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samedi 14 janvier 2017

DOUNIA BOUZAR FARID BENYETTOU



Le conseil d'administration du cercle laïque pour la prévention du sectarisme a appris avec peine des  polémiques récentes : le prédicateur qui a contribué à endoctriner  les auteurs du massacre de Charlie hebdo participe maintenant aux activités des structures animées par Madame Dounia Bouzar.
Nous avions eu un contact bref mais chaleureux avec Madame Bouzar et elle nous avait fourni une vidéo très documentée sur l'endoctrinement des radicaux. Elle défendait  la thèse selon laquelle l'islam était un prétexte dans le processus de radicalisation.  
Dans son livre, désamorcer l'islam radical elle dit elle-même : « mon insistance à se vouloir séparer  le discours radical de celui de l'islam est parfois mal comprise. Certains non–musulmans ont le sentiment que je veux  « défendre l'islam »… ». Entre les  tenants de la thèse de la radicalisation de l'islam ou de l'islamisation de la  radicalité, elle avait choisi la seconde, c'est certain.
Le CLPS ne peut qu’en toute modestie reconnaître  qu'il n'a pas forcément compétence pour trancher parmi les hypothèses discutées.

Farid Benyettou a été salarié en juin sur des fonds privés du CPDSI, extérieurs au Ministère de l’Intérieur et à tout fond public, avec pour mission de réaliser des interviews de jeunes déradicalisés afin de livrer gratuitement au grand public leurs témoignages. Farid Benyettou fait partie des salariés du CPDSI qui sont ré-embauchés à partir du 1er novembre par mon cabinet, Bouzar-Expertises. Il aura comme mission d’identifier des contre-discours efficaces sur le plan psychologique, émotionnel, pédagogique, cognitif et théologique, pour prévenir la radicalisation, au sein d’un e-learning gratuit et accessible à tous, jeunes et adultes. A ses côtés, des experts pluri-disciplinaires joindront leurs expertises. Malgré l’émotion que suscite ma décision, je maintiens que la déradicalisation ne passe que par la famille et les repentis. Je pars du principe que la société ne peut pas espérer que le djihadisme soit désamorcé et géré, si elle n’accepte pas de reconnaître que l’on peut en sortir. Les recruteurs des groupes djihadistes restent très actifs. Nous n’avons pas le luxe de la passivité.

L' Association des victimes du terrorisme et 11 janvier ont protesté dans un communiqué contre ce recrutement :


Farid Benyettou a écrit un livre en collaboration avec Dounia Bouzar et participé à des plateaux de télévision. Suite à l’émotion suscitée par cette présence dans les médias, l'intéressé a annoncé par voie de communiqué de presse qu'il renonçait à toute intervention médiatique .


Dounia Bouzar dans une émission sur France Culture  a expliqué le sens de la participation des repentis au processus de déradicalisation. En toute modestie, nous ne pouvons porter un jugement étayé sur ce sujet.
Mais nous ne voulons pas laisser planer de malentendu. Si le point de vue de Madame Bouzar a pu être contesté, nous nous sentons le devoir de laisser en ligne le travail très documenté qu'elle nous a fourni, et dont nous lui sommes redevables. Cela n’implique toutefois pas que nous retenions toutes ses thèses !
En effet, lorsque les frères Kouachi ont sauvagement et froidement assassiné des journalistes, des dessinateurs de  presse, et non des moindres, et des policiers, nous étions Charlie. Nous restons  attachés à cette valeur fondamentale qu’est la liberté de la presse. Nous avons été choqués en voyant sur Internet sur une vidéo, celui qui a endoctriné les assassins sortir de sa poche un badge « je suis Charlie ».  Nous nous abstiendrons de la partager, cette diffusion pourrait être interprétée comme un sorte de complicité.  Même en admettant que des repentis ont un rôle à assumer dans le processus de déradicalisation, faire d’un  ancien prédicateur une vedette médiatique est incompatible avec notre éthique. Sortir ce badge devant les caméras ne nous semble pas l'expression d'un remords. Le Docteur Pelloux, qui a échappé au massacre, a d’ailleurs exprimé sa répulsion. Nous aussi nous sentons le droit d'exprimer notre malaise.

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