mercredi 16 décembre 2020

UNE ENQUETE DE "MARIANNE": de l'irrationnel à la manipulation mentale

 

mardi 15 décembre 2020

Écoles démocratiques, instruction en famille : les causes du mouvement colibri.


Écoles démocratiques, instruction en famille : les causes du mouvement colibri.

Nous avions attiré l’attention de nos lecteurs il y a peu de temps sur une vidéo : un collectif de parents dans la région lyonnaise utilisait des enfants dans un clip à visée militante (ci-dessous billets du 26 octobre et du 03 novembre). L’objectif de ce clip était d'appeler à refuser les mesures sanitaires : distanciation physique et port du masque. Nous avions insisté également sur la proximité  de ce collectif de parents avec les colibris qui toutefois n'endossaient pas la responsabilité du contenu. Certains groupes de colibris relayaient cette vidéo et donnaient également le lien vers un dossier hébergé par une plate-forme gérée par l’association colibris : colibris-wiki.org

En revanche, depuis l’annonce par le Président de la République de sa volonté d’interdire l’instruction en famille (hors raison de santé) pour contrer le séparatisme islamique, le mouvement colibris en tant que tel s’est engagé explicitement dans des actions de défense de ce mode de transmission des savoirs. 

Une pétition figure, en date du 2 décembre, sur la page facebook de l'association; elle est relayée par le journalKaizen, dirigé par Cyril Dion. Cette pétition regroupe divers courants : la fondation pour l’école, dont nous avons déjà traité dans un très récent billet, les colibris, la fondatrice du Printemps de l'éducation ainsi que Monsieur Farhangi.

Ce dernier a créé l'école dynamique à Paris; il est lui-même un fervent défenseur des  Écoles démocratiques qui permettent, pour faire court mais à notre avis sans déformer, aux enfants d'apprendre ce qu'ils veulent quand ils en ont envie. Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur ce courant de manière plus approfondie. Depuis, il a créé dans l’Ariège un « village démocratique » conçu suivant les mêmes principes que les écoles du même nom et affilié à EUDEC, qui regroupe les écoles démocratiques en France : chacun fait ce qu’il veut suivant ses appétences.

« Depuis 2017, je me suis installé en Ariège avec ma famille et un autre co-fondateur de l’école dynamique. Avec l’éco-village de Pourgues, nous avons voulu aller au-delà de l’école et créer une communauté de vie et de travail, inspirée des écoles démocratiques. L’éco-village fonctionne selon le concept où chacun se met au contact de son élan de vie, de sa source, de ce qu’il a vraiment envie de faire, de son appétence première. L’équilibre économique, l’éducation des enfants, tout est finalement la résultante de ce respect profond de l’individu. Nous avons confiance et foi dans la personne humaine comme fondamentalement capable de s’occuper de ses propres affaires. 

Nous avons laissé le choix à nos enfants pour l’école. Certains avaient déjà été scolarisés et ne souhaitaient pas revivre l’expérience, d’autres y sont retournés.En fait, nous n’avons pas d’idéologie anti-école, mais nous cherchons à respecter la personne humaine, adulte comme enfant, qui fait ses propres choix de vie. L’année dernière, tous les enfants ont choisi d’essayer l’école. Une enfant a trouvé l’école ultra violente et a voulu arrêter tout de suite. Un autre voulait juste se faire des copains, mais n’a pas trop aimé l’ambiance et est juste resté deux semaines. Les trois autres ont plutôt apprécié. Il y en a un qui est resté presque cinq mois et les autres jusqu’au confinement. Après le confinement, aucun n’a voulu y retourner. »

Ce village démocratique de Pourgues est lui-même affilié aux colibris: même vidéo, 4'35''

Nulle illégalité dans ce combat d'idées parfaitement non-violent contre l’école publique.

Les colibris sont une composante du printemps de l’éducation, qui prône l'éducation alternative avec la participation, hélas, d’une  association de coopératives de l’enseignement public. Nous ne doutons pas de la sincérité de ceux qui mènent cette campagne. Mais nous ne saurions l'approuver: si l’école publique est imparfaite comme toutes les institutions humaines, si nous ne pouvons légitimement penser (mais ce n’est pas l’objectif statutaire de notre association) qu’elle reste à améliorer, elle est pour nous  un creuset qui permet à des enfants de classes sociales diverses, d'opinions philosophiques, religieuses, d’origines différentes, de se côtoyer  et d’apprendre la tolérance mutuelle. Elle est à améliorer et à défendre, pas à détruire.

Précisons également que nous ne disposons pas des outils nécessaires pour évaluer la place de l’intégrisme musulman dans l’instruction en famille.

Si nous respectons les défenseurs de l’instruction en famille, qui sont les mêmes ici que ceux des écoles hors contrat ou alternatives, nous exprimons haut et fort notre désaccord et notre défense de l’école publique et laïque.

A nos yeux,  les colibris ne présentent pas un fonctionnement sectaire, nous imaginons plutôt des groupes de réflexion. Mais nous déplorons qu'ils fassent activement la promotion d'îlots en marge de la société, refusant l'éducation nationale, les consignes sanitaires. En revanche, ils peuvent vanter des communautés qui vivent soi-disant en marge ... mais dont des membres vivent du RSA (même vidéo 12'30'') voire de rentes immobilières.

Enfin pour en finir sur une écoute de sémantique aigre-douce, soyons attentifs dans le chapitrage de la vidéo ci-dessus, à l’item minuté 13 :20 qui mentionne : « Mutualisation des enfants » … 

Où le vocabulaire du management ne va-t-il pas se répandre !


Sourions.


Á bientôt.


vendredi 11 décembre 2020

Réaction d'un parti politique d'outre Quiévrain à l'émission de la RTBF dont nous avons rendu compte le 15 septembre 2020; DéFI demande la plus grande prudence vis-à-vis des écoles Steiner

Nous partageons ici la réaction d'un parti politique belge faisant suite à une émission de la RTBF dont nous avons rendu compte le 15 septembre dernier. 

Bien entendu, ce partage n'implique pas de jugement de valeur sur un parti politique dont l'ensemble de l'action est extérieur à notre objet statutaire.

samedi 28 novembre 2020

LE CONSEIL REGIONAL PAYS DE LA LOIRE SUBVENTIONNE DEUX ECOLES ESPERANCE BANLIEUE : REACTIONS DU COMITE NATIONAL D'ACTION LAÏQUE ET DE LA F.C.P.E.

 

Le Conseil Régional des Pays de la Loire a récemment accordé une subvention de 50 000€ à deux écoles hors-contrat Espérance-Banlieues situées à Angers et au Mans. La présidente de Région a justifié ce financement par la lutte contre le décrochage des jeunes des quartiers sensibles dès le plus jeune âge, et les remettre sur le chemin de la réussite. Si ce sont les véritables raisons de cette subvention, alors on ne voit pas pourquoi la région n’aiderait de manière équivalente les écoles et établissements publics.

En effet, cette subvention mirobolante concerne deux écoles hors-contrat accueillant au total seulement 45 élèves, âgés de 6 à 11 ans. Cela permet de s’interroger sur la réalité de l’argument de lutte contre le décrochage, sauf à penser que les enfants issus de milieux urbains sensibles y soient prédestinés ?

Le caractère légal de cette subvention reste donc à démontrer. La Région n’est pas compétente pour l’enseignement du premier degré et, de toute façon, le financement sur fonds publics des écoles hors contrat n’est pas permis par la loi.

Le réseau Espérance-Banlieues, issu des courants catholiques traditionnalistes, se caractérise d’une part par des projets pédagogiques basés sur des conceptions conservatrices et rétrogrades de l’éducation : salut au drapeau, port de l’uniforme, rudiments scolaires habillés en apprentissage des fondamentaux… et d’autre part, avec une chasse active aux financements publics, souvent extravagants. En outre, le niveau très moyen des élèves qui sortent de ces écoles peut légitimement interroger sur l’utilité de ces subventions.

Malgré cela, des écoles de ce réseau ont fermé leurs portes comme à Montfermeil, ou déménagé dans des locaux appartenant à une association catholique comme à Reims, par manque d’argent et surtout d’élèves. Dans ces deux cas, l’argent public a été dilapidé pour rien. La même précarité existe pour les écoles du Mans et d’Angers, puisque la subvention régionale représente 38% des ressources.

Pour le CNAL, une autre raison de ces subventionnements est dictée par le calendrier électoral, et la volonté de donner un signal aux organisations religieuses qui gravitent autour de ces écoles. On peut regretter que des élus ne prennent pas à bras le corps l’urgence de réunir la jeunesse dans l’environnement scolaire et périscolaire laïque, et participent au contraire à sa séparation. Pire, cela instille dans l’opinion l’idée que les religions ne sont pas toutes traitées à égalité, et nourrit un sentiment de « deux poids, deux mesures ».

Les organisations constitutives du CNAL réaffirment que les pouvoirs publics doivent réserver leurs financement à l’enseignement public, qui seul peut réunir les enfants et adolescents, quels que soient le rang social, les croyances et l’origine de leurs parents, pour leur faire partager la joie d’apprendre dans la différence, abrités et inspirés par le principe de laïcité.





lundi 23 novembre 2020

RETOUR SUR L'ENSEIGNEMENT HORS CONTRAT: une enquête de BASTA MAG sur la fondation pour l'école, un article de RUE 89 BORDEAUX sur un établissement




Nos lecteurs ont dû s’en apercevoir, nous nous efforçons de travailler avec une éthique : nous avons maintes fois signalé que nous nous efforcions de respecter ceux dont nous contestions les méthodes. De la même façon, notre action tourne autour de la recherche et de la réflexion . Contrairement à la presse qui est là pour ce faire, nous n’investiguons pas.

Nos recherches reposent sur des documents publics, voire sur des documents administratifs . Nous obtenons ces derniers dans le cadre de procédures  fixées par la loi.
 
En revanche, il nous a été signalé que des investigations récentes prolongeaient et surtout permettaient  de répondre à des points que nos recherches n’avaient pas permis d’élucider. Le sujet : l’enseignement hors contrat et la fondation pour l’école.

Rappelons à nos lecteurs que cette  fondation avait  bénéficié , non de fonds publics, mais d’un rescrit fiscal qui permettait aux donateurs de récupérer 66 % ou 75 % de leurs dons sur le montant de leurs impôts sur le revenu ou sur la fortune.  Ces dons permettaient  à la fondation de subventionner des établissements scolaires hors contrat qui ne pouvaient bénéficier de dotations publiques  de l’État. Nous avions sollicité le ministère de l’intérieur afin de savoir quels établissements étaient ainsi subventionnés en bonne partie grâce a des déductions fiscales accordée à des donateurs, il nous avait été répondu à deux reprises par des ministres aux sensibilités politiques différentes que la fondation n’était pas tenue  de divulguer cette liste. Nous en tenant aux textes applicables, nous ne sommes pas allés  plus loin.
 
 




 
 
Mais deux articles de presse dont nous donnons le lien répondent en bonne partie à notre questionnement. Le lien nous a été fourni par une main amie qui se reconnaîtra, nous n'étions pas informés de la parution prochaine de ce dossier.

De la même façon, il est relativement rare que nous nous servions de témoignages, à moins que nous en disposions en nombre conséquent , et concordants.  

Rue 89 Bordeaux relate une enquête sur un établissement hors contrat. Nous en donnons le lien, tout en précisant que l’article est payant.

Notre objectif n’est pas la lutte contre une idéologie quelconque, mais seulement la défense du droit de tout enfant à une éducation propre à lui permettre d’exercer son esprit critique et à être un citoyen responsable. Conformément à notre  modus operandi, nous laissons nos lecteurs se forger leur opinion sur la conformité de l’enseignement ici décrit aux objectifs que nous nous assignons.
 
De la même façon, nous l’avons déjà précisé à propos d’autres mouvances, nous ne souhaitons pas nous focaliser sur l’une ou l'autre d’entre elles. Le monde de l'enseignement hors contrat est très divers et nous sommes loin d'en avoir fait le tour; nous souhaitons être là dès lors que la liberté de penser, la laïcité sont menacées.

Comme à l'accoutumée nous ne nous étendons pas, chers lecteurs, et nous vous laissons élaborer vos propres conclusions.

mardi 3 novembre 2020

Au sujet de notre billet du 26 octobre 2020 - la Mascarade : voici notre après-coup.





Nous avions annoncé à nos lecteurs que nous reviendrions sur le récent billet consultable ci-dessous en date du 26 octobre.

Voici alors le second temps. C’est le temps de la réflexion, du partage de nos interrogations, et des mises au point.

Ce billet sur un groupe de parents de la région lyonnaise qui avait réalisé un clip joué par des enfants majoritairement et qui se terminait  par une vue de tous ces personnages jetant à terre  leurs masques destinés à une poubelle a été très lu, et très reproduit sur les réseaux sociaux.

Nous nous étions efforcés, comme habituellement, de susciter la réflexion du lecteur plutôt que d’agresser en mots. Nous citions et nous restions sur du factuel. Nul jugement, nul qualificatif de notre part mais un partage d’interrogations sur cette vidéo qui nous avait interpellés.

Fidèles à notre souci d’exactitude, nous avons quelques heures à peine après la mise en ligne, rajouté le lien qui précisait quelle était la nature exacte du rapport de ce collectif de parents avec le mouvement colibris.

Ce groupe de parents, sur lequel nous n’avons trouvé aucune  information, a publié sur une plate-forme que le mouvement colibris met à disposition de toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs.

Cette plateforme, « La Ferme à Wiki », précise bien ici : https://colibris-wiki.org/?CestQuoi

« Colibris n'est en rien responsable des contenus postés dans les wikis créés sur ce site. L'association se permettra de supprimer des contenus voire des wikis qui lui paraîtront inappropriés. »

Puisqu’elle y a perduré, cette vidéo n’a donc pas paru inappropriée à l’association Colibris. Ce qui a priori ne signifie pas que l’ensemble de cette association cautionne les refus de contraintes sanitaires.

A voir, à suivre…

Ce groupe de parents rhodaniens renvoie également à Silvano Trotta, que nous avions évoqué lors de l'émission youtube avec Crèvecœur, Tal Schaller et Casasnovas, et à son association bon sens.

A noter que le groupe colibri d'Orléans, via sa page Facebook, promeut avec vigueur ce collectif de parents lyonnais dans des termes sans équivoque : bravo et merci

Le groupe colibri de Toulouse reprend également le même clip avec un commentaire dénué de toute ambiguïté : face à cette folie délirante, s’unir, agir, vivre.

Sur d’autres pages Facebook géré par des groupes colibris, il n’était pas fait mention de ce collectif de parents ni du clip.

Notre conclusion: nous n’irons pas affirmer que l'association colibris est engagée en tant que telle dans ce refus des mesures sanitaires, mais nous ne pouvons que constater qu'il  lui a quand même rendu service en l'hébergeant sur sa plate forme et que parmi les groupes colibri, l'appel rencontre un certain écho qu’il est toutefois difficile de mesurer avec exactitude.

Devons-nous faire d’autres évocations ?

Une personnalité importante du mouvement anthroposophique, qui dirige une structure conforme aux enseignements de Steiner, a publié sur sa page Facebook une affiche au contenu très  comparable, celle d’un collectif de parents  opposé aux précautions sanitaires. Il y ajoute la photographie d’une affiche instituant le couvre feu… du temps de l’occupation allemande .

Un étudiant qui se réclame de la doctrine de Steiner prône quant à lui la désobéissance civile et le refus du port du masque, de l’interdiction des regroupements, assimilés d’après ses dires, à un délire. À cet appel à la « désobéissance civile », il  joint une recommandation de ne pas payer les amendes.

Une troisième personne, qui défend la mouvance steinerienne, membre ou sympathisant des institutions anthroposophes, reproduit également cette affiche placardée... en 1944.

Nous ne mentionnons pas ici pas les identités des personnes physiques: car si nous réfutons vigoureusement un contenu et un mode d'action, en toutes circonstances nous respectons les personnes et nous nous interdisons toute attaque ad hominem.

Nous remarquons par ailleurs que sur la crise sanitaire en cours le site du Goetheanum fournit un avis inspiré de la médecine Steinerienne , Nous notons que la page en question ne comporte pas d’appel à la désobéissance. 

 "Mais pourquoi les virus liés au monde animal deviennent-ils dangereux pour l’homme ? Nous faisons actuellement subir aux animaux d’indicibles souffrances : les abattages massifs, les expériences menées sur les animaux de laboratoire, entre autres, engendrent des douleurs auxquelles est livré sans défense le monde animal. Cette souffrance peut-elle avoir des conséquences qui modifient les virus indigènes de l’organisme animal ? Nous avons l’habitude de ne prendre en considération que le plan corporel et de le voir en général séparé du plan de l’âme".

Nous ne pouvons pas affirmer que l’ensemble du mouvement anthroposophique   appellerait es-qualité à une action de désobéissance face aux contraintes sanitaires. 

Aether news traite également du coronavirus sans préconiser la désobéissance mais promeut les préceptes anthroposophiques à partir de l'exemple d'une clinique:   

« La médecine conventionnelle continue majoritairement à se laisser guider par la pathogenèse : c’est ce qui nous rend malades, donc le virus, qui doit être anéanti. Dans la perspective salutogénique, ce dont il s’agit, c’est de développer l’immunité en face de la maladie. Nous devrions passer du concept pathogénique au concept salutogénique. Dans cette perspective familière à la médecine anthroposophique, il est bon que les personnes plus jeunes soient contaminées les premières, pour construire une immunité collective et à terme, protéger les personnes plus âgées. Les arguments avancés dans de nombreux débats sur la vaccination sont la clé, ici aussi. »

Alors nous nous interrogeons.

Si formellement, ni l’association Colibris, ni la mouvance steinerienne en elle-même, ne peuvent être taxés de réticence militante aux directives des autorités sanitaires, il nous semble fondé de s’interroger sur l’existence possible d’une certaine porosité aux thèses anti-directives sanitaires.

Ainsi leur accueil sur une plateforme Colibris relève-t-il d’une très, très grande ouverture d’esprit ou d’une plasticité torsadée ?

Nous restons pour aujourd’hui avec cette interrogation sans à-priori et invitons nos lecteurs à s’interroger avec nous.

Nous y reviendrons.

jeudi 29 octobre 2020

rencontre du CLPS, l'enseignement hors contrat, la convention internatio...

L'intervention d'Hélène LECLERC , de la Ligue des droits de l'Homme à notre rencontre annuelle est maintenant disponible en format vidéo, plus facile à consulter.

 LA VOICI..

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lundi 26 octobre 2020

utilisation d’enfants pour un appel anti-masques. La Mascarade

Lundi 26 octobre 2020

Hier il y a eu 52010 cas positifs au coronavirus signalés en France



Colibris : utilisations d’enfants pour un appel anti-masques.



Aujourd’hui nous vous proposons un arrêt sur image. Ou plutôt un arrêt sur clip vidéo.

Nous invitons nos lecteurs à se rendre sur ce site

https://colibris-wiki.org/mascarade/?PagePrincipale


et à visionner cette séquence vidéo à visée militante dans laquelle des enfants chantent et dansent :



LA MASCARADE


Evolution des distanciations
Abolition de ces masques bidons
On en a marre
de ces lois bizarres
Révolution contre les canulars
Révolution contre les canulars

Et Ho Ha HA Ha HA
Et Ho Ha Ha HA HA

Nous étouffer et nous renfermer
Les masques sont là pour nous diviser
Personne ne doit nous l’imposer
Oser l’enlever c’est la liberté
Oser l’enlever c’est la liberté

Et Ho Ha Ha HA HA
Et Ho Ha Ha HA HA

La télé n’est pas vérité
Réfléchissez, réfléchissez
Voir des sourires et nous embrasser,
Nous embrasser, c’est bon pour la santé
Nous embrasser, c’est bon pour la santé

Et Ho Ha Ha HA HA
Et Ho Ha Ha HA HA

Nous chantons cette nouvelle chanson
Pour tous reprendre à l’unisson
Enlevons nos masques on aura gagné
Enlevons nos masques et la loi va changer
Enlevons nos masques et la loi va changer



A la fin du clip, en appui de l’appel, les enfants se débarrassent de masques chirurgicaux et les jettent dans une poubelle.

Il s’agit d’un site se réclamant très explicitement du mouvement Colibri. Cette page (lien) précise la nature des liens de ce collectif de parents avec le mouvement Colibri.

Ainsi donc, ces jeunes enfants ont eu à apprendre et mettre en chorégraphie ce texte d’appel dans l’orbe du mouvement anti-masque, fut-il apparemment plus ou moins cantonné ici au refus du port par les enfants.

Ils ont été filmés et la vidéo diffusée sur un site tout public.

L’analyse approfondie des ressorts et des effets de cette méthode d’appel demanderait davantage de temps que celui dont nous disposons aujourd’hui.

Nous y reviendrons.


Prenez soin de vous et des autres.



mercredi 21 octobre 2020

TRIBUNE LIBRE: un courrier de Catherine Picard


 

 



La dilution de la Miviludes: transformation ou suppression à terme ?



Vernon, octobre 2020.




Après un engagement d’une vingtaine d’année de travail sur les sectes et la défense de leurs victimes, je me devais de faire le bilan alors que je me suis retirée de la présidence de l’UNADFI. Il est triste et amer.

C’est la transformation de la MIVILUDES en sous service d’un Comité au sein du ministère de l’Intérieur qui m’amène à remonter le temps pour tenter une explication au désengagement de l’Etat face aux sectes. J’ai opéré un relevé factuel qui me semble significatif de la désagrégation du sujet secte. J’ai certainement omis des faits mais tout texte est amendable.

A ce jour je n’ai pas de propositions mais je sais que malgré tout il faut poursuivre ce que nos convictions et nos valeurs nous ont poussés à faire.



***


Le 5 octobre 1994, 48 adeptes de la secte de l’Ordre du Temple Solaire sont retrouvés morts en Suisse. Le 23 décembre 1995, c’est au tour de 13 adeptes et trois enfants de deux, quatre et six ans d’être assassinés en France.

En trois ans, de 1993 à 1995, il y aura eu à travers le monde pas moins de 155 morts (suicidés ou assassinés), victimes des activités néfastes de gourous.


Depuis vingt ans les associations de victimes de pratiques sectaires se débattaient pour faire reconnaître la dangerosité de ces groupes aux pratiques attentatoires à la dignité de leurs proches. Il aura fallu ces drames pour que leurs alertes, leur travail de recherche, leur compilation de documents internes de ces sectes, soient pris en compte par les pouvoirs publics. Des élus politiques ont relayé le fruit de trop longues années d’indifférence.


Les années 1995-2002 ont été les plus offensives contre les sectes. Un consensus s’est établi de gauche à droite pour donner à cette problématique une visibilité, un cadre législatif, une organisation dans les services publics pour mailler le territoire et informer les différents secteurs d’activité (santé, éducation, justice, services de police…).


A cette époque on appelait « un chat, un chat ». Le titre du premier rapport parlementaire illustre cette volonté de nommer au plus juste le sujet : Les sectes en France. Le gouvernement engageait sa responsabilité en créant auprès du Premier ministre, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Une offensive clairement énoncée. En 2002, la MILS deviendra MIVILUDES, Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires, un glissement sémantique qui a donné lieu à débat.


Les grandes sectes ont été plus distantes à défaut d’être plus discrètes, elles ont modifié leur contenu en ladaptant aux demandes de la société et de fait, leur manière de recrutement, et en s’aidant des nouvelles technologies de communication.

Leurs cadres et adeptes se sont éparpillés en créant à leur tour des groupes plus fluides, plus restreints et surtout en capacité de s’adapter aux modes d’une société qui s’individualise et se cherche : désir de bien être, soucis d’améliorer des traitements ou de les alléger, engagement militant contre les vaccins et la médecine, engagement politique dans le domaine de l’écologie… Baigné dans une atmosphère complotiste, il n’en fallait pas plus pour créer des officines tant lucratives que dangereuses pour les personnes les plus vulnérables.


A partir de 2004, on ne peut que constater un délitement du soutien institutionnel à toutes actions de vigilance vis-à-vis des phénomènes sectaires. . Le mouvement est lancé, le ton change au plus haut du sommet de l’État. Depuis les attaques n’ont cessé pour en arriver à la dislocation de la Mission, l’étouffement des associations par la coupe des subventions, l’abandon de la presse sur le sujet et sa banalisation dans la société. Que faire quand on perd à la fois l’action des pouvoirs publics, le soutien des médias et de la société dans un contexte ou d’autres fléaux se sont fait jour ?


C’est en 2004 que Nicolas Sarkozy affiche une réelle complaisance envers les mouvements sectaires, invitant même à la reconnaissance des « nouveaux mouvements spirituels ».1 La scientologie se frotte les mains, D. Gounord, porte-parole de cette « Église » auto proclamée, se félicite alors de la relation qu'elle est parvenue à instaurer avec l'État ; de même une partie des sociologues des religions qui n’ont de cesse de nommer les sectes de « mouvements religieux » ou de « minorité de conviction ». Un contresens car peu de sectes se réclament d’être « religieuses ». Le lobbying auprès du chef de l’État a fonctionné, une interprétation de la liberté de conscience et de l’ordre public amène le ministre Sarkozy à écrire :« Je crois à la liberté individuelle : si les gens ont envie d’être témoins de Jéhovah, c’est tout à fait leur droit. Tant que leurs activités ne sont pas contraires à l’ordre public, je ne vois pas au nom de quoi on le leur interdirait »


Quid de l’intérêt porté aux victimes, de la reconnaissance de ce statut, de leur protection ? Cette conception très anglo-saxonne de la liberté , amène au débat sur le consentement et à la négation de la réalité du statut de victime sectaire.

Cette vision est le fruit de dix ans de lobbying sectaire et de pressions des États-Unis dont le Congrès épingle chaque année la politique française vis-à-vis des sectes dans son rapport.


En 2006 lors de la commission d’enquête sur les mineurs, Didier Leschi, chef du Bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur du temps de Nicolas Sarkozy, admet qu’il accorde systématiquement ce statut cultuel aux associations de Témoins de Jéhovah, car "en l’état actuel de la jurisprudence, ils ont le droit de bénéficier du statut d’association cultuelle ".2

Il affirme "qu’il n’y a aucune preuve du danger encouru par les enfants chez les témoins de Jéhovah, et que le conseil d’état a déjà tranché cette question (...), qu’il ne voit aucun dossier de trouble à l’ordre public." 


Un autre personnage influent va soutenir le travail de sape qui s’engage, le pasteur de Clermont, président du Conseil de la Fédération protestante de France. En 2007 il se fait le chantre de la liberté religieuse, «et à plus forte raison de celle des autres ». « D’abord parce qu’il n’est pas tolérable que notre pays puisse mettre en cause cette liberté qu’il garantit constitutionnellement, mais surtout parce que la liberté des autres, c’est inévitablement la nôtre. Quand la liberté de se réunir ou d’évangéliser, qu’il s’agisse des témoins de Jéhovah ou de groupes évangéliques, même très éloignés de nous, est mise en question, nous n’avons pas à hésiter ; demain il s’agira de notre liberté à évangéliser ou à nous réunir », fustigeant « l’incompétence de beaucoup d’acteurs publics quant à la gestion des cultes ». 

A la fin de son mandat il laissera la place au pasteur Claude Baty, de l'Union des Églises Évangéliques Libres de France. Comment s’étonner qu’un des leviers influents pour la disparition de la MIVILUDES soit le lobby évangélique, mouvement exponentiel ces dix dernières années.


En 2008, Emmanuelle Mignon, collaboratrice de Nicolas Sarkozy enfonce le clou et déclare que les sectes sont « un non-problème en France », évoquant notamment la Scientologie. Elle pointe du doigt la Miviludes en expliquant que le gouvernement allait la transformer "en quelque chose de plus efficace et en finir avec le bla-bla". Un nouvel organisme répressif, relié au ministère de l'Intérieur, pourrait voir le jour, « l'idée serait de rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur, afin de collaborer plus étroitement avec les services de police. Le reste doit relever de la justice ».

La ministre de la justice Michèle Alliot Marie se défausse : « Ce n'est pas à elle (la justice) de définir une politique, ni de mener des actions de répression. C'est le rôle des pouvoirs publics. Je dois assurer la liberté de croyance de tous », affirme-t-elle. Une illustration concrète de la « laïcité ouverte » qu'entend promouvoir Nicolas Sarkozy.


L’idée maintes fois amorcée de ce transfert au ministère de l’Intérieur, prend corps. Mais devant le tollé général, elle se transforme au profit de la création d'une entité unique de « défense de tous les droits » qui accueillerait également la Haute Autorité de lutte contre les discriminations. Le projet tombe à l’eau grâce à l’intervention du président de la MIVILUDES, le Préfet J-M. Roulet, ardent défendeur de sa mission auprès du Premier ministre et de son inter ministérialité.


Parallèlement, le gouvernement Sarkozy au motif de l’application de la RGPP (réforme générale des politiques publiques), dissout les Renseignements généraux et disperse ses effectifs dans différentes administrations. Cette dissolution a mis à mal l’ex Sous-direction « sectes » des Renseignements généraux. En effet, « du temps des RG, six personnes à Paris œuvraient à temps plein sur le sujet. En province, elles étaient une cinquantaine. Désormais, la SDIG se contente de trois fonctionnaires à Paris pour surveiller les sectes et on ne compte plus personne à temps plein dans les départements ». La diminution des effectifs qui l’accompagna – fut d’autant plus dommageable que les RG avaient, en deux décennies, significativement perfectionné leurs outils de connaissance du phénomène.


Lors du remplacement en 2014 de la SDIG par le Service central du renseignement territorial (SCRT), aucune référence explicite à la surveillance des sectes n’est mentionnée dans les missions du « nouveau » service. Le gouvernement Valls minimise à nouveau le sujet, la priorité est donnée à la lutte contre le djihadisme.


Ainsi il aura fallu 25 ans pour sensibiliser les pouvoirs publics au fait que les sectes œuvrent contre les intérêts de la République, en attaquant la laïcité, en bafouant ses lois, en exerçant des pressions fortes auprès de ses dirigeants, en malmenant des individus trop crédules. De même il aura fallu 25 ans pour que ces dirigeants reculent sur leurs positions concernant le phénomène sectaire.

Depuis le 15 juillet 2020, la MIVILUDES est rattachée au ministère de l’Intérieur et placée sous l’autorité du Secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation…Une fusion préconisée dès 2017 par un rapport de la Cour des comptes. Pour rappel le budget de cet office était de 130 000 euros, le personnel est un personnel détaché de l’administration et les locaux sont ceux du Premier ministre.


La MIVILUDES devient une officine sans président, sans secrétaire général, dotée de la moitié de ses agents, la dilution parfaite avant sa disparition. Celle des associations de défense de victimes suivra à terme et 40 ans d’engagement de bénévoles ne seront plus que souvenirs.


Le Premier ministre Édouard Philippe en se désengageant, pressé par le Secrétaire général au gouvernement et quelques ministres, a abandonné la lutte contre les sectes et de fait les victimes. Les anthroposophes, les évangéliques, les Témoins et les scientologues seront venus à bout subtilement et patiemment d’un combat porté par la France contre l’obscurantisme, l’aliénation organisée et les abus de faiblesse de toutes sortes. Dont acte.


Catherine Picard.




1 N. Sarkozy, La République, les religions, l’espérance », éditions du Cerf, 2004.

2 Le Monde du 19 octobre 2006)


MAHIKARI : un dossier



Avec ce billet, nous avons l'ambition de vous présenter un dossier sur Mahikari.

Le centre pour l'Europe et l'Afrique de ce groupe est situé au Grand-Duché du Luxembourg.  Une de nos amies a eu l'occasion d'assister à une initiation. Et sans être pour autant convaincue…
Elle a tout pris en note, et nous a transmis  tout ce qu'elle avait pu retenir.

La documentation accessible la plus abondante se trouve dans le rapport parlementaire belge. Nous avons assemblé tout ce qui dans ce rapport concerne ce mouvement . Vous pourrez le lire sur ce lien.



un exemple!



 
 
Enfin, elle vient de nous faire parvenir la totalité de son récit d'immersion dans l'initiation à l'enseignement de ce groupe mais expurgé de tous éléments susceptibles de permettre l'identification des participants. Ce document est long mais nous nous devons de le mettre en ligne pour le mettre à disposition des associations et des chercheurs... voire des lecteurs particulièrement motivés!


Merci pour cette communication de documents !