Le
festival de l’école de la vie se tient tous les ans à Montpellier.
Nous avions déjà attiré l’attention de nos lecteurs sur cette
manifestation.
Depuis plusieurs années, ce festival promeut un film : « c’est quoi le bonheur pour vous ? » pendant la période de confinement, ce film, libre de droits, a été mis en accès libre. Nous l’avons regardé.
Il
faut remarquer tout d’abord qu’il semble que nombreux seraient les
militants laïques à s’y intéresser. À le voir, les intentions de son
auteur sont louables, même si nous les partageons pas. De la même façon,
ne mettons surtout pas en cause la sincérité des laïques qui
s’intéressent à la démarche du festival de l’école de la vie. C'est à
eux que nous voudrions nous adresser ce jour, non pas pour les
convaincre, ils sont totalement libres de leur jugement, mais pour leur
expliquer pourquoi notre option laïque nous éloigne,nous, de cette
démarche.
Le film commence par des extraits courts
d’entretiens donnés par diverses personnalités sur ce thème : qu’est-ce
que le bonheur ? En soi, la démarche n’a, c’est le
moins qu’on puisse dire rien de répréhensible, mais nous nous
attendions à éprouver un malaise, eh bien nous l’avons éprouvé !
Déjà
en ce qui concerne les intervenants. Voici Marion Kaplan, dont nous
citons quelques phrases extraits de la présentation de son livre par son
éditeur
Intervient
également le professeur Henri Joyeux, Une procédure contentieuse de
radiation a été initiée, mais bien entendu, conformément à notre
posture habituelle, nous ne la commentons pas. Monsieur Joyeux à été
président de l’association conservatrice Familles de France et est intervenu au cours de la manif pour tous.
Intervient
également Étienne Chouard, dont nous comprenons mal le lien entre ses
travaux économiques et politiques et le sujet du film.
Mais pourquoi avoir fait appel à un personnage qui a été dans le passé
en lien avec Alain Soral, dont il semblerait qu’il se soit quelque peu
éloigné depuis, et qui, face à un journaliste qui l’interrogeait sur son
sentiment sur l’affaire Faurisson et le négationnisme, répondait
qu’il n’avait jamais travaillé sur ce problème. Très vite après
d’ailleurs, il revenait sur ses propos pour affirmer son sentiment que
les chambres à gaz avaient bel et bien existé.
On n’y retrouve également
Isabelle Peloux, qui dirige l’école du colibri dans la Drôme. Et
d’ailleurs à la fin du film, c’est l’éducation qui revient comme thème
principal. Après Isabelle Peloux, intervient Sophie Rabhi . Le thème
général: une école qui apprendrait à être heureux à opposer à
l’éducation traditionnelle qui formaterait les enfants.
Plusieurs
intervenants se réclament de la psychologie positive. Quand nous ne
savons pas nous ne disons rien, c’est une question élémentaire
d'honnêteté, c’est un courant que nous ne connaissons pas.
Et à la fin de son film, son auteur intervient en ces termes : «
si on apprenait la méditation à tous les enfants de moins de huit ans
sur terre, vous réglerez les guerres en une seule génération ».
Le
site du film indique des liens très étroits avec le festival de
l’école de la vie dont nous avions déjà dit qu’il accueille Sophie Rabbi
ou des représentants des écoles Waldorf. Il y a un lien très étroit
également avec le réseau des écoles alternatives qui comprend des
écoles Steiner et des écoles démocratiques. Lien très fort avec
"néobien-être" qui propose un annuaire de thérapeutes, souvent des
coachs, mais aussi des spécialistes en EFT, kinésiologie, géobiologie,
reiki, etc..et projette une école: "De
la maternelle au BAC, l'école de la vie Neo-bienêtre va développer un
programme éducatif innovant (inspiré de différents courants tel que
Summerhill, Reggio, Montessori, Freinet, Steiner etc.)"
Nous revenons à notre question initiale : en fait,
en promouvant l’éducation alternative et les écoles parallèles, ce
film s’inscrit dans le mouvement de dénigrement (même implicite) du
service public et laïque de l’éducation. C’est en cela que nous disons à
nos amis laïques qui soutiennent cette démarche que nous ne pouvons les
suivre du moins en ce domaine car sur d'autres questions nous nous
rejoignons. Nous ne disons pas que rien dans l’éducation nationale ne
serait amendable, mais nous faisons confiance plutôt pour cela aux
organisations syndicales d’enseignants et aux fédérations de parents
d’élèves.
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