Collectif
d’organisations de la société civile pour le maintien de la
MIVILUDES
PARIS, le 6 décembre 2019
Objet :
MIVILUDES
Monsieur Edouard PHILIPPE
Premier Ministre
57 RUE DE VARENNE
75007 PARIS
75007 PARIS
Monsieur le
Premier Ministre,
Nous
avons souhaité vous rencontrer concernant la situation de la
Miviludes, et vous remercions de la réponse que vous apportez nous
proposant de voir l'un de vos conseillers techniques.
Néanmoins,
Monsieur le Premier Ministre, nous nous permettons d’insister pour
que cette rencontre se tienne avec vous personnellement afin de vous
apporter des éléments plus précis que ceux dont vous disposez sur
le développement des dérives sectaires et vous informer réellement
de l'ampleur des réactions suscitées par votre proposition, ainsi
que de l’émotion suscitée y compris aux niveaux européen et
international.
En
moins de deux mois c'est près d'une centaine d'articles de presse
qui ont été publiés et de nombreux plateaux radio-télévisés
organisés. Les interrogations portent très fortement sur la
véritable raison de cette décision incongrue.
En
effet, l'Etat a obligation à la fois de garantir les libertés, y
compris intellectuelle, de ses citoyens et de les protéger du crime.
Deux éléments fortement déniés par le monde de l'occulte.
Aujourd'hui,
c'est l'ensemble du monde laïque et religieux qui est vent debout
contre cette proposition qui ne repose apparemment que sur une
analyse comptable forcément réductrice.
Ce
sont des député.e.s, des sénateurs et sénatrices qui ne cessent
de vous interpeller sur le sens réel de cette décision, à l'heure
où la Miviludes devrait non seulement être maintenue mais plutôt
être inscrite dans la loi, comme garante d'une protection contre les
crimes particulièrement pernicieux perpétrés par les groupes
sectaires.
Le
monde associatif qui lutte contre l'emprise sectaire depuis plus de
40 ans est révulsé par votre annonce. Les journalistes ne cessent
de les contacter, avec une unique question: POURQUOI ?, point de
démarrage d'enquêtes d'investigations.
En
effet personne, absolument personne n’intègre la raison affichée
des économies budgétaires d’autant plus que le souvenir de vos
paroles fortes reste dans les mémoires, je cite, entre autres
interventions : « prévenir les risques et lutter
contre les dérives dans les domaines aussi divers que la santé et
le bien-être, l’éducation, la formation professionnelle reste un
enjeu majeur ». Vous ajoutiez que « les préjudices
pour la société en matière d’atteintes physiques, morales et
financières pour les adeptes, de délitement des liens familiaux ou
encore de détournement de circuits économiques justifient le
maintien d’une politique interministérielle, garantie par le
rattachement de la Mission aux services du premier ministre ».
Certes,
chacun a le droit de changer d’avis, mais lorsqu’il y a des
arguments sérieux et crédibles. Pour ce qui concerne la Miviludes,
ce n’est évidemment pas le cas !
Le
juge Fenech que vous connaissez bien et dont la parole en la matière
fait autorité parlait récemment sur une chaîne de télévision de
décision "scélérate", et pointait des "infiltrations
au niveau des plus hauts étages décisionnaires" de l'Etat.
Nous ne voulons pas nous résigner à croire à une telle
explication, qui laisserait entendre une complicité de certains
rouages gouvernementaux (y compris à Matignon ?), avec les
organisations sectaires.
Permettez-moi
de rappeler que 600 000 personnes dont près de 60 000 enfants sont
victimes de ces entreprises de destruction de la dignité humaine et
de racket financier.
Le
collectif des organisations signataires de l’Appel au maintien de
la Miviludes est et restera particulièrement vigilant quant à
l'évolution de la situation, au nom des libertés individuelles.
C'est
pourquoi, Monsieur le Premier Ministre, nous réitérons, de façon
tout-à fait-solennelle, notre demande auprès de vous, à savoir
qu'une délégation dudit collectif puisse être reçue par vous-même
au plus tôt, afin d’aborder ce sujet et recueillir une
explication.
Je
vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, en l’assurance
de ma haute considération.
Pour
le collectif
Roland
BIACHE
Ligue
des Droits de l’Homme
Secrétaire
Général
Signataires
:
Action
antisecte,
Association
de défense des familles et de l’individu victimes des sectes
(ADFI. Paris-IDF),
Association
FakeMed
Association
Noiséenne de Défense et de Protection contre les Sectes (ANDPS),
Anjou
laïque,
Astec,
Centres
d’entrainement aux méthodes d’éducation actives (Cemea),
Centre
national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire
(Caffes),
Centre
contre les manipulations mentales (CCMM National) – Centre Roger
Ikor,
Cercle
laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS),
Comité
national des associations familiales laïques (Cnafal),
Fédération
internationale des associations de personnes âgées (Fiapa),
Fédération
syndicale unitaire (FSU),
Groupe
d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de
l’individu (Gemppi),
Infos
Sectes Midi Pyrénées-CCMM,
Ligue
de l’Enseignement (Centre confédéral)
Ligue
de l’enseignement – Fédération des œuvres laïques de
l’Ardèche
Ligue
des droits de l’Homme (LdH),
Psychothérapie
vigilance,
Secticide,
Société
famille individu – Association de défense des familles et de
l’individu victimes des sectes (SOFI-ADFI),
Solidarité
laïque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire