Il s’agissait d’une retraite Bouddhiste zen présentée sur le site du « ...» (…)
J’en partirai le 22/08 en fin de matinée. La présentation sur le site : une retraite santé « méditation marche et bien-être ». Nous sommes accueillis par le moine principal en charge de la retraite (les autres sont en vacances) et 3 encadrants laïcs qui seront nos interlocuteurs en plus du moine. Dans ce centre est prévu un régime allégé. En réalité, ce fut une diète de légumes cuits ou crus, fruit et bouillons en quelque sorte. Pas de pain, pas de céréales ou de légumineuses pendant le temps où je suis restée. Un peu de riz à un des repas. L’activité physique demandait quand même de l’énergie (La gymnastique dynamique dès 6h30 le matin, le tai chi le soir, les enseignements assis en tailleur, la randonnée dans la matinée lente mais longue (prévue 2h mais qui durait 4h). Cela pour donner le cadre.
Je me suis inscrite de mon plein gré et les activités m’intéressent, même si je pensais que la nourriture serait un peu plus conséquente. Dès le lendemain de notre arrivée, le moine nous propose, et nous incite longuement à pratiquer un jeune sec (sans eau) sur 3 jours comprenant une journée de préparation (seulement des crudités le soir, pas d’eau), puis jeune sec (sans eau ni nourriture) sur 1 journée, et reprise des crudités à midi le surlendemain.
Pour ma part, je pense que chacun est libre de choisir son alimentation, de jeûner ou pas. Je sais aussi que le jeûne peut être une thérapie, à condition que ce soit encadré par une équipe médicale professionnelle. Je constate quand même que sur 5 jours de retraite, il y aura au final 3 jours de jeûne et 2 jours de régime allégé. Je me fais la réflexion que le budget « restauration » ne sera pas un gros poste de dépense pour l’organisation.
1ère interrogation Ce qui me gêne, c’est l’insistance du moine. Il mentionne qu’il est médecin, il insiste sur les bienfaits avec des termes médicaux pour nettoyer le sang, régénérer les cellules. Il a aussi des propos anti-vaccin Covid. Sur 24 participants un tiers se laisse convaincre par le jeûne. Les autres expriment qu’ils ne sont pas venus pour cela, ce n’était pas prévu. Pour être juste, je retournerai voir sur le site, et un jeûne intermittent était bien mentionné mais en option seulement et pas de mention de « jeûne sec sans eau ». Le soir on a droit à une autre allocution insistant fortement et longuement sur l’intérêt de pratiquer ce jeûne. « Ceux qui ne le feront pas sont des ânes ». Je sais qu’il y a dans le groupe des personnes qui prennent un traitement médical, pourtant je n’entends aucune contre-indication de son point de vue, sauf pour une femme enceinte. Finalement 2/3 des participants sont partants pour le jeûne. Nous sommes huit à refuser.
Voilà ma première surprise: l'insistance lourde pour pratiquer ce type de jeûne « bénéfique pour tout le monde » Ma seconde interrogation est la suivante : le jour de mon arrivée je suis piquée par une guêpe. Le lendemain, un œdème se forme à l’endroit de la piqûre (de la taille de ma main). Je n’ai pas ce qu’il faut dans ma trousse, le soir je demande au moine s’il a quelque chose pour cela. Il me dit que oui et « cette réaction c’est un problème de sang ». Il applique un patch de la taille d’une pastille de 1 cm à l’endroit de la piqûre. Je lui demande de quoi il s’agit. Il me répond que c’est à base de 7 plantes. Est-ce qu’on trouve cela en pharmacie ? « non » Il précise que cela va me soulager rapidement. « C’est efficace contre les boutons d’herpes, les piqûres, les furoncles ». Le lendemain matin dimanche, il n’y a pas d’amélioration. Lors de la randonnée, l'œdème s’étend encore, c’est rouge et cela suinte à travers mon vêtement. J’enlève le patch. C’est déjà 13h30 et comme nous faisons beaucoup d’arrêts (cueillettes de mûres, visites…) la marche s’éternise, le groupe s’est étiré en 3 sous-groupes. Une dame souhaite rentrer au plus tôt et ne pas faire les arrêts, car elle a un début de cystite. Je me joins à elle, nous demandons le chemin du retour. L’encadrante ne le connaît pas et le moine est loin avec les autres. Finalement elle appelle un autre encadrant qui vient avec un véhicule du Centre et je rentre au monastère avec 3 autres personnes.
De là, je me rends avec ma voiture à la pharmacie de garde qui se trouve à X. Une participante m’accompagne. La pharmacienne trouve que « c’est pas joli » elle me donne : désinfectant, pommade anti bactérienne et comprimés anti histaminique. Si ce n’est pas mieux dans 2 jours, je devrai consulter. J’ai pris ma décision : le lendemain lundi je rentrerai chez moi, c’est plus sage si je dois consulter. Une encadrante est surprise de ma décision et du fait que le « patch » n’ait pas fonctionné. « D’habitude c’est toujours efficace. Ce n’est pas grave si tu ne peux pas participer aux activités, ce n’est pas le plus important, il faut rester ».
Lundi matin j’attends de voir le moine pour l’informer, et être correcte. Un autre encadrant me propose de faire une activité d’une heure pour laquelle j’étais inscrite lundi après-midi. Il va se libérer pour que je la fasse ce matin. Je le remercie et je refuse car cela va me retarder, j’ai 4h de route. Il est 10h30, j’intercepte le moine avant son départ en randonnée avec le groupe et l’informe que je rentre chez moi. Il me demande de ne pas partir et a des arguments surprenants : - je dois lui faire confiance et attendre qu’il revienne de randonnée avec le groupe. Il me donnera un autre patch. - il ne partira pas en randonnée tant que je ne suis pas convaincue (le groupe l’attend pourtant). Il veut que je mette l’autre patch maintenant. C’est de sa faute, il aurait dû me donner cette taille de patch en premier. Je décline. il me demande pourquoi est-ce que j’ai couru à la pharmacie ? Au lieu de ça j’aurais absolument dû venir le voir. Il me répète qu’il est médecin. - il me dit que si ça s’infecte c’est parce que j’ai pris les médicaments de la pharmacie ! Son remède est millénaire et va faire effet, il est certain du résultat. Je refuse.
Et « pourquoi est-ce que je fuis ? quel est mon problème ? » « Vous seule n’êtes pas plus intelligente qu’un groupe entier », « vous devez faire confiance à l’intelligence du groupe… » ??? - il a appelé un participant qui assiste à notre entretien. Il me demande d’écouter cette personne qu’il présente comme un ami. Je suis surprise : en quoi cette personne peut me conseiller ? Je ne sais rien de cette personne. Là, je coupe court et je quitte la retraite. J’imaginais une ouverture d’esprit, or je me retrouve prise en faute et il aurait fallu que je fasse une confiance aveugle. Je trouve que c’est un peu stupéfiant. Bien sûr ce n’est en aucun cas représentatif des congrégations Bouddhistes.
Il est possible aussi que les propos, pour le moins étonnants de ce moine, soient une exception dans cet organisme-là.
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