Communiqué commun dont la LDH est signataire
Paris, le 29 octobre 2019
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La
conférence de presse du jeudi 10 octobre à l’Assemblée
nationale, présidée par le député Les Républicains (LR) du Rhône
Patrice Verchère et à laquelle participaient des député-e-s en
exercice, d’anciens députés, dont Monsieur Georges Fenech
ex-président de la Miviludes, des sénateurs (dont un ancien
ministre) et sénatrices de plusieurs partis républicains (PS, PC,
LR, LERM) ainsi que des universitaires et des professeurs en
psychiatrie infanto-juvénile, des victimes et de nombreuses
associations de défense des victimes et de lutte contre les dérives
sectaires a permis de rappeler l’importance de l’action de la
Miviludes.
Il
a été rappelé aussi l’importance de la dimension
interministérielle, fondamentale, de la Miviludes ainsi que son
savoir-faire et son expérience accumulée depuis vingt ans,
notamment en matière de prévention.
Comment
passer à la trappe le fait que la mission interministérielle de
vigilance et de lutte contre les dérives sectaires mène, depuis
2002, une mission d’observation et d’analyse du phénomène
sectaire à travers ses agissements attentatoires aux droits de
l’Homme, aux libertés fondamentales, à la laïcité… Elle
coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics
à l’encontre des dérives sectaires et contribue à la formation
et l’information de ses agents. Elle informe le public sur les
risques, voire les dangers, auxquels il est exposé et facilite la
mise en œuvre d’actions d’aide aux victimes de dérives
sectaires, ses rapports d’activités sont aussi un indicateur de la
problématique et de son évolution.
Pour
tous les participants à cette journée, la dissolution de la
Miviludes et l’affectation de quelques uns de ses personnels dans
un service du ministère de l’Intérieur (bureau des cultes), sans
aucune raison tangible, constitueraient un recentrage exclusif
sur la répression et sur le fond, à un renoncement du
gouvernement à lutter contre les dérives sectaires en leur laissant
le champ libre.
L’expansion
des mouvements sectaires dans notre pays, et au-delà, est une
véritable menace pour de nombreuses personnes et pour le
fonctionnement démocratique. Faut-il le rappeler également que, ces
organisations, souvent cachées derrière des faux-nez, ont leurs
entrées dans les grandes administrations, les grandes entreprises,
le milieu politique, bref aux étages décisionnaires.
La
situation doit être clarifiée car Monsieur Edouard Philippe a, à
de nombreuses reprises et pas plus tard que fin août 2019 en réponse
à des questions parlementaires, rappelé l’importance de la
Miviludes et de son rôle.
Les
organisations signataires demandent expressément :
·
le maintien de la
Miviludes dans ses prérogatives actuelles à protéger par la loi
ainsi qu’une augmentation de ses moyens humains et financiers avec
le maintien de son rattachement au Premier ministre ;
·
à être reçues par
le Premier ministre dans les meilleurs délais.
Signataires
:
Action
antisecte,
Association
de défense des familles et de l’individu victimes des sectes
(ADFI. Paris-IDF),
Association
noiséenne de défense et de protection contre les sectes
(ANDPS),
Anjou
laïque,
Astec,
Centres
d’entrainement aux méthodes d’éducation actives (Cemea),
Centre
national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire
(Caffes),
Centre
contre les manipulations mentales (CCMM National) – Centre
Roger Ikor,
Cercle
laïque pour la prévention du sectarisme (CLPS),
Comité
national des associations familiales laïques (Cnafal),
Fédération
internationale des associations de personnes âgées
(Fiapa),
Fédération des Oeuvres laïques de l'Ardèche - Ligue de l'Enseignement,
Fédération
syndicale unitaire (FSU),
Groupe
d’étude des mouvements de pensée en vue de la protection de
l’individu (Gemppi),
Ligue
des droits de l’Homme (LDH),
Psychothérapie
vigilance,
Secticide, –
Société famille individu, Association
de défense des familles et de l’individu victimes des sectes
(SOFI-ADFI),
Solidarité
laïque.
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mardi 29 octobre 2019
L’Etat veut-il abandonner la lutte contre les dérives sectaires et leurs victimes ?
lundi 28 octobre 2019
la procédure qui vise Grégoire PERRA
Grégoire Perra était assigné devant le tribunal de grande instance de Strasbourg par des institutions Anthroposophiques.
Le 1er octobre dernier, le juge l’a relaxé de toutes les poursuites.
La fédération des écoles Steiner Waldorf a fait appel de cette décision de relaxe.
Nous ne ferons état publiquement du jugement final que lorsqu’il sera définitif et insusceptible de pourvoi ou de recours.
En
attendant, nous ne commentons pas (et ne publierons pas sur nos
supports d’information de commentaires relatifs à la procédure).
dimanche 27 octobre 2019
Gerald Häfner, ancien euro-député écologiste dans la presse anthroposophique
Un adhérent nous a
transmis un article publié dans le journal anthroposophique en ligne Aether.
Le sujet en était la triarticulation sociale, la théorie politique
de Steiner que nous avons déjà développée dans des posts
précédents. L’auteur est un ancien député écologiste allemand,
ancien eurodéputé, c’est ainsi que le présente ce journal en
ligne. Mais lui-même dans son exposé ne se réfère pas à ce passé
politique, mais seulement à la doctrine de Steiner dont il se dit
clairement lui-même disciple.
Toujours la même gêne,
et du coup toujours les mêmes précautions oratoires et
argumentatives de notre part.
Nous ne partageons pas
les idées de Steiner, c’est clair. Et pourtant au cours de cet
exposé, nous nous trouvons parfois face à des idées que l’un ou
l’autre d’entre nous ne peut pas ne pas approuver. C’est ce
mélange qui nous a déjà fait qualifier cette mouvance de Janus à
deux visages. Mais si nous essayons de discuter ce que nous lisons,
dans le texte, ce n’est certainement pas la haine qui nous incite à
cet exercice. Nous discutons toujours les idées, voire souvent les
procédés, mais nous évitons autant que posssible les propos blessants dans tous nos
posts.
Retenons quelques idées
qui ont frappé notre attention à la lecture de ce long texte. Nous
ne pouvons pas partager l’idée selon laquelle c’est l’État
qui a permis à l’école de s’émanciper de l’Eglise, mais que
le système éducatif doit maintenant s’émanciper de l’État
lui-même. Nous en restons à la défense du service public de
l’éducation, à la différence de la mouvance de Steiner qui
promeut le chèque éducation (mais ne l’affiche pas à notre avis
toujours).
L’auteur relate la
création des premières écoles Steiner, pour lui autogérées, et
qui devaient être dans son esprit une ébauche de société idéale.
De la même façon, il
vante une économie fraternelle, dans lequel les hommes forment une
vaste chaîne et tiennent compte des intérêts de chacun, il donne
comme exemple le commerce équitable.Certains de nos
adhérents ont déjà tenu des permanences au profit du commerce
équitable. Mais cela veut-il dire qu’ils adhéreraient aux
théories de Steiner ? Nous ne le pensons pas.
Mais surtout nous
l’avons souligné que ce monde de fraternité ne laisse pas de
place aux organisations syndicales (comme aux organisations
patronales d’ailleurs). L’auteur décrit en fait un monde sans
conflits : est-ce possible ? Il cite dans le même sillage : Greta
Thunberg, le mouvement écologiste, Amnesty international, et un
mouvement d’outre-Rhin favorable au droit d’asile. Une manière de les
annexer ? Peut-être pas, mais peut-être un peu aussi ? C’est
difficile à trancher.
Nous savons et sommes
bien placés pour le savoir, que le mouvement écologiste ne compte
pas que des partisans de la doctrine de Steiner, loin de là. Mais
qu’un ancien député allemand, ancien eurodéputé, se réfère à
cette doctrine ouvertement nous inquiète quelque peu. Son
appartenance anthroposophique était-elle connue lorsqu’il était
député ? Avouons que nous ne le savons pas.
Mais nous savons
également que dans nombre de formations politiques, on retrouve des
adeptes ou des sympathisants de cette doctrine. Répétons-le, ils
ont tout loisir de s’exprimer. Nous ne sommes pas des censeurs.
Notre objectif n’est pas de faire taire les anthroposophes mais de
les identifier comme tels lorsqu’ils s’expriment dans la société.
On pourra nous objecter que nul n’est tenu de rendre publiques ses
convictions profondes. Certes ! Mais lorsqu’une militance,
quelle qu’elle soit, n’expose pas ses objectifs et la doctrine
qui l’anime, c’est la démocratie qui est au centre du débat.
vendredi 18 octobre 2019
IGNORANCE DE LA VILLE DE STRASBOURG , d'où l'importance de la MIVILUDES !
Yoga et dérive sectaire : comment la Ville de Strasbourg s'est laissé berner l'été dernier https://t.co/sI4kGsSdoF via @rue89strasbourg
— clps (@clps12) October 18, 2019
mercredi 16 octobre 2019
disparition annoncée de la MIVILUDES, lu dans liberté libertés chéries, le blog de Mme LETTERON, professeur de droit spécialiste des libertés publiques
jeudi 3 octobre 2019
Adieu à la Miviludes
La presse annonce aujourd'hui que la Mission interministérielle de
vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) sera
rattachée au ministère de l'intérieur au début de 2020. Que l'on ne s'y
trompe pas, il s'agit en réalité d'une disparition. Le président de
cette institution, Serge Blisko, n'avait pas été remplacé après son
départ, en 2018 et l'on voyait bien que les services du Premier
ministre, auxquels était rattachée cette institution, avait tout
simplement décidé de la laisser mourir.
Rappelons que le droit français ignore la notion de secte et ne connaît
que
les "dérives sectaires", c'est à dire les pratiques illégales. La loi
About-Picard du 12 juin 2001 ne fait pas référence à la dimension
religieuse des groupements, qui peuvent donc professer n'importe quelle
croyance. Certains attendent les extra-terrestres, d'autres un nouveau
messie, d'autres enfin prétendent guérir toutes les maladies par le
remède universel du potage aux légumes. Les "dérives sectaires"
n'interviennent que s'ils commettent des infractions, qu'elles soient de
droit commun comme l'escroquerie, la fraude fiscale et le blanchiment,
l'abus de faiblesse, ou spécifiquement créées par la loi de 2001 comme "le fait de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique" de leurs adeptes.
L'information est inquiétante, car la Miviludes était l'instrument
essentiel de la lutte contre les dérives sectaires, issue d'une loi
adoptée à l'unanimité à la fois par l'Assemblée nationale et le Sénat.
Longtemps présidée par Georges Fenech, la Miviludes apparaissait ainsi
comme une institution consensuelle. En dépit d'un bilan positif, en
dépit du fait qu'elle était parvenue à s'élever au-dessus des clivages
politiques, la voilà éliminée d'un trait de plume par un gouvernement
qui, en l'espèce, ne recherche guère le consensus, et ne se donne même
pas la peine de justifier clairement sa décision.
Les succès de la Miviludes
La Miviludes a été créée par un décret du 28 novembre 2002. Ses missions consistaient à "observer et analyser le phénomène des mouvements sectaires dont les agissements sont contraires aux droits de l'homme", à favoriser l'action préventive et répressive et, à cette fin, à développer l'échange d'informations entre les services.
Service interministériel, la Miviludes devait donc nourrir la réflexion
des pouvoirs publics et dégager des perspectives de coopération. L'un de
ses apports essentiels à la lutte contre les dérives sectaires a été la
diffusion de rapports, qui étaient autant de mise en garde, attirant
l'attention des pouvoirs publics sur des mouvements considérés comme
dangereux.
Ces mouvements ne s'y trompaient d'ailleurs pas et n'hésitaient pas à
contester une inscription dans le répertoire des mouvements susceptibles
d'engendrer des dérives sectaires, répertoire géré par la Miviludes.
Dans un arrêt du 7 novembre 2018, le Conseil d'Etat confirmait ainsi la légalité d'une décision de son président refusant de retirer la "fasciathérapie" de ce répertoire,
On doit ainsi mettre à l'actif la condamnation de la Scientologie pour
escroquerie en bande organisée, condamnation confirmée par la Cour de cassation le 16 octobre 2013. Ce groupement vendait en effet, fort cher, à ses adeptes, une mystérieuse machine baptisée
"électromètre" censée leur permettre d'accéder à la sérénité en se
libérant des éléments mentaux négatifs.
Tout récemment, le 24 septembre 2019,
on a appris que la Miviludes avait ainsi informé les autorités sur un
essai clinique "sauvage" pratiqué dans une abbaye près de Poitiers, sous
l'autorité d'un Fonds Soeur Josefa Menendez dirigé par un
médecin notoirement connu pour ses positions hostiles à la vaccination.
Cet essai illégal d'une molécule prétendument efficace contre certaines
affections neurologiques a suscité plusieurs signalements à la
Miviludes. Celle-ci a prévenu l'Agence du médicament, qui a mis fin à
cette étrange expérimentation.
Quelques jours plus tard, on apprend donc que la Miviludes disparait,
bien entendu sans que cette décision ait aucun lien avec les résultats
de la Mission.
Les justifications
Le ministère de l'intérieur se fonde sur "la nécessité (…) de partages de compétences avec d’autres organismes
qui n’existaient pas lors de sa création, comme le secrétariat général
du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) par exemple ».
Selon le ministère, la Miviludes et le CIPDR partagent «
un point commun important qui est la lutte contre les nouvelles formes
de radicalité et les phénomènes d’emprise et d’enfermement ». Etrange
pratique qui consiste à détruire un service interministériel pour mieux
le rapprocher d'un autre service interministériel.
Sur le fond, l'argument ne saurait convaincre. S'il est vrai que la
Miviludes apportait un éclairage intéressant sur les processus de
radicalisation qui s'apparente en effet à une aliénation sectaire, rien
ne lui interdisait de travailler avec le CIPDR, comme elle travaillait
avec le fisc, avec les magistrats, avec la police, avec les
collectivités locales, avec les établissements d'enseignement etc. Mais
ses missions ne se limitaient pas à la radicalisation, loin de là. Elle
était aussi présente sur d'autres fronts des dérives sectaires, et
notamment sur celui du recensement des mouvements dangereux.
Derrière ces justifications peu convaincantes se cache sans doute une
autre réalité. Force est de reconnaître que les mouvements sectaires
s'installent désormais plus facilement en France, avec le soutien plus
ou tacite des pouvoirs publics.
Le cas de la Scientologie
Prenons l'exemple de la Scientologie, mouvement très connu et condamné
par la justice française. Nul n'a oublié qui Nicolas Sarkozy, ministre
de l'économie et des finances, recevant Tom Cruise dans son ministère en
2005, reconnaissait avoir "parlé de Scientologie". Nul n'a oublié la loi du 12 mai 2009,
dans laquelle avait été introduit un amendement interdisant de
dissoudre une secte pour escroquerie, au moment précis où le parquet
demandait que soit prononcée la dissolution de la branche française de
la Scientologie. Heureusement, le Sénat a annulé cet amendement par un
autre, ajouté à un projet de loi sur la formation professionnelle, mais
trop tard pour permettre la dissolution du mouvement. Nul n'a oublié
enfin, que l'Eglise de Scientologie a désormais pignon sur rue, son
siège français installé en plein coeur du quartier d'affaires de la
Plaine-Saint-Denis. Début 2019, la Miviludes avait rappelé que ce
mouvement "se caractérise par son prosélytisme […] à l'occasion d'un test de
personnalité gratuit, de la diffusion de tracts ou de brochures, de
conférences « d'introduction » gratuites… ».
Le chant du cygne sans doute, car il est claire que le travail de
Miviludes n'est plus dans l'air du temps. C'est le moment de la faire
taire, pour laisser les mouvements sectaires déployer tranquillement
leur activité et exploiter sans vergogne la crédulité de leurs adeptes.
lundi 14 octobre 2019
témoignage laïque pour le maintien de la MIVILUDES
MISSION
INTERMINISTERIELLE DE VIGILANCE
ET DE
LUTTE CONTRE LES DERIVES SECTAIRES
NE LA
LAISSONS PAS DISPARAITRE !
témoignage
Le
cercle laïque pour la prévention du sectarisme et la fédération
des œuvres laïques de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement ont
toujours mené depuis une quinzaine d’années un combat commun
contre le sectarisme. Nos deux associations sont concernées au
premier chef par le projet qui devrait se concrétiser d’ici la fin
de l’année 2019 et qui verrait la dissolution de la mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives
sectaires et son absorption par la cellule du ministère de
l’intérieur dédiée à la radicalisation.
Pour
rappel, en 1992 un arrêt du Conseil d’État reconnaissait la
légitimité d’une subvention de l’État au Centre contre les
manipulations mentales, en raison des dangers que les groupes
communément appelés sectes en reprenant les termes de la Haute
Assemblée, faisaient courir à la population, et à la jeunesse en
particulier.
La Cour
européenne des droits de l’Homme n’a pas condamné la France
lorsqu’elle fut saisie de la requête par laquelle fut contestée
la reconnaissance d’utilité publique de l’UNADFI (1998) : « la
Cour souligne que la liberté de religion garantie par l’article 9
de la Convention n’inclut pas un droit d’être à l’abri des
critiques, la liberté d’expression constituant également un droit
fondamental dans une société démocratique. »
Puis,
suite au rapport Guyard sur les sectes en France, fut créé
l’observatoire interministériel des sectes. La mission
interministérielle de lutte contre les sectes lui succéda; elle fut
ensuite remplacée par la Miviludes que nous connaissons.
Nous
avons très régulièrement été amenés à solliciter les
personnels de la Miviludes et nous ne pouvons que nous féliciter de
leur disponibilité, de leur expertise comme de leur réactivité.
L’implication
de ses fonctionnaires, leur sérieux et leurs avis toujours fermement
et soigneusement nuancés, nous ont toujours été infiniment
précieux, comme sont devenues précieuses toutes leurs publications.
Qu’il
me soit permis d’apporter un témoignage. L’un des arguments
parfois avancés était une préconisation de la Cour des Comptes.
Avec une poignée de conseillers, la Mission est est-elle une charge
aussi lourde ? Nous avons tous été amenés à saisir à un moment
ou un autre ses agents.
Nous
avions toujours des retours assez rapides, agrémentés en guise
d’introduction de la formule suivante : Comme vous le savez et
conformément au principe de laïcité, la MIVILUDES s’interdit de
porter quelque jugement de valeur que ce soit sur les doctrines, les
théories ou les croyances en tant que telles, son objet étant de
dénoncer systématiquement les dérives sectaires et de lutter
contre elles. Le seul contenu doctrinal n’étant pas suffisant pour
caractériser un risque de dérive sectaire, le travail de vigilance
et de lutte mené par la MIVILUDES prend appui sur la concordance de
certains critères de dangerosité que vous connaissez parfaitement.
Et des
retours étaient parfois envoyés par courrier électronique à des
heures qui excédaient largement les horaires habituels imposés à
un fonctionnaire ! La FOL de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement a
également eu l’occasion de les apprécier.
Alors
non, non et non ! L’argument d’une meilleure utilisation des
fonds publics, venant des magistrats financiers, ne tient pas. Se
priver de fonctionnaires qui ne comptent pas leurs heures, qui ont
acquis en se passionnant pour leur travail une expérience
irremplaçable, n’est-ce pas là une forme de gaspillage ? Il nous
semblerait qu’ici la Cour des comptes ait fait un geste politique
et non pas un effort d’amélioration de l’utilisation des
finances publiques. Et le Gouvernement en suivant ces préconisations,
si préconisations il y a eu, encore plus.
Mais il
y a plus grave encore. L’une des tâches qui incombent à la
République, c’est la protection des plus faibles. Peut-être
excédons-nous notre objet statutaire, mais par notre expérience
militante dans ce cadre nous nous sentons fondés à penser que nous
assistons en ce moment à une régression du rôle de l’État dans
cette mission régalienne.
Aujourd’hui
le gouvernement détricote un outil destiné à prévenir l’emprise
mentale, à aider des victimes et leurs familles, et à être
l’interface entre les associations de défense comme la nôtre et
l’administration. Pour défendre les libertés individuelles ?
Peut-être s’agit-il alors de défendre « le renard libre dans le
poulailler libre ».
Supprimer
la Mission, c’est abandonner l’aide aux victimes d’emprise,
d’embrigadement. C’est pour nous une atteinte à la liberté de
penser , donc à la laïcité. Et du fait des multiples atteintes
générées par les dérives sectaires au droit du travail (pouvant
mener à la servitude volontaire) à l’intégrité psychique et
physique des personnes, c’est une atteinte aux droits de l’homme.
Et faut-il rappeler que c’est le droit du travail, auquel nous
sommes attachés, qui a maintes fois permis de protéger les
personnes sous emprise qui, sous couvert de bénévolat, ont été
privées de leurs droits sociaux, voire de leurs droits fondamentaux
?
Nous
savons que nous pouvons compter sur la solidarité de nos amis de
l’association noiséenne de défense et de protection contre les
sectes en Seine-Saint-Denis. Même si la décision annoncée est
suivie d’effet, (nous espérons encore un revirement), le CLPS et
la FOL de l’Ardèche-Ligue de l’Enseignement, comme l'association
noiséenne ne relâcheront pas leurs efforts en vue d’un
rétablissement de cette instance qui nous a donné, il nous importe
de le rappeler avec force, entière satisfaction.
GILBERT
KLEIN
La
teneur de ce témoignage est partagée par
LE
CONSEIL NATIONAL DES ASSOCIATIONS FAMILIALES LAÏQUES (CNAFAL)
samedi 12 octobre 2019
jeudi 10 octobre 2019
vendredi 4 octobre 2019
Associations familiales laïques Communiqué de presse - La mission de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires disparaît
Créée en novembre 2002, par un décret du Président de la République, Jacques Chirac, la MIVILUDES était rattachée directement au Premier Ministre et placée sous l'autorité d'un parlementaire.Cette instance de protection des personnes de défense des Droits de l'Homme et des Libertés Publiques, avait en charge l'analyse des phénomènes sectaires, leur dénonciation et la transmission des dossiers les plus saillants, au Ministre de la Justice et de l'Intérieur, pour une dissolution éventuelle.Le monde laïque connaissait très bien cette instance, car au-delà de la séparation des églises et de l'Etat, au-delà de la liberté de pratiquer la religion de son choix ou de ne pas en pratiquer, le phénomène sectaire porte gravement atteinte à l'intégrité physique et mentale des personnes, sans compter parfois le détournement des biens de personnes.Le rapport annuel était public. Ces dernières années, les pouvoir publics souhaitaient réorienter la MIVILUDES vers la lutte contre la « radicalisation islamiste » qui dépend plus du Ministère de l'Intérieur et d'une police spécialisée.Or, le phénomène sectaire n'est pas « mort » ; l' »anthroposophie », l'église de scientologie, certaines églises évangéliques (celles, qui ont porté au pouvoir Bolsonaro, sont sur une pente totalitariste) sont aussi dangereuses pour la liberté de conscience, l'intégrité de la personne, lorsque certaines sectes côtoient la médecine.C'est donc un mauvais coup qui est porté pour économiser quelques postes de fonctionnaires (la MIVILUDES comporte 9 salariés !) au Ministère de l'Intérieur !Le CNAFAL en appelle aux députés (qui historiquement ont été à l'origine de la création de la MIVILUDES). Et si un rattachement doit avoir lieu, alors il faut choisir le Défenseur des Droits, pour des raisons d'indépendance totale.
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jeudi 3 octobre 2019
Fwd: [infocom-ldh] Communiqué LDH : "Sectes : à quoi joue le gouvernement"
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