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dimanche 29 janvier 2023

COLONIE DIGNIDAD ICI LE LIEN VERS LE REPORTAGE SUR ARTE TV


 COLONIA DIGNIDAD le lien ICI


De la Colonia Dignidad (1961-1997) à la Villa Baviera

et ensuite…


Dans un registre différent de nos informations régulières, nous nous permettons de mentionner la rediffusion actuelle sur Arte-TV en accès libre, de l’indispensable série documentaire de 2019, précise et glaçante, qui retrace l’histoire de cette secte à apparence de ferme modèle fondée par un ancien nazi.


Colonia Dignidad, une secte allemande au Chili,

série documentaire Annette Baumeister et Wilfried Huismann – 2019

2x89mn



disponible jusqu’au 31/12/2025


Et puis les heureux adhérents d’une médiathèque publique permettant l’accès gratuit à l’excellente plateforme de vidéos documentaires « Les yeux doc » peuvent y voir un autre film, complémentaire du précédent, qui s’attache lui, sur un ton pondéré et pudique, à donner la parole aux anciens adeptes-prisonniers restés sur place faute de ressources et d’un logement.

Quand certains tentent douloureusement de se reconstruire tout en demeurant sur place et en voisinant avec d’autres qui tiennent toujours, avec le sourire, des propos faisant froid dans le dos.


Les yeux doc


Les Chants de l'oubli

Estephan Wagner, Marianne Hougen-Moraga, 2020, 90 min








jeudi 26 janvier 2023

Témoins de Jéhovah au Québec: retour sur le décès faute de transfusion d'Eloïse Dupuis et un jugement de la Cour d'appel du Québec sur l'intérêt de l'enfant de TJ.







Récemment, nous avons consacré un billet de ce blog au décès il y a quelques années d'Éloïse Dupuis, une jeune québécoise qui avait refusé la transfusion lors de son accouchement et en était décédée. Nous avions donné le lien du rapport de l'agent public (le « coroner »), qui avait conclu que c'est librement que la patiente avait refusé de recevoir du sang. Tout en précisant que nous ne partagions pas cette opinion (le plus important étant à nos yeux le droit à la vie) nous avons exposé à nos lecteurs l'intégralité de l'argumentation issue de la législation canadienne.

En cherchant, nous avons trouvé l'opinion inverse. Elle émane du Parti québécois. Ce mouvement, souhaite une autonomie accrue des Québécois francophones, qui les libérerait de la tutelle d'Ottawa. Bien entendu, sur ce point, nous ne prenons pas parti, ce n'est pas notre rôle d'association, dans les querelles partisanes de l'Hexagone, et nous n'allons pas a fortiori émettre le moindre jugement sur les formations politiques canadiennes. Nous avons cru comprendre cependant que les francophones souhaitaient rapprocher autant que possible le régime de laïcité outre-Atlantique de la tradition française. L'ancienne porte-parole en matière de laïcité de ce parti, Madame Agnès Maltais, s'était exprimée à ce sujet sur le site Internet de Radio-Canada.

Voici quelques extraits significatifs de sa position suite au décès de Madame Dupuis :

« Je n'attaque pas les religions », s'est défendue d'entrée de jeu Mme Maltais. « Les religions, même les sectes, peuvent exister », a-t-elle précisé, mais il est plus que temps, selon elle, d'« examiner la possibilité que, sous le couvert de la religion, des gestes illégaux puissent être posés ». Prenant pour exemple la mort d'Éloïse Dupuis, cette femme de 27 ans, témoin de Jéhovah, décédée en octobre 2016 en donnant naissance à son enfant parce qu'elle refusait une transfusion sanguine, Agnès Maltais estime qu'il est temps de se pencher sur l'espace accordé aux religions qui se livrent à ce qu'elle qualifie de « dérive sectaire » au nom de la liberté de culte.(...) « Ce que dit le docteur Barrette, et je le comprends, c'est qu'il ne veut pas toucher au consentement libre et éclairé », affirme-t-elle, mais son questionnement porte plutôt sur ce qui sous-tend la décision d'Éloïse Dupuis.(...)« Il faut questionner la valeur du consentement quand il y a un endoctrinement depuis la plus tendre enfance », fait valoir la députée,(...). (c'est nous qui soulignons) 

Bien consciente du droit à la liberté de religion inscrit aux chartes, la députée de Taschereau ne propose pas d'interdire quelque religion que ce soit, mais elle veut que le législateur se penche sérieusement sur les moyens d'intervenir en matière de protection des enfants, de protection des aînés et de défense du droit à l'intégrité physique des personnes au sein de ces communautés fermées. Elle estime également que le gouvernement a la responsabilité d'organiser un soutien pour les personnes qui cherchent à quitter ces organisations et de leur assurer un accès à la justice, souvent nécessaire.

Le lien ci-dessus donne accès à l'intégralité de l'article, et aux conclusions convergentes de la députée et de la tante de la personne décédée.

Ci-dessous des liens faire une enquête menée par un journaliste canadien francophone.

«Les Témoins de Jéhovah, ce n’est pas une question d’immigration ou de multiculturalisme. C’est une question de gens qui, en état de vulnérabilité, se font manipuler sous prétexte de religions», a-t-elle insisté en entrevue avec Agnès Maltais. Selon elle, il faut aborder la question des sectes «sous l’angle de la légalité ou l’illégalité des choses, plutôt que la liberté de religion».

Témoins de Jéhovah: pas une question de multiculturalisme, dit Agnès Maltais | TVA Nouvelles

Bien qu’un coroner ait déterminé qu’Éloïse Dupuis a refusé la transfusion sans pression de sa communauté religieuse, Manon Boyer estime qu’il est impossible de parler d’un consentement libre dans son cas. «Ces gens-là n’ont pas le choix, disait-elle en début de semaine. Quand Éloïse est née, ses parents étaient déjà témoins de Jéhovah. Toute sa vie, on lui a appris que, si elle prenait du sang, elle n’aurait pas le droit au paradis éternel.» Pour Manon Boyer, les lois doivent être changées afin qu’il «n’y ait plus d’autres décès comme celui d’Éloïse».

La tante d’Éloïse Dupuis rencontrera Sonia LeBel | TVA Nouvelles

«Je comprends que le deuil n’est pas facile pour ces parents-là, sauf qu’elle n’est pas morte d’une erreur médicale. On l’a laissé mourir au bout de son sang. Vous savez que du personnel médical pleurait parce qu’il ne pouvait pas lui porter secours? Ils devaient la laisser mourir au bout de son sang, ça prit plusieurs jours, les organes lâchaient les uns après les autres. Une agonie épouvantable!» Selon le chroniqueur la liberté de religion devrait tout simplement s’arrêter lorsque la vie d’une personne est en danger. «En France il existe une loi qui s’appelle ''Abus de faiblesse''. Cette loi permet de poursuivre les organismes qui profitent de la vulnérabilité psychologique de certaines personnes

La liberté de religion devrait s’arrêter lorsque la vie est en danger | TVA Nouvelles

Au cabinet de Sonia LeBel, on assure que la ministre fera un suivi de la rencontre, sans préciser les prochaines étapes. «Il y a certainement une volonté politique de se pencher sur la question, mais je ne peux pas m’avancer sur les moyens qui seront mis en place», résume l’attachée de presse de la ministre LeBel, Nicky Cayer. Mme LeBel travaillera de concert avec la ministre de la Santé, Danielle McCann, et le responsable du dossier de la laïcité, Simon Jolin-Barrette. «C’est une question délicate qui a des implications dans plusieurs portfolios», souligne Nicky Cayer.

Québec étudiera les dérives sectaires | TVA Nouvelles

Sans toutefois leur donner la parole directement, l'organe de presse publie sur son site la défense des témoins de Jéhovah.

Apolitiques, les témoins doivent respecter les règles établies dans la société où ils vivent. Toutefois, si ces règles contreviennent à la doctrine de la Bible Jéhovah, les témoins ne respecteront pas la règle. D’ailleurs, le thème du congrès cette année est «Soyez courageux». Doit-on être courageux de refuser une transfusion sanguine? «Effectivement, tout ça prend beaucoup de courage (...) Dans la Bible on parle de s’abstenir du sang. On n’ira pas plus loin que ce que la Bible dit», indique M. Beaudet, admettant se rendre au chevet des malades pour les soutenir, même lorsqu’ils ne sont pas invités. Mais, il assure ne jamais mettre de pression. «C’est à chaque individu de prendre sa décision finale», dit-il. Par ailleurs, les Témoins de Jéhovah sont fréquemment taxés de ne pas valoriser les études supérieures et d’encourager l’apprentissage d’un métier. «Nous ne sommes pas là pour imposer. On encourage nos membres à avoir un emploi et à être des membres qui contribuent à la société. Alors, est-ce que c’est nécessaire et jusqu’à quel point c’est nécessaire de s’instruire pour avoir cet emploi-là ? C’est à chaque famille de décider», plaide encore une fois Jason Beaudet. Les jeunes Témoins ne peuvent pas fêter l’Halloween avec leurs camarades de classe ni aucune autre fête. Les deux hommes n’y voient pas de problème, même si la situation peut isoler les enfants.

Des Témoins de Jéhovah défendent leur refus d’une transfusion de sang | TVA Nouvelles

Un père de famille a eu recours aux tribunaux pour faire cesser l’endoctrinement de ses filles par leur mère, mais il sent néanmoins que tout n’est pas réglé.

«Qu’est-ce qui se passe dans ces réunions-là ? On leur apprend qu’il ne faut pas aller voter, on leur apprend que les gens qui fument sont de mauvaises personnes et qu’il ne faut pas leur parler. On leur apprend que les homosexuels sont des pommes pourries. On les bourre de préjugés», a dénoncé l’avocate du père, Me Nathalie Madore. Par ailleurs, la mère faisait également faire du porte-à-porte à ses filles au nom des Témoins de Jéhovah. «C’est ni plus ni moins que du travail forcé qu’on veut faire faire aux enfants et sous le couvert de la religion, ça devient acceptable, ce qui ne devrait pas être», a déploré l’avocate, qui est parvenue à convaincre un juge de la Cour supérieure du bien-fondé de la démarche du père.

Témoins de Jéhovah: il veut éviter que ses enfants soient endoctrinés | TVA Nouvelles

Deux ordonnances sont en litige. Elles touchent certaines activités religieuses auxquelles prenaient part les deux fillettes du couple âgées de 8 et 11 ans lorsqu’elles étaient sous la responsabilité de l’appelante. La première ordonnance interdit à l’appelante de faire participer les enfants à des réunions ou activités religieuses les soirs de semaine précédant une journée d'école et la seconde lui interdit de faire faire des activités de prédication religieuse aux enfants, notamment du porte-à-porte (...)  La preuve montre un investissement considérable de temps de la part de l’appelante dans la pratique de sa religion et une bonne partie de cette implication est faite avec les enfants. L’évaluation des témoignages et la crédibilité des témoins amènent la juge à conclure que, pour l’appelante, la religion prend le dessus sur tout, incluant l’intérêt de ses enfants. Notamment, la juge souligne que l’appelante n’a pas respecté une décision judiciaire dont l’esprit était d’éviter aux enfants de participer à des réunions religieuses les soirs précédant un jour d’école, soit le jeudi soir, en modifiant la journée de la réunion au mardi, un autre jour d’école. La juge pouvait retenir la fatigue des enfants dont a témoigné l’intimé, lorsqu’elles sont amenées, les soirs de jours d’école, aux réunions religieuses et que la récurrence de telles activités était contraire à leur meilleur intérêt.

extraits du procès verbal d'un jugement du 9 juin 2017 de la Cour d'appel de Québec


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vendredi 20 janvier 2023

LA NEF , une institution anthroposophique? Nos recherches, nos réflexions, nos conclusions (provisoires?)


Nous allons reprendre avec vous ci-dessous, avec pour documentation les listes de financements établies chaque année par la nouvelle économie fraternelle et mises en ligne. Nous ne pouvons pas nier la transparence de la coopérative financière lorsqu'il s'agit des destinataires et des chiffres. Chaque projet est décrit, et comprend le montant total des prêts alloués et la durée du remboursement. Ce n'est pas au niveau des chiffres ou des bénéficiaires qu'un problème se pose. Ce sera plutôt au niveau de l'idéologie qui sous-tend le projet global de la nef.

Sont financés tout d'abord très fréquemment des micro crèches et très souvent également des Biocoop. Mais nous nous arrêtons ici surtout au domaine éducatif. Entre Biocoop et la nef, les liens de coopération semblent très étroits mais ce n'est pas ici le sujet du présent billet.

En 2010, c'est l'école Steiner en Ille-et-Vilaine qui est financée par un prêt (36 mois).


NOTRE ETUDE COMPLETE ICI




lundi 16 janvier 2023

Le sang et les témoins de Jéhovah : la conception canadienne

 

Nous avons maintes fois traité le dilemme auquel sont confrontés les établissements hospitaliers et l'administration lorsque le pronostic vital est engagé si un témoin de Jéhovah refuse une transfusion indispensable à sa survie. Pour le CLPS, nous avons déjà affirmé, tant juridiquement que moralement, c'est la vie qui prime.

Nous avons retrouvé le rapport d'un « coroner » sur le décès de Madame Éloïse Dupuis en 2016 au Québec. Nous vous soumettons ci-dessous un extrait de son rapport et en pièce jointe le document dans sa totalité. Ce n'est certes pas notre conviction, mais nous estimons de notre devoir de donner une information aussi complète que possible. Avant la lecture du rapport lui-même, nous vous soumettons l'explication de ce qu'est un coroner.





Chaque religion a des règles de vie et de conduite, que ce soit, entre autres, le jeûne pendant certaines journées ou à certains moments de la journée, l’interdiction d’alcool ou de drogue, de contraception ou d’avortement. Ces règles de vie qu’adopte une personne en accord avec sa foi, quelles qu’en soient les conséquences, ne rendent pas son consentement moins libre. Si la personne est majeure et saine d’esprit, il s’agit d’un choix personnel que respecteront les tribunaux.

Ceux-ci n’ont jamais reconnu que la contrainte psychologique causée par l’appartenance volontaire à une communauté religieuse par une personne majeure et saine d’esprit soit un motif d’intervention. Ils interviendront cependant dans le cas des mineurs nécessitant des soins médicaux lorsque leurs parents refusent des traitements médicaux importants pour des motifs religieux.

Le consentement est « éclairé » lorsqu’il est donné en pleine connaissance de cause. Il a été établi depuis longtemps que, pour accepter ou refuser un traitement médical, la personne doit être parfaitement informée par le professionnel de la santé des avantages et inconvénients qui vont résulter de son accord ou de son refus de traitement.

Ainsi, la loi donne le libre choix à une personne majeure, saine d’esprit, consciente et bien renseignée d’accepter ou de refuser un traitement médical. Il s’agit d’une liberté fondamentale pour toute personne et il n’y a pas de recours juridique si cette personne exerce son choix en pleine connaissance de cause.

L’essence même de ce principe juridique est réitérée dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux (...) :

8. Tout usager des services de santé et des services sociaux a le droit d’être informé sur son état de santé et de bien-être, de manière à connaître, dans la mesure du possible, les différentes options qui s’offrent à lui ainsi que les risques et les conséquences généralement associés à chacune de ces options avant de consentir à des soins le concernant.

(...)

8. Nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature, qu’il s’agisse d’examens, de prélèvements, de traitement ou de toute autre intervention.

Le consentement aux soins ou l’autorisation de les prodiguer est donné ou refusé par l’usager ou, le cas échéant, son représentant ou le tribunal, dans les circonstances et de la manière prévue aux articles 10 et suivant du Code civil.

Le second principe juridique important est contenu dans la Charte des droits et libertés de la personne (RLRQ, chapitre C-12) :

3. Toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté deconscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association.

En vertu de cette disposition, chacun a droit à la liberté de conscience et de religion. Tout citoyen a droit de pratiquer la religion de son choix, sans que l’état ne puisse intervenir dans ce choix personnel à l’exception d’une situation exceptionnelle où l’ordre public serait mis en cause.

Mis ensemble, ces deux principes juridiques fondamentaux font en sorte qu’une personne majeure, saine d’esprit, consciente et bien renseignée peut refuser un traitement médical pour une raison de conscience personnelle fondée sur ses croyances religieuses.

Le personnel médical ne pourra en aucune façon agir à l’encontre des volontés de cette personne même si la conséquence ultime pourrait être son décès.

Un médecin qui agirait à l’encontre de telles directives se retrouverait devant le Collège des médecins du Québec et risquerait des conséquences déontologiques pouvant aller jusqu’à la radiation pour avoir contrevenu aux directives claires et précises d’un patient. De plus, il engagerait sa responsabilité civile avec toutes les conséquences que cela comporte.

En effet, le code de déontologie des médecins du Québec reprend de façon explicite les articles du Code civil du Québec et de la Loi sur les services de santé et les services sociaux.

En certaines circonstances, comme celles au présent dossier, les médecins et tout le personnel médical se retrouvent devant une situation intenable. D’un côté, ils ont fait le serment de protéger et sauver la vie humaine et, de l’autre côté, ils ont l’obligation de respecter le libre choix de leur patiente même s’ils savent qu’ultimement, elle décèdera de son choix alors qu’un traitement médical simple pourrait éviter ce décès.

Je n’ai pas à commenter ou juger la présente situation et le choix personnel de Mme Dupuis et sa famille de refuser des produits sanguins. Je n’ai pas non plus à partager mon opinion personnelle sur ce choix. Mon rôle défini par la loi est de constater une situation et l’exposer simplement et clairement.


LE LIEN VERS LE RAPPORT INTEGRAL ICI


Et nous venons tout juste d'apprendre qu'en Norvège, l'enregistrement des témoins de Jéhovah en tant que que communauté religieuse avait été abrogé, ce qui, outre l'impossibilité de recevoir des subventions à ce titre, entraîne le retrait de certaines prérogatives réservées aux communautés religieuses. Nous reviendrons vers vous, mais seulement après avoir étudié le dossier en profondeur de manière à vous en faire une présentation claire et concise.

vendredi 13 janvier 2023

DOSSIER NOUVELLE ACROPOLE: un site construit par des anciens de l'organisation qui témoignent





le Monde, 22 novembre 1981

 

Il y a de cela quelque temps, nous avons exprimé auprès de nos lecteurs  des doutes sur les nuits de la philosophie dont l'une des principales associations organisatrices était précisément Nouvelle Acropole. Nous nous étions limités à l'aspect fortement teinté de spiritualité, et notamment de théosophie, qui n'pparaissait pas au premier abord dans l'organisation de l'événement. Mais nous avions le souvenir d'éléments autrement plus inquiétants, et qui avaient fait l’objet de procédures judiciaires en droit de la presse. Nouvelle Acropole avait été déboutée d'une plainte pour diffamation à l'encontre du CCMM, de l’UNADFI, et de Monsieur Alain Woodrow, récemment décédé, qui était à l'époque le chroniqueur religieux du Monde. Mais les faits étaient anciens, même si le couple qui dirigeait l'association à l'époque en tire encore les rênes de nos jours.

Nous voulions nous assurer avant d'en dire plus que nous avions les éléments nécessaires pour poser la question. Un seul témoignage ne suffit jamais, il faut pour nous que nous en possédions un certain nombre avant de documenter un texte.


LIRE NOTRE ETUDE EN CLIQUANT SUR CE LIEN

lundi 2 janvier 2023

L'enseignement alternatif en Suède, un rapport officiel sur les écoles Steiner Waldorf

 

Janvier 2023, bonjour et meilleurs vœux à tous nos lecteurs.





La Suède assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour six mois, dès ce 1er janvier 2023.

Dans Ouest-France de ce 1° janvier on trouve un article fort intéressant sur le désengagement de l'État de l'ensemble des politiques sociales dans le royaume suédois.

Nous en avons extrait le paragraphe relatif à l'expansion de l'enseignement privé alternatif dans ce pays.

L’éducation a ouvert le bal, sous l’impulsion des conservateurs. Dès 1988, pour éviter de s’endetter, l’État a délégué aux municipalités le financement de tous les établissements, de la maternelle au lycée. Six ans plus tard, les sociaux-démocrates sont allés plus loin en créant des chèques éducation​, que les élèves peuvent utiliser dans le public comme dans le privé. Une aubaine pour les associations en mal de pédagogie alternative… et pour les investisseurs, qui contrôlent désormais la moitié de ces établissements, gratuits pour les élèves, mais financés… par l’argent public.

Un enfant sur cinq est scolarisé dans ces friskol​. Mais ces privatisations, que les Suédois préfèrent appeler « liberté de choix », ​virent au fiasco. Longtemps considérées comme un modèle éducatif, ces écoles voient leur cote dévisser, depuis dix ans, dans les classements internationaux. Ils se sont surtout mués en un juteux business aux mains de quelques mastodontes. Coté en bourse, le géant AcadeMedia a la main sur 700 écoles, emploie 18 800 personnes et forme 188 000 élèves…

Des élèves de préférence sans problème ​qui étudient sous la houlette de professeurs alléchés par de meilleurs salaires. La même concurrence déloyale ​fait des ravages dans la santé, secteur ouvert aux sociétés privées depuis 1994.

Cette publication aura deux suites.

Car au même moment, nous  prenons connaissance d'un contrôle, toujours en Suède, de l'ensemble des écoles Waldorf. 

Nous en profiterons, dès que notre recherche sera terminée, pour poursuivre et actualiser nos informations sur le rapport qu’entretient la mouvance de Steiner avec le service public et laïque de l’éducation.

Nous avons pu consulter le rapport de l'administration de l'éducation en Suède sur les écoles Steiner, rendu public sur le site de l'administration. Nous l’avons soumis à un traducteur automatique en ligne, payant. Toutefois, la traduction pouvait parfois laisser à désirer, nous avons remis en forme l'ensemble en signalant les phrases peu claires que nous avons éliminées. Toutefois, il nous semble que ces conclusions de l'enquête sont relativement explicites et permettent de se faire une idée de la perception par l'administration suédoise des écoles Waldorf. Elles résument l'ensemble de l'enquête, dont nous vous proposerons au fur et à mesure quelques chapitres. Nous espérons avoir traduit au plus près l'esprit des inspecteurs. L'objectif que nous nous sommes fixé est bien entendu de comparer la situation en France et dans un pays étranger. Cette comparaison, pensons-nous, devrait aider à mieux comprendre le système des écoles Steiner. Dès que nous le pourrons, nous vous proposerons la lecture, après remise en forme, de paragraphes particuliers de ce document.


REMARQUES FINALES 

L'objectif général du contrôle de l'Inspection des écoles était de vérifier si l'enseignement dispensé dans les écoles Waldorf offrait aux élèves les conditions nécessaires au développement de leurs connaissances et de leurs compétences dans un environnement sûr. L'inspection (...) avait également pour but d'examiner et d'évaluer si l'enseignement est planifié et mis en œuvre de manière à ce que les élèves disposent des conditions nécessaires à la réussite de leurs études. (…) L'Inspection des écoles voulait également enquêter et évaluer si les écoles effectuaient un travail ciblé pour prévenir les abus et assurer un environnement scolaire sûr pour les élèves. (…)

Le tableau des risques présenté par Skolinspektionen lorsqu'elle a décidé de procéder à une inspection thématique des écoles Waldorf est en partie confirmé par les observations faites lors de l'inspection. 

Le résultat global de l'inspection de Skolin est claire. La majorité des 35 écoles Waldorf incluses dans l'inspection présentent des déficiences dans un ou plusieurs des domaines inspectés. De nombreuses écoles Waldorf ne planifient pas et ne mettent pas en œuvre l'enseignement de manière à ce que les élèves  (…) développent leurs compétences  comme ils le devraient.

L’école primaire. Dans un tiers des écoles, il y a des lacunes dans la prévention des traitements abusifs. Trois des écoles ne parviennent pas à garantir à tous les élèves un environnement scolaire qui (assure leur) sécurité. 

Il y a des écoles Waldorf où l'autorité ne se trouve aucunement en défaut, mais, et c’est quand même un grave constat, pas moins de 27 écoles sur 35 présentent une ou plusieurs lacunes (...) Dans l'ensemble, de nombreux élèves des écoles Waldorf risquent de ne pas atteindre leurs objectifs éducatifs. Cela peut avoir pour effet que ces élèves ne seraient pas suffisamment équipés pour la suite de leurs études, de leur travail et de leur vie sociale. 

Parfois, les constitutions des écoles ont un rôle subalterne. À plusieurs égards, les lacunes identifiées par l'inspection suédoise des écoles dans les six pays de l'Union européenne sont les mêmes.(...) Des lacunes similaires par rapport à la réglementation ont été constatées à plusieurs reprises lors d'inspections et d'audits d'autres écoles primaires. C'est le cas, par exemple, des lacunes dans le travail visant à garantir aux élèves le temps d'enseignement  et dans les efforts visant à garantir leur sécurité et à lutter contre les traitements abusifs. Toutefois, à certains égards, plusieurs des lacunes constatées par l'Inspection des écoles dans les écoles Waldorf peuvent être liées à l'approche pédagogique des écoles et au fait que, dans certains cas, les écoles Waldorf se fondent sur la pédagogie Waldorf plutôt que sur la constitution des écoles. 

Les lacunes dans le travail concernant les mesures de soutien précoce en sont un exemple : l'inspection scolaire constate des lacunes dans 14 de ces écoles. Les inspections révèlent des enseignants qui affirment que la compilation des résultats des élèves par l'école est basée sur le programme Waldorf "Un chemin vers la liberté".(…) En outre, certains éléments indiquent que les idées sur les périodes dites de sept ans dans les pays de l'Union européenne sont en train de changer.  Le développement de l'enfant influence la manière dont les écoles Waldorf travaillent avec les mesures de soutien précoce. (...) Lors des inspections, des enseignants qui disent aux Skolinspektionen que l'école tarde à fournir un soutien parce que les élèves ne sont pas considérés comme mûrs pour leur âge. Le fait que les écoles se basent parfois plus sur la pédagogie Waldorf que sur la constitution de l'école peut également ne pas être sans conséquence lorsqu'il s'agit d'introduire de la technologie numérique dans l'enseignement. L'inspection montre que dans 19 des écoles, les élèves les plus jeunes n'ont pas la possibilité de développer leurs capacités dans la maîtrise de la technologie numérique. La réticence à utiliser les technologies numériques à des âges plus jeunes fait partie de la tradition éducative Waldorf. Dans le programme Waldorf "Un chemin vers la liberté", la technologie numérique est mentionnée comme un exemple de contenu. pour les élèves de 6e année uniquement : des nouveaux outils pour le dessin, la peinture, la sculpture, les techniques d'impression, la photographie, le traitement des films et des images numériques sont présentés. Le personnel de l'école interrogé par l'Inspection des écoles au cours de son inspection a exprimé l'avis que les jeunes élèves ne devraient pas utiliser la technologie numérique. 

(...) Les écoles commettent une erreur en incluant le temps d'enseignement de l'eurythmie dans celui de l'éducation physique et de la santé: ce fait est constitutif d’une carence en rapport avec  la pédagogie Waldorf. L'autorité a également observé les méthodes de travail qui sont liées à l'éducation Waldorf mais qui peuvent être considérées comme problématiques si l’on exige que l'éducation repose sur des principes scientifiques et une expérience prouvée. 

Les périodes dites de sept ans du développement de l'enfant, peuvent être considérées comme une résistance à un enseignement pour lequel les élèves ne sont pas considérés comme matures. Dans certaines écoles, par exemple, l'Inspection des écoles entend que l'eurythmie est utilisée comme un support spécial et est utilisée comme une méthode utile aux aux élèves pour acquérir des connaissances dans d'autres matières. 

De nombreux professeurs des écoles Waldorf ne disposent pas d'une licence d'enseignement ce qui limite la qualité de leur travail. C’est une règle principale dans les écoles primaires, les élèves sont obligatoirement encadrés par des enseignants diplômés et compétents pour enseigner leur discipline. Lorsque le gouvernement a décidé en 2012 de créer une licence d’enseignement, il a considéré qu'un système de licence pouvait accroître la sécurité juridique pour les enfants et les élèves, améliorer l'accès au droit à l'éducation, assurer la qualité des enseignants, et en conséquence mieux qualifier la profession d'enseignant dans son ensemble et  clarifier le rôle du maître. 

la responsabilité professionnelle individuelle des enseignants certifiés.

Le gouvernement a déclaré que tous les les élèves et les enfants devraient recevoir un enseignement dispensé par des enseignants qualifiés, ayant subi des tests, ayant fait leurs preuves, et adaptés à la profession. En outre, de nombreuses recherches confirment l'importance des compétences des enseignants sur l'apprentissage des élèves. La qualité de l'enseignement doit beaucoup à une formation adéquate des enseignants Les recherches indiquent que le professionnalisme, la compétence et l'intégrité des enseignants sont des facteurs déterminants. La direction de l'école joue un rôle crucial dans l'offre d'une éducation de haute qualité dispensée aux élèves. (...) 

Il a déjà démontré que les bons enseignants ont à la fois une bonne connaissance de leur discipline  et de bonnes compétences didactiques après avoir reçu une formation adéquate 

L'Institut pour l'évaluation de la politique du travail et de l'éducation, l'IFAU a publié une étude en 2007, dans lequel il conclut que la compétence des enseignants importe dans la réussite des élèves dans les domaines suivants 

Les résultats sont basés sur une analyse des données des registres pour tous les pays de l'UE ; les élèves ont terminé la neuvième année dans les écoles municipales en Suède entre les années académiques 1997/98 et 2004/05. 

L'analyse de l'IFAU a montré que plus la proportion d'enseignants non qualifiés augmentait, plus les notes au mérite des élèves se détérioraient.  Dans le cadre de ses inspections, Skolinspektionen a constaté, mêmeen n’ayant pas mené d’enquête systématique, que de nombreuses écoles Waldorf comptent une forte proportion d'enseignants dépourvus de qualification pédagogique. Les professeurs qui y enseignent sont exemptés des exigences de la législation sur l'éducation relative aux obligations en matière de licence et de certification. Ainsi, bien que les recherches mettent clairement en évidence l’importance de la formation des enseignants dans la qualité de l'enseignement, il n'est pas possible pour les Skolinspektionen de reprocher aux écoles Waldorf d'utiliser des enseignants non qualifiés pour enseigner.(….)

La capacité des écoles Waldorf à dispenser un enseignement de bonne qualité sur la base du programme national et des syllabus.

Cela peut être un facteur contribuant au fait que, dans certains cas, la supervision indique que les écoles fondent parfois leur enseignement sur la pédagogie Waldorf plutôt que sur les statuts de l'école.  En conclusion, Skolinspektionen souhaite souligner que lors de cette inspection, nous avions l'ambition d’examiner si l'enseignement dispensé dans les écoles Waldorf est fondé sur des principes scientifiques et une expérience avérée. Cependant, l'examen de la base scientifique est complexe. 

L'examen doit être effectué au niveau des matières et sur la base du programme d'études de chaque matière.  Le fait que les écoles Waldorf soient légalement autorisées à avoir leurs propres programmes d'études en plus de ceux de l'école de l'Union européenne est un facteur important. (...) Le programme des écoles Waldorf est influencé par l'anthroposophie, dont les idées ont remis en question les connaissances scientifiques. 

Tout cela, ainsi que le fait que  les exemptions accordées aux les enseignants des écoles Waldorf au regard des dispositions de la loi sur l'éducation en matière de licence et de certification, signifie qu'il y a lieu de continuer à prêter attention à ces domaines. De l'avis de l'Inspection des écoles, il y a peut-être lieu de revoir les exemptions admises par la législation.

 


A bientôt.


Et encore bonne année 2023, dans la vigilance, la constance et la vivacité de l’esprit critique à tous nos lecteurs.


Le CLPS.