mardi 30 octobre 2018

dimanche 28 octobre 2018

rencontre annuelle du CLPS, 11 mai 2019, à vos agendas!



Comme tous les ans, nous préférons annoncer avec de l’avance notre rencontre annuelle du CLPS qui se déroulera comme d’habitude dans la salle d’activités à Arches. Ce sera le 

samedi 11 mai 2019.

Nous pouvons déjà donner des indications sur les thèmes qui seront retenus.
En premier lieu, à travers toutes les études des groupes dont nous avons traité , (nous n’aimons pas le terme de dénonciation) nous avons tous, au CLPS, des valeurs communes  fortes.
Parmi celles qui nous permettent de  travailler, la défense des libertés d’expression et de conscience, l’attachement à un service public de l’éducation, un idéal de tolérance. 
Ce sont ces valeurs que nous souhaitons approfondir cette année.
Une deuxième question s’est posée à notre conseil d’administration à la suite de nombreux appels : nous souhaiterions répondre à la question suivante, que faire en présence  d’une mise en danger du fait d’une pseudo thérapie ?

Enfin, nous souhaiterions faire une synthèse des réponses aux questionnements sur notre activité que nous avions entrepris 2018.
Retenez cette date, à vos agenda, retrouvons-nous tous à Arches le 11 mai 2019 !
Toutes indications pratiques sous peu, en attendant vous pouvez déjà vous annoncer auprès de notre secrétaire, Jean Racine,
06 02 13 34 12

vendredi 26 octobre 2018

les inspections des Ecoles Steiner-Waldorf en Grande -Bretagne

Article du 20 Octobre 2018 SUNDAY TELEGRAPH traduit par nos soins


Des ministres incités à ordonner de nouvelles  inspections dans toutes les écoles STEINER face à de nouvelles craintes concernant la sécurité des enfants.

Alors qu'une seconde école est menacée de fermeture (face à de sérieuses inquiètudes concernant la sécurité des enfants),des ministres ont été (fortement)incités à ordonner de nouvelles inspections de toutes les écoles STEINER du pays (GB).
Cette semaine, l'Academy Steiner d'Exeter a été avertie par le gouvernement que son financement  pourrait être supprimé après que OFSTED ait découvert plusieurs défaillances graves concernant la sécurité et la gouvernance. (Office for standards in education, children's services and skills)

A la suite de l'inspection, le préfet /Officier ministériel/régional des écoles a pris la mesure inhabituelle—lui donnant l'instruction de fermer immédiatement (l'academie)tandis que l'on s'attaquait aux problèmes afin d'assurer un environnement sûr aux élèves . L'école a réouvert ses portes une semaine plus tard.
Ces faits surviennent après que l'on ait ordonné la fermeture de  l'école STEINER de Kings Langley, après une série d'inspections accablantes de l'OFSTED qui avaient révélé de nombreux défauts de sécurité.
Approuvée par des parents bobo,de classe moyenne, les écoles Steiner basent leur programme sur la philosophie spirituelle de Rudolf Steiner, l'anthroposophie,qui met l'accent sur la créativité de l'enfant, et l'importance d'élever des individus à l' esprit libre.

Mais il y a des craintes: les défauts de sécurité,démasqués dans deux écoles Steiner soulèvent des questions sur le mouvement dans son ensemble.
La majorité des écoles (dont les frais de scolarité sont payants)en Angleterre sont inspectées par le  service d'inspection des écoles (SIS),organisation indépendante dont les inspecteurs sont formés dans l'éthos Steiner .Il y a une inquiétude croissante au sujet de la pertinence à faire inspecter les écoles Steiner par les inspecteurs de  SIS  et les tenir pour responsables de leurs défauts .
L'école S.de Kings  Langley était auparavant inspectée par SIS mais quand les craintes sur la sécurité ont augmenté, les ministres ont ordonné à l'OFSTED de prendre l'inspection en charge. L'OFSTED ne peut inspecter les écoles privées Steiner que lorsqu il reçoit un mandat pour le faire  .
« Il est clair que l'école S.de Kings Langley s'en tirait impunément (au sujet des mesures de  sécurité inadéquates quand elle était inspectée par le SIS »(citation d'une source proche du mouvement Steiner ) .Il se peut que d'autres écoles Steiner aient des cultures de sécurité défaillantes,que le SIS n'a pas non plus identifiées.Il faudrait  nettement qu'OFSTED intervienne pour s'assurer que  les enfants sont en sécurité dans toutes les écoles Steiner. »
 L'ancien directeur d' OFSTED,T.Tomlinson a déclaré « Il y a un système potentiel qui émerge et un risque potentiel pour les enfants.Si j'étais inspecteur en chef, j'insisterais auprès du Departement (de l'éducation) pour avoir un mandat officiel pour les inspecter toutes, pas nécessairement sur tous les domaines mais particulièrement sur la sauvegarde /sécurité.
S'ils ne le font pas et que quelque chose se produit dans une école Steiner,de sérieuses questions seront posées et il faudra que le Departement et les ministres y répondent . »

Richie Thomson, directeur des affaires publiques et de la ligne politique à HUMANISTS.UK a ajouté que les ministres devraient de façon urgente examiner si des problèmes semblables existent dans toutes les écoles Steiner.
Une enquête du Sunday Telegraph,l'année dernière,a révélé qu'au cours des dernières années,des inspecteurs ont fait connaître leurs inquiètudes concernant la sécurité dans presque la moitié des écoles Steiner.
Un porte parole d'OFSTED a dit qu'à la suite de leur récente inspection de l'académie d'EXETER ,le directeur régional a exprimé ses « sérieuses inquiètudes » et que « des mesures immédiates » étaient prises »pour une fermeture temporaire
 
Un porte parole de SWSF (la fondation des écoles Steiner Waldorf),l'organisation  qui chapeaute et qui gère 35 écoles S.au Royaume Uni et en Irlande du Nord a déclaré prendre « extrêmement au sérieux « les problèmes de protection de l'enfant . »Nous regrettons profondément que des écoles individuelles soient défaillantes dans ces devoirs » « Il n'y a pas de compromis quand le bien être des élèves est concerné ». Le porte parole a déclaré que SWSF agissait en interne pour s'assurer qu''il n'y a pas de « système » de problèmes de sécurité dans leurs écoles .
« La SWSF a embauché une équipe de  conseillers  pour l'accueil  pour compléter ses contrôles de conformité indépendants,alignés sur les normes fixées par le gouvernement »
A l'académie Steiner d' Exeter,un porte parole a déclaré « Nous exprimons un regret clair et profond  si l 'éducation donnée aux enfants par l'école n'avait pas le haut niveau ou l'intégrité requis ".


« Nous voulons rassurer les parents qu'en tant qu'école, nous faisons tout ce qui est possible pour nous attaquer aux problèmes soulevés par l'OFSTED. »
Les dirigeants ,les derniers en date , ont présenté des excuses aux enfants et aux familles que l'école a  déçu par une série de manquements passés. Un porte parole de DfE  (Department for Education, NDLR) a dit qu'on enquêtait sur toute allégation au sujet d'une école dans laquelle les enfants seraient en danger et si une école est défaillante quant à la protection de l'enfant »nous agironsimmédiatement ,même si la mesure peut inclure la fermeture de l'école»
Le SIS a déclaré qu'ils ont l'approbation du DfE comme corps d'inspection indépendant.

jeudi 25 octobre 2018

lettre que nous avons adressée à LIBERATION

Monsieur le rédacteur en chef,
Dans son récent numéro de votre quotidien, vous avez inséré un article dont nous tirons ici quelques extraits significatifs.
Comment placer son argent sur un livret (vraiment) éthique et écolo ? Alors que les livrets verts des banques n'ont souvent aucune transparence, la Nef n'utilise l'argent des épargnants que pour aider des projets écolos et solidaires.


 En attendant un hypothétique réveil éthique des banques, une solution alternative existe qui remplit les critères de transparence et d’investissement dans des projets écolos. Créée en 1988, la Nef utilise l’argent déposé par les épargnants pour aider des projets présentant «des impacts positifs en termes d’écologie, social ou culturel», explique à Libération Bernard Horenbeek, le président du directoire de la banque. Les deux tiers des crédits accordés concernent des projets environnementaux : la Nef accompagne les secteurs du bio, des énergies renouvelables, du circuit court… Et tout le monde peut le vérifier : la banque publie tous les ans la liste de tous les projets qu’elle a soutenus. «Par exemple, près de Lyon, nous avons soutenu un menuisier qui travaille avec du bois labellisé durable et qui a une politique d’insertion par l’emploi», cite Bernard Horenbeek.

Nous représentons le Cercle laïque pour la prévention du sectarisme. Notre association se défend de toute chasse aux sorcières, et notamment elle est peut-être la première à défendre les droits à s’exprimer de ceux dont elle conteste les pratiques.

Nous connaissons bien la Nef. Dans ce qu’elle pratique, rien d’illégal. Il est parfaitement exact que les projets qu’elle finance sont regroupés dans des rapports annuels mis en ligne.

Ce qui est moins transparent, c’est l’idéologie qui l’anime. La Nef a pourtant des liens étroits avec la mouvance de Rudolf Steiner, à savoir l'anthroposophie.Cette mouvance défend un projet politique, qui prévoit entre autres l'inutilité des organisations syndicales, et la privatisation de l’ensemble des institutions publiques d’éducation.  Faut-il s’étonner des lors que la Nef finance des établissements privés hors contrat, dont l’une, dans les Alpes-Maritimes, fait débourser des frais de scolarité de 7500 € par élève et parents ?  Parmi ces établissements privés (nous n’utiliserons pas l'euphémisme écoles alternatives) plusieurs écoles Steiner. La Nef a même financé dans l’ouest de la France une école catholique qui a fait la promotion de Philippe de Villiers lors d’une de ses conférences.

Nous ne doutons pas de la sincérité des citoyens qui placent leur argent  à la Nef pour que l’usage en soit plus utile d’un point de vue sociétal.  Nous faisons confiance en l’humain, et ne doutons pas non plus de la bonne foi des dirigeants de la Nef qui pensent sans doute accomplir une tâche socialement utile.

Nous  revendiquons seulement pour nous le droit de contester une philosophie, étant attachés tant à l’école publique qu'à la liberté syndicale, ainsi  que d’informer sur les objectifs souvent dissimulés de la mouvance anthroposophique. Notre association est laïque, Donc divers courants philosophiques ou politiques y coexistent, il est fort à parier qu’elle compte des lecteurs de votre quotidien, nous tenions à vous informer.
Veuillez agréer Monsieur le rédacteur en chef, l’expression de notre respectueuse considération .

jeudi 18 octobre 2018

FERME DES DEUX SOLEILS, appel en vue?

La lecture de l’Est républicain du 16 octobre 2018 nous apprend que Madame Bey qui dirigeait la ferme des deux soleils et qui avait pris la fuite  avant le procès qui s’est tenu récemment à Vesoul, aurait fait appel.
Si tel est le cas, une nouvelle audience aura lieu à la cour d’appel de Besançon .

jeudi 4 octobre 2018

la ferme des deux soleils, le reiki, la secte et la loi, toujours dans l'EST REPUBLICAIN



le reiki : une porte d’entrée

À la Ferme des Deux Soleils, on pratiquait le Reiki, mais aussi la « transmutation » (visualisation d’une spirale jaune sur le corps pour fixer les énergies négatives, puis d’une spirale verte pour nettoyer tout ça), la « canalisation » (une transe qui permet à l’Archange de s’exprimer). Luce Barbe désignait l’incarnation de chacun. Certains réincarnaient Hitler ou sa mère, mais aussi Attila ou Napoléon. On travaillait avec la chroma thérapie, le pouvoir des pierres, la mémoire cellulaire, les cartes divinatoires (le « Like ») qui déterminaient chaque action… On privilégiait ce qui était « lumineux » et on écartait toutes les personnes qui portaient atteinte au taux vibratoire des élus du groupe. Un « bricolage ésotérique », comme pourra le dire un expert psychologue ayant examiné Luce Barbe. L’expert présent à la barre a toutefois insisté à de nombreuses reprises. Il n’appartient à personne de qualifier ou disqualifier une technique ou une croyance. Il estime par exemple que le Reiki, méthode de travail sur l’énergie, est connu à défaut d’être reconnue. « Ce qui est très important ce n’est pas la technique qui est utilisée mais ce que le « thérapeute » en fait », estime l’expert Bertrand Phesans. « En l’occurrence, quand une personne s’adresse à un thérapeute, elle est déjà et va se placer en situation de faiblesse pour se confier et raconter ses failles. En toute logique, lorsque la séance est terminée, le thérapeute doit conserver ces informations jusqu’à la prochaine. Il y a deux temporalités, celle de la thérapie et la vie normale. Le problème n’est pas la thérapie mais ce que le thérapeute en fait. En l’occurrence, Luce Barbe s’est servi des informations recueillies lors des thérapies individuelles pour organiser le groupe, humilier ses membres ».
La grande interrogation qui restera sans réponse dans ce procès, c’est bien de savoir comment on part de séances de Reiki dans un cabinet belfortain à un projet de dernier voyage cosmique en Corse pour « ascensionner tous ensemble », « en ayant dit au revoir à toute sa famille, en fermant comme il faut les fenêtres et les volets de la maison »…
D.F.



Photo l'EST REPUBLICAIN







ferme des deux soleils excellent dossier de l'EST REPUBLICAIN

Vesoul : la gourou de la "secte" des Deux Soleils en fuite




Quinze anciens adeptes sont en partie civile dans le procès de leur « guide de vie ». Pour la seconde fois, elle laisse la chaise vide… Elle a laissé un message pour dire qu’elle ne voulait pas tomber dans la souricière.

Un mandat d’amener avait été prononcé en janvier contre cette femme de 55 ans à qui on reproche d’avoir créé et animé une organisation à caractère sectaire en Haute-Saône. Arguant d’une tentative de suicide la veille de comparaître, le procès avait été reporté.
Il devait reprendre ce lundi. Or, la chaise était à nouveau vide. Tout comme la place réservée à l’avocate, Aline Guinet. La gourou qui tient aujourd’hui un gîte dans le Morbihan a laissé vendredi deux clefs USB aux gendarmes par l’intermédiaire de son compagnon. Elles contiennent des déclarations enregistrées où elle annonce en substance qu’elle veut en finir, que tout ce qui lui est reproché est faux et qu’elle ne se présentera pas devant la justice.L’avocate a elle aussi déclaré forfait et n’était donc pas présente. Situation inédite, s’il en est, dans un procès de cette ampleur qui se trouve amputé de toute dimension contradictoire. Toutefois le tribunal ne pouvait pas reporter l’audience une nouvelle fois.
Dans la salle, c’est la consternation. « Elle continue à manipuler tout le monde », insiste une partie civile. Le procès aura tout de même lieu. Les témoignages commencent. Ils auront presque tous la même physionomie. D’abord une période personnelle compliquée, une recherche de soutien, la rencontre avec un spécialiste du Reiki, qui conduit vers Luce… Une relation thérapeutique d’abord bienveillante, puis une liaison fusionnelle, la constitution d’un groupe qui part à la dérive. Le sort de chacun dans ce cauchemar collectif prend corps à mesure des récits individuels. La personnalité de Luce apparaît dans toute la subtilité du phénomène d’emprise mentale qui semble très clairement se caractériser. L’expert présent en atteste à chaque témoignage.
Pour le droit, la constitution d’une secte n’existe pas. On reproche à Luce « l’exécution de travail dissimulé », mais aussi « les abus frauduleux de l’ignorance ou la faiblesse d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pressions ou techniques de nature à altérer le jugement ».
« Ça pourrait être risible vu d’aujourd’hui », dit la première personne questionnée, une jeune fonctionnaire qui peine à reconstruire une vie ravagée. « Mais il faut comprendre l’enchaînement. C’est très progressif. »
Des consultations de Reiki à Belfort et une méthode « énergétique » sont le terreau de cette dérive. Le groupe se forme, chacun vend tous ses biens et se plonge à corps perdu dans la culture. Une ferme à Servance, à Saint-Germain, un entrepôt à Lure, des magasins à Luxeuil, Héricourt, une brasserie à Valentigney. Et puis l’effondrement. La gourou était allée bien trop loin. Elle a été arrêtée en 2012.
« Nous avons souffert, nos familles ont souffert, il faut que cela soit jugé aussi ». Une ex-adepte
Didier FOHR 


lundi 1 octobre 2018

Syndicat de l'INSPECTION DE L'EDUCATION NATIONALE UNSA L'ENSEIGNEMENT HORS CONTRAT

 Source Syndicat de l'INSPECTION DE L'EDUCATION NATIONALE   UNSA


Le Domaine du Possible: une école pour faire « bouger les lignes », une école qui ne harcèle pas les enfants, une école pour rendre les enfants heureux, une école sans pression, sans punitions, sans notes... ou une école plus ou moins liée aux sectes ?

L’actualité vient de mettre dans la lumière médiatique une école privée hors contrat qui a la particularité d’avoir été créée tout récemment par celle qui vient d’être nommée Ministre de la Culture.
Il paraît légitime de s’interroger sur cette école...

Que pense Mme Nyssen de l’Education Nationale ?

Propos extraits du site de l’école du Domaine du Possible et de l’émission Thé ou café du 14/2/2016
Mme Nyssen dénonce le système et l’idéologie de l’école en France qui est responsable du sacrifice des enfants différents. Elle dénonce cet incroyable gâchis et ce déni d’égalité sous prétexte d’égalitarisme. Les maîtres de l’école d’aujourd’hui sont là pour évaluer au plus près les apprentissages, les “manquements” et pour sélectionner “le meilleur” selon la méthode et le programme : nous ne formons pas des citoyens mais nous tendons vers la formation d’une élite, tout en sacrifiant les autres.
Il faut dire que notre école essaie de nous faire ingurgiter, de nous enfourner un savoir avec comme finalité une évaluation, une obsession de l’évaluation... pour un enfant qui n’est pas dans la norme, c’est très stressant.
Les élèves sont tétanisés par des programmes totalement saucissonnés et des évaluations comme le bac ou le brevet inutiles et totalement stressantes... je suis contre l’idée de l’évaluation...
La pauvreté d’approche de l’Education Nationale : un appareil très très rigide, avec des structures, des inspections, des syndicats, des peurs... les gens sont tétanisés »
Un système éducatif à bout de souffle où de nombreux enfants ne trouvent pas à l’école ce dont ils ont besoin pour grandir heureux et se préparer pour l’avenir. Les élèves enregistrent des listes de connaissances qu’ils oublient souvent après les examens. Ils n’apprennent ni à analyser et trier les innombrables informations qui leurs parviennent (médias, internet, publicités...), ni la vie en société et la démocratie. Une lacune inquiétante à l’heure où, face à la crise sociale et à la dégradation de la planète, leur participation à une transition écologique s’avère indispensable.

Comment Mme Nyssen présente-t-elle son école ?

Propos extraits du site de l’école du Domaine du Possible et de l’émission Thé ou café du 14/2/2016
L’école du Domaine du Possible s’inspire de pédagogies fondées sur la coopération, la curiosité des enfants et une expérience active des apprentissages.
S’appuyer sur la curiosité et la joie d’apprendre plutôt que sur la contrainte, favoriser la recherche autonome des connaissances et une expérience active des apprentissages, comprendre le sens de ce que l’on apprend, vivre une relation forte avec la nature environnante, accompagner les enfants en difficultés. Nos enfants ont droit à plus d’égards. Ils doivent, à l’issu de leurs apprentissages, avoir confiance en eux et être heureux. Faisons que leur regard sur le monde soit généreux. Ce sont ces enfants là que nous devons laisser à la terre. Il faut des écoles pilotes, innovantes. Notre projet en est une.
Un projet d’école attentif aux enfants, bienveillant, un peu l’école qu’on aurait rêvé de trouver il y a bien longtemps... c’est merveilleux de voir la joie des enfants à l’école.
4000 € par an c’est pas cher par rapport aux autres écoles privées et il y a un fonds de dotation ( ?) pour les plus modestes en attendant de pouvoir bénéficier de subventions de l’Etat...
Mais pourtant l’école se revendique de statut privé afin de garantir la liberté pédagogique. 

Comment le Directeur présente-t-il son école ?

Propos extraits d’une enquête parue dans le journal Le Monde (octobre 2016) et du site de l’école du Domaine du Possible
Mme Nyssen possède l’argent et le pouvoir... Pour diriger cette école, elle a recruté un cadre de haut niveau en la personne d’Henri Dahan, délégué général de la fédération des écoles Steiner-Waldorf
Dans le journal Le Monde, le Directeur déclare : Nous sommes responsables de la liberté de penser des enfants qui nous sont confiés. A eux de se faire leur vision. Les programmes de l’Etat sont construits sur une vision pseudo-scientifique du monde. Les élèves n’ont d’autre choix que de croire.C’est une forme de réponse religieuse à leurs questions métaphysiques. L’esprit critique est amputé d’une partie de ce qui le construit : l’observation sensible, intuitive et le temps de la méditation pour s’approprier des connaissances plutôt que d’y croire.
L’école Domaine du Possible s’inspire de pédagogies fondées sur l’expression libre des enfants et le tâtonnement expérimental. Cette démarche permet de les amener à travailler autrement tout en respectant globalement le programme scolaire habituel. Notre pédagogie repose également sur la coopération – plutôt que sur la compétition – et la prise en compte du point de vue d’autrui, l’éducation à la paix. Ainsi arrivés au collège, les élèves de l’école gardent intacte leur soif de connaissance et manifestent du respect envers les autres.

Quels liens avec l’anthroposophie ?

Extrait du site Vérité sur les écoles Steiner
La pédagogie Steiner-Waldorf mise en oeuvre au Domaine du Possible est issue de l’Anthroposophie de Rudolf Steiner, une doctrine ésotérique et mystique du New-Age appartenant à une mouvance sectaire bien connue comme telle par les associations de lutte contre les dérives du même nom. Ainsi, des parents vont mettre leurs enfants entre les mains des anthroposophes, séduits par ce qui se présente comme une pédagogie innovante, alors qu’il s’agit en réalité de l’émanation d’une dérive sectaire vieille de plus de cent ans, répétant à l’identique les mêmes recettes et les mêmes techniques « pédagogiques » que les Dieux auraient communiquées à Rudolf Steiner en 1918. Les enseignants sont présentés comme des chercheurs, réalisant un travail de veille permanente sur les sciences du développement, l’éducation, la psychologie, la sociologie, l’éthologie même, puisque la façon d’enseigner varie selon l’âge et les cycles du développement.
En réalité, les enseignants Steiner-Waldorf n’ont aucune formation dans les
domaines cités. Car en tant qu’anthroposophes, ils méprisent les sciences modernes « issues de la décadence de notre civilisation ». Les seules disciplines qui ont leurs faveurs sont celles qui existent à l’intérieur de la Science Spirituelle Anthroposophique, comme ils l’appellent, qui n’a de scientifique que le nom. Ils ne font que lire et relire encore les cycles de conférences du Gourou fondateur de l’Anthroposophie, comme des mantras, sans nul esprit critique...

Quelle pédagogie ?

Toutes les pédagogies fondées sur l’expression libre des enfants et le tâtonnement expérimental sont pratiquées : Steiner, mais aussi Montessori, Piaget, Freinet.
On fait référence à Meirieu pour les classes d’appartenance, les classes de besoins, les classes de projets.
On met en œuvre évidemment la chronobiologie, on organise des rencontres avec des artistes, des paysans, des artisans, des chercheurs, des élèves d’autres écoles. Dans ce paradis scolaire avant-gardiste, la littérature, les mathématiques, l’histoire ou la géographie ne sont pas des abstractions mais autant de sujets de projets, d’expériences intimes de l’esprit. Pédagogie innovante, pédagogie nouvelle, pédagogie de conception holistique : fondée sur un équilibre entre les apprentissages académiques, artistiques et pratiques.

Une école pour quel public ? 

S’agissant d’une école privée hors contrat, elle s’adresse nécessairement à une clientèle aisée, sauf à penser que Mme Nyssen pratique le mécénat... ce qui n’est sans doute pas totalement faux, mais ce qui pose alors d’autres questions relatives notamment aux motivations et aux intentions du mécène... D’autant plus que des moyens considérables sont mis en œuvre : après une installation provisoire en plein cœur d’Arles dans des locaux somptueux, l’école dispose maintenant de 2000 m² dans un vaste domaine de 120 ha luxueusement aménagé à une vingtaine de kilomètres d’Arles, ce qui pose notamment la question des frais de déplacement pour s’y rendre lorsque le chauffeur n’est pas disponible ! Les activités incluent de nombreuses « expériences » en lien avec la nature, la musique, la danse, les chevaux, ce qui implique des moyens matériels et humains très importants.
Rien n’est précisé sur l’encadrement, sauf qu’il s’agit d’une équipe éducative exceptionnelle tant humainement qu’à travers son expérience des pédagogies “nouvelles. Toutefois les formules pédagogiques de petits groupes décrites dans la plaquette de présentation laissent penser que c’est un encadrement conséquent autant pour la pédagogie que pour la prise en charge technique des activités.
Actuellement une centaine d’élèves de la maternelle au lycée, certains dont les parents sont venus s’installer dans la région afin que leur enfants puissent fréquenter cette école...
S’agit-il d’enfants en rupture scolaire ou d’enfants de bobos qui recherchent pour leurs enfants une école où ils pourront cultiver leur différence ? On évoque bien en contrepoint l’accueil
d’enfants différents (dyslexiques, dyspraxiques...) que l’Education nationale ne parvient pas à accueillir, mais l’école n’en fait pas pour autant un produit d’appel car elle s’inscrit manifestement dans une perspective beaucoup plus large et plus ambitieuse comme on peut le lire ci-dessous dans la plaquette de présentation.

Un lien fort à la nature et un ancrage local

Livret de présentation disponible sur le site de l’école
Il s’agit aussi d’une école locale qui s’enracine à la fois dans la culture des éditions Actes Sud et dans une terre presque vierge, mais à vocation agricole (projet agroécologique en cours). Les enfants à la Volpelière apprennent en faisant, en découvrant et en connaissant la nature, en travaillant la terre, en prenant soin des animaux. L’élevage de chevaux et les montures issues de cet élevage jouent un rôle important dans la pédagogie de l’école.
Il s’agit d’instaurer un lien à l’animal, puissant et conséquent. Aujourd’hui la plupart des champs ne sont pas cultivés. Une expertise botanique a permis de recenser la flore locale et de proposer
une perspective écologique et agronomique pour le site. Les terres pourraient notamment accueillir de la riziculture, des céréales (orge, blé, épeautre, etc.) et des légumineuses, des fruits (abricotiers, cerisiers, pommiers, poiriers, pruniers, grenadiers), des légumes (tomates, courgettes, aubergines,
salades...), mais aussi des amandiers, des vignes, une activité d’horticulture (oliviers, amandiers... notamment), des ruches, une production d’herbes médicinales et aromatiques, une oseraie, etc. Les terres se prêtent aussi idéalement à l’élevage de brebis (mérinos d’Arles par exemple, lainières et laitières) et de chevaux de Camargue, qui contribueraient avec les poules et les canards à compléter un univers de polyculture.
L’agencement de ces 120 hectares et la conduite des cultures sont un projet en cours : à terme la ferme approvisionnera l’école et la Volpelière constituera un écosystème agricole et humain cohérent et productif, à la biodiversité
foisonnante
. Le domaine est également destiné à héberger l’université Domaine du Possible
. Celle-ci mènera des programmes de recherche portant sur la généralisation des méthodes de l’agroécologie. Elle accueillera également des formations afin de favoriser une diffusion plus large de ses méthodes : permaculture, agroforesterie, biodynamie, etc.

Conclusion 

L’aspect sectaire dénoncé par certains en référence à la pédagogie Steiner n’est peut-être pas le point qui pose le plus problème dans le projet de l’Ecole du Domaine du Possible, même si le cursus professionnel du directeur, qui a été directeur d’une école Steiner et délégué général des écoles Steiner-Waldorf laisse penser que la pédagogie Steiner occupe une place importante dans la philosophie de cet établissement.
Plus inquiétante est sans doute la place de ce projet dans « l’économie circulaire de la maison d’édition Actes Sud » (formule qui figure dans le livret de présentation) car on voit bien qu’il s’agit là d’une opération qui mobilise des moyens financiers très importants destinés évidemment à un petit groupe de personnes privilégiées soucieuses de mettre en œuvre une culture de l’entre-soi avec des considérations de nature métaphysique.
Pour cela Mme Nyssen surfe comme d’autres sur la vague des pédagogies qualifiées abusivement de nouvelles et
innovantes censées apporter des réponses miraculeuses à un système éducatif à bout de souffle. Elle multiplie les références pédagogiques dans une démarche commerciale (Aujourd’hui l’école se développe et de nombreux enfants aimeraient venir nous rejoindre...)qui est d’autant plus suspecte qu’elle exclut a priori de se soumettre à toute démarche extérieure de validation ou de certification.
En mettant son école au service d’un projet personnel à forte dimension humaniste et écologique, elle ne s’inscrit pas dans un schéma collectif mais dans une sorte de phalanstère ou d’Arche de Noé où le sauvetage de quelques uns suffirait à se donner bonne conscience pour la survie de l’Humanité.

Nota : dans ce texte, on a volontairement laissé de côté les éléments de la vie privée de Mme Nyssen qui bien évidemment ne sont pas étrangers à ce projet mais qui en constituent une dimension personnelle sur laquelle il n’y a pas lieu de porter un jugement.

Daniel Gauchon – 7 juin 2017

Sources
Interview de F. Nyssen dans l’émission « Thé ou café » du 14/2/2016(de 28’30 à 35’30)
Article du Monde du 10/10/2016
Article du Nouvel Observateur du 2/1/2016
Articles du site
Vérité sur les écoles Steiner
Site de l’école du Domaine du Possible
Article du site FranceBleu du 12/1/2016
Site du Cercle laïque pour la prévention du sectarisme
Le blog de la liberté scolaire
A voir aussi, l’article de Médiapart sur l’expérience menée par Céline Alvarez