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mercredi 3 septembre 2025

Questionnements au sujet du Mouvement Colibris et de ses structures satellites.

 

 

 

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Bienvenue sur le blog du CLPS!






Nous sommes une organisation laïque, donc ouverte à la confrontation des idées. Nous ne prétendons pas, entre nous, défendre toujours les mêmes thèses. Ce qui nous réunit, c’est précisément le souci de ne pas masquer nos différences.

Le mot " secte " est une commodité de langage qui ne correspond à aucune catégorie juridique. Il n’existe en effet pas de définition de la secte en droit français. Dans l’intitulé de notre association, nous ne nous vouons donc pas à un combat contre les sectes, mais nous aspirons à prévenir le sectarisme.

En fait, peu nous importe que tel ou tel groupe étudié dans ce site soit ou non qualifié de secte. Pour nous, il représente, si nous en parlons, une atteinte à la laïcité. Le droit français leur permet d’exister. Il nous permet, à nous, de discuter leurs pratiques sans les enfermer dans une catégorie juridique, et ce, au seul nom du respect des droits de l’homme et de l’enfant et de la laïcité.




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NOTE SUR LES COMMENTAIRES

Le présent blog est le canal d'expression du CLPS. Nous veillons scrupuleusement à la qualité de l'information et des opinions exprimées. Nous avons maintes fois accepté d'accueillir des commentaires qui se trouvaient aux antipodes de nos convictions dès lors qu'ils étaient rédigés dans une langue correcte, qu'ils restaient courtois, et qu'ils apportaient de la matière au débat. 
Toutefois, suite à des propositions de commentaires qui ne respectaient pas ces conditions, nous nous devons de rappeler que ce blog n'est pas un forum. Nous nous refuserons en conséquence à publier les textes sarcastiques et a fortiori injurieux à l'égard de qui que ce soit, d'une longueur excessive par rapport au texte initial et les billets "en rafales" qui restent d'une lecture difficile et nuisent à la lisibilité de l'ensemble. Merci à nos contributeurs, qu'ils soutiennent ou contredisent nos thèses, de respecter ces quelques règles de savoir-vivre.



 

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samedi 30 août 2025

"Comment éviter les charlatans?" : un dossier de France Assos Santé

 

En cette période de reprise d'activité pour nombre de nos lecteurs, nous renouons avec le rythme de nos publications.

France Assos Santé est un réseau qui regroupe de très nombreuses associations liées au domaine de la santé. 

Pendant l'été, il a publié une étude sur les pratiques dites de "soins non conventionnels".

Nous avons pensé utile de partager avec vous ce travail. En effet, ses auteurs ne se sont pas contentés de dénoncer, mais ont également fait un effort d'analyse et donné des références fiables.

Il est fréquent de voir associées des pratiques à allégation thérapeutiques non validées par un diplôme ou une certification officielle, et des tentatives de mise sous emprise. La synthèse que nous propose ce réseau associatif nous semble accessible et surtout susceptible de susciter réflexion et vigilance. 

Bonne rentrée à tous, et bonne lecture !


Comment éviter les charlatans en santé ? - France Assos Santé









vendredi 22 août 2025

Académie Saint-Louis de Chalès : rappel de la loi du 18 décembre 1998

 






 « Afin de protéger les enfants en âge scolaire de l'emprise sectaire, le Parlement a adopté en première lecture et à l'unanimité la loi n° 98-1165 du 18 décembre 1998 tendant à renforcer le contrôle de l'obligation scolaire.(...) Le législateur a souhaité non seulement encourager la fréquentation scolaire, lutter contre toutes les formes d'abandon scolaire mais aussi veiller à ce que, au nom d'une liberté dans les choix d'instruction, les principes fondamentaux de l'éducation due aux enfants ne se trouvent dévoyés par une instruction sommaire, voire sectaire. (...) Chaque année, plusieurs milliers d'enfants échappent à l'École de la République. Trop souvent, ces enfants sont maintenus dans un état d'inculture, d'ignorance, ou pire encore, embrigadés, aliénés, maltraités. Cette réalité étant inacceptable, il est apparu indispensable de rappeler, en s'appuyant sur les fortes exigences de la Convention Internationale des Droits de l'enfant qui affirme en ses articles 28 et 29 que tous "les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation" visant "à favoriser l'épanouissement de sa personnalité" et "le développement de ses aptitudes mentales et physiques dans toute la mesure de leurs potentialités", le droit de l'enfant à l'instruction en reprenant la définition qui en est donnée à la fois par l'ordonnance du 6 janvier 1959 prolongeant la scolarité obligatoire et par la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989. C'est ainsi que l'article premier de la loi du 18 décembre 1998 affirme solennellement, dans un premier alinéa, le droit de l'enfant à l'instruction, en ces termes : "Le droit de l'enfant à l'instruction a pour objet de lui garantir, d'une part, l'acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des connaissances de base, des éléments de la culture générale et, selon les choix, de la formation professionnelle et technique et, d'autre part, l'éducation lui permettant de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle et d'exercer sa citoyenneté". Cette définition est fondamentale : non seulement elle élève le niveau minimal des connaissances au-dessus des seules notions élémentaires d'écriture, de lecture et de calcul requises jusqu'à présent, mais elle introduit également dans l'instruction obligatoire l'exigence d'une éducation propre à garantir l'épanouissement de la personnalité de l'enfant, les conditions de son autonomie, son ouverture sur le monde qui l'entoure et dans lequel il doit trouver sa place de citoyen libre. »



Le 18 décembre 1998, le Parlement adoptait, à l’unanimité, la loi qui permettait à l'administration de renforcer le contrôle des écoles hors contrat et de l'instruction en famille. Nous avons reproduit ci-dessus les paragraphes introductifs de la circulaire ministérielle qui accompagnait l'envoi du texte adopté aux services déconcentrés de l'État.



La presse a abondamment relayé, ces derniers mois, la création d'un établissement hors contrat en Sologne, financé par une fondation dépendant de Monsieur Sterin.  L'académie Saint-Louis s'inspire des méthodes pédagogiques pratiquées outre-Manche, qui dédient les après-midis aux activités sportives et artistiques. Les tarifs y sont très élevés, et sont modulés en fonction des ressources des parents. L'établissement se réclame de l'éducation intégrale. Sur le site d'un organisme qui se réfère aux mêmes valeurs, nous avons trouvé la définition suivante de l'éducation intégrale. Il nous semble qu'il y a une forte probabilité que cette définition corresponde à celle que l'académie Saint-Louis a fait sienne, même si nous n'avons pas trouvé sur le site de cette institution de référence explicite.

Voici :

« Dans un établissement qui a pour projet l’éducation intégrale, l’autorité éducative est comprise comme un acte intérieur qui a pour ambition de provoquer une croissance intérieure qui conduit à la liberté. La liberté est le fruit de la formation critique de l’intelligence, d’une solide culture historique et littéraire, d’une formation mathématique et scientifique qui recherche la vérité en évitant le scientisme ou le rationalisme, d’un éveil de la créativité et du don de la grâce de Dieu.  Cette liberté a pour but d’aider les enfants à déployer leur personnalité, fruit de leur tempérament et de leur caractère, et à développer leur capacité à penser par eux-mêmes pour être en mesure de répondre à leur vocation. »



Le site animé par un prêtre catholique sosdiscernement.org , auquel nous adressons nos lecteurs, nous propose une analyse très pointue de l'éducation intégrale (lien ci-dessous). 

Il semblerait, à la lecture de cet article, que l'origine en soit à rechercher… du côté de l'Opus Dei. 

Merci alors à Dominique AUZENET, prêtre du diocèse du Mans, et à l'équipe sosdiscernement, pour ces recherches mises à la disposition de tous.

https://sosdiscernement.org/leducation-integrale/


Citons-les :


« Puisque tout cela s’inspire in fine de José Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, on ne peut qu’éprouver un profond malaise.

Le Père Trouslard, qui nous a quittés en 2011, était une figure de la lutte contre les dérives sectaires de toutes sortes, y compris à l’intérieur de l’Église16. En 2001, il avertissait les chefs d’Établissement de l’Enseignement Catholique sur les dérives sectaires causées par Opus Dei. Il décrivait 10 caractéristiques sectaires ; écoutons la neuvième : « L’infiltration : la stratégie de l’Opus Dei vise à transformer la société en essayant de pénétrer tous les domaines de la vie économique, sociale, familiale et culturelle… l’Opus Dei voulait ‘s’infiltrer et imposer son programme global’ »

D’où question : le Leadership Vertueux serait-il un outil de la « stratégie de l’Opus Dei » et l’éducation intégrale ferait-elle partie de « l’enseignement » et du « programme global » de l’Opus Dei ? La réponse est sur le site de l’Opus Dei dans « Éducation et Enseignement17  » :

(…) Le but de l’éducation intégrale est d’aider les élèves à apprendre à exercer leur liberté de manière responsable, afin que soient possibles le déploiement de leur personnalité et le développement de leur être tout entier  : esprit, corps, âme et caractère (…) Les professeurs doivent avoir pour objectif l’éducation intégrale de leurs élèves… (…) Ces écoles travaillent sous l’entière responsabilité de leurs directeurs et de ceux qui composent l’association dont elles dépendent, bien qu’elles soient inspirées par les idées de Saint-Josémaria sur l’éducation et offrent une éducation intégrale aux élèves  ».


Revenons à l’académie Saint-Louis de Chalès.



En se présentant lui-même, l'établissement se réclame des valeurs de la république. Il affirme vouloir protéger les enfants de tout abus. En ce qui concerne la vie spirituelle, elle « irrigue l’ensemble du projet éducatif. La prière quotidienne, la messe hebdomadaire, les retraites, le catéchisme offrent aux élèves un ancrage solide et paisible. Chacun est invité à grandir dans sa relation à Dieu, dans la vérité de la foi et dans la liberté du cœur ».


Mais l'académie Saint-Louis dit se référer aussi aux « lettres aux capitaines » d'André Charlier. Les capitaines, ce sont des élèves plus âgés chargés d'encadrer les enfants plus jeunes. André Charlier écrit cette lettre à l'attention des « capitaines » de l'école des roches pendant le second conflit mondial. Un extrait : « Il est écrit dans la Charte du Capitaine : « Sa tâche lui fait toucher du doigt ses faiblesses et lui montre que pour servir et être utile, il faut d’abord se connaître en toute humilité, se perfectionner avec bonne volonté, accepter les conseils autorisés, et se confier à la bonté de Dieu. » Cela vous indique quelle importance vous devez attacher à votre vie spirituelle. Les qualités naturelles d’un chef sans doute sont capitales : énergie, autorité, dynamisme, etc., en définitive elles restent insuffisantes s’il ne s’y ajoute une certaine ferveur de la vie intérieure. Et la vie intérieure, c’est le rapport intime de votre âme avec Dieu ». (11 mars 1943)


L'académie Saint-Louis de Chalès fait sienne cette méthode qui consiste à confier les plus jeunes aux bons soins d'un élève plus âgé et cela explicitement, conformément aux préconisations d’André Charlier, qui reste avec son frère Henri, une figure tutélaire du groupe traditionaliste catholique « Chrétienté Solidarité ».


https://chretientesolidarite.fr/



L'établissement « académie Saint-Louis de Chalès » va fonctionner dans un avenir très proche. Nous avons certes, pris bonne note de l'attachement revendiqué valeurs de la république. Toutefois ses références conceptuelles explicites peuvent susciter des inquiétudes quant à la conformité des contenus et des méthodes pédagogiques aux exigences de la loi du 18 décembre 1998.

Rappelons que les rédacteurs de cette loi ont entendu se référer aux dispositions de la Convention internationale des droits de l'enfant.

Nous nous interrogeons en tant que laïques sur la compatibilité de l'omniprésence de la religion dans la vie scolaire avec le respect de la liberté de conscience de l'enfant.

Interrogation renforcée par la référence à l'éducation intégrale. S'agit-il de la même « éducation intégrale » que celle prônée par la charte dont nous avons donné le lien ?

Si tel est le cas, une éducation qui voudrait éloigner le rationalisme nous interroge. Le rationalisme : tout un patrimoine dont nous n'osons envisager que des enfants en soient éloignés délibérément.

Notre souhait, c’est que l'éducation nationale ait à cœur, en contrôlant l'établissement comme la loi l'y astreint, de vérifier que cette omniprésence de la religion ne soustraira pas des apprentissages des pans entiers de notre culture. Et qu'elle en tire toutes les conséquences !


Toutes les associations laïques, nous le savons, partagent nos préoccupations.

Beaucoup de chrétiens aussi.


À bientôt.



dimanche 27 juillet 2025

Instruction en famille (IEF) des nouvelles de FRANCHE-COMTE

 




Le tribunal administratif de Besançon a jugé le 17 juin 2025 dans plusieurs affaires concernant des demandes d'autorisation formulées par des parents qui souhaitaient instruire leurs enfants en famille. Nous reproduisons ci-dessous des extraits significatifs de ces quatre jugements. Les références exactes sont précisées. Nous avons reproduit en gras sur la première citation la disposition législative invoquée par les familles à l'appui de leur requête.

Le juge administratif n'a donné satisfaction qu'à une seule famille pour des raisons de procédure.


Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2402010

Il ressort également de ces débats parlementaires que, s'agissant particulièrement du quatrième et dernier cas, tenant à " l'existence d'une situation propre à l'enfant motivant le projet éducatif", le législateur a entendu réserver la possibilité d'accorder une dérogation exclusivement lorsque les familles relèvent un besoin de l'enfant à partir duquel elles élaborent un projet éducatif adapté.


La commission académique s'est fondée sur le motif tiré de ce que les éléments constitutifs de la demande d'autorisation d'instruction en famille n'établissaient pas une situation propre à l'enfant nécessitant un projet éducatif particulier. Il résulte de ce qui a été dit aux points 5 à 7 que, contrairement aux allégations des requérants, l'appréciation de la situation propre de l'enfant ne relève pas de la seule appréciation discrétionnaire des parents et qu'ainsi, en vérifiant l'existence d'une situation propre à l'enfant de nature à justifier un projet éducatif spécifiquement adapté à cette situation, la commission académique n'a pas entaché sa décision d'erreur de droit ...

 Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401761

En second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé, outre le caractère réservé et parfois timide de A, par son niveau d'apprentissage qui est supérieur à celui attendu d'un enfant de son âge et qu'une scolarisation dans une classe de CM1 engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire. Toutefois, ces allégations ne sont pas établies par les pièces du dossier, notamment le contrôle pédagogique de l'instruction en famille réalisé au cours de l'année scolaire 2023/2024 et le positionnement des acquis de la fin de cycle 2 produit par les requérants qui ne suffisent pas à caractériser de manière objective une situation propre au jeune A de nature à permettre une dérogation au principe de l'instruction dans un établissement

 Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401763

n second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé par le rythme d'apprentissage différent de C qui a besoin de disposer d'un emploi du temps adapté et de ses propres méthodes pour favoriser une assimilation intelligente des connaissances. En outre, une scolarisation engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire. Toutefois, ces allégations ne sont pas établies  par les pièces du dossier

Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401765

En second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé par les méthodes d'apprentissage alternatives de A fondées sur des approches pédagogiques ludiques. Toutefois, ces allégations ne sont établies par aucune pièce du dossier permettant de caractériser de manière objective une situation propre à la jeune A de nature à permettre une dérogation au principe de l'instruction dans un établissement d'enseignement public ou privé. Si les requérants soutiennent qu'une scolarisation de la jeune A engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire, cette allégation n'est étayée par aucun élément.

Tribunal administratif de Besançon, 1re chambre., 17 juin 2025, n° 2402155

Toutefois, le rectorat ne justifie pas, ainsi qu’il l’allègue, que cette décision ait été effectivement notifiée aux intéressés le 6 mai 2024, alors que ceux-ci affirment que le pli recommandé avec accusé de réception qu’ils ont reçu à cette date contenait uniquement la décision prise sur la demande déposée au profit de leur fille A et n’était pas accompagnée de la décision de refus du 29 avril 2024 concernant leur fils B. Par ailleurs, l’administration n’est pas non plus en mesure de justifier d’un accusé de réception propre à cette décision. Au demeurant, le rectorat ne justifie pas davantage la réception effective par les requérants de son courrier du 16 mai 2024, adressé par lettre simple, évoquant l’intervention de ce refus exprès, que les requérants contestent également avoir reçu. Dans ces conditions, l’administration doit être regardée comme ayant conservé le silence pendant deux mois sur la demande dont elle était saisie, au sens de l’article L. 231-1 du code des relations entre le public et l’administration cité au point 5, faisant ainsi naître une décision implicite d’acceptation de la demande d’instruction en famille déposée par les requérants pour leur fils B. 

 


L'édition en date du 5 octobre 2024 de l'Est républicain révèle l'état d'esprit d'une famille à laquelle l'administration n'a pas donné satisfaction et qui s'apprêtait à l'époque à saisir le juge administratif. Nous nous bornons à rapporter les faits, sans préjuger, faute de preuves, de l'appartenance des requérants à une famille de pensée.



« Nous continuons notre combat. La désobéissance civile est un devoir pour le bien-être et la sécurité de nos quatre enfants (N.D.L.R. : l’IEF a été acceptée pour leur aînée, Louise, qui souffre de phobie scolaire) »




Père Manjackal : une mise en garde de la Conférence des évêques de France






Le service « emprise et dérives sectaires dans l'église catholique » de la conférence des évêques de France vient de publier une note de mise en garde à l'encontre d'un prêtre indien. Il lui est reproché de promettre des guérisons miraculeuses sans veiller à ce que les personnes auxquelles il s'adresse poursuivent leur traitement médical. Ce clerc se recommande du courant charismatique.

La note d’alerte de la conférence des évêques a été rendue publique sur plusieurs sites, nous donnons ci-dessous le lien vers l’un d’eux :



Dès 2018, la lettre d’information Gamaliel 21 (diocèse de Dijon) avait publié un dossier argumenté sur les pratiques de ce personnage. Ce dossier comprend notamment des témoignages mis en perspective.

Il nous a semblé utile d’en donner le lien afin que nos lecteurs soient dûment documentés.


https://sosdiscernement.org/alpha/M/manjackal/gamaliel21.pdf



mardi 24 juin 2025

Changement à la Miviludes


 

Notre rapport présenté à l’assemblée générale, 2025 de l’association

 assemblée générale 2025

rapport moral

et d'activité                                                                      



Introduction

Notre association existe depuis 23 ans maintenant. Nous ne dérogerons pas à une attitude que nous avons adoptée depuis une vingtaine d'années et à laquelle nous sommes restés fidèles : nous nous félicitons des points forts, mais ne chercherons pas non plus à masquer les points de fragilité. Le présent rapport, nous le voulons sincère, sans complaisance ni auto-flagellation, dans le but d'aller de l'avant.

Depuis notre dernière assemblée générale…


Un point positif : maintenant régulièrement, quand le conseil d'administration décide de réaliser un projet, la promesse est tenue. Il y a de ça quelques années, nous avions réalisé, à partir d'entretiens dont la majorité a été enregistrée lors d’une de nos assemblées générales dans les Vosges, une vidéo de présentation du phénomène sectaire et accessoirement de notre association. Elle est toujours disponible en ligne.

Vidéos

Il y a trois ans, le centre de formation professionnelle Kisel à Belfort décidait de mettre en ligne  sur son site quatre vidéos pédagogiques et d'en confier la réalisation au cercle. Ce centre de formation avait soumis un dossier auprès de la Mission interministérielle dans le cadre de son appel à projets. Grâce à l'action résolue d'un de nos administrateurs, qui se reconnaîtra, les quatre vidéos d'une durée de 10 minutes chacune sont toujours disponibles, utilisables et utilisées, notamment dans le cadre de conférences débats.

Documentation

Dans le même temps, peu de mois avant le décès d'Évelyne que nombre d'entre nous a bien connue, et que nous regrettons ô combien, sa famille nous demandait de déplacer toute notre documentation. Malgré la somme de travail nécessaire et grâce au soutien de la fédération des œuvres laïques de Haute-Saône, nous avons pu disposer d'une salle provisoirement, recruter un service civique et numériser toute ladite documentation.


Expositions

Un peu plus récemment, une association que nous pensions servir sincèrement notre cause et que nous ne nommerons pas, avait demandé, toujours dans le cadre de l'appel à projets de la mission interministérielle une dotation afin de réaliser une exposition. Quelques semaines avant la date limite du projet, nous n'avions pas, malgré l'effort de deux d'entre nous pour proposer une maquette, pu nous entendre avec ladite association. Vu la somme de travail qui avait été investie, 11 panneaux et un livret explicatif téléchargeable sur Smartphone, le conseil d'administration a décidé à l'unanimité de réaliser des exemplaires sur les fonds du cercle. 



Il en existe maintenant une dizaine en circulation. 




avec la Ligue de l’enseignement AURA au cinéma à Rilleux-la Pape  novembre 2023

                      

La fédération des œuvres laïques de l'Ardèche l’a prêtée aux délégués départementaux de l'éducation nationale du département à l'occasion de la semaine de la laïcité en 2024. Dans les Vosges, elle a servi à illustrer des interventions. 

Par exemple, l'une d'entre elles, détenue par la ligue de l'enseignement Rhône Alpes  a été présentée dans le cadre de la projection du film « Club zéro ». Elle a également servi lors de formations organisées par l'instance régionale de la ligue mais pas dans sa totalité




         


Dans les Landes, la fédération départementale de la ligue des droits de l'homme en a réalisé un exemplaire mais à ses frais et l’a présenté à un colloque organisé en liaison avec la Mission interministérielle de vigilance de lutte contre les dérives sectaires.

Elle a été également présentée à l'assemblée générale du conseil national des associations familiales laïques en juin 2024. C'est un outil à développer et diffuser.

Un livre:  Regards laïques sur les dérives sectaires

Il y a maintenant près d'un an, nous lancions un projet tout aussi audacieux : l'édition d'un livre. Nous avons tenu parole, 10 textes ont été rédigés par des militants et sympathisants de notre cercle et réunis dans un volume de 200 pages que nous avons ainsi titré :  « regards laïques sur les dérives sectaires ». À l'heure où nous écrivons ces lignes, en mai 2025, sur les 500 qui ont été imprimés, près de 250 ont été vendus. Nous n'avons pas épuisé encore toutes les possibilités de le faire connaître au grand public. L'Est républicain en a rendu compte dans son édition franc-comtoise, mais il reste encore des organes de presse, notamment parmi les titres qui appartiennent au même groupe, à contacter. Nous nous efforçons également de faire connaître l'existence de cet ouvrage dans la presse associative.

Notons toutefois que l'essentiel de la diffusion vient de l'action de militants et sympathisants. En effet, si les réseaux sociaux grâce à quelques relais ont permis de faire connaître à un très large public l'existence de notre recherche, l'impact desdits réseaux est à peu près nul. En revanche, plusieurs de nos militants se sont impliqués dans cette diffusion, inutile de les citer, ils se reconnaîtront et nous leur devons notre gratitude. Nous nous sommes efforcés en rédigeant ce livre de partager nos connaissances, mais aussi de les diffuser avec une argumentation laïque. Nous avons pu aborder dans des articles approfondis le langage sectaire, les faux souvenirs induits, le sectarisme comme défi lancé à la défense des droits de l'homme et de la laïcité, l'enseignement hors contrat, ainsi que des témoignages originaux. Retenons celui d'une docteure en psychopathologie, celui d'un militant rationaliste, le récit d'un journaliste confronté à une longue procédure concernant un groupe sectaire ainsi que le point de vue original d'une militante écologiste par ailleurs active dans notre association, et soucieuse de préserver son combat politique de dérives possibles.


Et le tout en référence à l'idéal laïque.

En dehors du travail de rédaction il a fallu de nombreuses relectures, des discussions entre nous pour harmoniser les textes. Le travail n'aurait pu être mené à bien sans l'acharnement des relecteurs et de notre administrateur qui s’est chargé de la mise en page, fort de son expérience professionnelle antérieure, ainsi que de la conception de la couverture, dont le conseil d'administration a décidé de faire le logo du cercle.

Le blog et les réseaux sociaux

L'un de nos principaux sujets de préoccupation est resté le blog que nous nourrissons au minimum une fois par semaine. Nous veillons particulièrement à la précision et à la qualité des informations que nous diffusons. Il est très rare que nous portions des jugements moraux sur les personnes. Nous nous efforçons au maximum de relater des faits en laissant le lecteur dans une situation telle qu'il pourra aisément se forger lui-même son opinion. Nous veillons également à la précision juridique des faits que nous évoquons. Il y a donc dans notre démarche une volonté claire de distanciation et, en tenant à distance le jugement moral, nous donnons toute priorité à la rationalité et à l'argumentation. Nous excluons le mépris, la colère et la haine. C’est sans doute inatteignable mais l’idéal serait que les disciples des doctrines sectaires puissent nous lire sans se sentir pour autant agressés et soient de ce fait à même de réfléchir sur les conséquences de leur engagement…




L'en-tête de notre blog comprend une liste de mots-clés qui correspond à des dossiers. Certains sont tout à fait complets et même fort bien fournis ; ainsi en est-il de la mouvance Steiner, des dérives de l'écologie, de l'enseignement hors contrat, du droit, du cercle Bruno Gröning ; peu de lacunes mais il en existe, par exemple, les bouddhismes. Malgré la présence sur laquelle nous avons été parfois interrogés d'un centre bouddhique important en Bourgogne, c'est l'une des seules mouvances auxquelles nous avons été peu confrontés dans notre action militante. 

Chaque billet de blog est relu par plusieurs administrateurs. Ce support d'information est relayé sur Facebook ; vu l'évolution de Twitter devenu X, le conseil d'administration a décidé d'en retirer notre cercle et de l'inscrire en remplacement sur mastodon. Rappelons ici les adresses de nos différents supports d'information :

http://actu-sectarisme.blogspot.com

www.facebook.com/actusectarisme

mastodon.social/@CLPS

La rédaction du blog n'est pas une formalité, c'est l'aboutissement d'enquêtes et surtout de recherches souvent chronophages. Parmi les sujets qui ont mobilisé l'association depuis notre dernière assemblée générale, citons :

– les colibris (et notamment une recherche très approfondie faite par un sympathisant).

– la procédure concernant l'ostracisme des témoins de Jéhovah en Norvège.

– les démêlés administratifs de l'enseignement sous contrat et les graves atteintes à la laïcité.

– la présence de l'Eglise de scientologie lors des jeux olympiques.

– les écoles Steiner Waldorf.

Il arrive que nous partagions des publications qui ne sont pas nôtres, mais dans la majeure partie des cas, nous alimentons le blog et les supports qui le relayent sur les réseaux sociaux à partir de nos propres investigations.

Un réseau de correspondants en régions

Notre réseau de correspondants s'accroît très (trop ?) lentement. À la dernière assemblée générale nous avons eu le plaisir d'accueillir un militant des droits de l'homme dans le département des Landes, nous sommes maintenant représentés en région Aquitaine. Ce réseau nous permet d'être représentés lors des réunions organisées en préfecture, lorsqu'il y en a, et de répondre à des invitations. À Paris même, nous avons pu répondre à une invitation du cercle Ernest Renan, qui a pour activité principale l'étude critique des religions, pour intervenir sur les rapports entre sectarisme et religion. Dans les Vosges, les vidéos et les expositions ont été présentées à l'initiative du centre communal d'action sociale de Neufchâteau, de la ligue des droits de l'homme à Remiremont et de la mairie de Docelles avec l'ordre départemental des kinésithérapeutes. L'exposition a de même été présentée aux adhérents de l'association les profanes à Metz.

Nous avons des relais en Alsace, en Lorraine, en Franche-Comté, dans les départements de l'Ain, de Drôme-Ardèche, du Var, en Aquitaine, en Bretagne ainsi qu'en Indre-et-Loire. Et grâce à l'ensemble de nos sympathisants, des livres en quantité ont pu être diffusés pour le moment dans les Vosges, à Belfort, en Haute Saône, dans le Doubs, dans le Jura, en Ardèche, en Aveyron, en Aquitaine, en Bretagne, dans la Sarthe et en Indre-et-Loire. Nous avons également eu le plaisir de recevoir la candidature d'un sympathisant domicilié au pied des Pyrénées ce qui nous permettra d'accroître notre maillage territorial. Dans le Var, la Ligue des droits de l’Homme a ainsi pu inclure nos offres dans ses propositions d’intervention en milieu scolaire.



Le conseil d'administration: un règlement intérieur

Pour continuer sur la vie de l'association, il sera proposé à l'assemblée générale d'adopter un règlement intérieur, qui permettra une consultation du conseil d'administration hors réunion. Depuis les débuts de l'association, nous sommes conscients d’un risque: trop déléguer à un nombre restreint de militants peut s’avérer dangereux. Notre objet social est trop délicat, la moindre approximation, le moindre faux pas, la moindre erreur dans les termes utilisés peut amener à une décrédibilisation de notre association, voire à une procédure judiciaire. Nous préférons de ce fait renforcer la collégialité en faisant confiance à une intelligence collective. Le conseil d'administration a toujours été et sera encore d’autant plus l'organe délibérant essentiel. Nous prévoyons aussi que tout adhérent à jour de ses cotisations puisse solliciter une délibération du conseil sur un sujet précis mais sans obligation pour ce dernier de donner suite.

Les relations extérieures

Les relations avec la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires sont excellentes ; les échanges sont fréquents, notre cercle a été invité à intervenir dans un département lors d'une formation destinée aux agents de l'État et animée par un conseiller de la mission. La mission organise régulièrement à Paris des réunions où sont invitées les associations partenaires de cette instance, le CLPS y a toujours été représenté, la première fois en présentiel et les fois suivantes en visioconférence.

Relations également excellentes avec l'UNADFI ; le conseil national des associations familiales laïques nous soutient depuis 10 ans au minimum, et une convention avait été signée par les instances de nos deux associations lors de l'une de nos assemblées générales dans les Vosges cela fait une décennie maintenant. Des exemplaires de notre exposition ont été fournis par nos soins au CNAFAL.

Nous avons relevé un fait nouveau : notre partenaire a été coorganisateur récemment des assises du mouvement familial progressiste avec la participation de l'union des familles laïques, de la confédération syndicale des familles et de l'association des parents gays et lesbiens. C'est pour nous une bonne nouvelle, et nous espérons que ce rapprochement nous permettra de travailler avec l'ensemble des associations familiales qui se réfèrent aux droits de l'homme et de l'enfant, à la laïcité et au libre arbitre. Nous en espérons une circulation accrue de notre exposition notamment.

L’un d’entre nous participe annuellement à l'assemblée générale de la fédération européenne des centres de recherche d'information sur le sectarisme (FECRIS) dont nous sommes correspondants.

Des actions

Le CLPS est intervenu à plusieurs reprises. Durant les jeux olympiques de 2024,  l'association non à la drogue oui à la vie qui se recommande ouvertement sur son site Internet de l'Eglise de scientologie s’est montrée très active auprès du public. Nous avons alors adressé un courrier électronique au cabinet de Monsieur le ministre des comptes publics en attirant son attention sur le fait que cette association promet à ses donateurs des reçus fiscaux. Nous ne savons pas si elle a bénéficié d'un rescrit de l'administration fiscale. Nous n’ignorons pas qu'elle-même n'a jamais été condamnée et qu’elle n'a jamais fait l'objet d'une procédure quelconque. Toutefois, elle se réfère ouvertement à une instance qui a été maintes fois, elle-même ou ses dirigeants, condamnée pour escroquerie, et dont le fondateur lui-même a fait l'objet d'une condamnation devenue définitive en France. De plus, le Conseil d'État n'a pas reconnu à l'église de scientologie le caractère désintéressé dans sa gestion. 

Sans préjuger d'une décision administrative dont la responsabilité incombe aux services ministériels et à eux seuls, nous avons souhaité en conseil d'administration faire connaître cette situation au ministère. Nous avons eu le plaisir de recevoir l'appui sans réserve de l’UNADFI, du centre contre les manipulations mentales Roger Ikor et du CNAFAL, nous les en remercions. Le ministère des comptes publics ayant changé de titulaire, nous avons réitéré notre démarche en envoyant à l'actuelle ministre une copie de la lettre adressée à son prédécesseur. Mais toujours sans réponse.

Autre requête : l'association du personnel du rectorat de Besançon faisait la promotion de méthodes de bien-être sur lesquelles l'ordre national des médecins émet de fortes alertes. Or, cette promotion était assurée par une page dédiée à cette association sur le site administratif du rectorat. Un billet de blog que nous avions consacré à cette promotion a été relayé très vite par Madame de Vanssay, très active sur les réseaux sociaux et militante syndicale, puis très rapidement par la presse locale entraînant de ce fait la suppression de la page associative du site officiel.

Plus récemment, dans un collège de Belfort en dehors du temps scolaire, une enseignante de yoga a été recrutée en tant qu'intervenante extérieure. Si nous n'avons pas d'avis à émettre sur le yoga en général, nous avons pu nous émouvoir du fait que cette intervenante ne limitait pas son champ de compétence au yoga, mais se disait également apte à gérer divers domaines… dont les guérisons. Le conseil d'administration l'ayant décidé, nous réfléchissons actuellement, à l'heure où nous écrivons le présent rapport à une saisine de l'administration. Les interventions sont terminées au sein de ce collège, mais nous doutons que figure parmi les missions du service public de l'éducation l'introduction de méthodes susceptibles d'exercer une influence sur le psychisme des mineurs qui lui sont confiés, et ce quelle que soit la méthode.

Enseignement privé, laïcité, sectarisme

La mise à jour de notre documentation sur l'enseignement privé hors contrat pose toujours des problèmes : des rectorats certes nous donnent satisfaction, ce qui nous permet d'avoir quand même une idée assez précise des rapports produits par l'administration sur le fonctionnement et le niveau des établissements au regard du socle de compétences légalement exigibles. Mais certains rectorats évitent de répondre et ne donnent pas suite aux avis toujours positifs de la commission d'accès aux documents administratifs ; l'un d'eux a même répondu de manière quelque peu agressive qu’il nous fournirait uniquement quatre rapports par mois vu la charge de travail supplémentaire qui lui était ainsi imposée. En fait, malgré des relances, il n'a fourni les documents prévus que pendant deux mois. 

En revanche, les services ministériels semblent maintenant plus sensibles à cette problématique, les décisions judiciaires du juge administratif, sur le fond ou en référé contre des mesures de fermeture ou des injonctions sont de plus en plus fréquentes. Sont ainsi disponibles en ligne les résumés des rapports qui fondent en droit les décisions administratives, et nous avons largement fait usage de cette faculté dans un chapitre de notre livre.







Si nous nous sommes intéressés à l'enseignement hors contrat dont les dérives sont fréquentes, l'actualité a fait apparaître que les atteintes aux droits de l'enfant ont pu affecter non seulement les établissements qui n'entretiennent pas de lien contractuel avec l'État, mais aussi les écoles sous contrat. Déjà, nous avions relaté notamment lorsque des documents officiels étaient rédigés, les violations graves de l'intégrité psychique et physique des enfants au sein d'établissements tels que Gerson à Paris, le collège Stanislas toujours à Paris et le lycée Averroès à Lille. À l'heure actuelle, les langues se délient et nous apprenons sans cesse que des insuffisances du contrôle de l'État, notamment dans les internats, ont été accompagnées de maltraitances. Nous n'avons nullement l'intention de nous immiscer dans les actions de ces courageux lanceurs d’alerte. Votre conseil d'administration a d'ailleurs décidé de leur adresser une invitation à notre assemblée générale.

Mais il nous a semblé indispensable, en notre qualité de militants du libre arbitre, de l'intégrité de la personne humaine, de les relayer. Aussi les avons-nous à maintes reprises cités sans retenue ces derniers mois sur nos supports d'information. Nous remercions la revue Golias de nous avoir autorisés chaleureusement à reproduire in extenso un de ses remarquables articles sur l’établissement Betharram dans les Pyrénées atlantiques.

Nous avons également pris l'attache des organisations syndicales de l'enseignement privé, du moins celles qui se référaient à l'idéal laïque. À l'heure actuelle, nous avons obtenu très rapidement une réponse du syndicat national des enseignants et personnels de l'enseignement privé, affilié à l'union nationale des syndicats autonomes, et nous avons été ainsi mis en rapport avec la responsable du blog stop aux souffrances dans l'enseignement catholique. Ce blog a réalisé une remarquable revue de presse. Il a également fourni des documents particulièrement utiles. Aussi régulièrement avons-nous relayé la documentation fournie par ce collectif.

Le répondeur

Notre ligne d'écoute est toujours active. La fréquence est variable ; nous essayons toujours de donner satisfaction aux requérants même si ce n'est pas toujours facile : il en est qui nous demandent des démarches totalement irréalisables. Mais l'existence de ce répondeur nous est d'une grande utilité dans la mesure où il nous permet de nous tenir informés de nombreuses menaces sectaires et surtout de la façon dont elles peuvent être perçues par les victimes collatérales que sont les familles. Il est également fréquent que des familles n'aient besoin que d'un seul contact et ne fassent plus appel à nos services dès lors que l'écoute leur a permis de constater qu'ils n'étaient pas les seuls dans une telle situation et  que leur questionnement était légitime.

Bien entendu, les personnes qui peu ou prou appartiennent encore à un groupe controversé ne seraient pas tentées de nous contacter même si elles commencent à être prises par le doute. En revanche, dès la sortie, nous pouvons être joints. Il est à noter toutefois que la fréquence des appels est excessivement variable. Le plus souvent, ce sont les familles ou plus rarement les amis qui nous appellent. 

Au cours des derniers mois, nous avons été contactés à propos d'un thérapeute autoproclamé dans la région Rhône-Alpes, des tisseuses de rêves, de Solaris, de la fraternité Saint Pie X, des constellations familiales et de diverses églises évangéliques. Tout récemment, une famille en grande difficulté à la suite de l'entrée d'un de leurs enfants dans une confession extrémiste a été aiguillée vers un psychologue clinicien très au fait de la problématique sectaire. Une fois sortis du groupe, certains appelants souhaitent témoigner. Il en est qui saisissent la mission interministérielle, d'autres qui nous soumettent des récits qu’il nous est d'ailleurs déjà arrivé d'intégrer à nos supports.

Il est à noter qu'il est déjà arrivé à plusieurs reprises que des personnes qui avaient d'elles-mêmes émis le souhait de fournir un témoignage reculent au dernier moment .Et plusieurs fois par an nous sommes contactés par des étudiants souvent en psychologie, sociologie, travail social et journalisme.

Perspectives

Notre implantation territoriale, nous l'avons dit, s'étoffe mais très lentement. Des correspondants nous arrivent, d'autres pour des raisons personnelles ou familiales sont amenés à cesser leur action, mais les premiers sont quand même plus nombreux. 

Nous avons déjà adressé un appel pressant à nos sympathisants : tentez de trouver parmi vos relations des bonnes volontés qui accepteraient de donner en fait peu de temps, quelques heures par mois suffiraient largement à notre cause. 

Nous ne pouvons l'ignorer, s’il y a quelques décennies il était facile de connaître des militants de la laïcité intéressés par notre problématique, ce n'est plus forcément le cas maintenant. 



Nous l'avons assez approfondi tant sur notre blog que dans notre livre. 

S'efforcer de trouver de nouveaux rédacteurs du blog (certes, nous ne cherchons pas à publier quotidiennement, mais nous disposons peut-être d'une marge permettant d'accroître la fréquence des billets) ?

Faudrait-il essayer de trouver plus d’associations sympathisantes prêtes à nous relayer ? Notamment en faisant circuler l’exposition et les vidéos? Des contacts très prometteurs ont été pris tout récemment avec une amicale laïque en Bretagne.

Nous pensons avoir partagé et rendue publique une somme particulièrement importante d'informations et de documentation sur des infiltrations totalitaires dans les institutions publiques, et très souvent associatives. Peut-être réfléchir sur des actions concrètes (courriers, interventions locales, etc.) de manière plus systématique ? Tout en n'ignorant pas que ce travail serait très délicat car on ne pourrait se permettre la moindre erreur…

Et de même que ces dernières années nous avons enchaîné les projets sans dépendre de quiconque puisqu'ils étaient financés sur les fonds propres du CLPS, pouvons-nous imaginer d'autres actions concrètes ? Déjà, l'un d'entre nous se propose dans le territoire de Belfort voire dans l'Alsace du Sud de faire circuler nos vidéos pédagogiques et l'exposition. 

En conseil d'administration, à partir de l'idée d'un administrateur, idée spécifiquement liée au départ à l'astrologie, nous nous sommes renseignés sur les sanctions infligées à des praticiens en soins non conventionnels par les fonctionnaires de la direction générale de la concurrence et de la consommation. 

Nous avons vu que ces documents n'étaient pas confidentiels: les sanctions les plus récentes mais elles seules figurent sur le site ministériel. Les constatations d'infractions plus anciennes en ont été retirées. Il n'est pas encore possible de  les « filtrer » en fonction des activités professionnelles des contrevenants.

Toutefois, cette possibilité devrait être mise en place, “le développement d’un filtre sur « Sanctions » du site de la DGCCRF est un projet en cours. Il s’est avéré plus complexe que prévu en termes techniques et a souffert d’aléas mais il reste d’actualité. Il ne sera pas mis en production avant plusieurs mois”. C'est exactement en ces termes que nous a répondu l'administration lorsque nous l’avons interrogée sur la possibilité de recevoir communication des sanctions infligées à des  « thérapeutes » praticiens en soins non conventionnels.


En guise de conclusion

Notre assemblée générale pourra être un lieu de discussion et d'échange sur les actions que nous pourrions mener tous ensemble. Et peut-être également de réaffirmer nos valeurs :

– récuser la haine et le mépris.

– la laïcité comme colonne vertébrale de notre action de prévention, c'est-à-dire, telle qu'énoncée par la loi de 1905, la garantie de la liberté de conscience.

– le respect de tous les individus, de toutes les personnes, même si nous contestons le système totalitaire dont ils peuvent être simultanément acteurs et victimes.

– la laïcité comme la défense des droits des individus même et surtout ceux dont nous ne partageons pas les options.

– et surtout la prévention du sectarisme non pas comme un outil de vengeance qui pourrait ne mener qu'à la persistance de l'intolérance, mais de défense des droits de la personne humaine, des libertés publiques et de la paix dans le monde.


En cette période où les fanatismes nationalistes, religieux, entre autres, ont déclenché des conflits meurtriers, ou les idéologies intolérantes menacent tant nos libertés que la démocratie, nous ne dissocions pas notre défense de la dignité humaine de tous les combats dont l'objectif est de préserver tant les valeurs de la déclaration universelle des droits de l'homme et des traités internationaux qui en découlent que les libertés républicaines qui pour la plupart ont valeur constitutionnelle.