samedi 28 novembre 2020

LE CONSEIL REGIONAL PAYS DE LA LOIRE SUBVENTIONNE DEUX ECOLES ESPERANCE BANLIEUE : REACTIONS DU COMITE NATIONAL D'ACTION LAÏQUE ET DE LA F.C.P.E.

 

Le Conseil Régional des Pays de la Loire a récemment accordé une subvention de 50 000€ à deux écoles hors-contrat Espérance-Banlieues situées à Angers et au Mans. La présidente de Région a justifié ce financement par la lutte contre le décrochage des jeunes des quartiers sensibles dès le plus jeune âge, et les remettre sur le chemin de la réussite. Si ce sont les véritables raisons de cette subvention, alors on ne voit pas pourquoi la région n’aiderait de manière équivalente les écoles et établissements publics.

En effet, cette subvention mirobolante concerne deux écoles hors-contrat accueillant au total seulement 45 élèves, âgés de 6 à 11 ans. Cela permet de s’interroger sur la réalité de l’argument de lutte contre le décrochage, sauf à penser que les enfants issus de milieux urbains sensibles y soient prédestinés ?

Le caractère légal de cette subvention reste donc à démontrer. La Région n’est pas compétente pour l’enseignement du premier degré et, de toute façon, le financement sur fonds publics des écoles hors contrat n’est pas permis par la loi.

Le réseau Espérance-Banlieues, issu des courants catholiques traditionnalistes, se caractérise d’une part par des projets pédagogiques basés sur des conceptions conservatrices et rétrogrades de l’éducation : salut au drapeau, port de l’uniforme, rudiments scolaires habillés en apprentissage des fondamentaux… et d’autre part, avec une chasse active aux financements publics, souvent extravagants. En outre, le niveau très moyen des élèves qui sortent de ces écoles peut légitimement interroger sur l’utilité de ces subventions.

Malgré cela, des écoles de ce réseau ont fermé leurs portes comme à Montfermeil, ou déménagé dans des locaux appartenant à une association catholique comme à Reims, par manque d’argent et surtout d’élèves. Dans ces deux cas, l’argent public a été dilapidé pour rien. La même précarité existe pour les écoles du Mans et d’Angers, puisque la subvention régionale représente 38% des ressources.

Pour le CNAL, une autre raison de ces subventionnements est dictée par le calendrier électoral, et la volonté de donner un signal aux organisations religieuses qui gravitent autour de ces écoles. On peut regretter que des élus ne prennent pas à bras le corps l’urgence de réunir la jeunesse dans l’environnement scolaire et périscolaire laïque, et participent au contraire à sa séparation. Pire, cela instille dans l’opinion l’idée que les religions ne sont pas toutes traitées à égalité, et nourrit un sentiment de « deux poids, deux mesures ».

Les organisations constitutives du CNAL réaffirment que les pouvoirs publics doivent réserver leurs financement à l’enseignement public, qui seul peut réunir les enfants et adolescents, quels que soient le rang social, les croyances et l’origine de leurs parents, pour leur faire partager la joie d’apprendre dans la différence, abrités et inspirés par le principe de laïcité.





lundi 23 novembre 2020

RETOUR SUR L'ENSEIGNEMENT HORS CONTRAT: une enquête de BASTA MAG sur la fondation pour l'école, un article de RUE 89 BORDEAUX sur un établissement




Nos lecteurs ont dû s’en apercevoir, nous nous efforçons de travailler avec une éthique : nous avons maintes fois signalé que nous nous efforcions de respecter ceux dont nous contestions les méthodes. De la même façon, notre action tourne autour de la recherche et de la réflexion . Contrairement à la presse qui est là pour ce faire, nous n’investiguons pas.

Nos recherches reposent sur des documents publics, voire sur des documents administratifs . Nous obtenons ces derniers dans le cadre de procédures  fixées par la loi.
 
En revanche, il nous a été signalé que des investigations récentes prolongeaient et surtout permettaient  de répondre à des points que nos recherches n’avaient pas permis d’élucider. Le sujet : l’enseignement hors contrat et la fondation pour l’école.

Rappelons à nos lecteurs que cette  fondation avait  bénéficié , non de fonds publics, mais d’un rescrit fiscal qui permettait aux donateurs de récupérer 66 % ou 75 % de leurs dons sur le montant de leurs impôts sur le revenu ou sur la fortune.  Ces dons permettaient  à la fondation de subventionner des établissements scolaires hors contrat qui ne pouvaient bénéficier de dotations publiques  de l’État. Nous avions sollicité le ministère de l’intérieur afin de savoir quels établissements étaient ainsi subventionnés en bonne partie grâce a des déductions fiscales accordée à des donateurs, il nous avait été répondu à deux reprises par des ministres aux sensibilités politiques différentes que la fondation n’était pas tenue  de divulguer cette liste. Nous en tenant aux textes applicables, nous ne sommes pas allés  plus loin.
 
 




 
 
Mais deux articles de presse dont nous donnons le lien répondent en bonne partie à notre questionnement. Le lien nous a été fourni par une main amie qui se reconnaîtra, nous n'étions pas informés de la parution prochaine de ce dossier.

De la même façon, il est relativement rare que nous nous servions de témoignages, à moins que nous en disposions en nombre conséquent , et concordants.  

Rue 89 Bordeaux relate une enquête sur un établissement hors contrat. Nous en donnons le lien, tout en précisant que l’article est payant.

Notre objectif n’est pas la lutte contre une idéologie quelconque, mais seulement la défense du droit de tout enfant à une éducation propre à lui permettre d’exercer son esprit critique et à être un citoyen responsable. Conformément à notre  modus operandi, nous laissons nos lecteurs se forger leur opinion sur la conformité de l’enseignement ici décrit aux objectifs que nous nous assignons.
 
De la même façon, nous l’avons déjà précisé à propos d’autres mouvances, nous ne souhaitons pas nous focaliser sur l’une ou l'autre d’entre elles. Le monde de l'enseignement hors contrat est très divers et nous sommes loin d'en avoir fait le tour; nous souhaitons être là dès lors que la liberté de penser, la laïcité sont menacées.

Comme à l'accoutumée nous ne nous étendons pas, chers lecteurs, et nous vous laissons élaborer vos propres conclusions.

mardi 3 novembre 2020

Au sujet de notre billet du 26 octobre 2020 - la Mascarade : voici notre après-coup.





Nous avions annoncé à nos lecteurs que nous reviendrions sur le récent billet consultable ci-dessous en date du 26 octobre.

Voici alors le second temps. C’est le temps de la réflexion, du partage de nos interrogations, et des mises au point.

Ce billet sur un groupe de parents de la région lyonnaise qui avait réalisé un clip joué par des enfants majoritairement et qui se terminait  par une vue de tous ces personnages jetant à terre  leurs masques destinés à une poubelle a été très lu, et très reproduit sur les réseaux sociaux.

Nous nous étions efforcés, comme habituellement, de susciter la réflexion du lecteur plutôt que d’agresser en mots. Nous citions et nous restions sur du factuel. Nul jugement, nul qualificatif de notre part mais un partage d’interrogations sur cette vidéo qui nous avait interpellés.

Fidèles à notre souci d’exactitude, nous avons quelques heures à peine après la mise en ligne, rajouté le lien qui précisait quelle était la nature exacte du rapport de ce collectif de parents avec le mouvement colibris.

Ce groupe de parents, sur lequel nous n’avons trouvé aucune  information, a publié sur une plate-forme que le mouvement colibris met à disposition de toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs.

Cette plateforme, « La Ferme à Wiki », précise bien ici : https://colibris-wiki.org/?CestQuoi

« Colibris n'est en rien responsable des contenus postés dans les wikis créés sur ce site. L'association se permettra de supprimer des contenus voire des wikis qui lui paraîtront inappropriés. »

Puisqu’elle y a perduré, cette vidéo n’a donc pas paru inappropriée à l’association Colibris. Ce qui a priori ne signifie pas que l’ensemble de cette association cautionne les refus de contraintes sanitaires.

A voir, à suivre…

Ce groupe de parents rhodaniens renvoie également à Silvano Trotta, que nous avions évoqué lors de l'émission youtube avec Crèvecœur, Tal Schaller et Casasnovas, et à son association bon sens.

A noter que le groupe colibri d'Orléans, via sa page Facebook, promeut avec vigueur ce collectif de parents lyonnais dans des termes sans équivoque : bravo et merci

Le groupe colibri de Toulouse reprend également le même clip avec un commentaire dénué de toute ambiguïté : face à cette folie délirante, s’unir, agir, vivre.

Sur d’autres pages Facebook géré par des groupes colibris, il n’était pas fait mention de ce collectif de parents ni du clip.

Notre conclusion: nous n’irons pas affirmer que l'association colibris est engagée en tant que telle dans ce refus des mesures sanitaires, mais nous ne pouvons que constater qu'il  lui a quand même rendu service en l'hébergeant sur sa plate forme et que parmi les groupes colibri, l'appel rencontre un certain écho qu’il est toutefois difficile de mesurer avec exactitude.

Devons-nous faire d’autres évocations ?

Une personnalité importante du mouvement anthroposophique, qui dirige une structure conforme aux enseignements de Steiner, a publié sur sa page Facebook une affiche au contenu très  comparable, celle d’un collectif de parents  opposé aux précautions sanitaires. Il y ajoute la photographie d’une affiche instituant le couvre feu… du temps de l’occupation allemande .

Un étudiant qui se réclame de la doctrine de Steiner prône quant à lui la désobéissance civile et le refus du port du masque, de l’interdiction des regroupements, assimilés d’après ses dires, à un délire. À cet appel à la « désobéissance civile », il  joint une recommandation de ne pas payer les amendes.

Une troisième personne, qui défend la mouvance steinerienne, membre ou sympathisant des institutions anthroposophes, reproduit également cette affiche placardée... en 1944.

Nous ne mentionnons pas ici pas les identités des personnes physiques: car si nous réfutons vigoureusement un contenu et un mode d'action, en toutes circonstances nous respectons les personnes et nous nous interdisons toute attaque ad hominem.

Nous remarquons par ailleurs que sur la crise sanitaire en cours le site du Goetheanum fournit un avis inspiré de la médecine Steinerienne , Nous notons que la page en question ne comporte pas d’appel à la désobéissance. 

 "Mais pourquoi les virus liés au monde animal deviennent-ils dangereux pour l’homme ? Nous faisons actuellement subir aux animaux d’indicibles souffrances : les abattages massifs, les expériences menées sur les animaux de laboratoire, entre autres, engendrent des douleurs auxquelles est livré sans défense le monde animal. Cette souffrance peut-elle avoir des conséquences qui modifient les virus indigènes de l’organisme animal ? Nous avons l’habitude de ne prendre en considération que le plan corporel et de le voir en général séparé du plan de l’âme".

Nous ne pouvons pas affirmer que l’ensemble du mouvement anthroposophique   appellerait es-qualité à une action de désobéissance face aux contraintes sanitaires. 

Aether news traite également du coronavirus sans préconiser la désobéissance mais promeut les préceptes anthroposophiques à partir de l'exemple d'une clinique:   

« La médecine conventionnelle continue majoritairement à se laisser guider par la pathogenèse : c’est ce qui nous rend malades, donc le virus, qui doit être anéanti. Dans la perspective salutogénique, ce dont il s’agit, c’est de développer l’immunité en face de la maladie. Nous devrions passer du concept pathogénique au concept salutogénique. Dans cette perspective familière à la médecine anthroposophique, il est bon que les personnes plus jeunes soient contaminées les premières, pour construire une immunité collective et à terme, protéger les personnes plus âgées. Les arguments avancés dans de nombreux débats sur la vaccination sont la clé, ici aussi. »

Alors nous nous interrogeons.

Si formellement, ni l’association Colibris, ni la mouvance steinerienne en elle-même, ne peuvent être taxés de réticence militante aux directives des autorités sanitaires, il nous semble fondé de s’interroger sur l’existence possible d’une certaine porosité aux thèses anti-directives sanitaires.

Ainsi leur accueil sur une plateforme Colibris relève-t-il d’une très, très grande ouverture d’esprit ou d’une plasticité torsadée ?

Nous restons pour aujourd’hui avec cette interrogation sans à-priori et invitons nos lecteurs à s’interroger avec nous.

Nous y reviendrons.