APPEL DES LAÏQUES
Pour le respect de la laïcité
C’est
peu de dire que la laïcité va mal : malmenée, manipulée, vilipendée, on
n’ose plus s’affirmer laïque par peur des amalgames et des contresens.
Principe de paix, elle serait devenue sujet de discorde. Principe
d’unité par-delà les différences, on lui assigne des fins identitaires.
L’extrême-droite,
de tradition pourtant anti-laïque depuis toujours, veut s’approprier le
mot pour mieux distiller son venin xénophobe. Hier les juifs, les
arabes, aujourd’hui les musulmans. On
ne peut se réclamer de la laïcité quand on soutient les prières de rue
quand il s’agit de l’église Sainte Rita mais qu’on les condamne quand
elles se font aux abords des mosquées. On
n’est pas laïque, quand on se fait le porte-parole des discours les
plus réactionnaires du Vatican en appelant à la suppression du Planning
familial.
Non,
l’Islam ne serait pas par nature plus hermétique aujourd’hui à la
laïcité que ne l’était le culte catholique en 1905. La laïcité n’a pas à
s’adapter à une religion, de même qu’aucun croyant ne peut réclamer de
droits particuliers. La République est séparée des religions, elle n’a
pas à organiser les cultes.
Nous,
militants laïques, par-delà parfois des divergences d’analyse, en
appelons à la constitution d’un front commun autour des fondements de la
laïcité républicaine, telle que définie par la loi de 1905. Être
laïque, c’est reconnaître que l’État assure en même temps la liberté de
conscience - croyant et non croyant - et le libre exercice des cultes.
Être laïque, c’est affirmer que l’État ne doit reconnaître, salarier ou
subventionner aucun culte. Par conséquent la République ne tranche pas
parmi les cultes plus ou moins respectables : elle demeure indifférente
dans la seule limite du respect de l’ordre public et des lois communes.
Ses
Elus et représentants doivent conserver cette neutralité dans leurs
fonctions. La République ne juge personne selon ses croyances ou
appartenances présumées. Elle accorde à l’Ecole publique la noble
mission d’instruire les enfants : c’est par conséquent à elle que l’État
doit accorder les fonds nécessaires aux défis que porte l’Ecole
aujourd’hui.
Nous,
militants de la cause laïque, appelons à la plus grande vigilance
contre toute tentative de détourner la laïcité de ses objectifs. En
cette date anniversaire de la loi de 1905, nous en appelons au respect
plein et entier de ses principes fondateurs. La laïcité organise
l’espace public et donne sens à la citoyenneté républicaine qui garantit
la démocratie. Ce n’est ni une police de la pensée, ni une option
philosophique parmi d’autres valeurs particulières.
La loi de 1905 est une loi de liberté qui permet toutes les autres libertés. Elle doit donc être préservée.
Pour soutenir cet Appel des Laïques,
nous vous appelons à la contresigner massivement :
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