Sous le titre « attention aux pratiques de soins non conventionnelles », la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié sur son site un compte rendu d'une enquête qui a été menée les années précédentes auprès de thérapeutes délivrant des soins hors de la médecine conventionnelle. Nous vous donnons ci-dessus le lien vers le compte rendu complet de l'enquête. Nous invitons nos lecteurs à suivre ce lien et à lire le compte rendu dans son intégralité, et ce d'autant plus que cette page donne accès à des informations concernant le coaching et le bien-être. Une information d'autant plus importante que c'est en grande partie du fait de ses soins prodigués par des personnes dépourvues d'un cursus universitaire ou professionnel dûment validé par l'État que l'emprise mentale se développe à l'heure actuelle.
Ci-dessous un large extrait de ce rapport d'enquête.
Après une première enquête réalisée en 2018, la DGCCRF a lancé une nouvelle campagne de contrôles dans ce secteur, entre octobre 2020 et septembre 2021. Le champ des investigations a été étendu par rapport à la précédente enquête et c’est ainsi près d’une cinquantaine de disciplines différentes qui ont été contrôlées, des plus connues comme la naturopathie ou la réflexologie, à certaines plus rares comme les guérisseurs Reiki ou des pratiques revendiquant une action sur les ondes ou les flux d’énergie (« access bars », thérapie « quantique », « biorésonance », « géobiologie », magnétisme…). Les contrôles ont été menés auprès des professionnels et des centres de formation à ces disciplines afin de vérifier l’exhaustivité de l’information délivrée aux consommateurs et la loyauté des pratiques commerciales.
Les services de la DGCCRF ont relevé un taux d’anomalie de 66 %, à peine inférieur à celui issu de la précédente enquête menée en 2018 sur un nombre plus restreint de pratiques, principalement pour des faits de pratiques commerciales trompeuse ou des défauts d’information précontractuelle, illustrés ci-après.
Dans la majorité des cas, pour les manquements les moins graves et relevant davantage d’une méconnaissance de la réglementation que d’une volonté de tromper le consommateur, il a été fait le choix d’opter pour des avertissements, particulièrement dans un contexte de baisse voire d’arrêt de l’activité entraîné par la crise sanitaire. Cependant, pour les manquements les plus graves, des suites correctives (injonctions de mise en conformité) voire répressives (procès-verbaux) ont été adoptées.
Une confusion sur le statut professionnel et des allégations trompeuses
L’environnement :
Certains praticiens sont installés à proximité ou au sein même de lieux de santé (maison de santé, cabinet médical pluridisciplinaire…). Cette proximité, sans plus de précision sur la non appartenance au corps médical du praticien est source de confusion pour le consommateur.
Par ailleurs, certains professionnels n’hésitent pas à reprendre les « codes » médicaux, créant un doute dans l’esprit du consommateur sur la nature de la prestation :
présence des plaques devant les lieux d’exercice ;
recours à un logo ressemblant à un caducée ;
exposition d’ouvrages médicaux dans les salles d’attente ou le lieu de consultation.
À noter que le référencement de ces praticiens dans des annuaires dédiés aux professions médicales ou paramédicales contribue à induire en erreur le consommateur sur le contenu et la finalité non thérapeutique de leurs prestations.
La communication
Bien qu’il ressorte de l’enquête que ces professionnels sont parfaitement conscients de ne pas appartenir au milieu médical, certains d’entre eux usent abondamment dans leur communication de termes et expressions en rapport avec la santé et les maladies alors même que leur utilisation est encadrée par le code de la consommation (« sont réputées trompeuses, au sens des articles L. 121-2 et L. 121-3, les pratiques commerciales qui ont pour objet : […] 16° D'affirmer faussement qu'un produit ou une prestation de services est de nature à guérir des maladies, des dysfonctionnements ou des malformations »).
Des discours encourageant ouvertement au renoncement aux soins traditionnels ont été relevés à l’instar du site internet d’un prétendu « libérateur d’entités » qui attribuait les symptômes de la grippe aux « toxines rejetées quand les chakras commencent leur expansion ». Des allégations concernent même la prétention à guérir des pathologies comme le cancer, le sida ou la dépression.
La présentation de certaines pratiques comme permettant de traiter des maladies en lieu et place des traitements conventionnels reconnus, est d’autant plus grave qu’elle peut entraîner une perte de chance d’amélioration ou de guérison des personnes malades de pathologies lourdes susceptibles de se détourner de leurs traitements médicaux.
Les pratiques commerciales trompeuses représentent environ les deux tiers des infractions relevées par voie de procès-verbal pénal. En complément, plusieurs signalements pour exercice illégal de la médecine et usurpation de titre ont été transmis aux autorités compétentes, un dossier sur le recueil abusif de données personnelles à caractère médical a été transmis à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), et plusieurs signalements ont été transmis à l’URSSAF et à l’administration fiscale.
L’influence de la crise sanitaire
Certains professionnels se sont adaptés aux restrictions imposées par la crise sanitaire en proposant des séances à distance. Cette modalité leur permet de toucher un public plus large.
Certaines pratiques interrogent cependant comme, par exemple, la réalisation de séances de Reiki (il s’agit d’une méthode de soin japonaise non conventionnelle appartenant à l'« approche énergétique ») à distance, via une photographie ou une application de messagerie instantanée, alors que le principe de cette pratique repose à l’origine sur le toucher. Des professionnels proposaient également des séances de réflexologie à distance.
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