Un lecteur apparemment
assidu de notre blog a eu la gentillesse de nous transmettre une
information intéressante que nous nous faisons un devoir de
répercuter à nos lecteurs.
Il nous a ainsi été
signalé existence d’une structure éducative en Gironde, l’école
de la chrysalide. Nous ne la connaissons à l’heure actuelle que par
une réflexion sur la présentation qu’elle-même fait de son
esprit et de ses actes sur son site.
Nous ressentons à la
lecture de son projet
pédagogique, avouons-le, une certaine gêne. Les références de
ce projet sont bien connues: le mouvement des colibris dont nous
avons déjà maintes fois parlé, le mouvement des villes et
territoires en transition initié par Rob Hopkins, dont il était
longuement question dans le film « demain ». Enfin
la communication non violente définie par « une pratique du
langage qui renforce notre aptitude à conserver notre état naturel
de bienveillance, même dans des conditions éprouvantes ».
Pourquoi cette gêne ? Nous n’allons pas dire que nous nous opposerions aux initiateurs de ce projet pédagogique parce que nous serions les adversaires d’une «
société avec plus d’éthique, de solidarité, de sobriété, et
moins de violence ». Nous n’allons pas critiquer la
communication non violente, parce que nous serions violents !
Rappelons pour faire court (sans doute trop court!) que ladite
« CNV » se fixe pour objectif la prévention des conflits
par une reformulation des échanges respectueuse et empathique mais
qui développe également l’auto-empathie. Nous ne sommes pas
malveillants même si le mot bienveillance qui revient dans toutes
les réalisations liés aux pédagogies alternatives pourrait
s’apparenter à ce qu’on appelle un « mot valise ».
Mais justement, dans ce
projet, tout est beau. Et notre ici-bas n’est-il pas précisément
un monde imparfait, non exempt de conflits, à améliorer sans cesse ?
Parmi les autres
références, le printemps de l’éducation, proche des
colibris, et proche surtout du mouvement des écoles hors contrat,
qui contribue à miner le Service public et laïque de l’éducation
Pour nos lecteurs
habitués à la lecture de nos billet de blog, ces références ne
sont pas inconnues.
L’école organise
aussi des cycles
de formation en vue de créer une école différente. Il est
vrai que la création d’écoles alternatives tente beaucoup de
personnes qui souhaitent mener une action non violente qu’elles
pensent servir l’intérêt général.
Mais nous avons déjà
assisté ailleurs en France à la projection du film « une idée folle ». Les
initiateurs en étaient des familles qui avaient créé « un
lieu de vie alternatif » et qui, voyant leurs enfants grandir,
souhaitaient promouvoir une éducation elle aussi alternative.
Quelques personnes en ressortaient enthousiastes, voir le film leur
avait donné l’idée de créer leur propre école. Mais des
professeures des écoles étaient intervenues pour déplorer justement
que la multiplication d’écoles parallèles risquait d’entraîner
des fermetures de classes dans les écoles publiques auxquelles elles
restaient attachées.
Pour revenir à cette
école de la chrysalide, les références pédagogiques sont multiples :
Montessori, Freinet,… et Steiner. Nous laissons au pédagogue (notre
association n’est pas férue dans ce domaine de par son objet
statutaire) le soin de juger si la pédagogie Steiner-Waldorf peut se
combiner avec les autres méthodes citées (pour un profane à
première vue cela peut sembler difficile mais restons dans notre
domaine de compétence ).
On pourrait se demander
si ce projet d’aide à la création d’écoles alternatives serait
concurrentiel ou complémentaire de l’action de la fondation pour
l’école dont nous avons déjà traité. Le
site de la fondation pour l’école les entendre clairement qu’il
y a complémentarité et collaboration.
Donc une approche
difficile pour nous : par exemple la communication non violente est
très répandue dans les écoles alternatives hors contrat, par
honnêteté, rappelons quand même que son fondateur avait refusé de
servir au Vietnam dans les rangs américains. Pour autant, l’école
publique encourage-t-elle la violence ?
On ne peut douter a
priori de la sincérité des promoteurs de ce type d’initiative,
qui pensent changer la société en bien à partir d’initiatives
locales. Faut-il pour autant que ce soit au prix de menaces sur le
service public en général ? Et notamment sur l’école laïque
? et ce surtout où la notion même de service public semble plus que
jamais menacée !
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