RESUME DE L'AFFAIRE PARU SUR LE SITE DE LA COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L'HOMME
Ces
affaires portaient sur le retrait partiel de l’autorité parentale
à l’égard d’enfants appartenant
au mouvement religieux des Douze Tribus (Zwölf Stämme) résidant
dans Deux
communautés en Bavière et sur leur placement. En 2012, des articles
de presse relatèrent
que des membres de ce mouvement religieux infligeaient à leurs
enfants des châtiments
à coups de baguette. Ces informations furent ensuite corroborées
par un enregistrement
vidéo où pareils châtiments avaient été filmés en caméra
cachée dans l’une
des communautés. Se fondant sur ces articles de presse ainsi que sur
les témoignages
d’anciens membres du mouvement religieux en cause, les juridictions nationales
ordonnèrent en septembre 2013 le placement des enfants vivant dans
ces communautés.
La procédure devant la Cour européenne a été introduite par
quatre familles
membres des Douze Tribus qui se plaignaient du retrait partiel de
leur autorité parentale
par les juridictions allemandes et de la séparation de leurs
familles.
La
Cour a conclu à l’absence de violation de l’article 8(droit au
respect de la vie Privée
et familiale) de la Convention, jugeant que les juridictions
allemandes avaient ménagé
un juste équilibre entre l’intérêt des parents et l’intérêt
supérieur des enfants, dans
le cadre de procédures équitables et raisonnables au cours
desquelles la cause de chaque
enfant avait été examinée individuellement.
La
Cour a souscrit en particulier à la conclusion des juridictions
allemandes selon laquelle le risque de châtiments systématiques et
réguliers encouru par les enfants justifiait leur placement et le
retrait partiel de leur autorité parentale aux requérants. Elle a
estimé que ces décisions se fondaient sur le risque que les enfants
subissent des traitements inhumains et dégradants, prohibés en
termes absolus par la Convention.
La
Cour a souligné également que les juridictions allemandes avaient
exposé de manière détaillée les raisons pour lesquelles elles
n’avaient disposé d’aucune autre solution pour protéger
les enfants. Au cours des procédures internes, les parents s’étaient
notamment déclarés
convaincus que les châtiments corporels étaient tolérables et les
juridictions avaient estimé que, même si les intéressés avaient
accepté de renoncer aux coups de baguette, il n’y avait aucun
moyen de s’assurer que d’autres membres de la communauté ne se
chargeraient pas d’appliquer ces châtiments.
COMMUNIQUE DU GREFFE DE LA COUR
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