jeudi 11 janvier 2018

L'éthique, puisqu'on en parle...


Voici quelque chose qui ne nous fait pas plaisir. 
Nous, au CLPS — voilà qui ne va pas surprendre grand monde — nous sommes attachés, chacun à notre façon à une certaine éthique. 
Laïques, cela va de soi, républicaines donc, profondément humanistes, les valeurs dans lesquelles nous nous retrouvons composent le tronc commun de cette éthique que nous partageons dans nos actions, dans nos publications, au CLPS. Nos autres convictions ne viennent normalement pas encombrer nos débats.
Certains d’entre nous sont particulièrement sensibles, en dehors du champ que nous cultivons ensemble, celui de la prévention des dérives sectaires, à bien d’autres causes, humanitaires notamment.
Ainsi, quelques uns dans notre association, et c’est tout à leur honneur, suivent depuis fort longtemps Amnesty International, ses actions humanistes, humanitaires, ses engagements courageux, sa lutte sans fin contre les innombrables atteintes aux droits de l’homme à peu près partout dans le monde. Nous sommes bien d’accord que ces activités méritent des éloges et nous leur conservons les nôtres. 
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas, dans ces lignes dont j’assume la responsabilité, d’une critique de l’activité d’Amnesty que, pour ma part, j’estime très haut. Ses acteurs sont, comme on dit, bons dans ce qu’ils font.
Et nous ne sommes pas mauvais non plus dans ce que nous, nous faisons. C’est pour ça qu’il y a quelque chose qui ne nous fait pas plaisir et qui nous a surpris, c’est le moins qu’on puisse dire. Assez de préambule et de parapluies ouverts : dans l’organe de presse d’Amnesty International, à savoir le mensuel « La Chronique », un dossier a été consacré à ce qu’on appelle désormais la finance éthique.
Au CLPS, ce n’est pas que la finance éthique, si elle existe, nous dérange mais nous nous sommes souvent intéressés de par notre vocation à ce qui en est un des fers de lance, la Nef (Nouvelle économie fraternelle), société coopérative de finance solidaire. Honnêtement ce n’était pas une grosse surprise, sachant depuis quelque temps déjà que la branche française de l’ONG s’était rapproché de la Nef. Mais tout de même, en faire l’apologie dans son magazine. Quand on pense au crédit de confiance que possède Amnesty. Amnesty International, de par son statut, doit certainement être tenu de conserver des distances respectables avec quelque organisme que ce soit susceptible d’influer d’une manière ou d’une autre sur son fonctionnement.  D’un côté les droits de l’homme, la liberté, l’humanisme et de l’autre… 
Quel mauvais vent a poussé Amnesty vers la Nef ? 
Cet organisme créé d’abord sous la forme d’une association par Jean-Pierre Bideau (enseignant dans une école Steiner-Waldorf et président de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf) et Henri Nouyrit (parent d’élève dans une de ses école). Ils se sont inspirés de la pensée économique et sociale de Rudolf Steiner et étaient très impliqués dans le mouvement anthroposophique.
Voici, dans ces trois dernières lignes, les raisons principales de notre défiance envers la Nef. Des sujets que nous abordons souvent et bien inscrits au cœur de nos préoccupations. Je ne parle que de défiance, bien sûr, je tiens à rester dans le cadre de ce qui est publiable. 
Et je ne veux surtout pas dire que la Nef entend compénétrer  Amnesty ou circonvenir ses acteurs, ni le contraire. 
Mais voilà pourquoi, aujourd’hui, en pensant fort à certains membres du CLPS, Cercle laïc pour la prévention du sectarisme, je voulais dire l’espèce de dépit, d’amertume, de scepticisme attristé que tout ceci nous inspire.  

Bertrand BAUMEISTER

NDLR   Cela dit, et nous le disons dès que nous traitons de cette mouvance, nous répétons que ces activités, même si nous émettons des réserves sur leur modus operandi, loin d'être transparent, restent parfaitement légales et ne troublent en rien l'ordre public. Le défaut de transparence est selon nous lié non aux comptes et à l'utilisation des fonds loin de là mais à la discrétion sur les liens avec le mouvement anthroposophique. Les institutions liées à l'anthroposophie bénéficient à ce titre de la protection des textes nationaux et internationaux relatifs aux libertés fondamentales!




"Nous sommes bien d’accord que ces activités méritent des éloges et nous ne leur conservons les nôtres".

mardi 9 janvier 2018

fasciathérapie, une dépêche AFP

Suite à une requête de FasciaFrance, nous avons reproduit de larges extraits et donné le lien vers un arrêt de la Cour administrative d'appel de Paris qui avait "censuré"le guide "santé et dérives sectaires de la Miviludes.
Nous l'avons fait sans avoir la certitude que c'était une obligation: nous avions cité deux documents, dont principalement un arrêt du Conseil d'Etat, et n'avions pas cité ni même mentionné ce guide qui avait été l'objet de la procédure. Mais nous ne le répéterons jamais assez, nous ne tenons pas nos lecteurs comme dénués de faculté de juger par eux-mêmes et  nous abstenons de faire de la propagande simpliste.

Nous avons reçu une dépêche que nous vous soumettons.


Fallait-il lister la fasciathérapie, une méthode de kinésithérapie, parmi des pratiques pouvant présenter un risque sectaire ? Ses adeptes ont obtenu que la justice administrative donne tort à la mission anti-sectes Miviludes, qui a dénoncé vendredi une stratégie d'"intimidation".
Saisie par une association de praticiens et une société de formation en fasciathérapie, la cour administrative d'appel de Paris a partiellement censuré le 7 décembre le guide "santé et dérives sectaires" de la Miviludes, selon un arrêt transmis à l'AFP.
Dans ce guide de 2012, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui dépend de Matignon, explique avoir pu "identifier les - rares - situations" dans lesquelles des kinésithérapeutes "ont appliqué des méthodes non éprouvées", citant parmi elles la fasciathérapie.
Cette thérapie manuelle de prise en charge psychique autant que corporelle, censée agir sur les fascias (membranes fibreuses enveloppant muscles, organes ou tendons), est mentionnée dans une fiche listant des méthodes qui "peuvent (...) présenter un risque sectaire".
Selon l'arrêt, "la circonstance que les méthodes de la fasciathérapie ne seraient pas, à ce jour, scientifiquement éprouvées, n'est pas en elle-même de nature à entraîner des risques pour le patient".
Dans un communiqué, l'association FasciaFrance "se réjouit de cette décision qui rétablit l'honneur et la probité des milliers de praticiens exerçant quotidiennement la fasciathérapie dans le respect de leur métier et la confiance de leurs patients".
Les services du Premier ministre étudient la possibilité d'un recours devant le Conseil d'Etat, qui a déjà traité de la fasciathérapie dans un sens qui lui était "défavorable", a indiqué à l'AFP le président de la Miviludes, Serge Blisko.
La plus haute juridiction administrative avait rejeté en décembre 2014 une requête de fasciathérapeutes contre le conseil de l'ordre des kinésithérapeutes. Dans un avis, ce dernier avait précédemment présenté les techniques de fasciathérapie comme "insuffisamment éprouvées et potentiellement illusoires". Au terme d'un essai clinique en 2013, l'Institut de cancérologie de l'Ouest avait jugé cette méthode sans "bénéfice concernant la qualité de vie" de patientes soignées pour un cancer du sein.
"Je m'en voudrais de dire que tous les fasciathérapeutes sont des +sectarisés+, mais c'est dans ces pratiques alternatives qu'on trouve un certain nombre de +dérivants+", a souligné Serge Blisko.
L'action en justice intentée contre la Miviludes relève de "l'intimidation", selon cet ancien médecin, qui n'entend pas réécrire son guide avant une décision définitive.

Nous fournirons à nos lecteurs toutes indications sur les suites s'il y en a et, selon notre habitude, ne commenterons pas quelle qu'elle soit une décision de justice.

dimanche 7 janvier 2018

nous n'avons pas de carte de voeux, alors nous reprenons les voeux de SOLIDARITE LAÏQUE


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Une belle année solidaire 2018, c’est possible !
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En 2018, œuvrons ensemble pour concrétiser les valeurs de solidarité et de fraternité qui nous sont chères.
Les enfants et les jeunes de ce monde sont notre avenir. Notre union agit pour leur léguer un monde bâti sur des fondements d’ouverture, d’espoir et de solidarité.
Nous sommes nombreux à nous impliquer dans ce but au sein de notre collectif et c’est au nom de toutes et tous que je vous souhaite une belle année 2018 !

En 2018, nous continuerons d’agir aux côtés des plus démunis avec nos partenaires en France et à l’international.  Quand l’injustice, la violence ou les catastrophes menacent les liens humains, poussent certains à fuir leur pays, ou condamnent trop d’hommes, de femmes et d’enfants à la pauvreté, réaffirmons l’importance de l’accueil de l’autre et conjuguons les diversités qui nous enrichissent.

Je forme le vœu que nous soyons toujours plus nombreux à nous engager pour que chacun ait accès à une éducation de qualité, condition essentielle de la construction d’un monde de paix et de tolérance. Faire et vivre ensemble, avec nos différences et nos ressemblances, dans plus de 20 pays, telle est notre pratique de la laïcité.

Avancer ensemble, solidairement, pour que la dignité de chaque être soit respectée et que les inégalités cèdent le pas : en 2018, c’est possible !



Anne-Marie Harster
Présidente de Solidarité Laïque
DERNIÈRES ACTUALITÉS
20 DECEMBRE 2017
Vidéo : ensemble, construisons l’avenir de nos enfants !
A Koudougou, au Burkina Faso, l’inventivité est au rendez-vous pour financer l’accès à l’éducation. Focus sur une troupe de danse qui contribue à l’auto-développement d’un centre éducatif pour les plus démunis.  
15 DÉCEMBRE 2017
Rentrée Solidaire : merci pour votre mobilisation !
Solidarité Laïque ainsi que l’ensemble de ses partenaires remercient chaleureusement tous ceux qui ont participé à l’opération Rentrée Solidaire pour les enfants de Tunisie.
19 DECEMBRE 2017
Tunisie : le défi de l’éducation
Comment mettre en place une réforme de l’éducation quand l’instabilité règne, quand l’économie est en difficulté et que les tensions sociales pèsent lourdement sur un tissu social très effrité ? Analyse de Hela Nafti, Présidente de la Ligue tunisienne de l’éducation et partenaire du programme Soyons actifs/actives.
26 DÉCEMBRE 2017
Liban : élèves et enseignants mobilisés pour une société inclusive
Au Liban, ¼ de la population est syrienne. Cette situation attise les tensions dans un pays déjà fortement communautaire. Dans les écoles publiques, des enseignants agissent au quotidien pour favoriser la paix et l’ouverture à l’autre. Lumière sur un projet d’éducation humaniste dans la région de Nabatieh.
Tous ensemble, mobilisons-nous pour un monde plus solidaire en 2018 ! 
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jeudi 4 janvier 2018

FASCIATHERAPIE (suite)

Nous avons reçu ce jour le courriel suivant:

Bonjour,
Vous faites référence dans une page de votre site intitulée « à propos de la fasciathérapie" à la fasciathérapie en la présentant comme à risque de dérive sectaire à partir d’informations émanant de l’ordre des kinésithérapeutes et d’un ouvrage rédigé par Mr Gasparini.

Nous vous écrivons à ce jour pour vous demander de procéder à une rectification de ces informations tenant compte des faits suivants :

En 2012, l’Association Nationale des Kinésithérapeutes Fasciathérapeutes (aujourd’hui appelée FasciaFrance), qui représente les professionnels pratiquant la fasciathérapie méthode Danis Bois, a porté plainte contre la décision de la MIVILUDES d'assimiler la Fasciathérapie à une pratique sectaire.

Le 07 décembre 2017, la cour administrative d’appel de Paris a condamné la Miviludes à retirer la fasciathérapie de son guide « Santé et dérives sectaires » publié en 2012, estimant que : « Les informations concernant la fasciathérapie ne doivent plus figurer dans le guide « Santé et dérives sectaires » publié par la mission interministérielle de vigilance contre les dérives sectaires (Miviludes) en avril 2012. ». Vous trouverez l’intégralité de l’arrêt sur le site Légifrance.
Ce jugement confirme que la fasciathérapie n’aurait jamais dû figurer parmi les pratiques à risque de dérive sectaire et rétablit l’honneur des professionnels qui pratiquent cette approche injustement attaqués et dénigrés.

Nous vous serions reconnaissants de tenir compte de ce jugement et de bien vouloir supprimer de votre site toute information ou propos qui assimile la fasciathérapie à une dérive sectaire et/ou de publier un communiqué informant de ce jugement.

Cordialement

FasciaFrance
Contact :
Tél : 07 56 96 46 86
Mail : contact@fasciafrance.fr

Cordialement,
FasciaFrance - Association des professionnels de la fasciathérapie | contact@fasciafrance.fr



Ce courrier appelle de notre part plusieurs réactions.
Notre billet de blog de décembre 2014 reproduisait un court extrait d'une contribution à un ouvrage collectif publié sous l'égide de Jeunesse et Sports. A l'époque, sa publication n'avait été l'objet dune quelconque procédure; de même la reprise de ce paragraphe par nos soins il y a maintenant plus de trois ans.
Nous reproduisions également un avis de l'ordre des kinésithérapeutes et des extraits d'un arrêt du  Conseil d'Etat: 

'il ne ressort pas des pièces du dossier qu'en estimant que les méthodes utilisées par la " fasciathérapie " ne peuvent être regardées comme fondées sur les données actuelles de la science médicale et qu'elles sont insuffisamment éprouvées au sens de l'article R. 4321-87 du code de la santé publique, et en refusant, en conséquence, de reconnaître la qualification de " fasciathérapeute ", le Conseil national de l'ordre des masseurs-kinésithérapeute ait fait une inexacte application des dispositions du code de la santé publique citées aux points 1 et 2, qui lui donnent un pouvoir de vérifier la qualité des soins ; 

L'arrêt de la Cour administrative d'appel n'annule pas les conséquences de l'arrêt du Conseil d'Etat que nous avions cité en décembre 2014. Il donne droit aux requérants à l'encontre de l'Etat du fait de l'insertion, dans un document de la MIVILUDES, de la fasciathérapie. 
Nous recevons donc une injonction de reproduire un droit de réponse ou de supprimer des informations qui n'ont pas à ce jour été infirmées . Nous n'avons pas reproduit ni même cité le texte litigieux qui a fait l'objet de l'arrêt de la Cour administrative d'appel de Paris. Serions-nous tenus de répondre à cette demande expresse dans la mesure où nous n'avons pas fait état du document contesté?

Toutefois, sans même étudier plus la validité juridique de la "demande" qui nous a été transmise, nous rappelons que nous préférons susciter la réflexion que donner des informations unilatérales; c'est notre conception de la laïcité. Nous laissons nos contradicteurs s'exprimer dans des commentaires si les textes qu'ils proposent répondent à des conditions de correction de la langue et de courtoisie. Nour avons maintes fois reproduit des décisions judiciaires même si elles infirmaient nos thèses. Aussi nous vous proposons ci-dessous de larges extraits de la décision judiciaire et le lien vers l'arrêt complet sur le site LEGIFRANCE.


. La MIVILUDES a fait état de la fasciathérapie qui est une technique pratiquée par des masseurs kinésithérapeutes de manipulation des fascias, lesquels sont constitués par les membranes fibreuses superficielles ou profondes enveloppant ou recouvrant une structure anatomique (muscles, organes, tendons...) dans le guide intitulé " Santé et dérives sectaires " qu'elle a publié en avril 2012. Ce guide mentionne, page 26, Fiche 1-4 intitulée " Quelles sont les méthodes les plus répandues ' " - utilisées dans le cadre des dérives sectaires, après " Les méthodes " psychologisantes " " et " " Le décodage biologique " et pratiques assimilées ", " Les méthodes par massage ou apposition des mains " et au premier rang de ces méthodes la fasciathérapie, avec ces observations : " La fasciathérapie est une thérapie manuelle fondée dans les années 80. Ses promoteurs la résument ainsi : - thérapie globale, la fasciathérapie prend en compte le patient dans sa totalité physique, psychique, sociale et culturelle ; - thérapie qui sollicite les forces d'auto-régulation somatique et psychique, la fasciathérapie crée les conditions pour que le corps du patient trouve la réponse à sa problématique ; - thérapie centrée sur la personne, la fasciathérapie s'inscrit dans un modèle global de santé qui ne s'adresse pas seulement à la maladie mais qui rend le patient acteur et auteur de sa santé. ". A la page 89 de ce même guide, dans la fiche 2-6 consacrée aux masseurs kinésithérapeutes, il est fait mention dans le chapitre intitulé " Le comportement du M-A... laisse présumer une dérive sectaire " " La MIVILUDES dans le cadre de sa mission de vigilance a pu identifier les - rares - situations suivantes dans les quelles les MK : (...) - ont appliqué des méthodes non éprouvées telles que ... la fasciathérapie ... en faisant courir des risques à leurs patients (perte de chance notamment) ". Enfin, l'Annexe 1 du rapport " Lexique des méthodes les plus répandues " reprend la définition précédemment donnée de la fasciathérapie.

3. Le président de la MIVILUDES dans son courrier du 24 juin 2013 en réponse à la demande de la société Point d'appui et de l'association nationale des kinésithérapeutes fasciathérapeutes de procéder à la rectification des mentions de la fasciathérapie figurant dans le guide précité a motivé son refus d'accéder à la demande des requérantes en faisant état de ce que les résultats de la fasciathérapie n'ont à ce jour reçu aucune validation scientifique, alors même que les fasciathérapeutes " prétendent pouvoir accompagner, après 500 heures de formation, les grossesses et les post-partum, les problèmes pédiatriques, les troubles du sommeil, l'anxiété, les difficultés scolaires...Aucune technique médicale au monde ne peut prétendre prendre en charge autant de pathologies. ".

4. En premier lieu, d'une part, contrairement à ce que soutient le Premier ministre dans ses écritures, le guide dont la rectification a été demandée ne se borne pas à relever l'absence de preuve de l'efficacité de la fasciathérapie et les risques encourus par les patients qui seraient soumis à ses méthodes, notamment en termes de pertes de chance, mais inscrit bien la fasciathérapie au nombre des pratiques susceptibles de générer des dérives sectaires que le guide a pour objet de recenser dans le domaine de la santé. D'autre part, s'agissant des risques encourus par les patients, le guide fait état de rares cas identifiés de situations dans lesquelles des masseurs kinésithérapeutes auraient exposés des patients à de tels risques.

5. En second lieu, d'une part, l'existence ou le risque de dérives sectaires, ainsi qu'une perte de chance pour les patients, ne peut résulter des seules circonstances que la fasciathérapie propose une approche globale du patient. Au demeurant, une telle approche est également préconisée pour l'exercice de la profession de masseurs kinésithérapeutes par les dispositions de l'article R. 4321-2 du code de la santé publique aux termes desquelles " Dans l'exercice de son activité, le masseur-kinésithérapeutes tient compte des caractéristiques psychologiques, sociales, économiques et culturelles de la personnalité de chaque patient, à tous âges de la vie (...) ", et par l'édition du Référentiel 2003 de la profession de masseur-kinésithérapeute. D'autre part, la circonstance que les méthodes de la fasciathérapie ne seraient pas, à ce jour, scientifiquement éprouvées, n'est pas en elle-même de nature à entraîner des risques pour le patient, alors en particulier qu'il n'est pas établi, ni même sérieusement soutenu, que la mise en oeuvre de ces méthodes par des masseurs-kinésithérapeutes, lesquels sont des professionnels de la santé, emporterait intrinsèquement des risques, dont la nature n'est au demeurant pas précisée, pour le patient. D'ailleurs, les requérantes soutiennent sur ce point, sans être contredites, qu'une enquête réalisée en 2003 auprès des masseurs kinésithérapeutes et masseurs khinésitérapeutes ostéopathes fait état de ce que 33% des professionnels interrogés utilisaient la fasciathérapie dans le traitement de leurs patients souffrant de lombalgies. Le Premier ministre ne produit au demeurant aucun des " signalements " invoqués par le président de la MIVILUDES dans son courrier du 24 juin 2013 mentionné ci-dessus qui tendraient à établir la dangerosité pour les patients du recours à la fasciathérapie.

6. Ainsi, en l'état de l'instruction, le Premier ministre n'établit pas l'existence, à la date de la décision attaquée de dérives sectaires, ou de risques de telles dérives, non plus que des patients auraient été exposés ou pourraient être exposés à une perte de chance du fait de l'utilisation des méthodes de la fasciathérapie par des masseurs kinésithérapeutes. Au demeurant si la MIVILUDES mentionnait toujours la fasciathérapie au nombre des pratiques liées à des dérives sectaires dans son rapport annuel de 2013-2014, elle en a abandonné toute mention dans son rapport 2015 alors même que dix pages de ce rapport sont consacrées au recensement des dérives sectaires dans le domaine de la santé et du bien-être.

7. Il résulte de ce qui précède que les requérantes sont fondées à soutenir que c'est à tort que par le jugement attaqué le Tribunal administratif de Paris a rejeté leur demande tendant à ce que soit annulée la décision du Premier ministre. En conséquence, il y a lieu, sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la régularité du jugement et l'autre moyen de la requête dirigé contre la décision du Premier ministre, d'annuler le jugement et la décision attaqués.
 





LIRE L'ARRET COMPLET ICI SUR LEGIFRANCE

mercredi 3 janvier 2018

un thérapeute qui ne se prévaut pas d’un diplôme d'Etat à l'espace prévention santé de Chalon-sur Saône

Le CLPS été saisi par des habitants de Chalon sur Saône de la location de l’espace prévention santé, un lieu public, par un thérapeute  spécialisé en thérapie psycho-quantique et en kinésiologie notamment. Sur le site de ce thérapeute, n’apparaît nulle référence à un diplôme universitaire ou à une formation de soignants validée par un organisme officiel. 

Suite à la requête de  ces citoyens, notre association a écrit au maire de Chalon-sur-Saône et, après délibération du conseil d’administration a fait valoir son opinion.
En premier lieu, la jurisprudence  pertinente, qui a été rappelée au maire accompagnée  des références précises, ne lui permet pas de refuser une salle au risque de se trouver confronté à une procédure devant le juge administratif. Les limitations au prêt et à la location d’une salle ne peuvent se fonder que sur un règlement intérieur devant lequel tous les demandeurs sont soumis, sans  discrimination possible.  
Nous avons suggéré au maire de réserver l’espace prévention  santé aux interventions de professionnels titulaires d'un diplôme d'Etat.
Nous espérons que nous serons entendus, afin qu’il ne se crée pas de confusion dans l’esprit du public entre les professionnels dûment formés et des personnes dont les pratiques ne sont pas validées par la science.