Un ami du CLPS nous a transmis le récit suivant
Un peu long? Il en vaut la peine! Et vous avez tout votre
temps...
Pour vous mettre en appétit en voici la préface!
LES ASSOCIATIONS AMIES ET TOUTES CELLES QUI SE
SENTENT CONCERNEES PAR LA PROBLEMATIQUE
SECTAIRE PEUVENT SE L'APPROPRIER !
Mon nouveau compagnon me l’avait pourtant dit très tôt : « On dit que nous sommes une secte ».
J’avais bien entendu
mais n’avais guère prêté attention à son propos.
J’étais cette femme
tout juste tombée amoureuse, assise sur son petit nuage rose, et qui
sélectionnait d’instinct ce qu’elle voulait entendre et rejetait
tout ce qui aurait pu crever son nuage pour la faire atterrir dans la
réalité.
Avant, j’étais seule et
je souffrais. Maintenant il comblait ma solitude. Que demander de
plus…
C’est ainsi que j’y
suis entrée. En tombant amoureuse ; d’un très ancien membre
qui plus est. Il allait me faire entrer par la grande porte dans ce
groupe, réduisant considérablement les étapes habituelles des
néophytes.
Ayant formé couple,
j’avais d’emblée embrassé tous les centres d’intérêt de mon
partenaire, dans cette première période fusionnelle qui sied à
toute relation amoureuse débutante.
J’avais aussi projeté
mes sentiments de bonheur nouveau sur tout ce qui le concernait :
tout était formidable, merveilleux. Y compris mon vécu à la
Martonelle.
Mais passé le premier
enthousiasme, je fus rapidement confrontée à une série de choses
qui me firent froncer les sourcils. Des incidents ou situations
quelque peu étranges, bizarres, avec un côté inhabituel dont je ne
percevais pas le fondement.
Plus grave encore,
certaines pratiques impactaient directement ma vie de couple.
Je m’aperçus rapidement
que nous formions couple, non pas à deux mais à trois.
L’avis d’Hugo, le
maître, interférait constamment dans nos relations.
Jamais mon compagnon
n’aurait dit ou fait quelque chose qui aurait pu être contraire à
l’opinion d’Hugo dont il prenait l’avis pour tout. De sorte
que, quand nous débattions pour prendre une décision, « ils »,
c’est-à-dire lui et le fantôme de Hugo, étaient deux contre moi
seule. Pas moyen d’inverser la tendance.
Pour quoi que ce soit, mon
compagnon devait toujours en référer à Hugo. Quand nous nous
étions mis en ménage, il avait fallu l’accord de Hugo ; idem
quand il s’était agi de poursuivre notre relation après un
démarrage : l’avis de Hugo primait.
Et quand notre relation
avait tourné à l’aigre, et que je l’avais flanqué hors de
chez moi, il s’était simplement contenté de dire : « Je
vais en parler à Hugo ».
Un jour, nous eûmes une
forte dispute car une très grosse somme d’argent du compte commun
avait disparu au profit de la Martonelle. Face à une telle
situation qui m’acculait financièrement, je m’avais sommé de
remettre, sur le compte commun, l’argent qu’il avait prélevé
car il fallait absolument remplir à nouveau la citerne à mazout.
Il me répondit seulement
en un premier temps « qu’il allait demander à Hugo » ;
puis, ensuite, m’informa que « Hugo n’était pas
d’accord ».
Tout cela était
horripilant et me mettait régulièrement en colère. Mais rien n’y
changeait.
Notre relation dura pas
mal de temps avant de tourner à l’aigre et d’exploser.
J’ai mis du temps à
m’en remettre, analysant à posteriori ce qu’il y avait de
faussé, d’anormal, dans cette relation. Je me suis interrogée
sur l’impact de la Martonelle dans notre couple.
C’est en réfléchissant
que j’ai entrepris une quête de vérité.
Je voulais savoir pour
comprendre.
Ce fut alors que les
paroles initiales de mon compagnon me sont revenues en mémoire.
La Martonelle était-elle
vraiment une secte comme certains l’affirmaient ?
De façon évidente, j’y
étais entrée en adéquation avec les choix de mon compagnon, j’y
avais trouvé une expérience nouvelle qui m’avait nourrie.
Mais dans la durée,
qu’avait-on à gagner… ou à perdre ?
Je suis alors devenue un
véritable « chercheur de vérité », vocable
cher à cette communauté : la vérité de la Martonelle. Je me
suis mise à chercher dans toutes les directions ; un peu au
hasard qui de tant à autre, me favorisait. J’ai lu. J’ai
cherché du côté des associations s’occupant de mise sous
influence.
Certaines ont accepté de
servir de relais et de me mettre en contact avec d’autres disciples
qui avaient, eux aussi, quitté le groupe et qui étaient ensuite
venus, tout comme moi, vers ces associations pour tenter de trouver
des réponses aux questionnements qui se bousculaient dans leur tête.
C’est ainsi que j’ai
rencontré des anciens disciples qui avaient, eu aussi, fait
défection ; ou bien des proches de disciples qui avaient vécu
les effets de la fréquentation de ce groupe sur un de leurs proches.
Tous m’ont raconté leur vécu.
Tous ont accepté une
rencontre, cela leur faisait du bien, m’ont-il dit, de faire sortir
des choses enfouies et des questionnements non résolus. Une
démarche cathartique, en quelque sorte.
Peu à peu, avec le recul,
se sont dessinés les contours d’un système bien organisé,
apparaissant dans toute sa réalité.
Décrire cette réalité
valait la peine, pour comprendre et exorciser mon passé.
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