Education Populaire-UNSA
- Union des Familles Laïques – UFAL
- Union Rationaliste
- UNSA Education
- Débats Laïques
- Libres Mariannes
mercredi 28 novembre 2018
la mouvance de l'anthroposophie et l'école publique
Sur
la page d’accueil du site Internet de la société
anthroposophique, des liens sont proposés par rubrique.
Quelques
uns d’entre eux concernent la question sociale. Et c’est ici que
le lecteur de ladite société pourra se documenter sur le « chèque
éducation ». Il est alors proposé d’ouvrir en format PDF un document de présentation de la fédération des pédagogies alternatives. Comme le précise d’emblée ce document, cet
organisme regroupe les pédagogies « indépendantes de l’État,
des confessions religieuses, du productivisme et du technologisme »,
nous citons ici dans le texte, pour favoriser des libertés
pédagogiques. Trois pédagogies se sont pour le moment regroupées,
dont bien entendu la pédagogie Steiner Waldorf.
Le principe de ce chèque éducation : les familles reçoivent une somme
leur permettant de scolariser leurs enfants dans des établissements
de leur choix. Chaque établissement reste bien entendu autonome.
Comme le souligne ce site dédié au chèque éducation, c’est une
autre forme de financement de l’éducation des enfants, ce n’est
pas l’accroissement de la masse destinée à financer les écoles.
Selon
les auteurs, des freins serait apportés à la création d’écoles
extrémistes, car une autorité indépendante habiliterait les
écoles qui se créeraient. Cette nouvelle instance regrouperait des
représentants de grands courants pédagogiques. Parmi ces mouvances,
on retrouve des écoles démocratiques de type Sudbury, Espérance
banlieue, la pédagogie Montessori, la pédagogie Freinet et bien sûr Waldorf.
Il
est précisé que l’État ne devra pas se charger de ces
habilitations afin d’éviter que des politiques abusent de leur
pouvoir pour interdire certains programmes ou méthodes qui ne
conviendraient pas à leurs pensées politiques.
Nous
avions déjà entendu parler de cette volonté de désétatiser
l’école lorsque l’homme politique Alain Madelin avait publié un
livre, Pour libérer l’école, qui promouvait le chèque
éducation, ce qui était une pierre jetée dans le jardin du Ministère de
l’éducation nationale et dans son existence même. Cette
conception a pu être reprise depuis par des hommes politiques, qui
se référaient au libéralisme au sens économique du terme. Ici, la
mouvance anthroposophique promeut le chèque éducation et en cela,
elle rejoint cette conception de la droite libérale (toujours au
sens économique du terme) dans la lignée d’Alain Madelin. La
fédération des écoles Steiner, s’associe à travers la
fédération des pédagogies alternatives que nous avons évoquée ce
travail de plaidoyer en faveur de la désétatisation de l’éducation.
Rappelons pour ce qui la concerne que la Nef a pour mission, entre autres, de financer l’enseignement surtout hors contrat (dont les écoles Steiner Waldorf mais pas seulement elles ). Nous ne conclurons pas sur l’affirmation que l’anthroposophie, c’est la droite libérale. Steiner avait lui-même préconisé, nous l’avons déjà évoqué, la désétatisation de l’éducation, non pas dans le cadre du libéralisme politique et économique contemporain, mais dans celui de la triarticulation sociale. Concernant le chèque éducation, les deux se rejoignent complètement en ce moment. La tripartition a encore quelques défenseurs, il existe des sites spécialement dédiés à sa promotion, mais elle reste peu connue du grand public. Une utopie à notre sens, dont nous ne voyons pas comment elle pourrait mise en œuvre.
Rappelons pour ce qui la concerne que la Nef a pour mission, entre autres, de financer l’enseignement surtout hors contrat (dont les écoles Steiner Waldorf mais pas seulement elles ). Nous ne conclurons pas sur l’affirmation que l’anthroposophie, c’est la droite libérale. Steiner avait lui-même préconisé, nous l’avons déjà évoqué, la désétatisation de l’éducation, non pas dans le cadre du libéralisme politique et économique contemporain, mais dans celui de la triarticulation sociale. Concernant le chèque éducation, les deux se rejoignent complètement en ce moment. La tripartition a encore quelques défenseurs, il existe des sites spécialement dédiés à sa promotion, mais elle reste peu connue du grand public. Une utopie à notre sens, dont nous ne voyons pas comment elle pourrait mise en œuvre.
Mais
surtout, nous sommes trop attachés à l’idée d’un école
ouverte à tous sans discrimination et qui éduque à la liberté
pour ne pas nous opposer à toute attaque contre l’école laïque
d’où qu’elle vienne !
mardi 27 novembre 2018
ne laissez pas des groupes sectaires empiéter sur votre tranquillité!
SI UN GROUPE SECTAIRE VOUS PROSPECTE PAR COURRIER, MAIL, PORTE A PORTE
sur ce lien vous trouverez un modèle de lettre qui vous permet d'exiger de ne plus être démarché.
En
principe ce modèle est rédigé pour les prospections commerciales mais
vos droits sont les mêmes quel que soit le type d'organisme qui vous
importune.
jeudi 22 novembre 2018
RETOUR SUR LES RECENTS AVIS DU COMITE DES DROITS DE L'HOMME: BABYLOUP, VOILE INTEGRAL
Nous
avons rendu compte récemment de deux avis du comité des droits de
l’Homme des Nations unies. Le premier concernait le licenciement
d’une salariée de la crèche Babyloup qui avait refusé de se
rendre à son travail sans son voile. Le second avis concernait des
femmes qui s’étaient pourvues devant cette instance internationale
pour contester des amendes qui leur avaient été signifiées du fait
du port du voile intégral.
Dans
un premier temps, nous jugeons indispensable, et ce sera l’objet du
premier point, de préciser dans quel cadre juridique ces avis ont été
rendus.
En
second lieu cet article permettra de relier ces avis entre eux et de réfléchir
sur le décalage entre la conception française de la laïcité et
celle des experts internationaux.
Pour
ce faire, un court rappel historique est nécessaire.
Dès
le mois qui suivit l’armistice du 8 mai 1945, se tint une
importante réunion dont l’aboutissement fut la charte des Nations
unies; à cette occasion, il fut prévu qu’une déclaration
universelle des droits de l’Homme serait rédigée. Effectivement,
ses deux principaux concepteurs furent le français René Cassin, le
juriste de la France libre et Madame Roosevelt, veuve du président
américain. Elle fut adoptée le 10 décembre 1948. Mais
elle n’avait pas d’effet contraignant, c’était une très belle
déclaration d’intentions, toutefois, aucun mécanisme ne venait
sanctionner une violation par un État des principes énoncés.
C’est
pourquoi fut prévue la rédaction de pactes internationaux qui en
reprendraient les principes mais en rendraient l’application
obligatoire à l’encontre des Etats membres de l’ONU. Ces pactes
mirent une trentaine d’années à voir le jour.
Ici,
une petite digression s’impose pour faire un détour par la
protection européenne des droits de l’Homme. En effet, sans
attendre, des Etats européens avaient décidé dans les années
suivantes de créer une organisation d’États européens dédiée
aux droits de l’Homme et à l’environnement, le Conseil de
l’Europe (qui ne présente aucun point commun avec l’Union
européenne, sinon l’espace partagé à Strasbourg).
Les
Etats membres de ce Conseil de l’Europe signèrent une convention
européenne des droits de
l’Homme, qui comprenait peu d’articles dédiés à l’énoncé
des droits (parfois en termes identiques à la Déclaration de 1948),
la majeure partie du traité étant consacrée aux procédures. Ainsi
était créée la Cour européenne des droits de l’Homme. En fait
s’il y avait peu d’articles dédiés à l’énoncé des droits,
c’est parce que les rédacteurs de ce traité avaient conscience de
la diversité des traditions juridiques au sein de l’espace
européen. N’étaient fixés que des grands principes dans
lesquels, précisément au-delà de ces traditions diverses, tous les
Etats membres pouvaient se retrouver. Ce qui impliquait une certaine
marge d’appréciation laissée à chaque Etat dans la mise en œuvre
de
ces
droits. Les juges de la cour européenne, restaient indépendants des
Etats dont ils étaient issus.
Après
cette indispensable digression sur la Cour européenne des droits de
l’Homme revenons à l’ONU ; ce n’est que près de 30 ans
après la signature de la déclaration que fut signé le pacte
international relatif aux droits civils et politiques. Le traité
comporte lui-même des droits, mais de manière beaucoup plus
détaillée. Un comité des droits de l’Homme est nommé, composé
d’experts juridiques en droit international et chargé de
surveiller l’application par les Etats membres de l’ONU de ce
pacte qui donne donc une force obligatoire aux grands principes
énoncés dans la déclaration de 1948. Tout particulier qui a épuisé
tous les recours dans son pays peut saisir ce comité (comme il peut
saisir la cour européenne des droits de l’Homme).
La
différence: le comité contrairement à la Cour européenne ne rend
que des avis, ce qui implique non une force obligatoire, mais une
pression sur les états qui pourraient violer les droits de l’Homme.
Dans
les faits, ce comité rend publics ses avis. Concernant la France, il
a admis l’interdiction chez nous du lancer de nain, il a refusé
une requête du sieur Faurisson (récemment décédé, nous n’allons
pas nous en émouvoir outre mesure), il a été saisi pour le Belarus
d’entraves à la liberté de manifester des opposants, et il a
donné tort à l’Etat. Pour la fédération de Russie, il n’a pas
condamné l’attitude de l’État face aux allégations de mauvais
traitements évoqué par un détenu, en revanche, il avait donné
raison à un défenseur des droits de l’Homme qui s’était pourvu
devant lui, se plaignant de harcèlement.
Disons
le d’emblée, il ne nous semble pas, bien au contraire, que le
contrôle par un groupe d’experts
indépendants de l’application des textes internationaux de
protection des droits de l’Homme
puisse être critiqué. En matière de droit fondamentaux, nous ne
jugeons pas défendable
un souverainisme en cette matière (pour le souverainisme en général,
c’est totalement extérieur à l’objet statutaire de notre
association).
En
revanche, nous pouvons nous interroger et c’est ce que nous ferons
dans le point suivant, sur cette incompréhension par nombreux
d’experts internationaux, parfois hors de l’enceinte de ce comité
des droits de l’homme, de la conception française de la laïcité.
Les
experts internationaux et la conception française de la laïcité
Après
la rédaction de la déclaration des droits de l’Homme et du
citoyen de 1789, Clermont Tonnerre, dans une déclaration qui a fait
date, affirmait qu’il fallait tout accorder aux juifs comme
individus, mais rien en tant que nation.
Était-ce
une préfiguration de la conception française de la laïcité, voire
de la vie en société ? Toujours est-il que la conception française,
à laquelle nous nous rattachons, accorde une grande importance à
l’individu. Serait-ce à dire que les communautés à l’intérieur
de la nation n'existeraient pas? Sans doute pas, mais cela signifie
quand même que la liberté individuelle de conscience revêt une
grande importance, ne figure-t-elle pas comme des principes
directeurs de la loi de 1905, dès son article 1 ?
L’une
des particularités du droit français est précisément la recherche
d’un équilibre entre les droits de l’individu et ceux des
communautés. Ce n’est pas le cas partout, même en Europe.
Est-ce
à-dire qu’il faille clouer au pilori les autres régimes
juridiques en Europe dans le monde ? Sans doute pas, mais, si nous
voulons que notre régime de laïcité soit compris et adopté, nous
pensons nécessaire de redoubler d’efforts pour discuter et
persuader.
Pour
revenir aux Nations unies, un rapporteur spécial sur l’intolérance
religieuse, Monsieur Amor, émettait des réserves sur les politiques
de lutte contre le sectarisme, et craignait un réveil de
l’intolérance religieuse. Une des femmes lui ayant succédé à ce
poste, Madame Asma Jahangir, dans un de ses rapports, critiquait
explicitement l’attitude française, considérant les membres de
sectes en France comme des victimes de discrimination. Nous
avions exprimé notre désaccord avec elle, mais aussi du respect: après avoir quitté son poste à l’ONU, elle était revenue au
Pakistan où elle avait été assignée à résidence car elle était
depuis son plus jeune âge une militante des droits de l’Homme.
Elle avait été vice-présidente de la fédération internationale
des droits de l’Homme.
Lorsqu’elle
était assignée à résidence, nous avions exprimé le souhait
qu’elle soit libérée, tout en déplorant et en nous interrogeant
sur l’incompréhension entre des militants si courageux par
ailleurs et nous, laïques français, tellement préoccupés par la
défense de ces droits. Aussi nous ne sommes pas étonnés par les
récents avis du comité des droits de l’Homme des Nations unies.
Une
crèche associative fonctionne avec des règles similaires à celle
du service public : elle accepte tous les publics sans
discrimination, mais le personnel doit rester discret sur les
convictions profondes qui animent chaque salarié. De nombreux allers
et retours entre juridictions ont été nécessaires pour clore cette
affaire dans l’ordre juridique français.
Dans
les cas les plus récents, des femmes ont sollicité l’avis du
comité des droits de l’Homme car elles avaient été
verbalisées,les forces de police constaté qu’elles étaient
revêtues du voile intégral.
Dans
tous les cas, n’auraient-elles pas eu la possibilité de se
pourvoir devant la cour européenne des droits de l’Homme ?
Effectivement, cette possibilité leur était offerte, mais la Cour
avait déjà rendu des arrêts qui n’allaient pas dans leur sens : pour la crèche, on pouvait se souvenir d’un arrêt rendu lors d’un
litige entre une ressortissante helvétique et la Suisse : les juges
avaient donné une interprétation peu flatteuse du sens du voile
islamique, pour parler vite. Pour ce qui concerne le voile intégral,
saisie par des Françaises qui n’avait pas encore été
verbalisées, la juridiction avait estimé que les dispositions
adoptées en France entraient dans le cadre de la marge
d’appréciation laissée aux Etats.
A
l’inverse, les experts du comité des droits de l’homme des
Nations unies ont jugé que les mesures prises en France n’était
pas proportionnées à l’objectif que s’était assigné notre
pays. Ils ont estimé que la salariée ne s’était pas vu interdire
à bon droit le port de son voile sur son lieu de travail, la mesure
étant jugée disproportionnée par rapport à l’objet de
l’association gestionnaire de la crèche. De notre côté, nous
pouvons nous demander si des établissements scolaires ou éducatifs
à caractère religieux fondamentaliste n’imposent pas des
contraintes vestimentaires à leurs agents. Dans ce cas, cela
reviendrait à interdire en France une association qui voudrait se
soumettre aux mêmes règles que les agents du service public : la
discrétion sur les convictions personnelles des salariés, mais
l’ouverture à tous les publics sans discrimination. Il faut noter
que l’interdiction signifiée au personnel de manifester ses
convictions profondes ne figurait pas dans les statuts de
l’association gestionnaire, mais seulement dans un règlement
intérieur. Peut-être des statuts plus explicites permettrait-t-il à
une association d’éviter un si lourd contentieux ?
En
revanche, en ce qui concerne le voile intégral, tant devant la Cour
européenne que devant le comité des droits de l’homme des Nations
unies, la France avait fait valoir l’importance du visage découvert
qui favorise la communication et le vivre ensemble. Pouvons-nous nous
permettre d’émettre une opinion ? Est-ce que la dissimulation
totale de l’individu et notamment du visage ne serait pas une
source de dépersonnalisation qui irait à l’encontre du principe
de dignité humaine ? Un principe que toutes les juridictions
admettent pour fonder une décision en droit. Observons quand même
que nous ne prenons nullement ce parti pour des raisons liées à la
religion, chacun restant totalement libre de croire ou de ne pas
croire, mais uniquement pour des raisons liées au respect de la
personne. Surtout que notre lecteur ne se méprenne pas : jamais nous
ne nous nous référerons à une laïcité teintée d’hostilité à
la religion musulmane à à l’instar d’un journal en ligne
prétendument laïque mais dont l’hostilité viscérale à l’Islam
ne peut même plus dissimuler une xénophobie exacerbée.
Cependant
concluons sur une note d’optimisme : récemment, en janvier 2018,
la rapporteuse spéciale de l'ONU dans le domaine des droits culturels
affirmait :
«les initiatives culturelles et artistiques peuvent aussi défendre
les valeurs de diversité, de
laïcité,
d’inclusion, de tolérance, d’égalité des sexes, de droits de
l’homme et de paix par les thèmes qu’elle choisissent
d’aborder».
Pour
persuader les acteurs publics du niveau le plus local ou niveau
international de la pertinence de notre conception de la laïcité,
pour les persuader aussi de la même pertinence dans notre action de
prévention du sectarisme, les deux étant étroitement liées pour
nous, il nous faudra faire preuve de patience et de persuasion;
sûrement pas d’agressivité ni d’arrogance et encore moins de la
certitude d’incarner la lutte du bien contre le mal.