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lundi 20 septembre 2021

la vaccination et les écoles Steiner, court extrait du livre de Mme Salvadori et M.VIGNAUD, que nous remercions pour leur autorisation de reproduction!

Nous avons rendu compte dans un précédent billet y a quelques mois du livre remarquable de Laurent Henri Vignaud et Françoise Salvadori sur le thème ANTIVAX. Il se fait que depuis, Monsieur Vignaud nous a fait le plaisir de nous donner une conférence en distanciel. Et les deux coauteurs du livre viennent de nous autoriser à reproduire le passage qu'ils ont consacré à l'anti vaccination au sein des écoles Steiner Waldorf. Pour plus de facilité, nous ferons suivre l'extrait du livre des liens nécessaires vers les documents évoqués. Nous renvoyons également au billet que nous avons consacré à la parution de l'ouvrage, que nous recommandons bien entendu à nos lecteurs.

Une précision : sur les réseaux sociaux, un internaute Steinerien à protesté, précisant que sa mouvance n'était pas anti vaccination. Afin de de couper court aux polémiques, nous rappelons que nous avons cité des extraits du site du Goetheanum favorables aux politiques vaccinales. Ce qui n'empêche que des réticences à la vaccination peuvent être observées dans des écoles Steiner ou encore que des appels à la désobéissance civile peuvent être lancés sur les réseaux sociaux contre les précautions sanitaires, appels agrémentés parfois de références au couvre-feu… de 1944. Nous avons constaté, et, conformément à nos habitudes, nous nous en tenons aux faits. Nous laissons nos lecteurs libres de se forger leur propre opinion sur cette contradiction, tout en rappelant que discuter sur des arguments n'implique nullement l'irrespect ni le mépris envers des individus.




Las, au printemps 2015,un groupe de jeunes alsaciens non vaccinés voyage à Berlin, ville où, les mouvements anti vaccinations sont très présents, reviennent avec le virus ; ils sont à l'origine d'une épidémie de plus de 200 cas, représentant les deux tiers des cas français de l'année 2015. (…)

Les limiers de la santé publique ont mené l'enquête sur le « patient zéro » de l'épidémie de rougeole de 2015 : on a vite trouvé que l'adolescent était scolarisé dans un établissement privé proche de Colmar, adhérent à la pédagogie Steiner. Et alors ? Des journalistes ont tendu leur micro à la sortie des classes : une mère avance que « la rougeole ça fait grandir les enfants », un père préfère « laisser la nature faire » et un autre se place sur un registre plus scientifique en affirmant que « les maladies infantiles permettent de renforcer les défenses immunitaires naturelles de l'enfant, c'est un choix aussi » ! L'école est rapidement fermée par les autorités compétentes puis mise en quarantaine, et n’y reviendront que les enfants vaccinés ou immunisés « naturellement » par le virus qui vient de les frapper. Plus de la moitié des enfants inscrits dans cette école n'étaient pas vaccinés contre la rougeole, même si beaucoup de parents, se pliant à la loi, avait assuré les trois vaccins alors obligatoires en France (diphtérie, tétanos et polio).

Rudolf Steiner, père de l'anthroposophie et de l'agriculture « biodynamique » actuellement très à la mode dans certains vignobles certifiés par le label Demeter, développa au début du siècle dernier une médecine d'inspiration homéopathique encore pratiquée par quelques milliers de médecins dans le monde, et fonda en 1921 la société Weleda qui fabrique et commercialise toujours avec succès des cosmétiques et médicaments élaborés selon une conception « tenant compte des correspondances profondes qui existent entre l'être humain et la nature ». Le mouvement pédagogique dit « Steiner Waldorf » créé en 1919 se porte plutôt bien. Développé surtout après la seconde guerre mondiale, son plus fort succès actuel s'observe en Allemagne et en Europe du Nord – environ 2500 élèves dans 22 établissements, créés pour la plupart dans les années 1950 – mais on compte le monde un millier d'écoles et près de 2000 jardins inspirés par cette pédagogie qui scolariseraient au total 250 000 élèves.

La « conscience écologique «  précocement »exprimée par Steiner est mise en application dans les écoles Waldorf par l'utilisation dans les classes de matériaux bruts et naturels (« qui ne trompent pas les sens ») , par la pratique du jardinage et d'activités liées à l'environnement ; les restaurants scolaires proposent des menus à larges dominantes végétariennes, certifiés en « biodynamie ». Sur les sites officiels vantant les écoles du mouvement Waldorf, les porte-parole de l'institution sont toutefois très prudents ; ils mettent en avant l'écoute individualisée et l'absence de contrainte permettant à chacun de découvrir son potentiel, l'expression artistique et corporelle, autant d'orientations pédagogiques partagées par tous les tenants de l'éducation nouvelle, et alléchantes pour les parents, mais la doctrine anthroposophique, fondement de l'enseignement, à laquelle les enseignants se doivent adhérer, n'est pas enseignée en classe, prétend-t-on. Sur la question du respect du calendrier vaccinal par le public, ils se montrent prudents également : ne souhaitant pas se démarquer officiellement et éventuellement sortir de la légalité, ils déclarent laisser ce choix aux familles. Malgré cette sagesse affichée, les écoles Waldorf ont été plus d'une fois, et pas seulement dans notre pays, épinglées par les autorités sanitaires éducatives : le non-respect des obligations ou recommandations vaccinales y est associé à davantage d'épidémies, et le niveau scolaire y a été jugé plus faible que la moyenne au Canada, en France, aux États-Unis, en particulier en sciences.

Il est très clair que la vaccination reste en opposition au principe même de l'anthrophosophie :on peut d'ailleurs lire sur un site officiel de l'organisation que l'immunisation « entre en conflit avec le développement karmique et cycles de la réincarnation ». Une maladie infantile telle que la rougeole y est décrite comme un rite de passage, une expérience par laquelle la personnalité de l'enfant s'affirmera, une étape qui le fera mûrir et devenir adulte. Les médecins anthroposophes pensent que la fièvre et l'inflammation observées lors de ces maladies aident l'organisme à éliminer ces composantes vieillies, à la croissance et au renouvellement du système immunitaire. Parmi les questions que le site suggère aux parents de poser lors des réunions à l'école, l'une interroge même la possibilité médicale d'annuler une vaccination, afin qu'un enfant puisse tirer bénéfice de contracter la maladie. On voit ici, dans cette théorie de l'épuration par la maladie, une résurgence d'un concept déjà utilisé contre la vaccine. Sur la même page du site Waldorf, on peut lire qu'en cas de complications graves, voire de décès de l'enfant, c'est que son destin est prédestiné, les parents ne porteront pas la faute de la perte de leur enfant suite à ce choix de non vaccination, puisque son destin était tracé… rien de neuf là non plus, puisque l'appel à la providence a été maintes fois repris par les antivax. À les entendre parler de « nature » et de « grandir par la maladie » à la sortie de l'école, on n'entend donc rien d'autre en 2015 chez ses parents de Colmar, que les préceptes bien compris de Steiner en matière de santé, préceptes eux-mêmes pas très nouveaux.

Une question se pose pour tenter de mieux cerner l'influence de ces écoles sur les parents : ceux qui décident d'inscrire leur enfant dans les écoles Steiner partagent-t-ils tous cette position anti vaccins, ou bien est-ce la fréquentation de ces écoles qui formatent leur opinion ? Dans un article paru en 2015, l'andropologue Elisa Sobo analyse en détail la culture sociale du refus et/ou du retard vaccinal dans la micro société des parents d'élèves d'une école Steiner californienne, choisie car le taux d'exemption à la vaccination pour « croyances personnelle » y est de 51 % (10 fois plus élevées que la moyenne des écoles privées de l'État). Elle montre bien les mécanismes sociaux qui font et soutiennent une norme culturelle renforçant le groupe. Les Parents Waldorf typiques ne vaccinent pas ; toutefois de nombreux parents précisent bien qu'ils n'ont pas choisi cette école pour ses conceptions en matière de santé mais bien pour la philosophie des valeurs qu'elle développe. Il y a un « penchant alternatif » à l'école, qui concerne autant les programmes et méthodes pédagogiques que ceux de la médecine officielle, mettant l'accent sur des vertus naturelles assez mal définies. Si une proportion supérieure à la moyenne des plus jeunes élèves manquait quelques vaccins lors de la première inscription, la fabrique sociale de l'école sert d'incubateur, et elle aboutit à ses taux d'exemption extraordinairement élevés renforçant les stéréotypes anti vaccinations. Ils augmentent ainsi avec le temps de fréquentation d'une famille, le nombre de ses enfants inscrits, ainsi qu'avec le nombre de personnes « anti » méfiantes dans le réseau parental. L'hésitation vaccinale est ici marque d'une indépendance d'esprit, part importante de l'identité communautaire Waldorfienne, mais au sein d'une communauté dans laquelle il est difficile de contrevenir à la norme sans menacer son appartenance au groupe ; c'est une distinction aussi. Cette étude est un éclairage sur une école particulière américaine ; toutefois, une forte implication dans la vie de l'école semble se confirmer d'ailleurs, tels ces parents français mis à contribution pour la construction des bâtiments, ou le ménage. L'école tend à se substituer à la famille dans ses missions éducatives, renforçant les liens entre les parents qui y adhèrent. L'équipe pédagogique devient une famille élargie comme très protectrice en elle-même face a un monde extérieur hostile, décadent, et surtout prendre. Dans ces conditions, la forte identité communautaire est propice à influencer des choix en matière de santé par exemple, ce qui fait craindre un certain penchant à la dérive sectaire de la part de ces groupes. 

 

NOTRE BILLET LORS DE LA PARUTION DU LIVRE 

retrouver les reportages mentionnés. 



 

 

 LA CONFERENCE DE M.VIGNAUD (rappel)

lundi 13 septembre 2021

Après une école Steiner dans les Hautes Pyrénées, fermeture d'une "école démocratique" en Isère

Nous venons d'apprendre que de la même façon qu'une école Steiner avait été fermée ces jours-ci, le tribunal administratif de Grenoble vient de confirmer la légalité de l'envoi par le recteur d'une lettre aux parents d'une « école démocratique » pour leur enjoindre sous peine de sanctions pénales d'inscrire leurs enfants dans une école publique ou privée sous contrat.

Nous avons déjà évoqué le mouvement EUDEC (écoles démocratiques) et nous nous permettons de redonner le lien vers l'étude que nous avons publiée à ce sujet il y a quelques mois à propos de trois écoles dont nous avions obtenu les rapports d'inspection.

Nous le faisons suivre d'extraits du jugement du tribunal administratif de Grenoble et joignant le lien vers l'arrêt dans sa totalité.

Nous tiendrons bien entendu nos lecteurs informés de la suite des événements et de décisions qui pourraient être prises à propos d'autres établissements.

Cette école faisait partie du réseau des  colibris: ci-joint le lien vers le site la fabrique des colibris.


L’association Atelier des possibles est gestionnaire de l’Atelier des possibles, une école privée hors contrat, qui a ouvert ses portes le 20 août 2018. Un contrôle de l’établissement a été réalisé au cours de la première année d’exercice de cet établissement, le 15 janvier 2019, à la demande de l’IA DASEN (l’inspecteur d’académie – directeur académique des services de l’éducation nationale). Le rapport d’inspection, transmis à l’école le 28 janvier 2019, établit une liste de préconisations destinées à remédier aux insuffisances et aux manquements constatés dans l’éducation dispensée par l’école. Une nouvelle inspection a eu lieu le 26 novembre 2019. Le 12 juin 2020, l’association a été destinataire du rapport de contrôle de l’instruction qui concluait à l’absence de conformité de l’enseignement dispensé aux objectifs du décret n°2016-1452 du 28 octobre 2016 relatif au contrôle de l’instruction dans la famille ou des établissements d’enseignement privés hors contrat, codifié dans le code de l’éducation, ainsi que d’une mise en demeure de respecter le droit à l’éducation, les normes minimales de connaissances et les règles du code de l’éducation. Par deux courriers du 14 août 2020 et du 4 janvier 2021, l’association a répondu à la mise en demeure en indiquant avoir pris des mesures pour améliorer le droit à l’instruction et le suivi des apprentissages. Un nouveau contrôle s’est tenu le 12 mars 2021 afin de vérifier l’exécution de la mise en demeure par l’école. Le rapport d’inspection a conclu au non-respect des prescriptions de la mise en demeure du 12 juin 2020. Il ressort effectivement des pièces du dossier que l’Atelier des possibles n’a pas remédié aux manquements relevés ni mis en œuvre l’intégralité des prescriptions mentionnées par ce rapport.


Il résulte de la combinaison de ces dispositions que, lorsque le contrôle pédagogique des classes hors contrat révèle que l’enseignement dispensé n’est pas conforme à l’objet de l’instruction obligatoire, l’autorité de l’État compétente fait connaître les résultats de ce contrôle au directeur de l’établissement et le met en demeure de fournir des explications ou d’améliorer la situation. Cette mise en demeure doit indiquer le délai dans lequel ces explications ou l’amélioration de la situation doivent être apportés, exposer de manière précise et circonstanciée les mesures nécessaires pour que l’enseignement dispensé soit mis en conformité avec l’objet de l’instruction obligatoire et mentionner les sanctions applicables en cas d’inexécution. En cas de refus d’améliorer la situation, l'autorité académique avise le procureur de la République des faits susceptibles de constituer une infraction pénale et, dans cette hypothèse, est en situation de compétence liée pour mettre en demeure les parents des élèves concernés d'inscrire leur enfant dans un autre établissement, lesquels s’exposent à être condamnés pénalement s’ils ne défèrent pas à cette mise en demeure.

mercredi 8 septembre 2021

Septembre 2021 : fermeture de l’école Steiner de Bagnères-de-Bigorre.  Un retour et une mise au point au sujet de notre éthique de travail, incluant notre respect de la confidentialité des documents.

 

La fermeture de l'école Steiner de Bagnères-de-Bigorre a suscité l'intérêt de la presse. Cela fait maintenant plus de 15 ans que nous travaillons dans notre association, avec discrétion, mais avec aussi un maximum de ténacité, sur l'enseignement hors contrat susceptible de véhiculer des dérives sectaires.

Nous avons ainsi pu collecter des rapports d'inspection d'une petite vingtaine d'écoles. Nous tenons à revenir sur deux limites que par question d'efficacité nous nous imposons. Nous avons un jour reçu un rapport plein d'enseignements. Nous avions sollicité le fonctionnaire qui nous l'avait délivré pour lui demander s'il était possible d’en publier les conclusions, même en anonymisant le tout. Il nous fut répondu d'ailleurs avec courtoisie que ces rapports n'avaient pas vocation à être diffusés. Nous travaillons dans la durée, et si nous voulons être crédibles dans nos rapports avec l'administration, nous nous devons d'être irréprochables. C'est la raison pour laquelle nous ne mettons pas en ligne les rapports que nous recevons, et c'est également la raison pour laquelle nous ne les communiquons pas à la presse.

Toutefois, afin d'informer au maximum nos lecteurs dans la limite de nos contraintes, nous rédigeons des synthèses aussi détaillées que possible des documents en notre possession.

Nous vous proposons ici, dans le contexte actuel, de relire la synthèse de rapports relatifs à des écoles STEINER, que nous vous avons proposée il y a peu de temps.


Nous précisons toutefois que l'école qui vient d'être fermée sur décision rectorale ne figure pas parmi celles que nous avons décrites.

Les motifs de la décision rectorale qui ne justifiaient pas à eux seuls la décision du recteur de contraindre les parents d'inscrire leurs enfants dans une école publique ou privée sous contrat ont été résumés dans le communiqué du tribunal administratif que nous avons reproduit récemment. En revanche, les manques pédagogiques qui justifiaient ladite décision sont résumés par le juge, c'est un document public également mis en ligne sur le site du tribunal administratif de Pau, et nous pouvons sans difficulté le proposer ci-dessous. Nous joignons ici le lien vers le premier jugement du tribunal ainsi que le second pour ceux de nos lecteurs qui disposeraient du temps nécessaire pour en prendre connaissance en totalité.



S’il est loisible aux établissements privés hors contrat de choisir tant leurs rythmes d’éducation que leurs méthodes pédagogiques afin de mettre leurs élèves en mesure d’acquérir, à l’issue de leur période de scolarité obligatoire, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ces rythmes comme ces méthodes ou la manière de les appliquer ne doivent ni, d’une part, conduire ces établissements à ne pas mettre en mesure leurs élèves d’acquérir ce socle, ni, d’autre part, faire obstacle à la possibilité pour l’autorité de l’État compétente de déterminer, dans le cadre d’un contrôle au regard des objectifs de connaissances et de compétences attendues à la fin de chaque cycle d'enseignement, si les établissements en cause respectent l’objet et le contenu de l’enseignement obligatoire.

La mise en demeure faite par le recteur de l’académie de Toulouse dans son rapport du 25 août 2020 rappelé au point 1 relative à la partie pédagogique mentionnait que, dans le premier domaine de formation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture intitulé « les langues pour penser et communiquer », les traces écrites en classe de cours préparatoire - cours élémentaire 1 relevaient du niveau de la maternelle, il n’existait pas d’activité relative à la production de l’écrit ou à sa découverte, et l’observation des activités de la maternelle s’apparentait davantage à de la garderie qu’à des situations d’apprentissage. Dans le deuxième domaine de formation, intitulé « les méthodes et les outils pour apprendre », le rapport relevait que pour la classe de CM1- CM2, il n’existait pas de traces écrites des leçons, ni d’éléments individuels de structuration et de systématisation des apprentissages, les élèves recopiant sur leur cahier le résumé écrit par l’enseignante au tableau. Dans le troisième domaine de formation intitulé « la formation de la personne et du citoyen », le même rapport indiquait que les élèves étaient peu sollicités par des activités où il est fait appel à leur discernement, à leur opinion ou à leur avis, qu’il n’avait pas été constaté d’apprentissage structuré concernant les valeurs et les symboles de la République, que l’éducation morale et civique n’était abordée que dans sa dimension de vie en classe, et que l’absence de production d’écrit ne permettait pas aux élèves de s’exprimer librement et de construire des capacités d’expression écrite et d’argumentation. Dans le quatrième domaine de formation intitulé « les systèmes naturels et les systèmes techniques », le même rapport relevait que les sciences n’étaient pas enseignées. Enfin, dans le cinquième domaine intitulé « les représentations du monde et de l’activité humaine », l’histoire et la géographie n’étaient pas traitées en classe et aucune trace d’activité favorisant la création artistique des élèves n’avait pu être observée. En conclusion, la mise en demeure insistait notamment sur ce que les activités écrites devaient prendre une place plus importante dans les enseignements, sur ce que les compétences et les champs d’apprentissage autre que les langues et les mathématiques devaient être tous mis en œuvre, sur ce que les activités proposées devaient permettre aux élèves de se mettre en situation de recherche et de développer leurs capacités d’adaptation, et sur ce que les élèves devaient s’exprimer librement et construire des capacités d’expression écrite.

Tout d’abord, s’agissant du premier domaine de formation du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, la décision du 16 août 2021 se fonde sur ce que, s’agissant de la classe de maternelle, le développement du langage oral ne fait pas l’objet d’un enseignement structuré, sur ce que les activités menées ne conduisent pas à la maîtrise des gestes structurants de l’écriture, et donnent lieu à des relevés d’observations de l’enseignante sans trace des productions graphiques des élèves, sur ce que les élèves âgés de 5 à 6 ans disposent d’un cahier contenant leurs productions graphiques sans que l’enseignement prodigué ne développe le tracé des lettres et les préalables pour l’apprentissage de l’écriture cursive, sur ce que le degré de maîtrise de l’écriture pour les élèves les plus âgés n’est pas suffisant pour atteindre le degré de maîtrise attendu à l’issue de l’instruction obligatoire, et sur ce qu’il n’a pu être vérifié l’effectivité d’enseignements liés à la pratique d’activités physiques et sportives. Si les requérants produisent des extraits du cahiers d’élèves appartenant aux différentes classes justifiant du développement de l’écrit dans les enseignements prodigués, ils ne démontrent pas que le niveau d’apprentissage soit conforme en ce domaine à celui exigé par les dispositions précitées.

Ensuite, s’agissant du deuxième domaine de formation du même socle, la décision du 16 août 2021 se fonde sur ce qu’aucune activité, dans les documents préparatoires fournis, n’a été prévue et permettant d’attester d’un enseignement qui permettrait de développer des méthodes et des démarches de recherche suffisamment nombreuses, et sur ce que les traces écrites servant de leçons correspondent à des résumés collectifs écrits par l’enseignante et recopiés par les élèves. Si les requérants justifient d’un enseignement en partie basé sur les visites et les sorties hebdomadaires qui font l’objet de comptes rendus écrits par les élèves, ils ne démontrent pas qu’un apprentissage a été réalisé par l’établissement sur les méthodes et les outils pour apprendre, conformément aux dispositions précitées.

Par ailleurs, s’agissant du troisième domaine de formation du même socle, la décision du 16 août 2021 se fonde sur ce que la formation morale et civique n’était abordée que dans sa seule dimension de vie en classe. Il résulte de l’instruction que si les requérants justifient d’un enseignement sur les règles de civisme, il n’est pas démontré qu’il réponde aux prescriptions prévues par les dispositions précitées.

En outre, s’agissant du quatrième domaine de formation du même socle, la décision du 16 août 2021 se fonde sur ce que les sciences ne sont pas enseignées et sur ce que le thème abordé dans ce domaine concerne uniquement les animaux et la nature, la classification des animaux et des plantes, le corps humain étant abordé par comparaison avec celui des animaux. Il résulte de l’instruction que si les requérants justifient d’un apprentissage notamment basé sur la découverte à l’occasion des sorties pédagogiques, ils ne démontrent pas que cet enseignement s’étende sur l’ensemble des domaines requis tels que les principales fonctions du corps humain, la structure de l’univers et de la matière, ainsi que les nombres et les grandeurs.

Enfin, s’agissant du cinquième domaine de formation du même socle, la décision du 6 août 2021 se fonde sur ce que les matières telles que l’histoire et la géographie ne sont pas traitées. Il ne résulte pas de l’instruction que cette décision soit entachée d’inexactitude matérielle sur ce point.

Il résulte de ce qui précède qu’alors même que l’école Les boutons d’or de Bigorre a achevé la rédaction de son projet pédagogique, qu’elle rend compte régulièrement aux parents des acquis des élèves et qu’elle a initié la mise en place d’un livret d’évaluation de ces acquis, en prenant la décision du 16 août 2021, le recteur de l’académie de Toulouse n’a pas fait une inexacte application des dispositions précitées du II de l’article L. 44.2-2 du code de l’éducation.

Par suite, les requérants ne sont pas fondés à invoquer par voie d’exception l’illégalité de cette décision, laquelle permettait sur ces seules dispositions de fonder légalement la décision attaquée.


Nos lecteurs ont remarqué que nous ne nous prononçons jamais sur l'attitude ou les actes que devrait accomplir l'administration : ce n'est pas le travail d'une association, mais plutôt celui du Parlement dans ses missions de contrôle. De même, nous ne commentons pas les décisions judiciaires, et nous publions quand nous en disposons, et sans les commenter, celles qui dans notre for intérieur ne nous satisfont pas. Dans toute dérive sectaire, il y a dissimulation ou mensonge, même si l’auteur n’en a pas conscience; notre objectif n'est ni d'invectiver ni de dénoncer : c'est de rétablir la vérité, dans toute la mesure du possible.

De même que le site du café pédagogique, qui avait en sa possession un rapport de l'académie de Versailles sur les établissements qui relevaient de sa compétence, avait précisé qu'il ne le publiait pas pour ne pas entraver la tâche des fonctionnaires d'inspection, mais l’avait résumé, nous nous sommes efforcés de respecter les mêmes règles, par courtoisie envers un service public que par ailleurs nous défendons. Il nous reste à espérer que les recteurs qui nous ont refusé l'accès à des documents que la commission d'accès aux documents administratifs a déclarés communicables ou qui, contrairement aux prescriptions de la charte Marianne, ne nous ont pas répondu, accepteront nos demandes en ayant conscience que nous ne sommes pas malveillants vis-à-vis du service public. Nous n'avons pas cité volontairement les services qui nous ont opposé une fin de non-recevoir, cependant, une exception, nous nous permettons d'émettre le souhait que les services de l'Education Nationale des Yvelines transmettent les rapports concernant l'école Steiner de Verrières le Buisson dans l'Essonne: la décision de la Commission d'Accès aux Documents Administratifs concernant notre demande, avec l'avis favorable de ladite commission figure sur le site de la CADA. 

La suite de nos recherches sur un prochain billet. 

samedi 4 septembre 2021

une pensée pour le peuple afghan

Dans le billet du 28 février 2021 ci-dessous, nous avions mentionné la sortie du livre

ANTIVAX, la résistance aux vaccins du XVIIIéme siècle à nos jours  de Françoise Salvadori, virologue, et Laurent-Henri Vignaud, historien.
ed.Vendémiaire.
 
Nous avons par la suite eu le plaisir de recevoir Laurent-Henri Vignaud pour une conférence en distanciel.
 
Lors de notre présentation initiale du livre, nous avions donné également le lien vers le reportage "La guerre de la polio", diffusé dans "Envoyé spécial", qui a reçu le prix Albert Londres.

Ce reportage avait été tourné en Afghanistan et au Pakistan, les talibans pourchassaient les humanitaires qui vaccinaient.

En raison des événements récents en Afghanistan,  et tout en n’ignorant pas qu'il existe des problèmes tout aussi cruciaux que la vaccination,
nous proposons à nouveau le partage de ce reportage, par empathie avec le peuple afghan.