mardi 29 octobre 2019

L’Etat veut-il abandonner la lutte contre les dérives sectaires et leurs victimes ?


Communiqué commun dont la LDH est signataire
Paris, le 29 octobre 2019
La conférence de presse du jeudi 10 octobre à l’Assemblée nationale, présidée par le député Les Républicains (LR) du Rhône Patrice Verchère et à laquelle participaient des député-e-s en exercice, d’anciens députés, dont Monsieur Georges Fenech ex-président de la Miviludes, des sénateurs (dont un ancien ministre) et sénatrices de plusieurs partis républicains (PS, PC, LR, LERM) ainsi que des universitaires et des professeurs en psychiatrie infanto-juvénile, des victimes et de nombreuses associations de défense des victimes et de lutte contre les dérives sectaires a permis de rappeler l’importance de l’action de la Miviludes.
Il a été rappelé aussi l’importance de la dimension interministérielle, fondamentale, de la Miviludes ainsi que son savoir-faire et son expérience accumulée depuis vingt ans, notamment en matière de prévention.
Comment passer à la trappe le fait que la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires mène, depuis 2002, une mission d’observation et d’analyse du phénomène sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de l’Homme, aux libertés fondamentales, à la laïcité… Elle coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires et contribue à la formation et l’information de ses agents. Elle informe le public sur les risques, voire les dangers, auxquels il est exposé et facilite la mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives sectaires, ses rapports d’activités sont aussi un indicateur de la problématique et de son évolution.
Pour tous les participants à cette journée, la dissolution de la Miviludes et l’affectation de quelques uns de ses personnels dans un service du ministère de l’Intérieur (bureau des cultes), sans aucune raison tangible, constitueraient un recentrage exclusif sur la répression et sur le fond, à un renoncement du gouvernement à lutter contre les dérives sectaires en leur laissant le champ libre.
L’expansion des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une véritable menace pour de nombreuses personnes et pour le fonctionnement démocratique. Faut-il le rappeler également que, ces organisations, souvent cachées derrière des faux-nez, ont leurs entrées dans les grandes administrations, les grandes entreprises, le milieu politique, bref aux étages décisionnaires.
La situation doit être clarifiée car Monsieur Edouard Philippe a, à de nombreuses reprises et pas plus tard que fin août 2019 en réponse à des questions parlementaires, rappelé l’importance de la Miviludes et de son rôle.
Les organisations signataires demandent expressément :
·         le maintien de la Miviludes dans ses prérogatives actuelles à protéger par la loi ainsi qu’une augmentation de ses moyens humains et financiers avec le maintien de son rattachement au Premier ministre ;
·         à être reçues par le Premier ministre dans les meilleurs délais.
Signataires :
Action antisecte,
Association de défense des familles et de l’individu victimes des sectes (ADFI. Paris-IDF), 
Association noiséenne de défense et de protection contre les sectes (ANDPS), 
Anjou laïque,
Astec
Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation actives (Cemea), 
Centre national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire (Caffes), 
Centre contre les manipulations mentales (CCMM National) – Centre Roger Ikor, 
Cercle laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS), 
Comité national des associations familiales laïques (Cnafal), 
Fédération internationale des associations de personnes âgées (Fiapa), 

Fédération des Oeuvres laïques de l'Ardèche - Ligue de l'Enseignement,
Fédération syndicale unitaire (FSU), 
Groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de l’individu (Gemppi), 
Ligue des droits de l’Homme (LDH), 
Psychothérapie vigilance
Secticide,  – 
Société famille individu, Association de défense des familles et de l’individu victimes des sectes (SOFI-ADFI),
Solidarité laïque.

lundi 28 octobre 2019

la procédure qui vise Grégoire PERRA

Grégoire Perra était assigné devant le tribunal de grande instance de Strasbourg par des institutions Anthroposophiques.
Le 1er octobre dernier, le juge  l’a relaxé de toutes les poursuites.
La fédération des écoles Steiner Waldorf a fait appel de cette décision de relaxe.
Nous ne ferons état publiquement du jugement final que lorsqu’il sera définitif  et insusceptible de pourvoi ou de recours.
En attendant, nous ne commentons  pas (et ne publierons pas sur nos supports d’information de commentaires relatifs à la procédure).

dimanche 27 octobre 2019

Gerald Häfner, ancien euro-député écologiste dans la presse anthroposophique


Un adhérent nous a transmis un article publié dans le journal anthroposophique en ligne Aether. Le sujet en était la triarticulation sociale, la théorie politique de Steiner que nous avons déjà développée dans des posts précédents. L’auteur est un ancien député écologiste allemand, ancien eurodéputé, c’est ainsi que le présente ce journal en ligne. Mais lui-même dans son exposé ne se réfère pas à ce passé politique, mais seulement à la doctrine de Steiner dont il se dit clairement lui-même disciple.
Toujours la même gêne, et du coup toujours les mêmes précautions oratoires et argumentatives de notre part.
Nous ne partageons pas les idées de Steiner, c’est clair. Et pourtant au cours de cet exposé, nous nous trouvons parfois face à des idées que l’un ou l’autre d’entre nous ne peut pas ne pas approuver. C’est ce mélange qui nous a déjà fait qualifier cette mouvance de Janus à deux visages. Mais si nous essayons de discuter ce que nous lisons, dans le texte, ce n’est certainement pas la haine qui nous incite à cet exercice. Nous discutons toujours les idées, voire souvent les procédés, mais nous évitons autant que posssible les propos blessants dans tous nos posts.
Retenons quelques idées qui ont frappé notre attention à la lecture de ce long texte. Nous ne pouvons pas partager l’idée selon laquelle c’est l’État qui a permis à l’école de s’émanciper de l’Eglise, mais que le système éducatif doit maintenant s’émanciper de l’État lui-même. Nous en restons à la défense du service public de l’éducation, à la différence de la mouvance de Steiner qui promeut le chèque éducation (mais ne l’affiche pas à notre avis toujours).
L’auteur relate la création des premières écoles Steiner, pour lui autogérées, et qui devaient être dans son esprit une ébauche de société idéale.
De la même façon, il vante une économie fraternelle, dans lequel les hommes forment une vaste chaîne et tiennent compte des intérêts de chacun, il donne comme exemple le commerce équitable.Certains de nos adhérents ont déjà tenu des permanences au profit du commerce équitable. Mais cela veut-il dire qu’ils adhéreraient aux théories de Steiner ? Nous ne le pensons pas.
Mais surtout nous l’avons souligné que ce monde de fraternité ne laisse pas de place aux organisations syndicales (comme aux organisations patronales d’ailleurs). L’auteur décrit en fait un monde sans conflits : est-ce possible ? Il cite dans le même sillage : Greta Thunberg, le mouvement écologiste, Amnesty international, et un mouvement d’outre-Rhin favorable au droit d’asile. Une manière de les annexer ? Peut-être pas, mais peut-être un peu aussi ? C’est difficile à trancher.
Nous savons et sommes bien placés pour le savoir, que le mouvement écologiste ne compte pas que des partisans de la doctrine de Steiner, loin de là. Mais qu’un ancien député allemand, ancien eurodéputé, se réfère à cette doctrine ouvertement nous inquiète quelque peu. Son appartenance anthroposophique était-elle connue lorsqu’il était député ? Avouons que nous ne le savons pas. 
Mais nous savons également que dans nombre de formations politiques, on retrouve des adeptes ou des sympathisants de cette doctrine. Répétons-le, ils ont tout loisir de s’exprimer. Nous ne sommes pas des censeurs. Notre objectif n’est pas de faire taire les anthroposophes mais de les identifier comme tels lorsqu’ils s’expriment dans la société. On pourra nous objecter que nul n’est tenu de rendre publiques ses convictions profondes. Certes ! Mais lorsqu’une militance, quelle qu’elle soit, n’expose pas ses objectifs et la doctrine qui l’anime, c’est la démocratie qui est au centre du débat.

vendredi 18 octobre 2019

IGNORANCE DE LA VILLE DE STRASBOURG , d'où l'importance de la MIVILUDES !

mercredi 16 octobre 2019

disparition annoncée de la MIVILUDES, lu dans liberté libertés chéries, le blog de Mme LETTERON, professeur de droit spécialiste des libertés publiques

jeudi 3 octobre 2019


Adieu à la Miviludes

La presse annonce aujourd'hui que la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) sera rattachée au ministère de l'intérieur au début de 2020. Que l'on ne s'y trompe pas, il s'agit en réalité d'une disparition. Le président de cette institution, Serge Blisko, n'avait pas été remplacé après son départ, en 2018 et l'on voyait bien que les services du Premier ministre, auxquels était rattachée cette institution, avait tout simplement décidé de la laisser mourir. 



Rappelons que le droit français ignore la notion de secte et ne connaît que les "dérives sectaires", c'est à dire les pratiques illégales. La loi About-Picard du 12 juin 2001 ne fait pas référence à la dimension religieuse des groupements, qui peuvent donc professer n'importe quelle croyance. Certains attendent les extra-terrestres, d'autres un nouveau messie, d'autres enfin prétendent guérir toutes les maladies par le remède universel du potage aux légumes. Les "dérives sectaires" n'interviennent que s'ils commettent des infractions, qu'elles soient de droit commun comme l'escroquerie, la fraude fiscale et le blanchiment, l'abus de faiblesse, ou spécifiquement créées par la loi de 2001 comme "le fait de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique" de leurs adeptes.



L'information est inquiétante, car la Miviludes était l'instrument essentiel de la lutte contre les dérives sectaires, issue d'une loi adoptée à l'unanimité à la fois par l'Assemblée nationale et le Sénat. Longtemps présidée par Georges Fenech, la Miviludes apparaissait ainsi comme une institution consensuelle. En dépit d'un bilan positif, en dépit du fait qu'elle était parvenue à s'élever au-dessus des clivages politiques, la voilà éliminée d'un trait de plume par un gouvernement qui, en l'espèce, ne recherche guère le consensus, et ne se donne même pas la peine de justifier clairement sa décision.





Les succès de la Miviludes





La Miviludes a été créée par un décret du 28 novembre 2002. Ses missions consistaient à "observer et analyser le phénomène des mouvements sectaires dont les agissements sont contraires aux droits de l'homme", à favoriser l'action préventive et répressive et, à cette fin, à développer l'échange d'informations entre les services.



Service interministériel, la Miviludes devait donc nourrir la réflexion des pouvoirs publics et dégager des perspectives de coopération. L'un de ses apports essentiels à la lutte contre les dérives sectaires a été la diffusion de rapports, qui étaient autant de mise en garde, attirant l'attention des pouvoirs publics sur des mouvements considérés comme dangereux. 



Ces mouvements ne s'y trompaient d'ailleurs pas et n'hésitaient pas à contester une inscription dans le répertoire des mouvements susceptibles d'engendrer des dérives sectaires, répertoire géré par la Miviludes. Dans un arrêt du 7 novembre 2018, le Conseil d'Etat confirmait ainsi la légalité d'une décision de son président refusant de retirer la "fasciathérapie" de ce répertoire,



On doit ainsi mettre à l'actif la condamnation de la Scientologie pour escroquerie en bande organisée, condamnation confirmée par la Cour de cassation le 16 octobre 2013. Ce groupement vendait en effet, fort cher, à ses adeptes, une mystérieuse machine baptisée "électromètre" censée leur permettre d'accéder à la sérénité en se libérant des éléments mentaux négatifs.  



Tout récemment, le 24 septembre 2019, on a appris que la Miviludes avait ainsi informé les autorités sur un essai clinique "sauvage" pratiqué dans une abbaye près de Poitiers, sous l'autorité d'un Fonds Soeur Josefa Menendez dirigé par un médecin notoirement connu pour ses positions hostiles à la vaccination. Cet essai illégal d'une molécule prétendument efficace contre certaines affections neurologiques a suscité plusieurs signalements à la Miviludes. Celle-ci a prévenu l'Agence du médicament, qui a mis fin à cette étrange expérimentation. 



Quelques jours plus tard, on apprend donc que la Miviludes disparait, bien entendu sans que cette décision ait aucun lien avec les résultats de la Mission.



Les justifications





Le ministère de l'intérieur se fonde sur "la nécessité (…) de partages de compétences avec d’autres organismes qui n’existaient pas lors de sa création, comme le secrétariat général du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) par exemple ».  Selon le ministère, la Miviludes et le CIPDR partagent « un point commun important qui est la lutte contre les nouvelles formes de radicalité et les phénomènes d’emprise et d’enfermement ». Etrange pratique qui consiste à détruire un service interministériel pour mieux le rapprocher d'un autre service interministériel.



Sur le fond, l'argument ne saurait convaincre. S'il est vrai que la Miviludes apportait un éclairage intéressant sur les processus de radicalisation qui s'apparente en effet à une aliénation sectaire, rien ne lui interdisait de travailler avec le CIPDR, comme elle travaillait avec le fisc, avec les magistrats, avec la police, avec les collectivités locales, avec les établissements d'enseignement etc. Mais ses missions ne se limitaient pas à la radicalisation, loin de là. Elle était aussi présente sur d'autres fronts des dérives sectaires, et notamment sur celui du recensement des mouvements dangereux. 



Derrière ces justifications peu convaincantes se cache sans doute une autre réalité. Force est de reconnaître que les mouvements sectaires s'installent désormais plus facilement en France, avec le soutien plus ou tacite des pouvoirs publics.



Le cas de la Scientologie






Prenons l'exemple de la Scientologie, mouvement très connu et condamné par la justice française. Nul n'a oublié qui Nicolas Sarkozy, ministre de l'économie et des finances, recevant Tom Cruise dans son ministère en 2005, reconnaissait avoir "parlé de Scientologie". Nul n'a oublié la loi du 12 mai 2009, dans laquelle avait été introduit un amendement interdisant de dissoudre une secte pour escroquerie, au moment précis où le parquet demandait que soit prononcée la dissolution de la branche française de la Scientologie. Heureusement, le Sénat a annulé cet amendement par un autre, ajouté à un projet de loi sur la formation professionnelle, mais trop tard pour permettre la dissolution du mouvement. Nul n'a oublié enfin, que l'Eglise de Scientologie a désormais pignon sur rue, son siège français installé en plein coeur du quartier d'affaires de la Plaine-Saint-Denis. Début 2019, la Miviludes avait rappelé que ce mouvement "se caractérise par son prosélytisme […] à l'occasion d'un test de personnalité gratuit, de la diffusion de tracts ou de brochures, de conférences « d'introduction » gratuites… ». 



Le chant du cygne sans doute, car il est claire que le travail de Miviludes n'est plus dans l'air du temps. C'est le moment de la faire taire, pour laisser les mouvements sectaires déployer tranquillement leur activité et exploiter sans vergogne la crédulité de leurs adeptes.
Sur les dérives sectaires : Chapitre 7, Section 3 du manuel de Libertés publiques sur internet.


lundi 14 octobre 2019

témoignage laïque pour le maintien de la MIVILUDES

MISSION INTERMINISTERIELLE DE VIGILANCE

ET DE LUTTE CONTRE LES DERIVES SECTAIRES

NE LA LAISSONS PAS DISPARAITRE !

témoignage








Le cercle laïque pour la prévention du sectarisme et la fédération des œuvres laïques de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement ont toujours mené depuis une quinzaine d’années un combat commun contre le sectarisme. Nos deux associations sont concernées au premier chef par le projet qui devrait se concrétiser d’ici la fin de l’année 2019 et qui verrait la dissolution de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et son absorption par la cellule du ministère de l’intérieur dédiée à la radicalisation.



Pour rappel, en 1992 un arrêt du Conseil d’État reconnaissait la légitimité d’une subvention de l’État au Centre contre les manipulations mentales, en raison des dangers que les groupes communément appelés sectes en reprenant les termes de la Haute Assemblée, faisaient courir à la population, et à la jeunesse en particulier.


La Cour européenne des droits de l’Homme n’a pas condamné la France lorsqu’elle fut saisie de la requête par laquelle fut contestée la reconnaissance d’utilité publique de l’UNADFI (1998) : « la Cour souligne que la liberté de religion garantie par l’article 9 de la Convention n’inclut pas un droit d’être à l’abri des critiques, la liberté d’expression constituant également un droit fondamental dans une société démocratique. » 


Puis, suite au rapport Guyard sur les sectes en France, fut créé l’observatoire interministériel des sectes. La mission interministérielle de lutte contre les sectes lui succéda; elle fut ensuite remplacée par la Miviludes que nous connaissons.


Nous avons très régulièrement été amenés à solliciter les personnels de la Miviludes et nous ne pouvons que nous féliciter de leur disponibilité, de leur expertise comme de leur réactivité.


L’implication de ses fonctionnaires, leur sérieux et leurs avis toujours fermement et soigneusement nuancés, nous ont toujours été infiniment précieux, comme sont devenues précieuses toutes leurs publications.


Qu’il me soit permis d’apporter un témoignage. L’un des arguments parfois avancés était une préconisation de la Cour des Comptes. Avec une poignée de conseillers, la Mission est est-elle une charge aussi lourde ? Nous avons tous été amenés à saisir à un moment ou un autre ses agents.


Nous avions toujours des retours assez rapides, agrémentés en guise d’introduction de la formule suivante : Comme vous le savez et conformément au principe de laïcité, la MIVILUDES s’interdit de porter quelque jugement de valeur que ce soit sur les doctrines, les théories ou les croyances en tant que telles, son objet étant de dénoncer systématiquement les dérives sectaires et de lutter contre elles. Le seul contenu doctrinal n’étant pas suffisant pour caractériser un risque de dérive sectaire, le travail de vigilance et de lutte mené par la MIVILUDES prend appui sur la concordance de certains critères de dangerosité que vous connaissez parfaitement.


Et des retours étaient parfois envoyés par courrier électronique à des heures qui excédaient largement les horaires habituels imposés à un fonctionnaire ! La FOL de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement a également eu l’occasion de les apprécier.


Alors non, non et non ! L’argument d’une meilleure utilisation des fonds publics, venant des magistrats financiers, ne tient pas. Se priver de fonctionnaires qui ne comptent pas leurs heures, qui ont acquis en se passionnant pour leur travail une expérience irremplaçable, n’est-ce pas là une forme de gaspillage ? Il nous semblerait qu’ici la Cour des comptes ait fait un geste politique et non pas un effort d’amélioration de l’utilisation des finances publiques. Et le Gouvernement en suivant ces préconisations, si préconisations il y a eu, encore plus.


Mais il y a plus grave encore. L’une des tâches qui incombent à la République, c’est la protection des plus faibles. Peut-être excédons-nous notre objet statutaire, mais par notre expérience militante dans ce cadre nous nous sentons fondés à penser que nous assistons en ce moment à une régression du rôle de l’État dans cette mission régalienne.


Aujourd’hui le gouvernement détricote un outil destiné à prévenir l’emprise mentale, à aider des victimes et leurs familles, et à être l’interface entre les associations de défense comme la nôtre et l’administration. Pour défendre les libertés individuelles ? Peut-être s’agit-il alors de défendre « le renard libre dans le poulailler libre ».

Supprimer la Mission, c’est abandonner l’aide aux victimes d’emprise, d’embrigadement. C’est pour nous une atteinte à la liberté de penser , donc à la laïcité. Et du fait des multiples atteintes générées par les dérives sectaires au droit du travail (pouvant mener à la servitude volontaire) à l’intégrité psychique et physique des personnes, c’est une atteinte aux droits de l’homme. Et faut-il rappeler que c’est le droit du travail, auquel nous sommes attachés, qui a maintes fois permis de protéger les personnes sous emprise qui, sous couvert de bénévolat, ont été privées de leurs droits sociaux, voire de leurs droits fondamentaux ?




Nous savons que nous pouvons compter sur la solidarité de nos amis de l’association noiséenne de défense et de protection contre les sectes en Seine-Saint-Denis. Même si la décision annoncée est suivie d’effet, (nous espérons encore un revirement), le CLPS et la FOL de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement, comme l'association noiséenne ne relâcheront pas leurs efforts en vue d’un rétablissement de cette instance qui nous a donné, il nous importe de le rappeler avec force, entière satisfaction.


GILBERT KLEIN







La teneur de ce témoignage est partagée par



LE CONSEIL NATIONAL DES ASSOCIATIONS FAMILIALES LAÏQUES (CNAFAL)




 LA FEDERATION DES OEUVRES LAÏQUES de HAUTE-SAÔNE -Ligue de l'Enseignement

 

vendredi 4 octobre 2019

Associations familiales laïques Communiqué de presse - La mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires disparaît


Créée en novembre 2002, par un décret du Président de la République, Jacques Chirac, la MIVILUDES était rattachée directement au Premier Ministre et placée sous l'autorité d'un parlementaire.
Cette instance de protection des personnes de défense des Droits de l'Homme et des Libertés Publiques, avait en charge l'analyse des phénomènes sectaires, leur dénonciation et la transmission des dossiers les plus saillants, au Ministre de la Justice et de l'Intérieur, pour une dissolution éventuelle.
Le monde laïque connaissait très bien cette instance, car au-delà de la séparation des églises et de l'Etat, au-delà de la liberté de pratiquer la religion de son choix ou de ne pas en pratiquer, le phénomène sectaire porte gravement atteinte à l'intégrité physique et mentale des personnes, sans compter parfois le détournement des biens de personnes.
Le rapport annuel était public. Ces dernières années, les pouvoir publics souhaitaient réorienter la MIVILUDES vers la lutte contre la « radicalisation islamiste » qui dépend plus du Ministère de l'Intérieur et d'une police spécialisée.
Or, le phénomène sectaire n'est pas « mort » ; l' »anthroposophie », l'église de scientologie, certaines églises évangéliques (celles, qui ont porté au pouvoir Bolsonaro, sont sur une pente totalitariste) sont aussi dangereuses pour la liberté de conscience, l'intégrité de la personne, lorsque certaines sectes côtoient la médecine.
C'est donc un mauvais coup qui est porté pour économiser quelques postes de fonctionnaires (la MIVILUDES comporte 9 salariés !) au Ministère de l'Intérieur !
Le CNAFAL en appelle aux députés (qui historiquement ont été à l'origine de la création de la MIVILUDES). Et si un rattachement doit avoir lieu, alors il faut choisir le Défenseur des Droits, pour des raisons d'indépendance totale.




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jeudi 3 octobre 2019

Fwd: [infocom-ldh] Communiqué LDH : "Sectes : à quoi joue le gouvernement"



Sectes : à quoi joue
le gouvernement

Paris, le 3 octobre 2019
Communiqué LDH
LDH

L'expansion des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une véritable menace pour de nombreuses personnes et pour la démocratie.
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) mène depuis 2002 une mission d'observation et d'analyse du phénomène sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de l'Homme, aux libertés fondamentales et autres comportements répréhensibles. Elle coordonne l'action préventive et répressive des pouvoirs publics à l'encontre des dérives sectaires et contribue à la formation et l'information de ses agents. Elle informe le public sur les risques voire les dangers auxquels il est exposé et facilite la mise en œuvre d'actions d'aide aux victimes de dérives sectaires.
Malgré des moyens réduits, la Miviludes s'est montrée être un outil utile et efficace contre les sectes et leurs comportements contraires au droit et qui ne doit pas se confondre avec la lutte contre la radicalité. Ces mouvances ont leurs entrées dans les grandes administrations et les grandes entreprises.
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a été amené à collaborer avec la Miviludes sur plusieurs dossiers et s'en est félicitée !
Le projet du gouvernement de fusion de la Miviludes avec le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) revient de fait à une quasi disparition de celle-ci. Ce n'est pas un simple réaménagement, comme annoncé, mais la relégation de la lutte contre les dérives sectaires au fin fond des priorités gouvernementales, et cela introduit une confusion des genres en l'intégrant dans le champ de la lutte contre la radicalisation.
La LDH condamne le fond et la méthode initiée par le gouvernement et demande le maintien de la Miviludes dans ses prérogatives actuelles ainsi qu'une augmentation de ses moyens humains et financiers et le maintien de son rattachement au Premier ministre.