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lundi 21 février 2022

rapport d'activités de notre association, présenté par le Conseil d'administration à l'assemblée générale en visioconférence le 19 février 2022

 

CERCLE LAIQUE POUR LA PREVENTION DU SECTARISME

RAPPORT D’ACTIVITES



Notre dernière assemblée générale s'est tenue au début du mois d'octobre 2020. Nous avons pris du retard du fait de la pandémie. Nous nous réunissions toujours au printemps à Arches dans les Vosges. Notre rencontre de 2020 était déjà programmée, avant même l'annonce du confinement, nous avons préféré l'annuler. Disons-le : nombres d'adhérents sont âgés, il était absolument hors de question de prendre le moindre risque ! Notre assemblée générale n'a pas vocation à se constituer en cluster. Et c'est pour cela que nous tenons également cette réunion sous forme de visioconférence.

C'est pour cela également que, d'une part pour maintenir le lien et le niveau d'activités, nous avons organisé plusieurs conférences en distanciel. Au cours de notre dernière assemblée générale, nous avons eu le plaisir d'accueillir Hélène Leclerc, responsable de la commission droits de l'enfant au sein de la Ligue des droits de l'Homme ; bien nous en a pris puisqu'elle nous a rejoints, et bien entendu nous l'avons accueillie avec grand plaisir. Puis nous avons reçu Laurent Henri Vignaux, coauteur du livre Antivax , La résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours, qui nous a entretenu notamment du refus de la vaccination dans les milieux intégristes et au sein des écoles Steiner Waldorf.



Ensuite, Madame Costa Lascoux a débattu avec nous sur le thème : « un regard laïque sur l'instruction en famille ? ».


Cette conférence a également réuni une petite trentaine de participants.

À améliorer : nous pouvons matériellement recevoir plus, il faudra réfléchir sur la publicité pour ces rencontres. Points positifs : un mode de réflexion original, qui permet de prendre notre problématique par le haut. Et peut-être un encouragement : la participation d'un certain nombre de militants du CNAFAL. Et également de responsables de l'UNADFI. Cela voudrait-il dire que nos idées rencontrent un écho ? Une réflexion sur notre action à approfondir ?

Nous devons recevoir pour notre assemblée générale la secrétaire générale de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ou son représentant.

Votre conseil d'administration a également prévu, si possible, l'organisation d'un colloque, toujours en distanciel, qui aurait pour but d'examiner et de faire des recherches sur les droits et devoirs de la presse lorsqu'elle traite des dérives sectaires. Débat qui pourrait d'ailleurs s'étendre à toutes les opinions extrêmes. Nous avons écrit au cours de l'été dernier à la rédaction du journal Le Monde suite à la publication d'une série d'articles extrêmement favorables à la mouvance anthroposophique. Nous avons rendu publics ces courriers sur notre blog. De la même façon, le journal L'Express a fourni un article dont la teneur était opposée, et nous nous en sommes félicités. Après avoir discuté en conseil d'administration, il a été convenu que nous essayerions d'approfondir cette question. Existe-t-il des normes ? Des devoirs vis-à-vis des lecteurs ? À concilier avec la liberté de la presse ? En effet, il nous semble qu'il faut aller plus loin que la constatation de l'objectivité lorsque nous partageons l'esprit d'un article et le regret de la partialité lorsque le texte produit par les journalistes nous satisfait pas !

Notre activité ne baisse pas : nous sommes maintenant représentés à Metz, si nos adhérents ou nos sympathisants connaissent des personnes qui seraient susceptibles soit de nous représenter dans des départements nous ne sommes pas présents, soit de participer à notre réflexion, nous restons ouverts, même si, afin de pas subir d'intrusion, nous ne lançons pas d'appel public ni à l'adhésion ni au militantisme. Nous ne recrutons nos sympathisants et nos membres que par contact personnel.

Nous pouvons parfois faire preuve de pessimisme par rapport à l'avenir de l'association. Une cruelle confirmation à conforté nos craintes. Évelyne, qui avait classé notre documentation et la conservait dans ses greniers, a eu un grave accident de santé et sa famille nous a demandé en conséquence d'évacuer ces précieux documents. Ce que nous avons fait, ils sont maintenant en lieu sûr. Notre objectif est de numériser cette importante documentation dont une partie est encore confidentielle et que nous ne pouvons pas encore mettre en ligne afin de protéger les personnes concernées. Le président, le secrétaire et le trésorier se sont mis d'accord, dans l'urgence, pour embaucher un service civique afin de reclasser et numériser tous ces dossiers. Ils pourront bien entendu être mis à la disposition de nos militants mais pas du public dans un proche avenir. Nous exprimons toute notre solidarité à Évelyne que nous nous promettons de ne pas la lâcher.

Et remerciements à notre trésorier qui a entamé les démarches pour que nous puissions récupérer cette documentation.

Autre décision prise dans l'urgence : l'achat d'un scanner à chargeur, qui permettra de numériser rapidement la documentation. À la fin du mois de janvier, nous avons rencontré un volontaire pour le service civique avec lequel nous nous sommes mis d'accord sur les tâches à accomplir pour sauvegarder des documents extrêmement intéressants.

Comme beaucoup d'associations, nous sommes vieillissants. Il y a parmi nous une génération un peu plus jeune, qu'il faut impérativement renforcer. Et là on peut le mettre en mode public, lorsque l'association a été créée cela va faire dans quelques semaines 20 ans le président, qui n'avait pas soutenu encore sa thèse, avait… 54 ans. On ne sait jamais ce que l'avenir réserve, la succession doit maintenant être envisagée très sérieusement. Ce n'est pas une coquetterie, c'est le souci de l'avenir d'une association qui a quand même gardé une certaine originalité.

Nous n'avons pas demandé de subventions à l'État. D'une part, nous sommes une petite structure sans personnel salarié, et les demandes de subventions sont chronophages. Dans les faits, le fait de réduire au maximum les tâches administratives nous permet de nous consacrer au maximum à notre objet statutaire. Et également de pouvoir concilier le souci de la plus grande courtoisie envers nos interlocuteurs administratifs nous pensons bien entendu à la MIVILUDES, mais aussi aux services préfectoraux et aux directeurs départementaux des diverses administrations avec lesquels nous pouvons être amenés à travailler, et la volonté d'être indépendants, de ne rien devoir à personne.

En revanche, nous avons été sollicités à deux reprises. L'un de nos partenaires les plus réguliers est sans conteste la fédération des œuvres laïques de l'Ardèche. Nous travaillons avec eux pratiquement depuis la création de l'association. Dans leur journal, Envol, ont été publié d'innombrables articles sur notre problématique. L'un des responsables de cette fédération siège à notre conseil d'administration. Aussi est-ce naturellement qu'ils ont répondu présents à l'appel à projets lancés par la mission interministérielle. Ils ont publié un très beau numéro spécial de leur journal, financé exclusivement par la Mission, et auquel nous avons contribué en fournissant des témoignages qui figuraient sur notre blog et dont ils ont extrait les passages principaux. Ce très beau journal, remarquablement illustré, a pu être envoyé à tous les établissements du second degré du territoire national.


L’affiche jointe au numéro spécial d’ENVOL



Nous avons également été sollicités par une école de formation pour adultes, KISEL, situé à Belfort, qui nous a demandé d'assurer une formation sur les dérives sectaires. Un gros travail ! La même école souhaitait réaliser des vidéos courtes et didactiques sur les dérives sectaires, que Bertrand, un de nos administrateurs de longue date aide à confectionner. Le travail relatif à ces vidéos a également fait l'objet d'une subvention dans le cadre de l'appel à projets. Ces quatre vidéos seront une sensibilisation à notre problématique.

Notre blog est régulièrement entretenu. Nous le savons, il n'est pas exhaustif. Est-ce seulement possible ? En revanche, nous pensons qu'il fournit les bases de réflexion solides à nos lecteurs. Notre but est avant tout de susciter la réflexion, nous pensons en effet que l'argumentation et la réflexion personnelle sont des antidotes au sectarisme. Nous évitons les invectives, et même des jugements de valeur vis-à-vis de qui que ce soit même si nous sommes opposés à certaines de leurs idées et/ou de leur mode d'action. Nous nous efforçons de respecter chacun quel que soit son mode de vie. C'est pourquoi il est très fréquent que les textes proposés sur nos différents billets de blog soient composés, par nous-mêmes, et ce n'est qu'à l'occasion que nous reproduisons, en respectant aussi scrupuleusement que possible les droits, des textes issus d'autres supports. En bref, le maximum d'informations, de documentation, de réflexion, et le minimum de jugement moral et de dévalorisation. Pour certains d'entre nous qui ont déjà leur actif plusieurs décennies d'étude du sectarisme, il semble que toute attitude agressive, et même condescendante serait surtout propre à figer les personnes dans leur pratique. Et le respect à leur égard est consubstantiel à notre conception de la laïcité et des droits de l'homme.

Pour les établissements d'enseignement hors contrat, un domaine qui nous concerne et sur lequel nous pensons avoir été en pointe, nous avons envisagé de relancer la recherche. Nous avons publié une synthèse des rapports en notre possession sur les écoles Steiner Waldorf, et un autre article similaire concernant le réseau des écoles démocratiques. Il est parfois difficile d'obtenir ces rapports. En publiant ces recherches synthétiques, nous n'avons pas repris les termes mêmes des rapports ni cité explicitement les établissements concernés. Nous avons le souvenir d'un article du site le café pédagogique. Des rédacteurs étaient en possession d'un rapport de l'académie de Versailles sur les écoles hors contrat. Ils avaient précisé qu'ils ne publiaient pas pour ne pas mettre en difficulté les personnels d'inspection.

Nous avons envisagé lors d'un conseil d'administration récent de relancer des demandes auprès des diverses administrations sur les écoles hors contrat, projet que nous n'avons pas encore eu le temps de réaliser, et qu'il nous faudra mettre en œuvre des que possible, peut-être une tâche à concrétiser dès notre prochain conseil d'administration.

Nous faisons de même. Pour la même raison nous nous sommes refusés à communiquer ces documents en notre possession à des journalistes. Nous en avons discuté en conseil d'administration, il s'avère d'ailleurs que l'un de ceux qui nous avaient fait une demande publiait également avec complaisance les communiqués des partisans des écoles Steiner Waldorf ! Mais notre but n'étant pas de conserver des documents pour le plaisir de les avoir dans un dossier ou sur un disque dur, notre intention est de continuer à publier des synthèses propres à mettre le public en garde sans pour autant mettre en difficulté l'éducation nationale. Nous espérons que l'administration aura conscience de nos scrupules et que, contrairement à l’attitude de de certains recteurs qui ne répondaient pas à une lettre recommandée ou refusaient sèchement malgré des avis positifs de la commission d'accès aux documents administratifs, nous ne verrons plus de refus écrit ou implicite !

En conclusion, nous remercions nos interlocuteurs associatifs et institutionnels dont la collaboration nous a été précieuse.

Les conseils départementaux des associations familiales laïques, qui nous aident surtout depuis que nous avons signé une convention avec le CNAFAL. (L'un d'eux a même adhéré notre association en tant que personne morale)

La fédération des œuvres laïques de l'Ardèche que nous avons déjà citée. L'association Noiséenne de défense et de protection contre les sectes.

Les ADFI avec lesquelles nous avons eu l'occasion d'échanger. Il n'est pas inutile de rappeler que lorsque nous pouvions tenir notre assemblée générale en présentiel dans les Vosges, il est fréquemment arrivé que des représentants de l'UNADFI se déplacent pour la circonstance.

La fédération de la Haute-Saône de la ligue de l'enseignement qui abrite notre siège social. Et sans laquelle nous n'aurions ni envisagé ni pu obtenir les moyens matériels de recruter un jeune volontaire en service civique.

Et l'ensemble des fonctionnaires des administrations qui ont accueilli favorablement nos demandes, en tout premier lieu ceux de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.


mardi 15 février 2022

LES DERIVES SECTAIRES dans la presse d'Outre-Quiévrain

 

Revue de presse Belgique



Nous avons des sympathisants en Belgique. Ce qui nous permet parfois d'être tenus informés des événements survenus outre Quiévrain.

Le journal LE VIF à publié une étude succincte des pédagogies alternatives.* Il y est fait mention notamment de Freinet, Montessori, et Steiner. Concernant ce dernier, elle mentionne toutefois une proximité avec le sectarisme et le spiritualisme. Il est également précisé que cette pédagogie est principalement représentée dans les Flandres.

Le même journal, dans son édition du 14 octobre dernier, analyse le mouvement d'opposition à la vaccination. Une courte citation :

"L'hésitation serait également très présente parmi ce que les spécialistes de la santé appellent, sans trop oser les nommer, "les minorités ethniques ou religieuses". Aux EtatsUnis, certains leaders religieux se sont clairement positionnés contre le vaccin. En France aussi, certains mouvements religieux ou spirituels, comme les adeptes de l'anthroposophie, ont exprimé leur méfiance. En Belgique, le mouvement est plus diffus mais certainement pas inexistant. "Il faut éviter de stigmatiser certains groupes mais on ne peut pas nier non plus que cela existe chez nous, affirme sans ambages Louis-Léon Christians, docteur en droit et en droit canonique, professeur à l'UCLouvain. Il faut aussi distinguer ce qui se dit et ce qui se construit à l'extérieur".

Le journal 7sur7 a publié un article dont nous donnons le lien et qui relate la tentative d'adeptes de la lithothérapie de donner une conférence à Charleroi. Nous donnons ici le lien de l'article suivi du communiqué du centre d'action laïque de la même ville.

Merci à nos correspondants en Belgique.



Une dernière actualité d'outre Quiévrain que nous traitons ici. Il a fait l'objet toujours d'un article du journal le vif, que nous nous interdisons de recopier intégralement pour respecter le droit de la presse. Nous nous bornerons à reproduire quelques citations significatives. C'est le parcours de Monsieur Kotsou qui a vécu enfant au sein du groupe OKC. Il en garde un souvenir horrifié : le gourou donnait ou ne donnait pas à ses disciples l'autorisation de se soigner.

Si son fils et sa fille ont la chance de rester près d'elle, ils ne peuvent en revanche ni l'appeler maman, ni entretenir de liens privilégiés. Ici pas d'école, les cours sont suivis par correspondance, la communauté vit refermée sur elle-même et, bien sûr, c'est le "lama" qui décide de tout. C'est également lui qui donne la permission aux adeptes de se soigner, ce qu'il finit par faire lorsqu'on diagnostique un cancer du sein très avancé à la mère d'Ilios. Il l'envoie alors à Bruxelles, où son fils la rejoindra deux semaines plus tard pour être informé qu'elle est décédée entre-temps.

Mais après avoir quitté ce monde non dénué de violence, il crée une structure ainsi décrite au début de l'article : «Sur la table basse trône celui qu'il vient de publier avec le moine bouddhiste Matthieu Ricard, Les Folles Histoires du sage Nasredin (1) - un personnage mythique en Orient, presque inconnu en Occident - qui, avec humour et sagesse, répond à sa manière aux grandes interrogations humaines. Pieds nus sur le tatami, vêtu de lin, Ilios tutoie d'emblée et propose de préparer un "délicieux" cappuccino au lait d'avoine. Pour lui, ce sera une tisane.

Dans la pièce voisine, les stagiaires relancent la communication d'Emergences, les fameuses journées-conférences axées sur la pleine conscience et le développement personnel que ce prof de psychologie et son épouse Caroline ont conçues en 2009. Cinq cents participants lors de la première édition, plus de 4000 rassemblées à Bozar dix ans plus tard. Un succès phénoménal basé sur un principe tout simple: "se changer soi-même pour changer le monde", un mantra cher à Gandhi et qu'affectionne Kotsou ».

Pierre Rabhi, décédé récemment, y intervenait également.

vendredi 4 février 2022

Un administrateur du CLPS a lu : Jean-Loup Adénor, Timothée de Rauglaudre, LE NOUVEAU PÉRIL SECTAIRE

 


Un administrateur du CLPS a lu :


Jean-Loup Adénor, Timothée de Rauglaudre,

LE NOUVEAU PÉRIL SECTAIRE ed.Robert Laffont (2021)



Paru récemment le livre de Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre s’inscrit dans l’actualité.


Lisons-le dans sa particularité : c’est une enquête de journalisme, impliquée et approfondie, et non une étude.

Basée essentiellement sur des entretiens avec les auteurs, elle en a la présence vivante, le poids de témoignage, le rendu de contexte.

Elle en a aussi les occasionnels péchés mignons. Ainsi apprend-on, sans intérêt pour notre objet, que M. Fenech joue de la guitare et la couleur de ses mocassins.

Interrogées successivement, en première partie, les principales associations de lutte contre les dérives sectaires et d’aide aux personnes renseignent l’une sur les déboires de l’autre…

Ce parfum de « quelqu’un m’a dit » pourrait peut-être provoquer un peu d’agacement.

Il convient de le surmonter toutefois.


Car les développements qui suivent proposent au lecteur une vue très actuelle, sans prétention d’exhaustivité, des différents aspects que prend l’emprise à caractère sectaire dans la France de 2021, et des enjeux fondamentaux que soulève le changement de ministère d’appartenance de la Miviludes, instance qualifiée couramment d’« exception française ».

Ce changement qui la livre aux lenteurs et complexités des millefeuilles hiérarchiques.


Un tour d’horizon des « gourous uberisés » montre l’évolution des modes de recrutement et la montée en force du numérique dans les techniques de séduction spéculant sur la peur de la pandémie ou son renversement en déni.

On y retrouve Thierry Casasnovas, apôtre du crudivorisme soi-disant revenu d’une mort imminente à l’âge du Christ, ses coûteux extracteurs de jus, son officine de formations et les milliers de vues de sa chaine Youtube promettant des miracles et conduisant des malades fragilisés à des abandons de leurs traitements.

Mouvements antivax et complotistes, « convergence sectaire » où se rejoignent Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X et écologies New Age au nom de la pureté et de la nature essentielle, « fantômes de l’extrême-droite », médecines parallèles en chemin pour se fédérer en un étrange groupement d’intérêts à forme d’agence de relation publique, baptisé observatoire, conçu dans le but de cultiver et amorcer une reconnaissance étatique dans la confusion.


Plus loin on retrouve l’actualité des mouvements historiques.

L’anthroposophie d’abord avec les écoles Steiner et les communautés et villages inspirés, les auteurs ayant séjourné dans l’un d’eux, Éourres.

Puis les Témoins de Jéhovah avec de poignants témoignages d’excommuniés.

La Scientologie, ses différents visages, ses filiales et son siège social digne d’une multinationale à Saint-Denis.


Enfin les auteurs s’attachent à visiter les dérives sectaires qui peuvent apparaitre aux cœurs des grandes religions, évangélisme de l’extrême, évangélisme commercial via l’Évangile de l’Abondance (donnez au pasteur, Dieu vous le rendra au centuple), exorcismes très particuliers dispensés au sein d’une communauté reconnue, hélas, par l’Église catholique avec la complaisance très notable du diocèse de Toulon-Fréjus.

Exorcismes aussi dans certains mouvements de l’Islam avec la pratique à leur façon de la roqya.


Mention particulière pour la façon dont Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre donnent la parole à une association qui met en perspective les recrutements islamistes radicaux en rappelant à quel point les méthodes utilisées par les recruteurs s’apparentent aux méthodes classiques des sectes, et comme il aurait été judicieux, lors de l’émergence du phénomène, de le traiter aussi comme tel et non exclusivement sous l’angle de la lutte contre le terrorisme.


L’épilogue aborde les questions de fond sous le titre «  Pour un état (enfin) protecteur ».

Avec une ouverture de perspective vers « le pays qui se targue d’être la figure de proue du monde libre et qui est devenu, depuis un demi-siècle, le berceau de tous les grands mouvements à tendance sectaire, exportés à travers la planète tels des produits de grande consommation », on y apprend le destin de la principale association de lutte contre les dérives sectaires aux États-Unis, le CAN (Cult Awareness Network), rachetée après avoir été financièrement étranglée à coup de procès par… l’Église de Scientologie. Oui.

On y apprend aussi comme dès lors, les seuls recours des familles sont des techniques déconditionnantes de deprogramming proposées à titre de service commercial et justement très controversées, et leurs avatars un peu plus présentables, les techniques d’exit counseling, qu’une poignée de cabinets français commenceraient d’ores et déjà à pratiquer pour des coûts pouvant atteindre jusqu’à 20 000 euros.


L’existence de la Miviludes, son travail d’information, sa réactivité est un moyen qu’a l’état de se saisir des questions d’emprise sectaire.


Les auteurs se sont posé la question fondamentale dès le début de leur enquête : qui a tué – ou tenté de le faire – par la remise en cause de la Miviludes, le modèle français de lutte contre les dérives sectaires ?

Que recouvre cet affaiblissement multiforme et consentant de la puissance publique ?

Selon eux: « Pendant cette année d’enquête, nous avons cherché naïvement un coupable idéal, là où se rejouait en vérité le crime de l’Orient-Express : une succession de meurtriers, chacun pourvu d’un mobile solide. »


La question reste ouverte.