Nous
avions annoncé à nos lecteurs que nous reviendrions sur le récent
billet consultable ci-dessous en date du 26 octobre.
Voici
alors le second temps. C’est le temps de la réflexion, du partage
de nos interrogations, et des mises au point.
Ce
billet sur un groupe de parents de la région lyonnaise qui avait
réalisé un clip joué par des enfants majoritairement et qui se
terminait par une vue de tous ces personnages jetant à terre
leurs masques destinés à une poubelle a été très lu, et très
reproduit sur les réseaux sociaux.
Nous
nous étions efforcés, comme habituellement, de susciter la
réflexion du lecteur plutôt que d’agresser en mots. Nous citions
et nous restions sur du factuel. Nul jugement, nul qualificatif de
notre part mais un partage d’interrogations sur cette vidéo qui
nous avait interpellés.
Fidèles
à notre souci d’exactitude, nous avons quelques heures à peine
après la mise en ligne, rajouté le lien qui précisait quelle était
la nature exacte du rapport de ce collectif de parents avec le
mouvement colibris.
Ce
groupe de parents, sur lequel nous n’avons trouvé aucune
information, a publié sur une plate-forme que le mouvement
colibris met à disposition de toutes celles et ceux qui se
reconnaissent dans ses valeurs.
Cette
plateforme, « La Ferme à Wiki », précise bien ici :
https://colibris-wiki.org/?CestQuoi
« Colibris
n'est en rien responsable des contenus postés dans les wikis créés
sur ce site. L'association se permettra de supprimer des contenus
voire des wikis qui lui paraîtront inappropriés. »
Puisqu’elle
y a perduré, cette vidéo n’a donc pas paru inappropriée à
l’association Colibris. Ce qui a priori ne signifie pas que
l’ensemble de cette association cautionne les refus de contraintes
sanitaires.
A
voir, à suivre…
Ce
groupe de parents rhodaniens renvoie également à Silvano Trotta,
que nous avions évoqué lors de l'émission youtube avec Crèvecœur,
Tal Schaller et Casasnovas, et à son
association bon
sens.
A
noter que le groupe colibri d'Orléans, via sa page Facebook, promeut
avec vigueur ce collectif de parents lyonnais dans des termes sans
équivoque : bravo et merci.
Le
groupe colibri de Toulouse reprend également le même clip avec un
commentaire dénué de toute ambiguïté : face à cette folie
délirante, s’unir, agir, vivre.
Sur
d’autres pages Facebook géré par des groupes colibris, il n’était
pas fait mention de ce collectif de parents ni du clip.
Notre
conclusion: nous n’irons pas affirmer que l'association colibris est
engagée en tant que telle dans ce refus des mesures sanitaires, mais
nous ne pouvons que constater qu'il lui a quand même rendu
service en l'hébergeant sur sa plate forme et que parmi les groupes
colibri, l'appel rencontre un certain écho qu’il est toutefois
difficile de mesurer avec exactitude.
Devons-nous
faire d’autres évocations ?
Une
personnalité importante du mouvement anthroposophique, qui dirige
une structure conforme aux enseignements de Steiner, a publié sur sa
page Facebook une affiche au contenu très comparable, celle
d’un collectif de parents opposé aux précautions
sanitaires. Il y ajoute la photographie d’une affiche instituant le
couvre feu… du temps de l’occupation allemande .
Un
étudiant qui se réclame de la doctrine de Steiner prône quant à
lui la désobéissance civile et le refus du port du masque, de
l’interdiction des regroupements, assimilés d’après ses dires,
à un délire. À cet appel à la « désobéissance civile »,
il joint une recommandation de ne pas payer les amendes.
Une
troisième personne, qui défend la mouvance steinerienne, membre ou
sympathisant des institutions anthroposophes, reproduit également
cette affiche placardée... en 1944.
Nous
ne mentionnons pas ici pas les identités des personnes physiques:
car si nous réfutons vigoureusement un contenu et un mode d'action,
en toutes circonstances nous respectons les personnes et nous nous
interdisons toute attaque ad hominem.
Nous
remarquons par ailleurs que sur la crise sanitaire en cours le
site du Goetheanum fournit un avis inspiré de la médecine
Steinerienne ,
Nous notons que la page en question ne comporte pas d’appel à la
désobéissance.
"Mais
pourquoi les virus liés au monde animal deviennent-ils dangereux pour
l’homme ? Nous faisons actuellement subir aux animaux d’indicibles
souffrances : les abattages massifs, les expériences menées sur les
animaux de laboratoire, entre autres, engendrent des douleurs auxquelles
est livré sans défense le monde animal. Cette souffrance peut-elle
avoir des conséquences qui modifient les virus indigènes de l’organisme
animal ? Nous avons l’habitude de ne prendre en considération que le
plan corporel et de le voir en général séparé du plan de l’âme".
Nous
ne pouvons pas affirmer que l’ensemble du
mouvement anthroposophique appellerait es-qualité à une
action de désobéissance face aux contraintes
sanitaires.
Aether
news traite également du coronavirus
sans
préconiser la désobéissance mais promeut les préceptes
anthroposophiques à partir de l'exemple d'une clinique:
« La
médecine conventionnelle continue majoritairement à se laisser
guider par la pathogenèse : c’est ce qui nous rend malades,
donc le virus, qui doit être anéanti. Dans la perspective
salutogénique, ce dont il s’agit, c’est de développer
l’immunité en face de la maladie. Nous devrions passer du concept
pathogénique au concept salutogénique. Dans cette perspective
familière à la médecine anthroposophique, il est bon que les
personnes plus jeunes soient contaminées les premières, pour
construire une immunité collective et à terme, protéger les
personnes plus âgées. Les arguments avancés dans de nombreux
débats sur la vaccination sont la clé, ici aussi. »
Alors
nous nous interrogeons.
Si
formellement, ni l’association Colibris, ni la mouvance
steinerienne en elle-même, ne peuvent être taxés de réticence
militante aux directives des autorités sanitaires, il nous semble
fondé de s’interroger sur l’existence possible d’une certaine
porosité aux thèses anti-directives sanitaires.
Ainsi
leur accueil sur une plateforme Colibris relève-t-il d’une très,
très grande ouverture d’esprit ou d’une plasticité torsadée ?
Nous
restons pour aujourd’hui avec cette interrogation sans à-priori et
invitons nos lecteurs à s’interroger avec nous.
Nous
y reviendrons.