Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

Rechercher dans ce blog

samedi 30 septembre 2023

bienvenue sur le blog du CLPS!




Nous sommes une organisation laïque, donc ouverte à la confrontation des idées et nous ne prétendons pas, entre nous, défendre toujours les mêmes thèses. Ce qui nous réunit, c’est précisément le souci de ne pas masquer nos divergences.
Le mot " secte " est une commodité de langage qui ne correspond à aucune catégorie juridique. il n’existe en effet pas de définition de la secte en droit français. Nous ne prétendons pas, dans l’intitulé de notre association, combattre les sectes, mais prévenir le sectarisme.
En fait, peu nous importe que tel ou tel groupe étudié dans ce site soit ou non qualifié de secte. Pour nous, il représente, si nous en parlons, une atteinte a la laïcité. Le droit français leur permet d’exister. Il nous permet, à nous, de discuter leurs pratiques sans les enfermer dans une catégorie juridique et ce au seul nom du respect des droits de l’homme et de l’enfant et de la laïcité



mentions légales



NOTE SUR LES COMMENTAIRES

Le présent blog est le canal d'expression du CLPS. Nous veillons scrupuleusement à la qualité de l'information et des opinions exprimées. Nous avons maintes fois accepté d'accueillir des commentaires qui se trouvaient aux antipodes de nos convictions dès lors qu'ils étaient rédigés dans une langue correcte, qu'ils restaient courtois, et qu'ils apportaient de la matière au débat. 
Toutefois, suite à des propositions de commentaires qui ne respectaient pas ces conditions, nous nous devons de rappeler que ce blog n'est pas un forum. Nous nous refuserons en conséquence à publier les textes sarcastiques et a fortiori injurieux à l'égard de qui que ce soit, d'une longueur excessive par rapport au texte initial et les billets "en rafale" qui restent d'une lecture difficile et nuisent à la lisibilité de l'ensemble. Merci à  nos contributeurs, qu'il soutiennent ou contredisent nos thèses, de respecter ces quelques règles de savoir-vivre.



 

VISITEURS DU PRESENT BLOG, SYMPATHISANTS DU CLPS,

N'hésitez pas à utiliser le formulaire de contact pour nous signaler toute activité qui vous interpellerait, nous vous répondrons rapidement, sereinement! 



Posted by Picasa

mardi 26 septembre 2023

LA TRIBUNE DE LYON: Toute affirmation de l'appartenance de la NEF à la mouvance de l'anthroposophie fera l'objet de poursuites, NOTRE REACTION



Le conseil d'administration du CLPS a mis à son ordre du jour le 26 septembre 2023 les menaces de procédures judiciaires à l'encontre des détracteurs de la nouvelle économie fraternelle, qui ont été révélées par la Tribune de Lyon. Nous ne pensons pas devoir douter de la réalité de ces projets que l'organe d'information a dévoilés en les exposant dans un article récemment mis en ligne. Si, mais cela nous semble invraisemblable, la réalité de ces événements pouvait être contestée, nous ne manquerons pas d'en informer immédiatement nos lecteurs. Les informations fournies par la Tribune de Lyon nous semblent d'autant plus crédibles qu'elles s'inscrivent dans la suite logique d'agissements que nous avions déjà constatés dans le passé.

Le CA a rappelé que notre association avait lancé en 2016 un appel pressant à la coopérative financière suite à un courrier adressé à Grégoire Perra par un de ses cadres. Ce dernier, en termes certes courtois mais explicites, menaçait le blogueur d'une procédure et rappelait la condamnation du Député Jacques Guyard. Ce parlementaire était intervenu lors d'une émission à la télévisioni mmédiatement après la publication du rapport de la commission parlementaire Les sectes et l’argent dont il avait assuré la présidence. Selon les dires de ce cadre, ces procès dont la Nef aurait été la partie gagnante auraient permis de conclure que l'anthroposophie n'était pas une secte.

Dans les faits, en appel, le défendeur avait bel et bien été relaxé ! Nous avions alors exhorté la Nef à renoncer à ses menaces de procès, non pour des raisons de fond, mais par souci du respect de la liberté d'expression. Maintenant, à en croire la Tribune de Lyon, c'est l'ensemble des acteurs qui la ressentent comme liée à la mouvance de l'anthroposophie qui se retrouve menacés.

La nouvelle économie fraternelle a signé cela fait plusieurs années une convention de partenariat avec Amnesty International, dont c'est précisément la mission de défendre la liberté d'expression. Et en même temps, en menaçant ainsi ses détracteurs, la Nef exerce à notre sens une pression que nous ressentons comme à l'opposé de la promotion de cette liberté protégée par les dispositions de la Convention européenne des droits de l'Homme. Le CLPS, attaché aux droits qu'énonce ce traité, s'est toujours étonné de ce partenariat entre la coopérative financière et la respectable association internationale dédiée à la défense des droits de l'homme.

En droit, il est exact que tout justiciable est fondé à saisir l'autorité judiciaire dès lors qu'il subit un préjudice. Dans le cas présent, la crainte d'une plainte, avec tous les tracas que cela suppose, peut amener ceux contre qui elle pourrait être dirigée à s'autocensurer. De surcroît, le 7 octobre 2021, le tribunal de grande instance de Strasbourg relaxait le même Grégoire Perra qui avait été poursuivi par des médecins qui se référaient à la doctrine de Rudolf Steiner. Le juge reconnaissait que ce contentieux s'inscrivait dans un débat sociétal dans le cadre duquel mettre en cause cette doctrine n'impliquait nullement la mauvaise foi.

Notre adhésion inconditionnelle aux libertés prévues par les traités internationaux et européens de protection des droits de l'homme nous a toujours interdit de revendiquer une quelconque restriction des droits de la Nef à s'exprimer ou à agir et de prôner une  législation spécifique. Que cela soit clair, nous l'avons toujours affirmé et c'est même un de nos fondamentaux mais nous nous sentons en droit d'en attendre la réciprocité. Pour conclure, ce n'est pas en tentant de bâillonner ses adversaires au mépris de leur droit à s'exprimer qu'elle s'exonérera de toute suspicion de sectarisme, bien au contraire !




vendredi 22 septembre 2023

Une visite automnale au salon des « médecines holistiques et alternatives » …


Nous sommes le 9 septembre 2023, à quelques kilomètres de Vesoul, en direction de Villersexel, dans un ancien prieuré. Il se tient un salon des médecines holistiques et alternatives. Une vingtaine d'exposants (l'entrée coûte quand même 10 € mais donne droit à des activités…). Quelques disciplines y sont présentées, il ne semble pas que figurent parmi les exposants des diplômés en médecine ou en psychologie clinique. Les thérapeutes viennent des départements du Doubs et de Haute Saône. Citons une sophrologue certifiée praticienne énergétique, avec notamment comme spécialité le Reiki et les bols tibétains. Des massages réflexologie assortis d'une boutique de bijoux et accessoires bien-être. 




Une hypnothérapeute. Énergie slim, une méthode d'amincissement par digitopuncture, soit une acupuncture sans aiguille mais utilisant seulement la pression des doigts. Il est impossible de tout citer.

Retenons également le massage Amma assis.




Et encore un praticien de l'ennéagramme.

Ce concept vient de Gurdjieff. Il suppose que les caractères humains peuvent être classifiés en neuf pôles. À chacun d'eux correspondent des blocages particuliers. Effectivement, notre interlocuteur se targue de mettre fin à des blocages (mais n'est-ce pas le cas de toutes les psychothérapies ?). Deux disciples de Gurdjieff , Ichhazo et Naranjo ont développé ledit concept d'ennéagramme, tandis qu'une psychologue, Helen Palmer, s'efforçait de relier le aux fondamentaux de la psychologie. Parmi ces types de personnalité, le perfectionniste, le médiateur, le loyaliste, etc. Nos lecteurs pourront utilement se reporter au petit ouvrage de Daniel Lafargue, la face cachée de l'ennéagramme. L'auteur relève notamment que de même que les diagnostics posés par l'examen astrologique peuvent être faussés par un ascendant, ceux qui sont donnés par l'ennéagramme peuvent également être faussés par l'ennéatype voisin !

Nous avons parcouru le site Internet de ce thérapeute, s'il a effectivement une solide formation scientifique, rien n'indique qu'il ait suivi la moindre formation diplômante en psychologie clinique. De plus, Il intervient au sein d'un organisme à but non lucratif auprès de détenus. Il agit également auprès d'élèves des lycées et collèges, mais ce n'est pas au sein des établissements, et leur dédie un horaire au sein de son cabinet. Loin de nous l'idée de nier la nécessité d'assurer aux détenus des contacts extérieurs voire un suivi psychologique, mais est-il judicieux de les confier à un praticien qui ne se prévaut pas sur son site public (consulté le 20 septembre 2023) de diplôme universitaire en psychologie ?

L'ennéagramme a été repris entres par un organisme qui dispense des formations New Age, la libre université du Samadeva, en Alsace, puis, ce qui est plus inattendu, par des diocèses, nous l'avons déjà évoqué dans ces colonnes. Il est ici repris par un praticien, qui se veut également un coach.

Certes, sur tous les stands des exposants assurent un accueil très sympathique. Si tous s'éloignent des psychothérapies et des soins médicaux reconnus par l'Université, il est difficile de distinguer ceux qui dispensent des thérapies parallèles et qui ne s'appuient pas sur un cursus universitaire ou officiel, de ceux, au cœur de notre objet statutaire, qui abusent de la vulnérabilité des personnes qui s'adressent à eux pour exercer une emprise.




mardi 5 septembre 2023

Le service civique est destiné à des missions d’intérêt général !


L'école Steiner Waldorf de MENS en Isère recrute un service civique.


Si l'on se reporte au site Internet de l'agence du service civique, on peut voir également que des écoles démocratiques font appel à ce dispositif financé par la collectivité publique.

L'agence rappelle d'ailleurs que ce dispositif, du fait de son financement public, doit profiter à des missions d'intérêt général.

Rappelons que si les établissements d'enseignement hors contrat doivent mener leurs élèves à l'acquisition du socle de connaissances imparti aux écoles publiques et aux écoles sous contrat, ils bénéficient de toute latitude dans la progression et les méthodes.

Cette liberté est le pendant, pour les établissements hors contrat, de l'absence des financements accordés aux établissements sous contrat.

Il importe de rappeler que les coûts de recrutement d'un service civique ne sont pas compris dans les financements permettant aux établissements sous contrat de recevoir une participation financière de l'État.

mardi 22 août 2023

Ecoles Steiner Waldorf : autour de la reconnaissance d’utilité publique.


Le 4 juin 2015, le tribunal administratif de Paris rendait un jugement.

La fédération des écoles Steiner Waldorf avait sollicité du ministre de l’Intérieur la reconnaissance d'utilité publique. L'administration ayant rejeté la demande, la fédération contestait le rejet devant la juridiction administrative. Nous avons peu de temps après, mis en ligne cette décision judiciaire et mis en valeur des extraits significatifs sur le présent blog.

Parmi les motifs de ce refus, le fait que, la plupart des établissements ne menaient pas les élèves jusqu'à la classe de terminale et en conséquence il n'était pas possible d'apprécier l'efficacité de la pédagogie en comparant les résultats avec ceux des établissements qui préparaient leurs élèves aux épreuves du baccalauréat jusqu'à la classe de terminale comprise.

Or, l'école de Wintzenheim dans la banlieue de Colmar a obtenu la reconnaissance d'utilité publique par arrêté préfectoral en vertu du droit local d'Alsace Lorraine.

Nous avons reproduit dans un de nos précédents billets cet arrêté.

Cette école, à en croire son site, ne comprend pas les classes de terminale.

Nous avons, par courrier adressé sur le site de la préfecture du Haut-Rhin, sollicité des explications de l'administration, afin de connaître les raisons de cette distorsion. Nous n'avons pas obtenu de réponse.

Il y a de cela quelques années, la « charte Marianne » enjoignait à l'ensemble des administrations de répondre tous les courriers qui leur étaient adressés. Ce n'est pas la première fois, nos lecteurs le savent, que nous n'obtenons pas de réponse à des courriers les plus courtois et civils.

Par ailleurs, la presse locale nous a appris que des parents avaient porté plainte contre l'école de Wintzenheim suite à l'allumage d'un feu potentiellement préjudiciable à la santé des élèves en classe de chimie.

Bien entendu, nous nous tiendrons informés de l'évolution de cette procédure.

Conformément à ce que nous dicte notre éthique, nous nous abstiendrons de tout commentaire et de tout pronostic sur l'issue de ladite procédure tant qu'une décision à caractère définitif n'aura pas été prise.


vendredi 18 août 2023

Epilogue d'une longue procédure qui oppose les Témoins de Jéhovah et l'Etat finlandais: les directives européennes sur la conservation des données personnelles s'appliquent au prosélytisme religieux et ne sont pas constitutives d'une atteinte aux droits de l'Homme

 


Une amie de l'UNADFI qui se reconnaîtra et que nous remercions a eu la gentillesse de nous signaler récemment un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme: ledit arrêt mettait fin à un litige vieux de plusieurs années qui opposait l'État finlandais aux Témoins de Jéhovah. L'objet en était la conservation par les prédicateurs de données personnelles qui concernaient les personnes visitées lors de leur porte-à-porte et sans qu’elles y aient expressément consenti. La réglementation de l'Union européenne, à ce sujet, a été depuis codifiée par les rédacteurs de la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Les bases de données doivent se limiter à un usage purement privé (par exemple des répertoires téléphoniques et les listes d'adresses des particuliers). La Cour de justice de l'Union européenne, à Luxembourg, a estimé que les données collectées par les prédicateurs excédaient le cadre privé et relevaient donc du contrôle de la Cour de justice.

Le litige a été ensuite porté devant les magistrats de la Cour européenne des droits de l'homme, dont l'arrêt final confirme la conformité de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne au droit européen des droits de l'homme.

Reconnaissons-le, un seul billet de blog ne permettra pas, au risque d'être illisible, de fournir à nos lecteurs une idée et un tableau exhaustif. Aussi trouveront-ils un point plus détaillé dans le dossier que nous avons constitué.


LE LIEN VERS NOTRE DOSSIER ICI

jeudi 13 juillet 2023

Une exposition sur les dérives sectaires que nous venons de confectionner : vous pouvez-vous en emparer !




Le cercle laïque pour la prévention du sectarisme vient de concevoir 

une exposition pour informer et sensibiliser le public sur les dérives sectaires (lien).


Elle va être imprimée et placée sur des supports pour que la circulation en soit assurée par nos relais locaux sur un certain nombre de régions.


Mais tous les lecteurs qui auraient des responsabilités associatives peuvent s'emparer de ce travail et l'imprimer à leur convenance. Nous n'y mettons qu'une seule condition : qu'ils nous en avisent, par exemple via le formulaire de contact de notre blog ou par Messenger.


Le bas de la première page de l'exposition comporte un petit blanc qui permet à une association utilisatrice d'insérer son cachet ou un autocollant.


Nous mettons en même temps en ligne un livret d'accompagnement, en deux formats. La première version permettra aux utilisateurs de l'adapter, la seconde, en PDF, sera également imprimable et consultable sur place sur un téléphone portable.


vendredi 30 juin 2023

Congrès de naturopathie dans le Jura : merci à Charlie hebdo de son autorisation à le partager avec vous


 Au congrès des naturopathes et des complotistes


 

Le taxi serpente sur les routes du Jura, direction Mont-sous-Vaudrey, 1 300 âmes par temps calme, plus du triple lors du 4e Congrès de médecine intégrative et son festival du bien-être, et déjà, les questions pleuvent. Pourquoi diable cet événement est-il organisé au fin fond des plaines franc-comtoises ? Qui sont ces 3 500 festivaliers qui paient 80 euros la journée pour assister à des conférences sur le bien-être – le programme promettant par exemple « Votre foie a besoin d’amour : comment mieux le comprendre, le soutenir » ? Et que peuvent bien seriner les médecins antivax, un peu plus d’un an après la fin de la pandémie de Covid-19, dans une société où il n’est plus question de masques ou de vaccins ?

 

Car tout le gratin de la sphère complotiste qui a fleuri pendant le Covid est de la partie, ce week-end, au grand congrès de « médecine intégrative », organisé par le domaine Arc en Ciel de Mont-sous-Vaudrey. Henri Joyeux, Luc Bodin, Louis Fouché : autant de médecins opposés à la vaccination et aux mesures sanitaires, avec, en guest star, l’ex-généticienne réprouvée de l’Inserm Alexandra Henrion-Caude. Tous doivent prendre la parole au ­domaine Arc en Ciel, qui abrite, dans un joli château, un centre de formation en naturopathie, et vient d’inaugurer son école primaire à pédagogie alter­native, Les P’tits Naturos.

 

« C’est le bol qui choisit son être »

 

Au début, on aurait pu croire à un festival ordinaire si, sur une petite scène près de l’entrée, une femme ne révélait sa méthode magique pour cuire les pois chiches afin « d’éviter les pets putrides ». Un peu plus loin, des stands de street food proposent des assiettes de crudités racornies à prix exorbitants : tout est un peu crasseux… Au pire, reste la possibilité de finir au kebab du village, en face du domaine – c’est aussi ça, le Jura. Côté public, en revanche, chacun est plutôt propre sur lui, même s’il y a beaucoup de lin, de robes à grosses fleurs, de sandales en cuir. Nombre d’hommes sont torse nu, bob sur la tête et pendentif en cristal au cou, avec cette sérénité aussi ostentatoire qu’agaçante.

 

Assises dans l’herbe d’un vaste champ, 200 personnes écoutent le sermon du physicien conspirationniste Philippe Guillemant en prenant des notes – il faut tout de même rentabiliser le prix de l’entrée. « Les neuroscientifiques font de la pensée magique. De la magie triste, répète-t-il. Penser que la mémoire est dans le cerveau, c’est de la magie triste. Penser que la conscience est dans le cerveau, c’est de la magie triste. Les scientifiques sont utiles pour guérir certaines maladies, mais ils n’ont rien compris à l’essentiel. »

Les conférences s’enchaînent et les mots se répètent, « vibra­tion », « intuition », « ressenti », puis l’ordre des médecins en prend pour son grade, et c’est reparti, « vibra­tion », « intuition », « ressenti ». Comme la tête me tourne un peu, je me dirige vers les exposants : bien malgré moi, l’ésotérisme ambiant ­commence à avoir raison de l’argent liquide que je réservais pour le taxi du retour. Après m’être presque laissé tenter par une séance d’hypnose rétrospective (200 euros pour trois heures, pendant lesquelles on visite ses vies antérieures, animales, végétales, astrales et même extraterrestres), je finis par opter pour un savon au lait de jument. Heureusement, les câlins du stand « Bienveillance » sont gratuits. Un peu plus loin, une vendeuse saisit, devant les yeux clos d’une cliente, un grand bol chinois qu’elle frappe avec un gong. Elle le dépose, puis recommence avec un autre, plus petit cette fois, et ainsi de suite. « Mince, je ne trouve pas de bol qui entre en vibration avec votre être », s’excuse la vendeuse. « Ah ça, c’est le bol qui choisit son être, et pas l’inverse », chuchotent deux femmes qui observent la scène. La pauvre cliente ouvre de grands yeux paniqués : « Vous pensez que vous allez trouver ? »

 

Finalement, devant un étalage de pierres multicolores et de cristaux, une femme écoute avec une moue sceptique les explications d’un petit homme doté d’une moustache impressionnante. Une survivante de la raison ? Elle s’appelle Sandrine, tient un centre de yoga dans le Jura, elle a 57 ans et veut bien reconnaître que si tout cela « tient un peu du folklore », elle reste tout de même curieuse de découvrir « d’autres expériences de vie. Il n’y a pas une spiritualité universelle, mais chacun peut essayer de trouver ce qui lui fait du bien. Alors, d’accord, on enfonce des portes ouvertes, mais parfois, il est important de rappeler les choses. Dans le fond, tout le monde cherche la même chose : l’harmonie, et une façon d’être en dehors du consumérisme ». Je lui fais remarquer que l’entrée du festival est tout de même onéreuse et qu’il y a vraisemblablement un réel business autour des pierres et autres grigris. Sandrine hausse les épaules. « Oui, d’accord, et pourquoi pas ? Moi, ça me fait du bien. Certains dépensent leur argent dans des vêtements, dans de l’alcool, dans des loisirs… Moi, j’aime les pierres énergétiques et les conférences sur la naturopathie. C’est comme ça. »

 

Croquer le souffle de la vie

 

Un doute me saisit. Et si tout cela était finalement inoffensif ? Et si ces personnes, avec leur zénitude exaspérante, ne recherchaient finalement rien d’autre qu’un idéal, qu’une meilleure façon de vivre ? Je méditais mollement lorsqu’Alexandra Henrion-Caude, la généticienne renommée, a pris la parole. « Je vous préviens, ça va être un peu scientifique, prévient-elle. Vous me connaissez, d’ailleurs, je ne m’appuie que sur des thèses scientifiques. » S’ensuit l’habituel laïus sur la sacralité des gènes humains, celle de la reproduction biologique, sur la vaccination qui serait la première porte ouverte sur le clonage et l’eugénisme, sur fond d’acquis catholiques qu’elle omet évidemment de mentionner. Une panique religieuse, déguisée en doute scientifique. Un petit groupe de femmes applaudit avec enthousiasme. « Elle est vraiment rigoureuse », souffle l’une d’elles.

 

Sur la petite scène, les choses se corsent encore. Vincent Pavan, maître de conférences à l’université d’Aix-Marseille et à la tête du site Réinfo Liberté, créé pendant le Covid, tient un discours sur le thème « L’éducation selon Sade : ou comment la perversion s’impose à la modernité ». Il faut se concentrer pour saisir le fond du propos, après un déroulé historique confus. En gros, la République, depuis la Révolution, s’attache à séparer les enfants de leur famille pour en faire de parfaits petits soldats. L’enseignement public, avec ses cours d’éducation sexuelle, mène à la confusion des genres, à la perte de l’esprit critique, et même parfois à l’inceste. Dans l’auditoire, quelques femmes voilées applaudissent à tout rompre. De la défiance scientifique – et donc du péril sanitaire qui s’ensuit – nous voilà donc au séparatisme.

 

Un homme au vague air de Jésus s’assoit à mes côtés. Professeur de sciences de la vie et de la Terre (SVT), il n’est « pas catholique », mais suit l’exemple du Christ et m’explique qu’il n’a « pas besoin que les autres voient ce [qu’il] voit pour y croire », enfin bref, c’est compliqué. Il finit par avouer, de la douleur plein les yeux, souffrir de schizophrénie : la naturopathie est une façon de calmer son esprit endolori, d’essayer de se réconcilier avec lui-même, avec ses sens et son présent. Qu’a-t-il pensé de la conférence précédente ? « Pas mal, hein ? C’est ça, la perversion. Avec l’école, on perd l’indépendance familiale et celle de penser par soi-même », soupire-t-il. Voilà peut-être la phrase qui résume la philosophie ambiante : être libre, du système et de la raison trompeuse, comme si le doute légitimait les thèses les plus hasardeuses, farfelues… et même dangereuses.

 

C’est d’ailleurs le mantra de Louis Fouché, le parrain de l’événement, qui prend la parole pour la dernière conférence de la journée. D’un ton caressant, il invite son auditoire à « s’étirer », à « croquer le souffle de la vie comme dans un carré de chocolat ». « Les institutions, ce sont à la fois l’hôpital, les scientifiques, l’État, les médias, dit-il. Ils ont très bien compris comment créer des traumatismes et des figures d’attachement pour vous soumettre. Vous avez tous pris en sympathie Édouard Philippe, avec sa barbe blanche, alors qu’il vous a tous foutus en taule chez vous. C’est toxique et pervers, et vous validez en permanence le monstre. »

 

Sur les stands, les livres d’Henri Joyeux, d’Alexandra ­Henrion-Caude et de Louis Fouché s’écoulent comme des petits pains. Dans les premiers rangs, Philippe hoche la tête. Lui est venu pour voir ces médecins « héros du Covid ». Il ne se sent pas concerné par l’épidémie, d’ailleurs, il n’a pas attrapé le virus, il s’en fout, juste assez pour être tout de même de toutes les manifestations contre les mesures sanitaires à Besançon, il s’est battu contre le masque, contre la vaccination, a organisé sur Facebook des groupes pour continuer à maintenir une vie sociale en faisant fi du confinement. Bon, d’accord, mais pourquoi venir écouter des personnes parler de tout cela, trois ans après la pandémie ? Philippe réfléchit un instant. « En fait… je crois que tout cela me conforte dans ce que je sais déjà. »

 

Coline Renault


Vous pouvez consulter cet article avec les dessinateurs en vous rendant sur le site de CHARLIE HEBDO

charliehebdo.fr

 

 

LES DERIVES THERAPEUTIQUES , rapport de l'Ordre national des Médecins

 



En 1996 l'Ordre national des médecins avait rendu public un rapport doctrinal : « pratiques médicales et sectes ». L'auteur de ce texte avait insisté sur les problèmes éthiques posés par les dérives sectaires, qu'on nommait à l'époque plus communément « sectes ». Il distinguait les « médecins recruteurs » et les « médecins recrutés ». La liberté de conscience reconnue tant par le droit interne que par les textes internationaux qui protègent les droits de l'homme était protégée au sein du monde médical. Mais le médecin devait s'abstenir de toute incidence de ses convictions dans l'exercice de son art.

Il y a quelques jours, un nouveau rapport sur les dérives thérapeutiques a été mis en ligne sur le site de l'Ordre.


Nous en donnons ici le lien.


Il s'agit de dérives thérapeutiques. Ce rapport est donc plus technique que le précédent. L'appréciation de la scientificité des méthodes traitées tout au long de ce texte est étrangère à notre objet statutaire. Toutefois, nous ne pouvons que nous réjouir de la prise en compte, récurrente, de deux problématiques qui sont parties intégrantes de notre mission :

l'emprise mentale (la Mission interministérielle est souvent citée et un chapitre entier est dédié à l'emprise sectaire)

la perte de chance : fréquemment, les rapporteurs conviennent de l'innocuité de certaines pratiques, mais craignent, notamment en cas de maladie grave, que la prise en charge du patient soit retardée.

Ce rapport est un peu long, mais très facile à lire. Après l'exposé des réflexions les rapporteurs, des fiches sont proposées, et nous y retrouvons la mention de techniques sur lesquelles nous avons déjà été interrogés par des familles : Access bar, la nouvelle médecine germanique, la médecine anthroposophique.

Nous conseillons à nos lecteurs la lecture de ce document pour qu'ils disposent du maximum d'éléments pour se forger leur opinion personnelle. Une lecture que nous recommandons également aux militants des associations semblables à la nôtre, car elle peut éclairer des familles de patients qui s'éloignent de leurs proches sous l'emprise d'une pratique sectaire ou qui retardent la mise en œuvre d'un traitement approprié.