L'assemblée générale de notre association s'est tenue le 25 mars dernier en visioconférence. Les débats étaient ouverts, la parole circulait sans entrave ni censure et chacun a pu s'exprimer en toute liberté.
Ce fut l'occasion de rappeler nos fondamentaux et peut-être de tracer des pistes pour l'avenir. Nous avons eu le plaisir d'écouter, en préambule, une intervention de monsieur Le Vaillant, chef de la Miviludes et plusieurs de nos partenaires étaient présents ou représentés : le Conseil national des associations familiales laïques et l'Union nationale des associations de défenses de la famille et de l'individu victimes de sectes (Unadfi). En raison d'une indisponibilité de dernière minute, l'association noiséenne de défense et de protection contre les sectes (ANDPS) n'a pu être représentée. Nous l’avons certes regretté, il s'agit d'un de nos partenaires les plus anciens, mais il est évident que nous les excusons très volontiers.
De ces discussions à bâtons rompus, nous avons pu rappeler que le fondement de notre action, qui figure d'ailleurs dans notre objet statutaire, c'est l'ensemble des textes nationaux et internationaux qui protègent les Droits de l'Homme et de l'Enfant. L'emprise sectaire, en annihilant l'esprit critique et le libre arbitre de chacun, est incontestablement une atteinte grave aux droits fondamentaux.
Notre association se veut un lieu d'échange, de débat, et de recherche. C'est le cadre laïque de notre objet statutaire et qui justifie l'intitulé de l'association. Une recherche n'est jamais aboutie et, dans ce cadre, la réflexion sur le phénomène sectaire est un axe central. Surtout la démarche de réflexion ne mène pas toujours à des certitudes – loin de là – mais le plus souvent à de nouvelles pistes d'études.
Défendre les Droits de l'Homme crée aussi des obligations. Comme nous l'avons rappelé dans le débat, nous ne sollicitons pas de mesures répressives autres que celles qui sont déjà prévues par la loi. Nous ne demanderons pas l'interdiction d'une manifestation par exemple, mais nous ferons tout pour que le public soit le moins nombreux possible. Et ceci d'abord sans agressivité, en explicitant ce que les groupes s'efforcent de dissimuler.
Donnons des exemples concrets : Nouvelle acropole se présente comme un groupe philosophique, alors que des décisions judiciaires et des témoignages récents attestent une réalité interne qui n'apparaît pas sur la publicité externe. Il nous appartient de révéler au public autant que possible ce qui se cache derrière la vitrine. Et notamment lors de l'organisation des « Nuits de la philosophie ».
La Nouvelle économie fraternelle se targue de procédures judiciaires gagnées à l'encontre de Jacques Guyard. Ce qui est manifestement faux car, condamné en première instance, le prévenu a été totalement relaxé en appel. Nous l'avons exprimé sur notre blog, et un organe de presse lyonnais a repris l'information immédiatement. Du coup, l'argument a été modifié : Monsieur Guyard aurait été relaxé du fait de sa bonne foi mais la Cour d'appel aurait toutefois reconnu la diffamation. En l'occurrence, oui... mais la diffamation était légale ! De la même façon nous pensons, à la suite de recherches, que l'action de la Nouvelle économie fraternelle s'inscrit dans le cadre de Ia « triarticulation » sociale voulue par Steiner. Des établissements d'enseignement privé hors contrat, de toutes obédiences, bénéficient de ses financements. (Steiner et ses disciples prônent la privatisation des écoles publiques). Mais ce n'est jamais exprimé par la coopérative financière qui promeut plutôt sa participation à la transition écologique.
De la même façon nous avons évoqué l'école de naturopathie dans le Jura qui accueillera notamment Louis Fouché, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est sorti du domaine dont il est spécialiste, la médecine, pour dénoncer les « atteintes aux libertés » (le port du masque notamment) en période de pandémie et qualifier Adolf Eichmann de « pauvre type, lui il s'en foutait, pas très méchant même, il voulait juste que les trains arrivent à l'heure. » ... sans commentaire. La même vidéo lui permettait de prôner la « permaculture humaine » et les écoles alternatives.
Énoncer les faits sans agressivité, sans stigmatiser les personnes ni inciter à la discrimination, c'est déjà largement tordre le cou à la dérive sectaire. Nous ne souhaitons aucun mal à quiconque, notre seul objectif c'est de tenter de mettre fin autant que possible à l'aliénation et à la captation mentale. Nous préférons la recherche, l'argumentation, à l'émotion.
Et nous avons pu nous réjouir de la volonté du Conseil national des associations familiales laïques de travailler plus avec nous ; et la présence de plusieurs membres des Adfi nous a confortés dans l'idée que nos deux associations pouvaient fort bien être complémentaires.
La laïcité dont nous nous réclamons implique que nous sommes attachés au service public. Nous avons d'ailleurs défendu la Mission interministérielle lorsque, à tort ou à raison, on pouvait légitimement craindre pour sa pérennité ; et nous en avons remercié les fonctionnaires pour leur dévouement.
Mais pour que notre réflexion soit libre, nous avons tous entériné l'idée que le débat n'était possible que si nous n'étions redevables à personne. C'est pourquoi nous ne demandons pas de subventions, même dans le cadre de l'appel à projets ministériel. Comme nous l'avons toujours fait, nous pouvons fournir une aide technique à nos partenaires qui souhaiteraient concourir mais nous préférons, quant à nous, rester totalement libres de nos positions et de nos actions.
Quasiment depuis la création de l'association, nous nous préoccupons de l'école hors contrat dans la mesure où elle peut abriter des dérives sectaires ou totalitaires. Comme nous l'avons déjà fait, nous avons demandé à plusieurs rectorats les rapports d'inspection de ces écoles. L'un d'eux nous a tout fourni, après avoir demandé un délai supplémentaire, le temps d'anonymiser ces documents. Si certains allèguent l'absence de temps disponible pour nous fournir ces documents, d'autres s'abstiennent de répondre. Aussi avons-nous décidé, en toute indépendance, de ne pas où nous en tenir à cette non-réponse. D'autant plus que nous avions pris l'engagement de ne pas publier ces rapports, de ne pas les mettre en ligne, de ne pas les citer dans le texte, et surtout de nous abstenir de les transmettre à des journalistes.
En conclusion nous souhaitons la bienvenue à tous nos nouveaux adhérents, (nous avons d'ailleurs eu le plaisir de faire connaissance avec certains lors de cette réunion), notamment à ceux qui ont accepté de nous relayer dans le Jura et l'Ain.
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