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lundi 6 avril 2020

HENRI TINCQ VICTIME DU COVID 19

 
Nous venons d’apprendre la mort du collaborateur du Monde Henri Tincq, victime du Coronavirus.
Nous ne pouvons pas dire qu’il représentait nos idées. Il a été présenté dans la presse comme un vaticaniste, mais cela ne concerne pas l’objet statutaire de notre association. 
Il succédeait à Monsieur Woodrow, l’auteur du livre « les nouvelles sectes ». Avec Henri Tincq, c’est un autre courant de pensée qui fut représenté au service du journal dédié à l'actualité religieuse.
Nous ne dirons pas que Henri Tincq  s'opposait systématiquement à nos thèses et à notre manière de voir.
Nous ne caricaturerons pas pensons-nous ou en précisant que très souvent  il affirmait l’innocuité de groupes sur lesquels nous nous interrogions quant à leur possible dérive.

Nous prendrons trois exemples. Un article du 20 juin 2001 . L’auteur relate un colloque sur les sectes dont la diversité des participants ne fait pas de doute.

Un extrait : un groupe comme l’anthroposophie, inspiré d’une tradition philosophique centenaire, a été sévèrement épinglé dans le dernier rapport de la MILS en décembre 2000. Les autorités protestantes et catholiques ne contestent pas le pouvoir de régulation de l’État, mais, interroge le pasteur Jean Arnold de Clermont, « comment pourrions-nous avoir confiance en ceux qui ont exercé son rôle compte-tenu de l’état d’ignorance et d’inculture religieuse dans lequel se trouve le pays ? ». Et il prend l’exemple  de mouvements protestants évangéliques bien « intégrés » qui, cités par des groupes antisectes, se trouvent soumis à toutes sortes de tracasseries. « n’est-on pas entrés dans une sorte de police de la pensée ? », s'inquiète le responsable protestant dans ce débat de Réforme.

En revanche, le 23 décembre 2005, l’auteur publie un article qui semble critique sur la Porte ouverte chrétienne.
Il la qualifie de « la plus grande mégachurch bâtie sur le modèle américain, une affaire juteuse dont il a hérité de son père, Jean, un mennonite… ». Il évoque également la vision binaire  du monde, entre purs et corrompus, la méfiance envers la société moderne et tout œcuménisme. Il conclut en précisant que les autres églises, protestantes et catholique, sont consternées et dénoncent les dérives sectaires.

Le 3 septembre 1999, l’auteur a publié un article toujours dans les colonnes du Monde : « la société d’anthroposophie est-elle une secte ? ». Cet article est consécutif à la parution du rapport parlementaire « les sectes et l’argent"; Dès l’introduction, le ton est mis : « au nom de la légitime lutte contre les sectes, tous les coups sont-ils permis ? ». Il est question de rumeurs et d’amalgame. Il évoque une diffamation, qui a consterné, outre les intéressés, « les universitaires, les milieux ecclésiastiques de plus en plus inquiets par les dérives d’une lutte contre des groupes philosophiques ou religieux abusivement identifiés comme des sectes".

Nous pensons que depuis 20 ans, le regard des associations telles que les nôtres à mûri . La recherche sur des groupes, sur des mouvance, sur des procédés, récente s’est affinée. La réflexion -difficile s'il en fut- sur les libertés publiques à l'épreuve des dérives sectaires évolue et ne peut plus être la même que lorsque les suicides collectifs furent révélés.

Toutefois, si nous avons pu suivre les articles d’Henri Tincq depuis plusieurs dizaines d’années, nous n’avons jamais eu le moindre soupçon de malhonnêteté ou d'insincérité le concernant.
Bien au contraire, tous les éloges soulignent son désarroi profond et sincère ces dernières années lorsqu'il admit des dérives au sein de l’Eglise catholique dans laquelle il se reconnaissait, et notamment concernant des personnages qu’il avait longtemps admiré.

Nous avons toujours soutenu que notre démocratie permettait le débat démocratique et courtois. Et nous ne saurions donc nous réclamer des droits de l'Homme et de la laïcité sans reconnaître à toute personne le droit de défendre des convictions qui ne sont pas les nôtres. Aussi  nous présentons nos sincères condoléances aux proches d’Henri Tincq, et aux organes de presse auquel il a collaboré, et notamment la Croix, le Monde, et Slate.fr.

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