Nos
lecteurs se souviennent sans doute de la création de l'école du
domaine du possible par Françoise Nyssen et son mari, Monsieur
Capitani.
La
directrice des éditions actes Sud et son conjoint ,suite à un drame
familial, avaient pour objectif de créer une école où règnent
bienveillance et empathie. Ce que relèvera l'administration. Il y a
peu de temps encore, dans une émission télévisée, «
Au bonheur d'être prof »,
Madame Nyssen qui n'était déjà plus ministre de la culture,
rappelait leur intention.
En
2017, Madame Nyssen était nommée ministre de la culture, et ce qui
n'était pas, loin de là, incompatible avec son métier d'éditrice
réputée.
Nous
avions émis le vœu que la présence au sein du gouvernement de
l'initiatrice d' une école hors contrat ne soit pas préjudiciable
au devenir de l'école publique et laïque que nous défendons.
Rappelons
que le premier directeur pédagogique de cette école avait été
l'ancien secrétaire général de la fédération des écoles
Steiner. Si cette école ne se présentait pas comme une école
Waldorf, elle proposait néanmoins des cours d'eurythmie,
une discipline corporelle anthroposophique.
Au
bout de quelques années, le directeur pédagogique fut remercié et,
interrogée sur les ondes de France Culture , l'ancienne ministre de
la culture affirmait ne jamais voir avoir voulu faire de cette école
une école Steiner. Pourtant, un article du Monde diplomatique
faisait état de cérémonies au sein de l'école, rappelant
furieusement la spirale de l'avent, un rituel anthroposophique.
Le
code de l'éducation prévoit que « les établissements
d'enseignement privés (…) ouverts depuis cinq ans au moins à la
date d'entrée en vigueur du contrat » peuvent demander à
passer avec l'État soit un contrat d'association (...), soit un
contrat simple (...)
Et
depuis de longues années nous suivons toujours le problème de
l'enseignement hors contrat.
Précisons
que nous nous recueillons jamais de confidences et que nous
n'accueillons pas d'informations obtenues illégalement !
Et
au milieu de cette période probatoire de cinq ans, alors que le
responsable pédagogique était issu des écoles Steiner, il avait
été noté une inadéquation entre les objectifs du socle commun de
connaissances préconisé par l'Education nationale et l'enseignement
donné dans cette école.
En
fin de période, cette inadéquation ne semblait plus reprochée à
l'établissement.
En
revanche, l'école se voyait notifier une insuffisance administrative
dans le respect des conditions de diplôme et de nationalité des
enseignants. Et ce sur toute la durée étudiée, du milieu à la fin
de la période.
Nous
avons donné ici les renseignements en notre possession en
manifestant le souci de la plus grande objectivité possible. Et,
même si bis
répétita non placent ,
nous rappelons que notre objectif n'est pas de lutter contre la
mouvance de Rudolf Steiner, mais, dans une optique laïque, de nous
assurer que nos enfants bénéficient d'une éducation qui les
prépare à l'exercice de la citoyenneté et de la liberté de
conscience.
L'ancien
directeur de l'école témoignait au nom de la fédération des
écoles Steiner au procès de Grégoire PERRA et, à la question de
l'avocat de la défense « êtes
vous anthroposophe ? »
,
répondait initialement, avant d'être acculé : « je
ne suis pas membre de la société anthroposophique ».
Quoi qu'on pense de la doctrine, protégée par la liberté de
conscience et le droit à l'expression, et en refusant toute
discrimination, nous avons aussi le droit de regretter cette
dissimulation. Cette opacité nous empêche d'en dire plus mais le
départ du directeur pédagogique en 2018 a-t-il mis fin à la
pénétration de la doctrine anthroposophique dans un établissement
lié par contrat désormais au service public ? Il est dommage
que nous ne puissions pas apporter de réponse. L'administration
a-t-elle eu conscience de cette dimension ? Rappelons que la loi
Debré qui institue le conventionnement des établissements scolaires
énonce l'obligation pour les écoles qui bénéficient de ce
dispositif de respecter la liberté de conscience.