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lundi 20 août 2012

La Fondation pour l'Ecole écrit au C.L.P.S.










Le Cercle Laïque pour la Prévention du Sectarisme (C.L.P.S.) enracine sa démarche sur les droits de l’enfant et les lois républicaines. À ce titre, il respecte la liberté des parents de choisir les modes d’enseignements prévus par les textes : école publique, écoles privées sous contrat avec l’État, écoles privées hors contrats, enseignement à domicile.

Le C.L.P.S s’interroge toutefois sur la défiscalisation des dons offerts aux écoles hors contrat.
En effet, l’État propose aux parents souhaitant une école spécifique, une aide de l’État sous réserve d’un contrôle minimum sur les connaissances transmises, les conditions d’accueil des enfants et les qualités des enseignants. Refuser ce contrôle et les aides, puis demander une défiscalisation, qui est de fait une aide de l’État, répond-il à l’esprit de la loi ? Quelle garantie prend alors l’État à l’égard de ces élèves, de leurs conditions d’accueil, des enseignements dispensés au regard de la Déclaration des droits de l’enfant ?

Ainsi, le C.L.P.S questionne les instances politiques sur la légalité de cette pratique. Il ne parle pas d’idéologies ou de religions. Il ne classe aucun mouvement, ni ne stigmatise une structure fut-elle minoritaire, atypique, voire étrange. Son regard étudie des éléments factuels, éventuellement présents, susceptibles de poser problème au regard de la Déclaration des droits de l’enfant, sans présager de l’idéologie des parents. 

Le CLPS n’est pas « hostile » (sic) aux religions ou à l’égard de l’une ou de l’autre. À l’égard de la question complexe du sectarisme, il s’appuie sur deux principes : la laïcité et l’exigence scientifique.

La laïcité est cette posture partagée qui permet aux membres du C.L.P.S. d’engager ensemble une lutte pour le respect des droits humains quelles que soient par ailleurs leurs croyances et leurs engagements.
Le C.L.P.S ne confond donc pas écoles privées hors contrats et écoles religieuses. Tous les établissements privés ne sont pas religieux.
Si le sectarisme (intolérance, fanatisme) et le totalitarisme (qui tente de contrôler la totalité des dimensions humaines tant privées que publiques) ont inspiré des fanatismes religieux divers, le C.L.P.S se rappelle que les deux grandes idéologies totalitaires et fanatiques du XXe siècle, responsables de si nombreuses victimes, étaient des idéologies non-religieuses ou antireligieuses : le Nazisme et le Stalinisme.

Le C.L.P.S. ne parle pas de secte, mais de sectarisme. Il ne s’appuie donc pas sur une classification secte/non-secte, mais observe des processus d’abus psychologiques. Qui dit processus, parle de périodes définies, de lieux précis, de dirigeants locaux, de contextes en évolution constante.
Sa démarche diffère de la sociologie des religions qui étudie l’apparition et l’évolution de mouvements religieux et qui les classe en religions, dénominations ou sectes (au sens de Weber et de Troeltsch).
L’approche du C.L.P.S., épistémologiquement aussi légitime, est pluridisciplinaire et elle s’appuie sur le droit, la psychopathologie, la psychologie sociale (de l'influence sociale ordinaire à l’emprise, les phénomènes de groupes…), l’éducation…
Son exigence scientifique et la recherche d’objectivité débutent dès la collecte des données de terrain effectuée par les membres du C.L.P.S., le croisement de celles-ci par des membres ayant des vécus différents de ces questions, comme participants ou aidants et se poursuivent à travers la discussion sur nos méthodologies et nos conclusions : beaucoup des travaux ont d’ailleurs été exposés et discutés dans des instances universitaires ad hoc pour l’obtention de masters ou de doctorats ou encore ont été publiés dans des ouvrages scientifiques à comité de lecture en aveugle.


Le C.L.P.S se félicite que la « Fondation pour l’école » explore le développement à l’esprit critique dans les écoles qu’elle finance et qu’elle s’appuie sur des normes de qualité pour retenir les établissements qui la sollicitent.
Cependant, notre dernière étude sur les rapports des inspections académiques des dix dernières années montre souvent une fragilité des données recueillies lors d’inspections souvent rapides et peu explicites, bien que les plus récentes évoluent qualitativement. Le C.L.P.S serait intéressé de connaître et d’étudier les outils et les méthodologies d’investigations proposés par la « Fondation pour l’école », comme les conditions de ces évaluations et le profil des acteurs qui les prononcent.



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