mercredi 29 mai 2013

Terre du Ciel, le procès vu par le Journal de Saône et Loire (extraits)




Ce n’est pas ce qui était jugé hier, mais c’était néanmoins dans l’air durant toute l’audience. Ça a même été abordé par moments : est-ce que Terre du Ciel, société qui propose des stages de développement personnel (yoga, chant, musique, massage…) a quelque chose d’une secte ?(...) Les faits, très techniques, qui ont été examinés hier par le tribunal de Chalon concernent tous des infractions au code du travail. Principalement des faits de travail dissimulé. Le plus important concerne l’organisation des stages eux-mêmes, pour une période comprise entre 2007 et 2010.
Cette qualification, difficile à appréhender pour les non spécialistes, aura des conséquences :(...) Terre du Ciel fait en fait appel à des intervenants extérieurs pour ses stages. Les stagiaires payent séparément l’intervenant, pour sa prestation, et Terre du Ciel pour l’organisation et l’hébergement. Alain Chevillat, en tant que directeur de Terre du Ciel, établissait des contrats de coproduction en traitant les intervenants comme des travailleurs indépendants. C’est ce que lui a reproché l’accusation, qui a argué qu’en raison du manque d’autonomie de ces intervenants, ils auraient en fait dû être salariés. (...)

Nous venons d'apprendre que l'URSSAF avait obtenu gain de cause sur certains points, après des débats très techniques qui n'auraient pas porté sur la nature sectaire de Terre du Ciel, rappelons qu'il n'existe pas de délit de secte en droit français!

dimanche 5 mai 2013

Rapport de la Miviludes : les dérives sectaires après la fin du monde


reproduit à partir du blog 
LIBERTE LIBERTES CHERIES
http://libertescheries.blogspot.fr/
Le rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été remis le 25 avril 2013 au Premier ministre, dans une relative indifférence médiatique. A un moment où certains réclament un retour du religieux dans l'espace public, les instruments juridiques de la lutte contre les dérives sectaires apparaissent pourtant comme autant d'illustrations de la conception française de la laïcité.

Liberté religieuse et lutte contre les dérives sectaires

La Miviludes a été créée par un décret du 29 novembre 2002, dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi Picard-About du 13 juin 2001 "tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales". Comme le principe de laïcité, la lutte contre les dérives sectaires ne vise donc pas la croyance en tant que telle. Chacun demeure libre du choix de sa religion. 

En revanche, la loi réprime ce qu'il est désormais convenu d'appeler les "dérives sectaires", c'est à dire les pratiques qui constituent des infractions. Les plus nombreuses sont évidemment celles du droit commun, comme l'escroquerie, la tromperie ou l'abus de confiance pour les atteintes aux biens, l'exercice illégal de la médecine, la privation de soins, l'abus d'état de faiblesse, voire les agressions sexuelles pour les atteintes aux personnes. A ces infractions déjà connues, la loi About-Picard ajoute la « sujétion psychologique" sur une personne (…) résultant de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement (…) ». C'est évidemment la manipulation mentale que le législateur vise directement dans cette formulation.

La Miviludes n'est pas directement chargée de lutter contre ces dérives sectaires. Elle exerce plutôt une fonction d'observation de ces dernières, afin d'informer les pouvoirs publics et de venir en aide aux victimes et à leurs familles. Son rapport offre donc un véritable état des lieux en matière de dérives sectaires. 

Les personnes âgées, proies des mouvements sectaires

Le rapport de 2011-2012 insiste sur le fait que l'attention des mouvements sectaires se porte actuellement vers  les 2 500 000 habitants de notre pays âgés de plus de quatre-vingt ans. Ils sont des proies convoitées, car ils ont généralement des revenus, et souvent un patrimoine plus ou moins important. Ils sont aussi des proies faciles, fragilisées par l'âge, la maladie, le deuil, l'altération des capacités physiques et intellectuelles. Les mouvements sectaires vont d'abord pénétrer dans l'intimité de la personne, puis s'efforcer de couper les liens familiaux autour de la victime, avant de susciter dons et legs à leur profit. Il s'agit donc le plus souvent d'abus de faiblesse, infraction de droit commun.

Si l'infraction existe, sa poursuite demeure difficile, car il est difficile de pénétrer dans la sphère privée des personnes âgées pour vérifier qu'elles ne font pas l'objet de sollicitations sectaires. En l'absence d'une famille proche et vigilante, les pouvoirs publics ne sont guère fondés à intervenir, et les pratiques d'abus de faiblesse demeure largement ignorées.

Observations empiriques

Les observations de la Miviludes demeurent empiriques, et elle reconnaît ne pas disposer de statistiques fiables sur la réalité de ces dérives sectaires. Son propos s'appuie essentiellement sur les plaintes des victimes et sur les observations des responsables de maisons de retraite, qui ont quelquefois bien des difficultés à déceler le mouvement sectaire derrière la sympathique association de bénévoles désireux d'aider les personnes âgées.

Cet empirisme ne doit pas être compris comme une limite à l'efficacité de la Miviludes. Au contraire, le rapport montre que son audience est de plus en plus large et que son activité est de mieux en mieux connue de la population. Durant l'année 2011, elle a reçu 2 283 saisines, soit une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2010. Et sur les huit premiers mois de 2012, la tendance s'est confirmée avec 1 860 saisines, soit un accroissement de 22 % par rapport à 2011. Un sondage Ipsos publié en juin 2011 montre d'ailleurs que 44 % des Français connaissent la Miviludes, contre seulement 26 % l'année précédente. 

Quels sont les motifs de cette embellie ? La Miviludes fait état d'une politique de communication plus développée, notamment dans la presse. Mais il faut bien reconnaître que la publicité donnée aux rumeurs relatives à la fin du monde, soi-disant prévue pour le 21 décembre 2012 par le calendrier Maya, a certainement contribué à faire mieux connaître les dérives sectaires. Sur ce plan là au moins, la fin du monde, même si elle n'a pas eu lieu, aura servi à quelque chose.

Le rapport de l'USCIRF

Ce succès tranquille de la Miviludes doit certainement être mis en relation avec lerapport publié moins d'une semaine après, par l'US Commission on International Religious Freedom (USCIRF) créée par l'International Religious Freedom Act de 1998(IRFA). A dire vrai, ce second rapport a trouvé davantage d'écho dans les médias français, qui ont insisté sur le fait que nos amis américains critiquaient une politique française trop peu respectueuse de la liberté religieuse. N'avons nous pas l'outrecuidance de refuser le port du voile intégral dans l'espace public et de lutter contre les dérives sectaires ? Sur ce dernier point, le rapport américain est formel. A ses yeux, le droit français stigmatise des groupements religieux qui se trouvent qualifiés de sectes dans un sens très péjoratif. Le système français crée ainsi "un climat d'intolérance qui conduit à une discrimination aussi bien officielle que privée contre ces groupements".

On se serait tenté de demander à cette question de quoi elle se mêle.. Ou peut-être de créer une autre commission chargée d'étudier les traitements inhumains et dégradants aux Etats Unis, notamment la peine de mort. Mais il suffit d'aller voir la composition de cette US Commission on International Religious Freedom pour comprendre les motifs de ses positions. Cette "commission fédérale indépendante" est  certes composée de personnalités désignées par le Président des Etats Unis et le Congrès. L'étude de leur CV, qui figurent sur le site, montre cependant qu'elles sont, pour la plupart, des représentants des principaux mouvements religieux actifs aux Etats Unis. Rien de surprenant, dans un pays qui ignore la notion de laïcité, dont 92 % de la population se dit croyante, et qui a quelques difficultés à imposer l'enseignement du darwinisme à l'école. Mais au nom de quoi cette commission américaine donne t elle à notre pays des leçons de liberté religieuse ? Une question qui pourrait être posée à nos amis américains.

samedi 4 mai 2013

Le pianiste turc Fazil Say condamné pour "insulte aux valeurs religieuses"


Athée revendiqué, M. Say manie régulièrement l'ironie et le sarcasme contre le conservatisme religieux, qu'il estime de plus en plus visible dans son pays depuis l'arrivée au pouvoir du Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip Erdogan, formation politique qu'il déteste ouvertement. Lors de la première audience de son procès, en octobre 2012, le pianiste était venu clamer son innocence en assurant qu'aucun de ses messages "n'avait pour objectif d'insulter, d'humilier"l'islam et ses adeptes.
"TOUT CELA EST POLITIQUE"
Il avait expliqué avoir essentiellement reproduit des vers du poète persan Omar Khayyam, également répétés par des centaines d'internautes. Pour lui, "tout cela est politique". "Derrière, il y a des gens de l'AKP. Ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison", avait-il affirmé en décembre, au cours d'une émission télévisée. Il avait ensuite menacé de s'exiler au Japon en cas de condamnation.
Deux citoyens turcs, proches de la secte du gourou créationniste Adnan Oktar, sont à l'origine de la plainte déposée contre Fazil Say, depuis longtemps dans le collimateur de la mouvance conservatrice. "Personne n'a le droit de diffamer les croyances ou les idées d'un autre. Si les mêmes insultes avaient été lancées contre Fazil Say et sa vision du monde, il n'est pas difficile d'imaginer quel type de réactions serait apparu dans la presse mondiale", a justifié Ali Emre Bukagili, l'un des plaignants, réfutant toute attaque contre la liberté d'expression

Guillaume PERRIER , LE MONDE du 17 avril 2013
lire ici l'article entier.

mercredi 1 mai 2013

MES QUESTIONS SUR LES NOUVELLES EGLISES EVANGELIQUES




Le 30 avril, France 5 diffusait une enquête de Serge MOATI qui avait interrogé longuement les pasteurs de la PORTE OUVERTE CHRETIENNE à Mulhouse et du CENTRE DU REVEIL CHRETIEN à Saint-Denis. Un regard nullement malveillant quoique distancié. Certes, l'accent n'est pas mis sur le sectarisme mais plutôt sur les comportements, sur la doctrine. On y voit en Seine-Saint-Denis une communauté au sein de laquelle l'homosexualité est un péché et un mal qu'on exorcise, à Mulhouse un pasteur qui ressuscite un mort par imposition des mains. On en en déduit une doctrine très conservatrice.


et pour écouter sur les ondes un entretien avec Serge Moati:

Renaud Machart , a publié dans les colonnes du Monde le 3 mai une chronique très justement intitulée "l'oreille et le tact", et note fort à propos:

"Et il faut le faire, car ce qu'on voit n'est pas de toute quiétude. Jocelyne Goma, cofondatrice du Centre du réveil chrétien, une église pentecôtiste installée dans un ancien supermarché, à Saint-Denis, en bordure de périphérique parisien, remet à neuf le disque dur des brebis égarées : elle enjoint les femmes "libérées" à revenir dans le droit chemin de la soumission à leur époux (qui doit être leur premier et seul homme, il va de soi), "guérit" d'une imposition de main le cancer d'une malheureuse fidèle, repousse comme un démon l'homosexualité avouée - ou dénoncée - d'un jeune Noir qui se convulse à terre."

 et plus loin:

On voit même Christine Boutin rendre visite à sa "petite Jocelyne" pour débattre en public dans le cadre d'un Forum politique chrétien. On savait la dame un rien rigide sur les questions morales, mais la voici donc frayant avec ceux qui prononcent les plus effrayantes outrances au nom du Dieu des chrétiens. Ce que Moati, avec une jouissive autant qu'élégante cruauté, a le tact de ne pas relever mais qui n'aura pas échappé au téléspectateur, reconnaissant de ne pas être pris pour un crétin présumé

le texte complet de la chronique de R.Machard ici.








Dieu est mon GPS - Les Eglises évangéliques en Belgique, un reportage du CAL de Belgique




Nous remercions le CENTRE D'ACTION LAÏQUE de Belgique de nous avoir autorisés à rebloguer cette vidéo, qui complète le reportage de Serge Moati.
Vous pouvez retrouver le CAL de Belgique sur