Gilbert Klein est président fondateur du Cercle laïque pour la prévention des phénomènes sectaires à Vesoul depuis des années. Cette association régionale et plus rayonne par son écoute -un répondeur est à disposition des personnes et des familles- et ses actions de prévention.
L’association se mobilise ces derniers jours contre la disparition redoutée de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Où en est exactement la mission interministérielle ?
Ce que nous craignons, c’est qu’elle soit transformée en un service du ministère de l’Intérieur qui gère actuellement les problèmes de radicalisation. Ce n’est pas tout à fait la même problématique. Il y a, à la Miviludes, une quinzaine de fonctionnaires particulièrement compétents et attentifs qui sont nos interlocuteurs. Ils ont une sorte d’interface entre l’administration et les associations de défense. Et nous ne pouvons que nous féliciter de notre collaboration déjà ancienne.

Quel est l’enjeu de fusion de cette structure ?
La Miviludes est née du rapport parlementaire Guyard qui proposait la création d’une structure. D’abord un observatoire, puis une mission ministérielle, devenue interministérielle et c’est important. Et voilà 15 ans qu’elle fonctionne à la satisfaction générale. Elle intervient au quotidien, produit des rapports, travaille sur des thématiques comme l’enfance, les nouvelles thérapeutiques, le milieu de la formation.

Son action a-t-elle contribué à faire reculer certaines grosses organisations considérées comme des sectes ?
On peut penser que c’est l’action conjointe de la Miviludes, des associations, mais aussi des parlementaires, des magistrats qui a fait cet effet-là. Les grands groupes que l’on connaissait il y a une quinzaine d’années ont régressé mais pas le phénomène en lui-même. Nous voyons apparaître des petits groupes qui se « mettent à leur compte » et qui sont sans doute plus difficiles à repérer et identifier. La prévention et l’information restent évidemment essentielles. C’est pour cette raison que la fin de la Miviludes serait un très mauvais signal.

Le CLPS est-il plus actif qu’auparavant ?
Nous avons suivi depuis le début l’affaire des Deux Soleils en Haute-Saône dont nous attendons le jugement. Et il y a toujours des groupes pour lesquels nous ne souhaitons pas relâcher notre vigilance. Avec une simple cellule dans un ministère et avec des effectifs réduits, il est certain que nous serons moins efficaces.
Propos recueillis Didier FOHR 

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