Un adhérent nous a
transmis un article publié dans le journal anthroposophique en ligne Aether.
Le sujet en était la triarticulation sociale, la théorie politique
de Steiner que nous avons déjà développée dans des posts
précédents. L’auteur est un ancien député écologiste allemand,
ancien eurodéputé, c’est ainsi que le présente ce journal en
ligne. Mais lui-même dans son exposé ne se réfère pas à ce passé
politique, mais seulement à la doctrine de Steiner dont il se dit
clairement lui-même disciple.
Toujours la même gêne,
et du coup toujours les mêmes précautions oratoires et
argumentatives de notre part.
Nous ne partageons pas
les idées de Steiner, c’est clair. Et pourtant au cours de cet
exposé, nous nous trouvons parfois face à des idées que l’un ou
l’autre d’entre nous ne peut pas ne pas approuver. C’est ce
mélange qui nous a déjà fait qualifier cette mouvance de Janus à
deux visages. Mais si nous essayons de discuter ce que nous lisons,
dans le texte, ce n’est certainement pas la haine qui nous incite à
cet exercice. Nous discutons toujours les idées, voire souvent les
procédés, mais nous évitons autant que posssible les propos blessants dans tous nos
posts.
Retenons quelques idées
qui ont frappé notre attention à la lecture de ce long texte. Nous
ne pouvons pas partager l’idée selon laquelle c’est l’État
qui a permis à l’école de s’émanciper de l’Eglise, mais que
le système éducatif doit maintenant s’émanciper de l’État
lui-même. Nous en restons à la défense du service public de
l’éducation, à la différence de la mouvance de Steiner qui
promeut le chèque éducation (mais ne l’affiche pas à notre avis
toujours).
L’auteur relate la
création des premières écoles Steiner, pour lui autogérées, et
qui devaient être dans son esprit une ébauche de société idéale.
De la même façon, il
vante une économie fraternelle, dans lequel les hommes forment une
vaste chaîne et tiennent compte des intérêts de chacun, il donne
comme exemple le commerce équitable.Certains de nos
adhérents ont déjà tenu des permanences au profit du commerce
équitable. Mais cela veut-il dire qu’ils adhéreraient aux
théories de Steiner ? Nous ne le pensons pas.
Mais surtout nous
l’avons souligné que ce monde de fraternité ne laisse pas de
place aux organisations syndicales (comme aux organisations
patronales d’ailleurs). L’auteur décrit en fait un monde sans
conflits : est-ce possible ? Il cite dans le même sillage : Greta
Thunberg, le mouvement écologiste, Amnesty international, et un
mouvement d’outre-Rhin favorable au droit d’asile. Une manière de les
annexer ? Peut-être pas, mais peut-être un peu aussi ? C’est
difficile à trancher.
Nous savons et sommes
bien placés pour le savoir, que le mouvement écologiste ne compte
pas que des partisans de la doctrine de Steiner, loin de là. Mais
qu’un ancien député allemand, ancien eurodéputé, se réfère à
cette doctrine ouvertement nous inquiète quelque peu. Son
appartenance anthroposophique était-elle connue lorsqu’il était
député ? Avouons que nous ne le savons pas.
Mais nous savons
également que dans nombre de formations politiques, on retrouve des
adeptes ou des sympathisants de cette doctrine. Répétons-le, ils
ont tout loisir de s’exprimer. Nous ne sommes pas des censeurs.
Notre objectif n’est pas de faire taire les anthroposophes mais de
les identifier comme tels lorsqu’ils s’expriment dans la société.
On pourra nous objecter que nul n’est tenu de rendre publiques ses
convictions profondes. Certes ! Mais lorsqu’une militance,
quelle qu’elle soit, n’expose pas ses objectifs et la doctrine
qui l’anime, c’est la démocratie qui est au centre du débat.
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