lundi 26 février 2024

Instruction en famille à l'écovillage de Pourgues dont le fondateur se réclame des colibris, les sanctions judiciaires de la déscolarisation



Le 12 décembre 2023, Ramin Fanhangi et et sa compagne comparaissaient devant la justice à Foix en Ariège. En effet, nous reviendrons sur ce point après l'exposé de l'audience, membres du « village démocratique » : de Pourgues en Ariège, ils avaient malgré la loi confortant des principes républicains, un texte qui avait durci les conditions d'accès à l'instruction en famille, persisté dans leur refus de scolariser leur enfant.

Quelques lignes directrices de cette audience, dans le Verbatim a été publié sur le site « enfance libre » que les prévenus entretiennent au nom de leur association. Dans les faits, ils contestaient d'emblée les termes de la loi. Pour faire simple, il ne voulait pas s'intégrer au « système », ce qui les a amenés non seulement à maintenir l'instruction en famille, mais à ne pas solliciter l'autorisation de l'administration. Ils se sont ainsi déclarés eux-mêmes en « désobéissance civile », et se sont référés au cours de l'audience aux faucheurs d'OGM ou même au manifeste des « 343 salopes » rédigé à un moment où l'interruption volontaire de grossesse n'était pas encore autorisée par la législation.

Les juges ont bien compris la situation en expliquant que leur rôle n'était pas de se substituer au législateur, mais d'appliquer la loi en l'état. Ils n'ont pu que constater qu'en persistant dans le refus de scolariser l'enfant, et surtout en se refusant à se plier aux règles qui auraient dû les pousser à solliciter de l'administration l'autorisation, les prévenus s'étaient délibérément placés dans l'illégalité. Toutefois, c'est bien à une peine symbolique qu’ils ont été condamnés.

Notons que les prévenus, qui s'étaient présentés sans avocat, avaient relevé que l'instruction en famille avait été interdite en Allemagne par Hitler, ce que nous n ‘avons pu vérifier.

Nous avons déjà évoqué la personnalité des prévenus dans nos colonnes. Nous allons d'ailleurs vous redonner les liens afin d'éclairer les lecteurs. Ce n'est que dans un dernier temps après avoir évoqué l'effet de la manière la plus factuelle possible nous nous permettrons d'exposer nos questionnements de manière plus subjective. Il avait été à l'origine d'une école démocratique, l'école dynamique de Paris, une de ces écoles qui ne comportent pas d'élèves ni d'enseignants, mais des citoyens et des facilitateurs… en créant cette école, il avait estimé avoir fait « sa part de colibri ».

Nous rappelons et nous l'avons déjà signalé dans ces colonnes, les écoles démocratiques sont souvent proches du mouvement colibri, d'ailleurs avant que les dissensions ne naissent, la ferme des enfants, dirigée par Sophie Rabhi, était devenue une école démocratique. Et rappelons aussi, nous l'avons déjà vu, que la nef a fait son possible pour aider les écoles qui relevaient de cette mouvance au moment de son expansion.

Et c'est la même personne qui estimait refaire une « part de colibri » en créant leur « village démocratique » en Ariège, village dans lequel tous les sociétaires « mutualisaient »les enfants, et permettaient à chacun de travailler suivant ses "appétences"    (lien)

L'objectif du RSA est ainsi résumé ci-dessus sur le site du ministère compétent.

Et rappelons aussi que la loi confortant des principes républicains fut appliquée lorsque l'autorité préfectorale avait enjoint la ville de Poitiers de supprimer toute prestation à alternatiba, du fait que ce mouvement, proche des colibris, prônait la désobéissance civile. Le tribunal administratif avait annulé cette injonction préfectorale.

Un deuxième couple a depuis été poursuivi pour les mêmes faits. Ces deux personnes ont justifié leur cause en invoquant la déclaration universelle des droits de l'homme, en se considérant comme parfaitement républicaine et opposées à tout séparatisme. Mais la justice a également réaffirmé que son rôle n'était pas d'offrir une tribune pour contester une loi votée par le Parlement, mais de l'appliquer.



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Le RSA sur le site ministériel



Surtout dans ce contexte, est-ce que le RSA, qui est, comme le confirme le ministère, un moyen d'aider à l'insertion professionnelle, est légitime lorsqu'il alimente indirectement une communauté telle que l'éco village de Pourgues ? Une communauté dont le dirigeant prône la désobéissance civile… nous ne connaissons pas de précédent ni a fortiori de jurisprudence à ce sujet, comme nous le faisons habituellement, nous laissons nos lecteurs se forger leur opinion personnelle !

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