L'association Civitas est bien connue du fait de ses positions sur le mariage homosexuel et les manifestations controversées qu'elle a organisées. Extraits du blog droites extrêmes tenu par deux journalistes du Monde
Nous
le notions ici:
Civitas nourrit des ambitions politiques depuis l'organisation des
manifestations contre des pièces de théâtre jugées par
lui "christianophobes" à
la fin 2011. Il travaille ainsi à la constitution de listes pour les
municipales de 2014.Justement,
la campagne contre le mariage gay entre dans cette stratégie à long
terme. "Il
est évident que plus il y a de lois néfastes, comme celle sur le
mariage homosexuel, plus [on
touche]des
milieux de plus en plus larges [qui
voudraient]
s'investir à l'abri d'un parti classique", affirme
Alain Escada à "Droites extrêmes". En clair : pour le
responsable de Civitas, faire campagne sur un sujet sociétal peut
permettre aux intégristes de toucher des gens hors de leur milieu en
vue du scrutin de 2014. "Il
faut briser les clivages habituels. Nous devons partir tôt de façon
à constituer la coalition la plus large possible",
note-t-il encore.
"Lobby"
Mais, malgré cette ambition
de parler à un spectre plus large que celui qui est habituellement
le sien, Civitas, qui rassemble des catholiques traditionalistes
et intégristes proches de l'extrême droite, ne souhaite pas
renoncer à son activisme. En 2011, de nombreuses figures
de l'extrême droite radicale avaient
ainsi participé, aux côtés de Civitas et de l'abbé Beauvais (de
l'église intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris), à
des manifestations devant le Théâtre de la Ville à Paris. Cette
fois, Alain Escada veut non seulement utiliser "tous
les moyens de la communication moderne" mais
aussi organiser plusieurs manifestations;
Elle fait un appel aux dons et, sur la page d'accueil de son site internet, précise qu'ils sont déductibles des impôts; Ce groupe n'a jamais à notre connaissance été répertorié comme sectaire.
Sans
franchir ce pas, nous ne pouvons non plus évacuer le problème: son
compagnonnage avec des mouvements controversés est patent. Voici une
capture d'écran du blog de Civitas jeunesse. C'est bien Avenir de la
culture, une association satellite de Tradition Famille Propriété,
que nous connaissons de longue date, qui participe à l'une des
dernières manifestations de rue de Civitas.
Voici
maintenant des extraits du dossier droits de l'Homme tiré du site de l'association.
L’homme-roi à la place du Christ-roi
L’article
premier de la Déclaration des droits de 1789 proclame, on le sait,
que « tous les hommes naissent et demeurent libres et
égaux en droits ». Affirmation réitérée, sous
forme méthodologique, à l’article 3, « Le principe de toute
souveraineté réside essentiellement dans la
Nation » et à l’article 6, « La Loi est l’expression
de la volonté générale ».
Fonder
la société sur la seule volonté des hommes, est une chimère dont
les conséquences n’ont pas fini de se faire cruellement sentir :
(...)
L’idéologie
des droits de l’homme détruit la Famille, société surnaturelle
et naturelle, société-mère de la société humaine et c’est de
manière très prophétique que Léon XIII annonçait toutes les
législations hostiles que nous connaissons depuis 40 ans :
(...)
Il
faut y ajouter l’édifice scolaire de « l’éducation
nationale » (expression née sous la Révolution) et qui n’est
en fait que l’école sans Dieu, donc sans vraie morale - d’où
l’inenrayable vague de violences dans les établissements
scolaires - édifice totalitaire renforcé par la loi du 16
octobre 1998 sur « l’obligation scolaire » qui, sous
prétexte de viser des écoles « sectaires », veut en
fait empêcher tout véritable enseignement catholique hors « contrat
d’association », c’est-à-dire d’assimilation à
l’enseignement laïque. (...)
Les
droits de l’homme cultivent la culture de mort, c’est
particulièrement vrai en matière de statut de l’embryon et de
clonage (...)
Mgr
Lefèbvre observe très justement qu’on ne saurait « trop
insister sur le rôle providentiel de l’autorité de l’Etat pour
aider et soutenir les citoyens dans l’obtention de leur salut
éternel »; (fin de citation)
Deux
références nous interpellent: celle à Monseigneur Lefebvre,
fondateur de la Fraternité St Pie X, la même institution qui gère
des écoles hors contrat dont nous avons à plusieurs reprises
analysé les rapports d'inspection (et dont un prêtre vendéen a
écrit pour le site de Civitas un dossier sur l'allocation scolaire).
Deuxième référence, l'opposition de Civitas à la loi sur le
contrôle des établissements privés hors contrat. Les guillemets
qui entourent le mot sectaire
sont
à cet égard éloquents.
Comment
justifier l'intérêt général de cette association qui prétend
bénéficier de déductions fiscales? Elle s'oppose à la Déclaration
de 1789 qui a valeur constitutionnelle. Comment peut-elle être
reconnue d'intérêt général alors qu'elle a pour objet avoué d'annihiler
des textes qui fondent nos institutions et nos valeurs communes?
Une
association qui pense répondre aux conditions requises pour
bénéficier de la reconnaissance d'intérêt général peut fort
bien délivrer sans aucune formalité à ses donateurs des reçus à
fournir à l'administration fiscale et ce même si aucun « rescrit »
ne l'y autorise; mais elle s'expose alors à un redressement. Et nous
ne pouvons savoir si Civitas a mis en oeuvre une procédure pour
obtenir cette autorisation ou si ce groupe tente d'attirer les
donateurs en espérant qu'il n'y aura pas de réaction des Finances
publiques, donc pas de redressement. Il nous semble probable que les
services fiscaux feront un rectificatif.
Nous
nous souvenons de l'impossibilité de connaître la liste des
établissements subventionnés par la Fondation pour l'école
pourtant reconnue d'utilité publique. L'intérêt général qui
doit guider l'ensemble des services et pas seulement l'administration
fiscale est-il soluble dans le sectarisme?
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