samedi 18 octobre 2014

le travail de BHA (British Humanist Association) sur les Ecoles Waldorf en Grande Bretagne

L'association britannique humaniste, si nous avons bien compris, a obtenu de l'administration du Royaume Uni des documents sur les Ecoles Waldorf. Elle a publié sur son site un billet dont nous reproduisons ci-dessous la traduction et un rapport dont nous donnons ici un résumé. Nous renvoyons nos lecteurs à notre billet précédent relatif à l'Ecole de la Roselière au Québec francophone car il semblerait que des similitudes réunissent les deux dossiers. Mais nous laissons les lecteurs libres de se faire leur opinion. Nous les laissons aussi comparer cette prise de position aux quatre commentaires laissés sur notre blog par un (ou des) sympathisants des Ecoles Waldorf que nous avons laissés en ligne. 
Nous précisons que nous ne prétendons pas disposer d'une traduction officielle, toutefois, nous avons pris le maximum de précautions en nous adressant à un de nos sympathisants qui fut interprète international.
Notre seule préoccupation dans ce dossier, le respect de la laïcité  qui est la raison d'être de notre association.


L’association britannique humaniste (BHA) peut aujourd’hui révéler les études faites en 2010 par des fonctionnaires du Département de l’Education (DfE) visant à savoir si ou non les écoles Steiner devraient être subventionnées par le biais du Programme des Ecoles privées. Ils exprimaient en effet, des inquiétudes sur des questions de racisme, de maltraitance systémique, de rigueur académique ; sur la question de savoir si oui ou non les écoles seraient en mesure de passer les inspections Ofsted. Le BHA avait obtenu ces deux documents après avoir gagné un procès au Tribunal de l’Information le mois précédent après avoir soumis sa requête sur la liberté d’information (FOI) il y a deux ans. Le BHA a dès lors mis en doute l’opportunité de fournir aux écoles Steiner une subvention d’état.

Le BHA est préoccupée depuis longtemps par tout ce qui concerne les école Steiner (y compris les pseudo sciences inscrites dans le programme, les attitudes de scepticisme envers l’évolution et les vaccinations et le soutien de l’homéopathie), cette dernière étant appliquée aux élèves par les « docteurs anthroposophiques » des écoles, un certain nombre d’écoles dont une sous contrat, de source sûre ayant opté pour la suppression des vaccinations. La BHA n’a à sa connaissance, aucune mention d’école d’Etat proposant des soins homéopathiques et rejetant les vaccinations.
Mais toutes ces questions peuvent dorénavant être ajoutées à celles issues des rapports commandités à la DfE.

Pour ce qui concerne le racisme, les fonctionnaires ont considéré certains écrits de Steiner comme « racistes et antisémites ». De plus «  le Département a reçu des plaintes de la part des parents pour le traitement infligé à leur enfant métissé signifiant un abus de type raciste avec usage de qualificatifs racistes venant des professeurs. Les fonctionnaires ont rencontré les parents qui ont fourni beaucoup d’éléments sur la pédagogie anthroposophique de nature clairement raciste. Ces documents prouvent que le cursus est structuré autour de la philosophie spiritualiste de Rudolf Steiner appelée anthroposophie, qui comprend la croyance en la réincarnation de l’esprit à travers les races allant des Noirs aux Aryens. Des éléments racistes ont été relevés dans les écrits de Steiner y compris ceux du type : «  les cheveux blonds en fait, dispensent l’intelligence. Pour les blonds, moins de nourriture va aux yeux et aux cheveux mais se concentre dans le cerveau auquel elle dispense l’intelligence. »

Pour ce qui concerne la maltraitance, c’est un thème récurrent dans les documents fournis, qui n’est pas résolu à l’intérieur de l’école. Il se trouve qu’un parent s’est plaint d’avoir assisté à l’agression physique de son fils sans qu’un professeur intervienne mais au contraire justifie cet acte en prétendant que les enfants faisaient cela «  en dehors de leur karma ». Un document de formation pour les professeurs intitulé « Comment faut-il aborder le harcèlement ? » demande «  Le karma ou la destinée d’un enfant peut-elle être celle d’une victime ? C’est la destinée d’un enfant de chercher dans certaines expériences à construire son estime de soi et son être profond. Faut-il mettre un terme à une situation potentiellement abusive et si tel est le cas, à quel stade ? » La réponse est : il y a des niveaux d’agressivité, particulièrement lorsque les enfants découvrent les aspects cruels de leur nature. Il y a dans toute école des occasions de maltraitances étant donné que les enfants se testent les uns les autres pour définir leur rôle dans la classe et leurs relations sur la place de jeu.

Outre la matière fournie par les parents, l’équipe du Département des Ecoles Indépendantes a connaissance des plaintes concernant la maltraitance du personnel sur les enfants dans 8 des 25 écoles Steiner indépendantes enregistrées. Dans plusieurs cas de plaintes pour harcèlement est particulièrement préoccupante la façon dont l’école gère ces plaintes, refusant d’enquêter sur les accusations dans certains cas de maltraitance et d’abus physiques des professeurs.

« Dans 4 écoles Steiner, le Département a reçu des plaintes à propos d’abus physiques perpétrés par les professeurs sur les élèves incluant cracher au visage de l’élève, faire des allusions sexuelles ou lancer une batte sur l’élève. Dans une école, un professeur a pu continuer d’enseigner pendant deux jours après qu’un élève ait déclaré avoir subi des manières suggestives et inappropriées de sa part. Les élèves ont été encouragés à rendre visite à leur professeur chez lui et à lui apporter des fleurs et des cadeaux. Les parents furent appelés à donner à leur fils ou fille, leur approbation et contribution au cadeau. L’école a ensuite déféré le professeur aux autorités locales qui l’ont arrêté parce que tenu pour coupable. »


Pour ce qui concerne le secret, « La concordance des accusations des correspondants permet de dire que le mouvement n’est pas transparent, non seulement à cause de l’influence de l’anthroposophie et de son opposition de principe aux SATs mais aussi à cause de ce qui se passe dans les classes. Les autorités ont en leur possession le matériel de formation des professeurs stipulant que  les professeurs ne devraient « jamais laisser personne accéder à leurs notes de cours sur les dossiers et tout ce qui laisserait transparaître ce que la classe a pu apprendre devrait être perdu avant de quitter l’école ».

Pour ce qui concerne Ofsted, au moment où le document a été rédigé, une seule école Steiner était alors subventionnée par l’état : l’académie Steiner Hereford, et elle était supposée subir sa première inspection. Cependant, les autorités notent que «  le cadre fixé par l’inspection est incompatible avec l’approche etho-pédagogique de Steiner » en termes du stade initial de la Fondation (EYFS) et du stade clé 1 (KS1) où Ofsted faisait appel à « un enseignement  plus formel ; des « KS2 tests » étant donné que l’année dernière, les élèves de l’Académie n’ont pas subi les tests (tout le matériel d’examen avait été fourni par l’Académie mais les parents n’ont pas laissé les enfants assister aux tests) ; enfin d’« Enseigner et apprendre » où il est noté que les écoles considèrent que «  tout processus qui juge l’apprentissage comme le résultat immédiat de l’enseignement dans une leçon est inapproprié . Ceci est en claire opposition avec le cadre imposé par la Section 5 d’inspection. En conséquence, les autorités se sont réunies avec Ofsted pour essayer de résoudre le problème puisque l’école devait subir une inspection de la Section 5 l’année qui suit . Il pourrait être jugé inapproprié puisque les dispositions ne remplissent pas les exigences du cadre… Nous continuons de travailler avec Ofsted pour trouver des aménagements » Mais à l’issue de tout cela, l’école avait été trouvée satisfaisante. Dans l’une inspection ultérieure de 2013, l’école a aussi été approuvée. La différence existant entre le résultat attendu et le résultat actuel reste sans explication.

A cause de tout cela, dans la première année du programme des Ecoles Libres, les autorités ont recommandé d’écrire à toutes les prétendants des écoles Steiner confirmant « qu’il faut encore résoudre les questions d’Ofsted particulièrement avant que toute candidature soit prise en compte. Cependant, au-delà de cela « il est important qu’avant de décider d’approuver ou non toute proposition d’Ecole Libre, le Secrétaire d’Etat juge chacune sur ses mérites. Adopter la même approche avec Steiner signifie que l’on n’utiliserait pas le matériel fourni par les parents sur des cas spécifiques pour certaines écoles, comme base pour notre approche de toutes les écoles Steiner. Nous discuterions les problèmes avec l’Association Steiner et nous leur donnerions l’occasion de s’y atteler » La réponse restante par conséquent, porte sur les « lignes à adopter » au cas où les ministres approuve les propositions des Ecoles Libres Steiner ».

Richy Thompson de la BHA qui faisait campagne pour les Ecoles de la Foi commentait «  Certains des problèmes qui ont été identifiés par les autorités en 2010 concernant les écoles Steiner indépendantes sont extrêmement graves et systémiques. Ils comprennent des accusations de racisme et de sérieuses plaintes contre la maltraitance du personnel envers les élèves. Si l’on ajoute cela avec les problèmes de l’Académie Steiner Hereford enseignant les pseudo sciences, préconisant l’homéopathie aux élèves et choisissant de refuser les vaccinations, nous ne pensons pas que les écoles Steiner doivent jouir des subventions de l’état. Nous demandons instamment au gouvernement de revoir sa décision ».








Rapport BHA sur les écoles Steiner subventionnées par l'Etat.
(résumé)

L’association britannique humaniste (BHA) a de nombreuses raisons de se préoccuper du statut des écoles Steiner, que ce soit du point de vue de la qualité de l’éducation dispensée, de la pseudo science inscrite au programme, de l’homéopathie prescrite aux élèves (fait qui n’a pas son précédent), des vaccinations mises en cause (fait très inhabituel). La place faite à l’Anthroposophie dans ces écoles n'ayant pas été suffisamment prise en considération, les implications des écoles Steiner dans la problématique des droits de l’homme, n'ont pas recueilli toute l'attention que l'on peut attendre de l'Etat pour des écoles qu'il subventionne. Il est préoccupant de savoir que les deux premières écoles se sont ouvertes en dépit d’une opposition locale majoritaire et comme nous sommes en droit de le penser, d'une opposition de l'équipe des Ecoles Libres au subventionnement de ces écoles, sur ordre de ministres.
Connues en Angleterre sous l’appellation d’écoles Waldorf, les écoles Steiner s’inspirent des travaux et enseignements de l’autrichien mystico-occultiste Rudolf Steiner. La première école s’est ouverte en 1919 en Allemagne et l’on peut recenser aujourd’hui plus de 1000 écoles principales, 2000 jardins d’enfants et près de 650 centres d’aide. En Angleterre, il y a 23 écoles Steiner privées. Une enquête en cours menée par nos soins rapporte que, depuis 2010, 26 crèches sont subventionnés par le biais du plan du gouvernement consistant à fournir des allocations pour 15 h gratuites de garderie par semaine pour les petits de 2, 3 et 4 ans. Il y a 4 écoles Steiner d’Etat et 7 autres en projet.
C’est lorsque le gouvernement de la Coalition a introduit le programme des Ecoles Libres que les groupes Steiner se sont portés candidats en masse (30 pour ces quatre dernières années d'application du programme) pour ouvrir des Écoles Steiner libres: la Steiner Académie Frome (2012) puis la Steiner Académie Exeter (2013) et la Steiner Académie Bristol, ouverte en septembre avec l’approbation et le soutien du gouvernement.

Quel rôle de l’Anthroposophie ?

L’anthroposophie est une "science spirituelle. Elle éclaire toute la pédagogie des écoles Steiner. Cette dernière postule qu’il y aurait un monde spirituel atteignable par l’élaboration d’une forme particulière de clairvoyance incluant aussi bien des croyances hindouistes telles que le karma et la réincarnation que l’allégeance à toutes sortes de pratiques médicales alternatives incluant l’homéopathie , les vaccins. En conséquence, le but ultime qui sous tend la dynamique de la pédagogie des écoles Steiner est d’améliorer le karma des enfants en alimentant leur connections avec le monde des esprits.
« L’éducation Steiner est fondée sur une compréhension du développement de l’enfant qui a ses racines dans une philosophie dénommée anthroposophie," affirme l'Association Steiner Waldorf. Il a aussi été dit que «  ce n’est pas un système de croyances et qu’il ne sera pas enseigné dans nos écoles » en vue d' obtenir la subvention de l’état, à partir de 2012.
Pourtant, les critères du personnel selon lesquels la préparation devra être adéquate incluant l’étude anthroposophique ´sont ratifiés par les enseignants dans les écoles Frome, Exeter and Bristol. La réglementation stipule qu’un docteur anthroposophe effectuera des visites régulières dans les écoles.
Par ailleurs, une enquête sur la liberté d’information menée par BHA en 2012 montre que les parents, sont informés par le bulletin de l’école ou par l’école elle- même de ce que ´l’anthroposophie est au cœur de l’école et que tout dans l’école gravite autour de ce qui est à l’origine d' une si brillante entreprise..´

Qu’en est- il de l’apprentissage ?

Les élèves ne commencent pas à lire, écrire et compter avant 6 ans. Ils n’utilisent pas d’ordinateurs avant 14 ans. Steiner a expliqué les raisons de cette décision en disant qu’il y a trois stades de développement chez l’enfant, chacun durant sept années qui représentent les phases distinctes de l’incarnation de l'enfant dans son corps,
Les écoles Steiner ont une aversion pour les livres de textes et les programmes. Il n’existe qu’un livre dans lequel se trouve le programme de l’école intitulé : «  Travaux éducatifs et Contenu du Programme Steiner Waldorf´ édité par Martyn Rawson et Tobias Richter.
Les résultats aux examens sont faibles. Le niveau relatif à ce seul livre contenant une foule d’idées pseudo-scientifiques en matière de chimie, géométrie, sciences de la vie, ne permet pas de passer un baccalauréat scientifique. La primeur est donnée aux littératures du monde : contes de fées, fables, mythes et légendes. L’anthroposophie postule en effet que le monde est peuplé de toutes sortes d’esprits tels que la nature, des esprits élémentaires et archaïques, qui vivent dans le monde réels sous forme de gnomes.

Quelles inspections ?

Il a été décidé par les groupes des écoles indépendantes à partir de 2008, que ces écoles ne seront pas inspectées pas Ofsted mais par des inspecteurs indépendants qui « seront plus sensibles à cette forme particulière de pédagogie ».

Quel est le point de vue du gouvernement ?

Les écoles dites libres n’ont pas le droit d’inscrire des pseudo- sciences dans leurs programmes. Dans le même ordre d’idées, la BHA a demandé s’il était possible de proscrire l’homéopathie ou le diktat sur les vaccinations. La réponse à été mitigée. Nous avons également demandé s’il existait une réglementation des politiques de santé appliquées aux écoles d’état. La Dfe répondit qu’il n’y en a pas depuis que le guide de 2005 sur le sujet a été retiré par la Coalition ne traitant par ailleurs ni des médecines alternatives ni de l’efficacité ou non des traitements afférents.

le racisme

Selon European Coucil for Steiner Waldorf Education l’éducation Steiner Waldorf s’oppose radicalement à l'anochronisme du racisme en contradiction éthique avec les valeurs fondamentales de l’homme et de sa dignité. Le directeur de l’Académie Frome, Trevor Mepham, a fait savoir lors d’un interview à la BBC que ce qui pouvait avoir été vrai en 1920, ne l’est plus au XXI ème siècle (1).

Les Ecoles Steiner, sont- elles des écoles de la Foi ?

Non, dans la mesure oú elles n'ont pas été désignées légalement comme écoles à caractère religieux, un processus par lequel passent la plupart des écoles subventionnées par l’Etat ayant revendiqué un statut religieux. Le mouvement Steiner lui- même ne se voit pas comme une foi et nous contestons cela.
Le droit européen des droits de l’Homme se réfère aux « religions et convictions philosophiques » en mettant juridiquement sur le même plan religions et autres visions du monde. Quand cela était juridiquement à son avantage, le mouvement Steiner au Royaume Uni, par deux fois s’est identifié sous le vocable de conviction philosophique. En particulier parce que l’article 2 du protocole 1 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, garantit que « pour tout ce qui concerne l’éducation et l’enseignement, l’Etat respectera le droit des parents d’assurer une éducation et enseignement qui soit en conformité avec leur croyances religieuses et convictions philosophiques ».
En pratique, cela ne veut pas dire que l’Etat doit subventionner n’importe qu'elle école, qu’elle soit Steiner ou religieuse, mais cela signifie que l’état ne doit pas endoctriner ou participer à l’endoctrinement des enfants dans une croyance de type religieux ou non, contre le gré des parents.

Il y a cependant des Exemptions

Lorsque le gouvernement en 2008 a mis sur pied le plan éducatif concernant les prérequis en lecture, écriture et calcul pour les premières années devant s’appliquer à toutes les écoles subventionnées par l’état, ces exigences interféraient avec l’approche Steiner réticente à tout enseignement formel avant 6/7 ans. Un groupe de parents ont alors interpellé le gouvernement soutenus par l’Amicale Steiner Waldorf. Les avocats ont plaidé que les croyances Steiner représentent une conviction philosophique au terme de la CEDH.
Le gouvernement a alors permis des exemptions. Presque toutes les écoles Steiner à la suite de cela, ont cherché et obtenu des exemptions. Celles-ci cependant, demandaient un consensus majoritaire des parents à renouveler tous les 2 ans. Par simplification, ces mesures ont été abandonnées en 2011.
BHA a découvert que les crèches recevant des subventions de l’état pour les 15 h par semaine n’y avaient pas droit et en a informé le DfE. La question fut résolue en supprimant de la réglementation de 2013 la clause stipulant que de telles crèches n’avaient droit à aucune subvention. Dans le même ordre d’idées, les écoles Steiner et l’Académie Hereford se sont servis des arguments utilisés pour les exemptions accréditées aux écoles d’état par EYFS pour s’exempter eux mêmes des tests et évaluations KS1.
Le BHA a soulevé plusieurs points au gouvernement en 2012 quand aux implications des droits humains lorsque les enfants sont envoyés dans des écoles de la foi contre la volonté des parents et inversement. Un amendement a dès lors été fait par le DfE à la codification du libre choix des écoles pour reconnaître que les écoles Steiner (et Maharishi) ont des obligations relatives aux droits de l’Homme. Cette disposition malheureusement, non seulement n’aborde aucun aspect du problème mais encore dans les versions ultérieure du texte, cet amendement a été supprimé.

Comment les écoles Steiner ont- elles obtenu leur subvention de l’état ?

C’est ce qui ressort du rapport Woods, commandé par le gouvernement sur la question Steiner. Ce document a été rédigé par des supporters bien connus des écoles Steiner, tous en faveur d’un subventionnement de ces écoles par l’état. Michael Gove en personne, en est venu à accorder son soutien à ces écoles en 2009 fortement influencé par la famille Rees-Mogg très impliquée dans l’association Steiner Waldorf. Ceci explique pour quoi l'avis de l'équipe dirigeante des Ecoles Libres a pu être supplanté.

Conclusion

La nature pseudo scientifique du programme, les médecines alternatives en usage avec rejet des vaccins, les jeux de pouvoir au plus haut niveau, sont autant de motifs de préoccupation qui pourraient dissuader l’Etat de subventionner des écoles Steiner. Par ce rapport, nous espérons relancer un débat public sur le sujet.


LE TEXTE COMPLET DU RAPPORT ICI

(1)note du traducteur


"European Council for Steiner Waldorf education dit que l'Anthroposophie dont toute l'éducation Waldorf porte l'empreinte s'oppose fermement à toute forme de racisme et de nationalisme.Il y a -dit-il- dans les travaux de Steiner un fort sentiment anti-raciste  il décrit les opinions de type raciste  comme quelque chose d'anachronique et de contraire aux valeurs de  l'éthique, et à la dignité humaine. Les écoles Waldorf savent cependant qu'il y a des phrases dans les éditions complètes de l'oeuvre de Steiner qui ne vont pas dans ce sens et ont un effet discriminatoire."

Pour que cela soit parfaitement clair , on pourrait illustrer la mention d'effet discriminatoire à la suite de certaines phrases en disant à la suite: En effet," Steiner avait la conviction que les différentes races se situaient à différents échelons d'une hiérarchie spirituelle et que les Aryens au sommet, en incarnaient la plus haute pureté et perfection."

Accusations of racism have long dogged the Steiner school movement, although haven’t been connected to the state schools. Steiner believed that different races were at different levels of the spiritual hierarchy, with ‘Aryans’ being the highest incarnation.51 One book by Steiner on the Plymouth recommended reading says ‘People and races are after all, merely different developmental stages in our evolution toward a pure humanity. The more perfectly that individual members of a race or people express the pure, ideal human type- the more they have worked their way through from the physical and mortal to the super sensible and immortal realm-the “higher” this race or nation is’.
Two parents who contacted us sent their mixed-race daughter to the Kings Langley Steiner School. In one lesson her German teacher read out a poem from a book which she translated as ‘the boy got so much chocolate on his face he looked like a nigger’. The daughter complained that the word is racist, but was told that ‘nigger’ is not a racist word and was moved to the corner of the room for complaining. Meanwhile, another student who told the daughter that ‘all black people are niggers’ was not punished at all. ‘The teacher was not disciplined, but the Education Co-ordinator point blank refused to answer us when we asked him if he believed in Steiner’s theory that people reincarnate through the races starting with black and progressing upwards to white, with blond blue eyed people at the top.’ Subsequently to this, the parents persuaded the teachers to have a racism awareness day, but at that, ‘a few teachers filled in every ethnicity on the form as they said they had been through all races: the teachers were white so obviously saw themselves as being at the pinnacle.’  
The European Council for Steiner Waldorf Education says that ‘Anthroposophy, upon which Waldorf education is founded, stands firmly against all forms of racism and nationalism. Throughout Steiner’s work there is a consistent anti-racist sentiment and he frequently described racist views as being anachronistic and antithetical to basic human values and dignity. The Waldorf schools are aware, however, that occasional phrases in Rudolf Steiner's complete works are not in concordance with this fundamental direction and have a discriminatory effect.

Trevor Mepham, the head of the Frome Academy and former head of the Hereford Academy, told the BBC that ‘I do acknowledge that some of the things that were said in the 1920s do not sound quite right today in the 21st century. What I'm saying is that fundamentally, Rudolf Steiner is not a racist and these schools do not promote anything like that.


vendredi 17 octobre 2014

SALON DU ZEN à Paris début octobre 2014

IL VIENT DE SE TENIR A LA PERIPHERIE PARISIENNE UNE MANIFESTATION QUE NOUS AVONS DEJA EVOQUEE.




Un de nos adhérents franciliens s'y est rendu pour nous en rendre compte. Certains participants sont connus de nous d'autres moins et il est difficile de faire la part des choses ; certes, promettre la « zénitude » peut sembler une promesse de bonheur susceptible d'attirer les personnes en souffrance ; donc de les manipuler et d'exploiter leur vulnérabilité, mais soyons honnêtes. Dans certains cas, nous ne disposons pas de rapports officiels, de décisions de justice ; il n'est dans notre rôle ni de négliger des dangers potentiels ni de porter des accusations non étayées ; nous dirons dans chaque cas ce qui nous pose question, et nos incertitudes. Ainsi que les références en notre possession.
Tout d'abord,



A notre connaissance pas de décision judiciaire concernant cette pratique.
Nous avons pur retrouver une « NOTE PUBLIQUE » émanant de l'organisme officiel belge, le Centre d'information sur les organisations sectaires nuisibles, le « CIAOSN ; ce document date d'il ya exactement dix ans, en voici en extrait.
Nous n'apportons pas de réponse définitive, mais il est normal que nous soyons interpellés.




Un autre exposant propose des services à domicile, la disparité des prestations a de quoi nous étonner.




Une autre se présente ainsi :




Le rapport 2005 de la MIVILUDES mentionne six fois la psychogénéalogie, en voici en exemple.




Tout cela nous pose question mais répétons-le, pour le moment pas de procédure judiciaire à l'encontre de cette thérapeute, pas de témoignage circonstancié la visant personnellement.

Même observation pour ces tracts distribués dont nous osons avouer que nous n'y comprenons pas grand chose.





Un autre carton distribué par la même exposante ne nous permet pas de voir plus clair




Ici nous sommes plus en terrain de connaissance.




En reprenant à notre compte la prudence et le sens des nuances de la MIVILUDES, nous reproduisons ci-dessous un paragraphe de son rapport 2005.




Pour finir, l'école de kinésiologie EKMA . Les formations mènent à l'iridologie, à l'ennéagramme comme à d'autres notions que nous n'avons pas la prétention de connaître ni de comprendre.





Extrait du rapport SANTE ET DERIVES SECTAIRES de la MIVILUDES






Le même rapport précise :




Ce qui nous permet de conclure sur une citation qui reprend plusieurs pratiques vantées au sein de ce salon.

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mardi 14 octobre 2014

ISLAM RADICAL, la dérive sectaire

SOURCE: LA CHRONIQUE d'AMNESTY INTERNATIONAL, N° 329, avril 2014, que nous remercions.
DOUNIA BOUZAR, spécialiste du fait religieux, intervient notamment dans la gestion de la laïcité au sein d'institutions, d'entreprises et auprès des élus, Ancienne éducatrice de la protection judiciaire, celle que l'on surnomme volontiers «Madame trait d'union» conjugue expérience de terrain et analyse. Dans son dernier ouvrage Désamorcer l'islam radical, elle s'interroge sur les dérives sectaires de certains jeunes musulmans.

Depuis votre adolescence, vous êtes militante des droits humains, notam­ment des droits des femmes. Quelle est l'origine de cet engagement?

Ma mère était elle-même une militante des droits humains et de la cause des femmes. Elle m'a élevée seule et j'ai grandi dans un milieu militant avec des proches qui voulaient améliorer le monde. Après, il ya ma propre histoire : je suis le produit d'un divorce entre deux universitaires, une mère athée d'origine corse et un père arabo-musulman, mais j'ai souvent été traitée comme une immigrée analphabète, du fait de ma physionomie. Lorsque j'ai épousé un Tunisien, les stigmatisations dont j'ai été victime ont doublé, parce que je portais un nom d'épouse très typé et que je suis partie habiter avec lui dans un quartier populaire. Ce fut violent car dans mon milieu d'origine, j'étais «évaluée» pour mes actions et mes positions, pas sur mon apparence. Etre réduite à l'idée que les gens se font d'une de vos références était nouveau pour moi. Je me suis demandé comment ceux qui vivent ça depuis leur naissance arrivent a se sentir citoyens à part entière alors qu'ils sont sans cesse définis par «les autres», à partir de stéréotypes, sans jamais pou­voir se définir eux-mêmes librement Depuis mes 16 ans, la lutte contre les stéréotypes est restée mon fil conducteur.

En quoi les nouveaux mouvements religieux, comme certains évangéliques aux Etats-Unis ou certains mouvements musulmans en Europe, peuvent-ils représenter une menace pour les droits de l'Homme?

Dès que le discours religieux a pour effet de priver un jeune de son accès à l'école, aux soins, à la sécurité, à ses parents, à son intégrité physique, à ses capacités psychiques, alors il y a danger. C'est justement l'atteinte aux droits humains qui permet de faire la différence entre la liberté de conscience et de culte — garantie par la République — et la dérive sectaire. En tant qu'ancienne éducatrice, je me base sur /'effet du discours produit sur l'individu pour le qualifier de radical et de sectaire. C'est quantifiable: le jeune endoctriné ne va plus à l'école, ne parle plus avec personne, ne mange plus rien.
Vous écrivez dans votre livre que nous assistons moins a un retour du religieux qu'a une mutation...

Dans les religions, la radicalité a toujours existé. Mais elle prend unenouvelle forme aujourd'hui, du fait de la mondialisation et de la secularisation, comme l'a analysé le politologue Olivier Roy. D'une manière qui peut sembler paradoxale, la séparation entre la sphère religieuse la sphère profane permet une nouvelle autonomie du religieux. Plus rien ne contrôle les nouvelles mouvances, surtout quand il n'y a pas de clergé. Quant à la mondialisation, elle leur permet de se construire dans un espace (virtuel) qui n'est plus territorial. Pour toucher les gens, le religieux doit apparaître universel, il n'est plus lié à une culture spécifique qu'il faudrait comprendre afin de décrypter le message. Le religieux mondialisé offre un « prêt à consommer », ou plus exactement «prêt à croire ». C'est pour ça que 98 % de l'endoctrinement passe par Internet.
Comment distinguer ce qui relève de la religion et de son instrumentalisation? Où placer le curseur?

Il faut revenir aux choses simples : religion vient de religere et religare(accueillir et relier) Secte vient de secare (suivre et séparer). Donc dèslors que le discours religieux mène à l'auto-exclusion, ou à l'exclusion des autres, on n'est plus dans le religieux. Dès qu'il y a rupture scolaire, sociale, amicale, familiale il faut s'étonner. instrumentalisation est bien réglée car toute sa légitimité repose sur la prétention de retourner à « la source » de l'islam En vérité, les radicaux coupent les jeunes de toutes les cultures, y compris de la culture arabo-musulmane, leur faisant miroiter l'illusion d'atteindre « du pur religieux », supérieur aux civilisations. Ils leur disent d'ailleurs, qu'il n'y a pas besoin de savoir pour croire et même.: « Moins tu sais, mieux tu crois ! » ça veut tout dire. Les versets religieux évoqués, sortis de leur contexte culturel, ne sont alors plus un moyen de s'orienter dans le monde mais deviennent des schémas de conduite à appliquer avec automatisme, des recettes de cuisine...
Comment les mouvements radicaux recrutent-ils?

L'islam radical utilise à la fois les techniques de la dérive sectaire etcelles de la modernité d'Internet pour opérer son emprise sur un jeune.Internet montre des images insupportables de massacres et de blessures inhumaines, pour ensuite expliquer au jeune que le malaise qu'il ressent (dans son corps, ses résultats scolaires, ses relations...) est le signe que Dieu l'a élu pour appartenir à un groupe purifié détenteur de la vérité qui a pour mission de sauver le monde en déclin. L'endoctrinement consiste à retourner un sentiment de manque en héroïsme proche de la toute puissance.
Pourquoi parlez-vous de dérives sectaires à propos de ces mouvements radicaux?

Le sentiment que la société sécularisée est gouvernée par le mal (lesexe, la violence et l'argent) aboutit à la nécessité de la primauté dugroupe. Autrement dit, pour éviter de tomber dans le déclin général, ilfaut développer un sentiment d'appartenance à une communauté pluspure, au-dessus du reste du monde. Les radicaux prônent une versionmillénariste et apocalyptique du monde où seule l'unité des «vraismusulmans » permettra de sauver la société du déclin: c'est leur mission. Pour préserver la force du groupe, la purification interne constitue donc la priorité des radicaux. «'Rester pur » et ne pas se mélanger « aux autres » — c'est-à-dire ceux qui ne sont pas strictement comme eux — constitue la force principale de leur discours.Ils réduisent la religion à un code qu'il faut exhiber, non pas pour « tester la République », mais pour se protéger « du mal » et au passage, injecter « un peu de pureté » autour d'eux. Cela passe par la manière de se saluer, de se parler, de se nourrir, de s'habiller. Le vêtement est le premier accessoire d'identification et de démarcation, pour « marquer la différence » dans le meilleur des cas, pour « se couper »:de l'extérieur la plupart du temps. C'est la barbe musulmane devenue barbe radicale; c'est le niqab qui par excellence sépare la personne du reste du monde par une frontière infranchissable. C'est pour ça qu'il y a rupture familiale; Il faut effacer les souvenirs familiaux pour effacer les contours identitaires. Tout jeune incorporé à un tel groupe subit des modifications psychiques, un peu comme, s'il était en état d'hypnose.
Qui sont les jeunes attirés par ces mouvements? Existe-t-il une sorte de profil type plus sensible?

Au moment où j'ai écrit le livre, je croyais encore que l'islam radical touchait en priorité des jeunes fragilisés, ce qu'on appelle des jeunes « sans pères ni repères». Je remarquais que ces derniers se sentaient «de nulle part », ni du pays de leurs parents ni de l'endroit où ils vivent. Pour beaucoup, il y avait une absence de figure de père structurant et une situation familiale fusionnelle brusquement éclatée en mille morceaux par une rupture subite : accident de voiture, divorce soudain, chômage imprévu. Depuis la publication, j'ai été contactée par des familles si différentes, au niveau social, culturel, etc., que je remets en cause cette hypothèse. Un jeune fragile, qui n'a pas d'espoir social, reste une proie idéale. C'est plus facile pour lui donner envie de fuir le monde réel... Mais l'endoctrinement s'est perfectionné ces dernières années et arrive à faire basculer des jeunes tout à fait structurés,élèves brillants, de familles équilibrées et unies. Je suis aujourd'hui persuadée que cela peut arriver à n'importe qui, même si c'est toujoursplus rassurant de penser le contraire.

Pourquoi utilisez-vous le terme musulmanophobe plutôt qu'islamophobe?

On peut critiquer l'islam. Ce qui est interdit, c'est de prôner la haine contre des personnes «parce qu'elles sont musulmanes », en les réduisant à la représentation négative qu'on a de leur religion. Et ça, ce n'est pas une mauvaise intention, c'est un délit de droit commun.

Quelle est votre position sur la loi concernant le voile intégral (niqab) en France?

Pour moi, le port du niqab apparaît comme le plus grand succès stratégique des radicaux. Certes, une loi en a interdit le port. Mais 95 % des citoyens français sont maintenant persuadés que cette pratique relève d'une application « au pied de la lettre » de l'islam. Les radicaux ont donc perdu sur le plan juridique mais gagné au niveau symbolique. Ils peuvent continuer à affirmer que c'est parce qu'ils sont « trop musulmans » que le reste du monde veut les éliminer. Pourtant, cette pratique correspond à des traditions ancestrales de quelques tribus isolées en Afghanistan, que seule la fameuse mouvance wahhabite d'Arabie saoudite a sacralisée. L'islam a donc quatorze siècles et le voile intégral quatre-vingts ans d'existence en Arabie saoudite. Tout au long des auditions de la Commission parlementaire sur le voile intégral, la plupart des personnalités et des associations ont pris position, pour ou contre une loi, en partant du postulat que le niqabétait une simple pratique musulmane orthodoxe.

Que peuvent faire l'État d'une part et les militants ou même les citoyens d'autre part pour endiguer ce phénomène de radicalisation?

Ce que je réclame depuis des années: se mettre autour d'une table pour réfléchir où mettre le curseur entre ce qui relève de la liberté deconscience et ce qui révèle une violation des droits de l'Homme. Arrêter l'école et ne plus parler à ses parents, ce n'est pas de l'islam! Ensuite, travailler sur des indicateurs d'alerte pour repérer en amont un basculement dans la radicalité, de façon à affiner la prévention, car après il est trop tard.




PROPOS RECUEILLIS PAR AURÉLIE CARTON

mercredi 1 octobre 2014

BIOLOGIE TOTALE: LA PRÉTENDUE AUTO-GUÉRISON PSY DEVANT LE TRIBUNAL


Claude Sabbah est poursuivi pour « publicité mensongère » suite au décès d’un homme atteint de cancer.
Condamner une dérive sectaire est très difficile. Parce qu’elle n’a pas de définition juridique, que les victimes se retournent rarement contre leurs croyances et qu’il est difficile de réunir les preuves d’un préjudice avéré, leurs auteurs se retrouvent rarement à la barre. Mais c’est parce que l’Unadvi (Union nationale de défense des familles et de l’individu victime de sectes) est convaincue de se retrouver devant une dérive sectaire manifeste qu’elle s’est portée partie civile dans le procès qui doit être jugé aujourd’hui au tribunal correctionnel de Montpellier.
L’accusé, Claude Sabbah, n’est pas un gourou à proprement parler. Ancien médecin généraliste (il s’est lui-même fait radier de l’ordre des médecins suite à une suspension), il a développé une doctrine  : la Biologie totale. Également baptisée « biopsychogénéalogie », cette méthode, basée sur les croyances du médecin allemand Ryke Dirk Hamer, part du principe que toute maladie trouverait sa cause dans un choc psychoaffectif enfoui, un « conflit », et qu’il suffirait de le ramener à sa mémoire pour qu’un patient en guérisse définitivement. Selon Claude Sabbah, qui a réussi à colporter la Biologie totale jusque dans une conférence à la Sorbonne, sa méthode serait le remède à toutes les pathologies, y compris celles réputées incurables telles que le cancer ou le Sida.
Fervent opposant à la médecine conventionnelle, Claude Sabbah affirme que le simple diagnostic d’une maladie est à l’origine de son amplification, et, sans appeler directement les malades à cesser leurs traitements, il laisse entendre que les poursuivre serait contre-productif. Des déclarations qui ont valu à l’ancien médecin de se retrouver dans le radar de l’Undafi, mais aussi de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Des centaines de disciples
Pourtant, après neuf ans d’instruction, Claude Sabbah n’est aujourd’hui convoqué devant le tribunal correctionnel que pour « publicité mensongère ». L’enquête a fait suite à la plainte d’une femme dont le mari, atteint d’un cancer de la prostate, était décédé après avoir abandonné tout traitement classique pour se conformer aux préceptes de la Biologie totale. « Aucun lien direct n’a pu être établi entre Claude Sabbah et le patient décédé », regrette Alain Caumont, président de l’Adfi Hérault-Lozère, une association membre de l’Unadfi.
Pour la justice, le fait que le mari de la plaignante se soit conformé aux théories de la Biologie totale relève néanmoins de la responsabilité de Claude Sabbah. C’est que l’ancien médecin a réussi à faire des émules. Au cours de formations (grassement rémunérées) et à travers de nombreux supports (payants), Claude Sabbah a converti à sa théorie de nombreux adeptes, y compris médecins, désormais prescripteurs de la méthode. On les retrouve à travers tous les pays francophones (Canada, Suisse, Belgique où un pseudo-thérapeute a été condamné) et particulièrement dans l’Hérault (Claude Sabbah est originaire de Villeneuve-lès-Maguelone). Des centaines, voire des milliers, de disciples de Claude Sabbah, susceptibles d’essaimer encore plus les « théories fumeuses » de la Biologie totale.
Un « désastre » que l’Advi, entre autres, compte bien réduire au maximum en médiatisant le procès de Claude Sabbah. A défaut d’une condamnation, les associations obtiendraient ainsi la vitrine nécessaire pour mettre en garde les victimes potentielles de la Biologie totale.
Comble de l’ironie, la défense de Claude Sabbah pourrait demander aujourd’hui un report de l’audience en raison de l’état de santé de l’accusé. Mais peut-être le père de la Biologie totale n’a-t-il pas encore réglé tous ses conflits intérieurs…