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mardi 19 novembre 2024

bienvenue sur le blog du CLPS!




Nous sommes une organisation laïque, donc ouverte à la confrontation des idées et nous ne prétendons pas, entre nous, défendre toujours les mêmes thèses. Ce qui nous réunit, c’est précisément le souci de ne pas masquer nos divergences.
Le mot " secte " est une commodité de langage qui ne correspond à aucune catégorie juridique. il n’existe en effet pas de définition de la secte en droit français. Nous ne prétendons pas, dans l’intitulé de notre association, combattre les sectes, mais prévenir le sectarisme.
En fait, peu nous importe que tel ou tel groupe étudié dans ce site soit ou non qualifié de secte. Pour nous, il représente, si nous en parlons, une atteinte a la laïcité. Le droit français leur permet d’exister. Il nous permet, à nous, de discuter leurs pratiques sans les enfermer dans une catégorie juridique et ce au seul nom du respect des droits de l’homme et de l’enfant et de la laïcité



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NOTE SUR LES COMMENTAIRES

Le présent blog est le canal d'expression du CLPS. Nous veillons scrupuleusement à la qualité de l'information et des opinions exprimées. Nous avons maintes fois accepté d'accueillir des commentaires qui se trouvaient aux antipodes de nos convictions dès lors qu'ils étaient rédigés dans une langue correcte, qu'ils restaient courtois, et qu'ils apportaient de la matière au débat. 
Toutefois, suite à des propositions de commentaires qui ne respectaient pas ces conditions, nous nous devons de rappeler que ce blog n'est pas un forum. Nous nous refuserons en conséquence à publier les textes sarcastiques et a fortiori injurieux à l'égard de qui que ce soit, d'une longueur excessive par rapport au texte initial et les billets "en rafale" qui restent d'une lecture difficile et nuisent à la lisibilité de l'ensemble. Merci à  nos contributeurs, qu'il soutiennent ou contredisent nos thèses, de respecter ces quelques règles de savoir-vivre.



 

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Soleil noir, autopsie d’une secte. Les podcasts

 



Il y a 30 ans, l’organisation sectaire « Ordre du Temple solaire » faisait ses premières victimes.

 Au titre de ce sombre anniversaire, la Radio Télévision Suisse, en collaboration avec Radio Canada, a mis en ligne le podcast d’une longue enquête principalement polarisée autour des évènements qui se sont déroulés et des témoignages recueillis en Suisse et au Canada.

Les tueries de septembre-octobre 1994, d’abord au Canada, puis à Cheiry et à Salvan, en Suisse, ont été suivies par la mort de 16 personnes, dont des enfants, en décembre de l’année suivante, à Saint-Pierre-de-Chérennes en Isère.

 Ci-dessous le lien vers les podcasts téléchargeables de la RTS :

https://www.rts.ch/audio-podcast/2024/podcast/soleil-noir-autopsie-d-une-secte-28644571.html

Un podcast de Fanny Moille et Gautier Renault

Réalisation : Didier Rossat
Musique originale : Pierre Audétat
Production : Magali Philip
En collaboration avec Radio-Canada et Marie-Michèle Giguère, réalisatrice pour Radio-Canada

Disponibilité des fichiers audio illimitée.

 

« À ce jour, de nombreuses zones d’ombre demeurent sur les responsabilités et les véritables ressorts de la dérive mortelle de l’organisation, et sur ce qui relève du suicide collectif ou de l’assassinat. Au travers d’interviews exclusives, d’archives sonores inédites internes à la secte, et d’enregistrements de la police, Fanny Moille et Gautier Renault nous plongent dans ce dédale que l’on découvre de l'intérieur. Trente ans après, cette affaire, qui n’a pas livré tous ses secrets, résonne avec des préoccupations contemporaines : le complotisme, les théories de l’effondrement, la quête de spiritualité et de bien-être. »

 

Il est aussi possible d’écouter sur Radio Canada, avec une bande-annonce et un prologue spécifiques qui remettent les évènements de l’année 1994 dans le contexte du pays :

 https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados/11869/soleil-noir-autopsie-dune-secte

 



 

mercredi 6 novembre 2024

« Regards laïques sur les dérives sectaires » : parution prochaine de l’ouvrage collectif du CLPS.


 

Nous avons travaillé en équipe sur ce livre depuis plusieurs mois. 





 

 


Il est chez l'imprimeur, nous l’attendons…  Et d’ici peu de temps, nous vous dirons comment le commander.

Il est le résultat de notre travail collectif et sera proposé à la vente au prix de 6€, frais d'envoi en sus.

Néanmoins, à partir d'une commande de 10 unités (nous pensons bien sûr aux associations) nous offrons l'envoi.

Alors à très bientôt pour les modalités !

 

Vous suivez notre blog ? Vous le consultez de temps à autre ?


Ce livre sera une synthèse, rédigée en 2024, des informations que nous avons publiées sur nos différents supports depuis 15 ans.

Les dossiers que nous suivons habituellement seront traités parmi d’autres. 

Tout d'abord quelques recherches sur des sujets particuliers tels que " Les faux souvenirs induits", "Le phénomène sectaire, un défi pour les libertés publiques" ou encore "Le discours sectaire".

Un thème que nous avons souvent traité, l'enseignement hors contrat, fera l'objet d'un dossier.

Ainsi, à partir d'une étude initiale que nous avions proposée en 2012, nous vous présenterons une synthèse actualisée des rapports d'inspection que nous avons obtenus et surtout une analyse de documents publics : arrêtés préfectoraux ou décisions de justice administrative.

Nous conclurons par des points de vue divers, des "regards". Celui d'un journaliste, d'un militant pour l’esprit critique, d'une docteure en psychopathologie et d'une élue militante de l'écologie politique.

 







dimanche 3 novembre 2024

« Non à la drogue, oui à la vie » : avantage fiscal pour les donateurs. Nous avions saisi le ministère concerné. Nous avons déjà des soutiens que nous remercions !


Il y a une semaine, suite à notre conseil d'administration, nous avons adressé par courriel une lettre à Monsieur le ministre du budget des comptes publics

Nous avions relevé que l'association « non à la drogue, oui à la vie » encourageait les dons des particuliers en promettant aux donateurs la possibilité de déduire 66 % du montant de leur libéralité de la somme due au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. Il nous semblait que les décisions judiciaires prises à l'encontre de l'église de scientologie dont se réclame explicitement l'association étaient incompatibles avec la reconnaissance officielle de « non à la drogue, oui à la vie » comme association d'intérêt général.

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas reçu de réponse du cabinet du ministre auquel nous nous étions adressés. Mais en une semaine, nous avons déjà obtenu trois soutiens.

L'union nationale des associations de défenses des familles et de l'individu victimes de sectes a immédiatement republié le texte de notre missive en nous apportant explicitement son soutien.


Non à la drogue oui à la vie : la Scientologie ne peut se prévaloir d’avantages fiscaux

Alors qu’en ce moment même les parlementaires se positionnent sur le projet de finances pour 2025 et que l’on prépare les associations à des restrictions budgétaires, nous estimons que l’Etat doit s’interroger sur les subventions et aides accordées aux mouvements sectaires.

Le Cercle laïque pour la prévention du sectarisme a adressé au cabinet du ministre du budget des comptes publics un courrier visant à l’alerter sur les aides accordées indirectement à l’association « Non à la drogue, oui à la vie », filiale de la Scientologie, se référant ouvertement à son créateur Ron Hubbard.

L’Unadfi remercie le CLPS pour cette initiative et le soutient sans retenue dans sa démarche.


Le centre contre les manipulations mentales en a fait de même.





Et de même le conseil national des associations familiales laïques.






Un grand merci pour ces soutiens.

Nous en attendons d'autres, et nous lançons un appel à toutes les associations qui partagent nos valeurs : répercutez notre appel à l'administration fiscale, et tenez-nous informés !




jeudi 31 octobre 2024

« Nuits de la Philosophie » novembre 2024.



Les Nuits de la Philosophie" auront lieu pendant quelques jours à partir du 17 novembre prochain. Diverses structures organisent cet événement. Nul doute qu’au sujet de la plupart d'entre elles nous n'ayons rien à redire. Toutefois, l'une d'elles avait attiré notre attention, il y a quelques années, dans la mesure où Nouvelle Acropole en était coorganisateur. L'an dernier, et nous en avions rendu compte, une nouvelle association, "Les Nuits de la Philosophie", s'était créée à Lyon. La personne qui la présentait sur une vidéo était la même que celle qui annonçait les mêmes manifestations lorsque N.A. en avait l'initiative. Lors d'une conférence qu'elle a tenue en août 2022, elle se décrivait comme "formatrice de philosophie pratique à Nouvelle Acropole de Lyon". Au titre de la nouvelle association Nuits de la Philosophie, elle se présente comme coordinatrice des activités proposées à cette occasion.

En voici le lien pour cette année : https://nuitdelaphilosophie.fr/

Notre but en publiant ce billet n'est pas de vous dissuader de vous rendre à ces conférences, mais de faire en sorte que si vous décidiez d'y aller, ce soit en toute connaissance de cause.

Voici en quels termes l'association organisatrice se présente elle-même :

"Les Nuits de la Philosophie" est une association autonome à but non lucratif qui réunit différents acteurs de la démocratisation philosophique dans plusieurs villes. Cette pluralité d’horizons permet toujours d’étendre le réseau et de varier les approches dans le choix des intervenants, la pluralité des sujets et des ateliers.

Nous n’organisons pas le festival, mais nous le coordonnons. Ce qui signifie que la grande majorité des événements à l’affiche sont organisés en toute autonomie par les intervenants eux-mêmes.

Sur Nouvelle Acropole, nous renvoyons nos lecteurs à l'ensemble des études que nous avons publiées les années précédentes. On y trouve le lien vers un blog alimenté par des sortants de cette association.


mardi 22 octobre 2024

Des avantages fiscaux à une association parrainée par l'église de scientologie ? Nous saisissons l'administration.

Réuni le 22 octobre, le conseil d'administration de notre association a décidé d'adresser le courrier qui suit à Monsieur le Ministre du budget et des comptes publics.


Monsieur le Ministre,

Nous souhaiterions attirer votre attention sur l'association «Non à la drogue oui à la vie ». Cette dernière a pour objet social déclaré la prévention en matière de toxicomanie. Elle organise des conférences, et distribue des livrets d'information.

Nous le savions depuis qu'elle a été créée et c'est confirmé sur son site, elle se réfère explicitement à Lafayette Ron Hubbard, qui n'est autre que le fondateur de l'Eglise de scientologie. Elle se dit elle-même «  parrainée par l’Église de Scientology et soutenue par les scientologues du monde entier" sur la page d'accueil de son site.

Et sur la toile elle fait appel aux dons en se prévalant des avantages fiscaux dont peuvent bénéficier ses donateurs en ces termes : L'intérêt général vous ouvre le droit à une réduction de vos impôts à hauteur de 66% du montant des dons faits à l'association, dans la limite de 20% de votre revenu imposable. Un reçu fiscal vous sera adressé.

La juridiction administrative n'a pas reconnu à l'Eglise de scientologie dans le passé un caractère désintéressé, et le juge pénal a condamné à plusieurs reprises des personnes physiques et morales qui lui étaient liées en raison notamment des pressions exercées sur les personnes pour les amener à suivre leurs activités.

L'association Narconon qui auparavant gérait en Bourgogne un centre de traitement de la toxicomanie et qui partageait la même référence a dû cesser ses activités, et un de ses responsables à été condamné suite au décès d'une patiente.

Nous comprenons difficilement qu'une association qui se réfère si ouvertement à un organisme dont la justice n'a pas reconnu la gestion désintéressée puisse bénéficier d'avantages réservés aux associations œuvrant pour l'intérêt général. Nous ignorons à ce jour si «Non à la drogue oui à la vie » , comme elle en a le droit semble-t-il a pris d'elle-même l'initiative de distribuer des reçus fiscaux ou si elle a obtenu une décision officielle de vos services lui permettant explicitement de se prévaloir de cet avantage auprès d'éventuels donateurs.

Des facilités fiscales générées par les reçus fiscaux se traduisent en fait par une baisse des recettes de l’État

Nous sollicitons donc de vos services autant que possible un réexamen de cette situation.

Nous ne doutons pas de l'intérêt que vous voudrez bien porter à notre requête et nous vous en remercions à l'avance.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre respectueuse considération.

mardi 8 octobre 2024

Quand l’Ordre des médecins siffle la fin de la confusion.

 

Ceci est une devinette.

Voici une liste de conférences et ateliers. De quelle manifestation publique s’agit-il ?

« La maladie de Lyme et ses troubles. Selon, l’Institut Pasteur, la maladie de Lyme, transmise par des tiques et déjà très répandue dans l’hémisphère nord, continue de progresser en raison de facteurs démographiques et environnementaux, y compris le changement climatique. Cette conférence a pour objectif d’informer sur la prévention, les troubles ressentis et les différentes formes que peut prendre la maladie, les phases, la transmission et les moyens de la détecter. Nathalie X, naturopathe. 

les bols thibétains. Chaque bol est unique… et chaque son l’est aussi. Douce mélodie, approche sacrée aux propriétés thérapeutiques. Venez découvrir l’histoire des bols tibétains et de leur propriété et, pourquoi pas, vous laisser porter par leur chant. Catherine X, hypnothérapeute, praticienne en bien-être.

Hommes et femmes, ensemble au cœur de nos cycles hormonaux. Hommes et femmes, nous traversons tous des cycles hormonaux qui influencent notre physique, notre humeur et notre bien-être. Que ce soit les variations de testostérone chez les hommes ou le cycle menstruel féminin, ces processus naturels façonnent notre quotidien. Ensemble, explorons ces rythmes biologiques pour mieux les comprendre et les accepter, au bénéfice de notre santé et de notre épanouissement. Angélique X, MasterCoach certifiée, Co-Présidente de l'Association ENDOLIVE FEES pour le Nord Franche-Comté

Les huiles essentielles dans ma trousse de secours. Vous avez déjà entendu parler d’huiles essentielles et/ou en avez déjà acheté, mais face à la multitude de flacons que l’on peut trouver, il est difficile pour vous de vous y retrouver ? De savoir lesquelles utiliser pour quelle(s) problématique(s) ? Vous avez peur de mal les utiliser ? Venez découvrir les huiles essentielles « essentielles » et comment (bien) les utiliser. Aude X, naturopathe de formation scientifique certifiée La FENA

Automassage. L’automassage est excellent à bien des égards : il tonifie la peau, lubrifie les articulations, tonifie les muscles, améliore la circulation de l’énergie et soulage les tensions Isabelle X, masseuse ayurvédique. »

Ces annonces santé sont extraites d’un catalogue. Serait-ce le catalogue d’un « salon du bien-être » ? Un sujet que nous avons déjà abordé dans ce blog.

Que non !

Il s’agit du catalogue d’activités et conférences, septembre 2024 - janvier 2025, de IDEE UP (Institut pour le Développement, l'Éducation et les Échanges, Université Populaire) de Belfort.

Lien    https://medias.ideeup.org/2024-2025/notre-catalogue-1-de-2024-2025/catalogue-1-de-2024-2025-idee-universite-populaire.pdf

Nous vous invitons à le feuilleter. Il s’y trouve, dans le registre des pratiques à allégation thérapeutique, bien-être, psychologique, et de développement personnel, d’autres pépites. 

Financée par des fonds publics ainsi que par le fonds social européen (Fonds Social Européen plus FSE+) et héritière d’un mouvement qui date de la fin du XIXe siècle, l’Université Populaire IDEE UP a pour vocation et volonté de contribuer à l’orientation, l’éducation et la formation tout au long de la vie. Elle participe au développement de la vie associative locale.

Elle noue des partenariats avec les établissements d’enseignement (IUT de Belfort).

IDEE UP bénéficie des agréments d’éducation populaire et d’entreprise solidaire et est déclarée comme organisme de formation sous le numéro 43900003390. Enfin, IDEE UP a accueilli les 25 et 26 novembre 2023 le colloque des Universités Populaires de France.


Alors l’Ordre des médecins s’est ému…

et a désapprouvé par écrit, auprès de l’institution, la programmation d’une conférence sur la maladie de Lyme par une naturopathe, en novembre prochain. Cette conférence a été ajournée et sera reprogrammée sous forme de table ronde en invitant aussi un médecin et un biologiste assure aujourd’hui l’équipe d’IDEE UP.

Le quotidien local l’Est Républicain s’en fait l’écho dans son édition de ce 08 octobre, sous la plume de Véronique Olivier : 

« La décision du conseil départemental de l’ordre des médecins n’est pas subite. Elle est le point de non-retour qui clôt un lent et inéluctable glissement vers un mélange des genres toujours plus opaque entre médecine conventionnelle et non conventionnelle, que l’on nomme aussi « médecine douce », pour la rendre moins risquée, ou « alternative » pour se créer une place en face de l’autre. […] La présidente (du Conseil de l’ordre) précise bien qu’il ne s’agit pas d’une histoire de personne, mais de titre : naturopathe. Une pratique de soins non conventionnelle, c’est-à-dire qu’elle n’est pas reconnue par l’État, sanctionnée par des diplômes d’État, ne peut traiter de sujets médicaux. Sauf que le cœur de métier de tous les thérapeutes formés dans des écoles non reconnues ou autoformés est bien la santé de leurs contemporains. […] « Éloigner les patients du parcours de soins en les mettant en situation d’emprise est un risque avec des professions non encadrées » […] Les thérapeutes autoproclamés sont passés maître dans l’art de la communication et usent de tout un tas de titres et fonctions verbeuses, « coach certifié en santé », « naturopathe formé scientifiquement », « hypnothérapeute quantique », installés dans des cabinets, des pôles santé, qui troublent la perception et la compréhension des gens. Le manque criant de médecins formés, qui va durer encore plusieurs d’années, permet à une foultitude de personnes de se reconvertir dans des métiers « du bien-être », qui peuvent vite verser dans le charlatanisme. Un rapport sans concession du Conseil national de l'Ordre des médecins a fait le point sur les dérives thérapeutiques des pratiques de soins non conventionnelles en 2023. »

Une mise au point qui fait du bien… 

À noter : le CLPS qui s’inquiète ici de la porosité (clairement circonscrite au registre santé et développement personnel) de la programmation d’IDEE Up à la nébuleuse des pratiques à allégation thérapeutique, a eu l'occasion d'y intervenir, le 15 novembre 2022, pour une conférence intitulée « Mécanique de la dérive sectaire ». La conférence était animée par Gilbert Klein, Président du CLPS et Bertrand Baumeister.

 

lundi 30 septembre 2024

L'Immaculée Conception à Pau : le chef de l'établissement sous contrat suspendu pour atteinte à la laïcité. Position du SNEP UNSA (Syndicat des enseignants de l'enseignement privé)

 

Témoins de Jéhovah et transfusion sanguine, suite : un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme du 17/09/2024.





La Cour s'exprime sur une condamnation de l'Espagne par les juges de Strasbourg, sur la requête d'une femme à laquelle son appartenance aux témoins de Jéhovah interdisait toute administration de sang humain.

Nous reproduisons ci-dessous le texte de la page pertinente du site de la Cour européenne des droits de l'homme. 


Arrêt de Grande Chambre concernant l’Espagne  17/09/24

 " Dans l'affaire Pindo Mulla c. Espagne, la Cour a conclu à la violation du droit au respect de la vie privée et familiale lu à la lumière du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion.

L’affaire concernait des transfusions sanguines qui ont été administrées à la requérante, témoin de Jéhovah, au cours d’une intervention chirurgicale d’urgence, alors que l’intéressée refusait tout type de transfusion sanguine.

La Cour a jugé que l’autorisation de procéder à ce traitement avait été donnée à l’issue d’un processus décisionnel qui a pâti de l’omission d’informations essentielles concernant l’enregistrement des souhaits de la requérante, lesquels avaient été consignés par écrit sous différentes formes et à différents moments. Étant donné que ni la requérante ni quiconque ayant des liens avec elle n’a eu connaissance de la décision d’autoriser tous les traitements qui avait été rendue par la juge de permanence, il n’était pas possible qu’il fût remédié à cette omission. Or ni ce point ni la question de la capacité de la requérante à prendre une décision n’ont été abordés de manière adéquate dans le cadre de la procédure qui a été menée par la suite. Le système national n’a donc pas apporté une réponse adéquate au grief de la requérante consistant à dire que c’était à tort que l’on avait passé outre à ses souhaits. "


Notre point de vue :

En l'occurrence, le pronostic vital était engagé. En France, pour résumer malgré des nuances, le droit à la vie prime sur la liberté de conscience. Le premier est un droit fondamental et absolu qui ne souffre aucune restriction, tandis que la seconde est formulée par un article qui en énonce les limitations possibles.

Nous l'avons déjà déclaré, c'est une conception humaniste que nous pensons exprimer : la vie humaine prime.

Nous ne soutenons pas cette idée parce que ce sont les Témoins de Jéhovah qui sont les requérants, mais parce que, pour nous, le droit à la vie, comme l'interdiction de l'esclavage et de la torture, est un droit absolu qui n'est pas limité.

Cet arrêt aura-t-il des conséquences sur la jurisprudence nationale ? Nous ne le souhaitons pas, bien entendu.

Une fois notre point de vue exprimé, nous mentionnons ci-dessous l'information donnée par la cour elle-même.

Trois autres liens figurent à la fin du texte auquel nous donnons accès ci-dessus (site de la Cour européenne des droits de l'homme).

Le premier, en français, que nous recommandons à nos lecteurs réguliers, est le communiqué de presse. C’est un document accessible qui reprend le fond de l'affaire et dont la lecture n'est pas chronophage.

Le second, qui retransmet le prononcé de l’arrêt, est, bien sûr, un document plus dense. (retransmission en anglais)

Quant à la retransmission de l'audience publique du 10/01/2024 (traduite en simultané) elle peut être, notamment pour les chercheurs, d'un grand intérêt malgré sa longueur et sa technicité.



    vendredi 27 septembre 2024

    Écolieux, fabrique de l'avenir ? Notre lecture.

     
    « À la rencontre de vies alternatives... Un récit initiatique, remède contre l’éco-anxiété et porteur d’espérance pour la génération Z » ...


    Le centre écologique « Terre Vivante », en Isère, vient de publier le livre d'un jeune homme, Théo Hareng :      « Écolieux, la fabrique de l'avenir ».

    Après avoir obtenu une licence de biologie, Théo Hareng entreprend un Tour de France de lieux dits alternatifs. Il se déplace en auto-stop, plus écologique à ses yeux, car permettant d'économiser énergie et carburant. Il se nourrit en pratiquant le wwofing (World Wide Opportunities on Organic Farms). 

    Ce mode de vie permet de se voir assurer le gîte et le couvert moyennant à peu près cinq heures de travail hebdomadaire, notamment auprès d'agriculteurs. Cette pratique est parfois désignée comme bénéfique aux deux parties. L'une trouvant une main-d'œuvre non salariée, l'autre pouvant ainsi se former aux travaux de la ferme. Le deuxième tome de cet ouvrage est encore à paraître. Le premier décrit un certain nombre de fermes, de communautés, de chantiers participatifs, dans lesquels l'auteur a séjourné.

    Théo Hareng se réclame explicitement de la mouvance de Pierre Rabbi et des Colibris. À ce titre, sa lecture est utile. Il est plus constructif à nos yeux de chercher à comprendre la démarche de ceux qui ne pensent pas comme nous que de nous abandonner à toute invective. L’auteur se réfère également aux « Oasis en Tous Lieux » inspirés également par les idées de l'agroécologiste. Il distingue d'ailleurs les « oasis de vie », habités en permanence par deux foyers au minimum, et les « oasis ressources », qui hébergent des activités, mais n'ont pas forcément vocation à accueillir des résidents permanents.

    Dans certaines d'entre elles, la gouvernance est partagée et l'autorité ne s'exerce pas de manière verticale. Référence est faite à « l’Université du Nous » de Chambéry.

    Théo part donc faire un Tour de France muni d'une faible somme d'argent. On sent la volonté de diminuer autant que possible l'empreinte carbone, et le désir de sobriété. La sincérité de ce jeune homme ne fait aucun doute.

    Il mentionne la communauté de l'Arche. Il semble d'ailleurs annoncer que son séjour fera l'objet d'un développement dans la deuxième partie de son récit. Il évoque également Longo Maï, mais il n’est pas sûr qu'un développement ultérieur lui soit consacré. 

    Théo vit donc de très peu, logé et nourri, et sans frais de transport.

    L'un des écolieux qu'il visite, et où il réside pendant l'absence des propriétaires, est destiné à faire vivre un « projet porteur de sens ». Il en note « l'orientation spirituelle » et des pratiques qui « réconcilient l'humain avec le vivant ». Il rencontre une chamane, et assiste à un stage dans lequel il est question de « voyage chamanique ». Un autre stage est orienté vers le yoga, un autre comporte une session de méditation.

    Il n'y a absolument rien d'illégal ni de répréhensible dans cette démarche. Mais nous pouvons nous poser des questions.

    La mouvance créée autour de la personne de Pierre Rabhi voit dans ce mode de vie communautaire un moyen de réduire la consommation, notamment en supprimant tout ce qui est inutile. Toutefois, dans la société, le travail est rémunéré par un salaire. Le versement en est soumis à des retenues patronales et salariales qui permettent de financer les retraites par répartition, les services publics, la gratuité des soins, ou du moins de la plupart d'entre eux, grâce à la Sécurité sociale, etc. Est-ce que le mode de vie de Théo Hareng est vraiment, comme l'indique le titre de l'ouvrage, une « fabrique de l'avenir » ? Serait-il possible de financer la solidarité nationale si les échanges s'opéraient sans monnaie ? Si un économiste nous démontre que c'est possible, nous sommes preneurs !

    Nuançons cependant : si des participants à une communauté alternative travaillent à l'extérieur ou perçoivent des revenus, ces sommes ne sont pas concernées par notre observation. Les situations peuvent être diverses, et même dans le « village démocratique » en Ariège, l'initiateur distinguait des personnes qui percevaient des revenus fonciers et qui en faisaient don à la communauté, d'autres qui percevaient le RSA, ou encore certains qui par principe, ne le sollicitaient pas.

    Sous forme d'Écovillages, d'Oasis, des communautés – d'ailleurs composées de personnes tout à fait sociables et ouvertes au monde – vivent de manière marginale de fait. Elles refusent habituellement l’Éducation nationale, au profit du hors contrat, voire de l'instruction en famille. Nous avons d'ailleurs déjà évoqué dans ce blog le « village démocratique » créé en Ariège par l'initiateur de l'École dynamique de Paris. Il voyait dans ces mises en œuvre la réalisation de sa « part de colibri ». 

    Souvenons-nous également de la « Ferme des Deux Soleils », sur les contreforts du Ballon de Servance, en Haute-Saône, où la collégialité se traduisait également par la croyance en un archange.

    Nous avons déjà reçu, verbalement, mais aussi parfois par écrit, des signalements relatifs à des communautés alternatives. La description idyllique qui en est occasionnellement faite dans la presse peut cacher, sans généralisation toutefois, une certaine violence. Nous pouvons lire ce livre avec de la sympathie pour l'auteur, visiblement bien intentionné, mais le titre peut laisser cependant perplexe. Loin de nous l'idée de nier l'urgence écologique, mais nous ne pouvons que rester vigilants lorsqu'on nous propose l’utopie. L’utopie a souvent mené à une forme de totalitarisme ; l'histoire nous l'a souvent montré.

    Nous ne nourrissons aucun doute quant à la générosité et la sincérité de l’auteur et de tous ceux qui s’engagent, à sa façon, dans une démarche de recherche personnelle active guidée par ces mouvances. Nous les alertons cependant sur les dangers, aujourd’hui bien documentés, de certains « voyages chamaniques » en vogue. Et nous les invitons également à mesurer la séduction, puis exercer leur esprit critique en se renseignant sur les véritables projets de société des organisations qu’ils honorent de leur confiance.

    Puisse, entre autres, notre blog être utile.

    À bientôt.

     





    lundi 12 août 2024

    L'église de scientologie, et les addictions. "Non à la drogue, Oui à la vie" : des avantages fiscaux ?





    Dans l'urgence, nous avons rédigé et "épinglé" sur nos supports de communication un billet destiné à exprimer notre incompréhension devant le rôle dévolu à Tom Cruise, scientologue notoire, lors de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris. Nous avons également attiré l'attention de nos lecteurs et mis à leur disposition le lien vers le communiqué de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Cet organisme gouvernemental mettait en garde le public contre les distributions de livrets d'une association liée à l'église de scientologie : Non à la drogue, Oui à la vie.

    Notre souci a toujours été de privilégier la réflexion et l'explication en cédant le moins possible à l'émotion. Aussi, nous semble-t-il utile, au-delà de l'urgence, de rappeler le passé de ce groupe en matière de lutte contre les toxicomanies. Bon nombre de groupes que nous étudions se targuent de guérir les addictions. Naguère, le Patriarche, ainsi que Narconon, une filiale scientologue, ainsi que des associations liées à des groupes évangéliques, se présentaient comme des alternatives au traitement des addictions.

    À la fin du siècle précédent s'étaient créées des communautés thérapeutiques. La relation soignant-soigné y est estompée au profit de l'aide mutuelle que peuvent s'apporter malades guéris et en cours de guérison. Ceci peut expliquer l'absence de personnel médical, là où ce serait nécessaire. Dans les années 80, il existait une communauté thérapeutique en Côte-d'Or, gérée par l'association Narconon. Une patiente ayant été victime d'une crise d'épilepsie, elle ne put bénéficier d'un traitement adéquat, d'où son décès. Le 9 janvier 1987, le directeur adjoint du centre fut condamné par le tribunal de grande instance de Dijon. 

    Citation du jugement :

    " Que si Jocelyne Dorfmann avait pris la décision de réduire sa consommation médicamenteuse, puis de l'interrompre au risque de compromettre son état de santé, les prévenus ne l'ont à aucun moment prévenue de la nécessité d'un examen médical d'admission, lequel aurait vraisemblablement permis de contre-indiquer la cure de sevrage ; qu'il est inconcevable que la victime ait pu être acceptée sans cet examen et sans entretien sérieux malgré ses déclarations sur son état de santé et son épilepsie, alors que les prévenus ont reconnu savoir qu'en cas de maladie grave, le traitement médical ne devait pas souffrir d'interruption ;(...) " Que si lors de la survenue de la première crise, les prévenus ont pu se méprendre sur la nature exacte, la répétition des crises et leur intensité croissante devaient leur évoquer une origine distincte d'un état de manque qui, selon les médecins experts, ne peut être confondu avec un état épileptique ;(…) " Qu'ils n'ont pas jugé utile de demander directement à la victime, alors qu'elle était encore consciente, si ces manifestations pouvaient correspondre aux crises d'épilepsie auxquelles elle avait fait allusion ou de faire appel au médecin le plus proche. (...) "

    Le docteur Tomkiewicz, spécialiste en la matière, avait alors rédigé une étude qui ne fut pas publiée de son vivant, mais dont le contenu nous a été révélé lors de la publication d'une thèse juridique. L’auteur ne nomme ni ne précise le lieu où est implanté le centre dont il expose le fonctionnement, mais il le présente clairement comme une émanation de l'Église de scientologie. Voici quelques extraits : "Drogue-Stop nous apparaît comme la caricature du terrain d'essai d'une idéologie. Les individus les plus fragiles, sans repères solides, angoissés pour leur vie présente et leur avenir, donc les plus malléables, sont pris pour cible. Une méconnaissance du phénomène de la toxicomanie dont est retenue comme seule définition la définition législative : "usage illicite d'un produit toxique", conduit à la prise en charge de jeunes consommateurs, sans considération pour leur personnalité ou le type de consommation (usage occasionnel de haschich ou d'anxiolytiques). Nombre d'adolescents ont recours de nos jours à ces "transgressions" devenues fait de culture, comme pouvaient l'être autrefois la première cuite, la première cigarette. Assimiler prises occasionnelles de toxiques et toxicomanie dans une prise en charge identique et abusive nous paraît très dangereux. Un dialogue vrai avec un interlocuteur sincère, quelques paroles rassurantes et bienveillantes auraient souvent suffi pour aider le jeune à dépasser ces caps difficiles".

    Ou encore : « On ne peut mesurer les dégâts psychologiques infligés à un individu dans la singularité de son être, dans ses sentiments, dans sa possibilité de jugement, dans sa structure psychique. Or, des méthodes comme celles de Drogue-stop, basées sur une doctrine, ont pour but et pour résultat l'adhésion de l'individu à un idéal abstrait ».

    Est-ce une suite de cette condamnation ? Toujours est-il que quelques années après la clôture de cette procédure judiciaire, en 1991, fut créée avec le soutien de l'église de scientologie l'association Non à la drogue, Oui à la vie. Nous n'avons pas connaissance de centres de soins gérés par ladite association. Elle se présente comme une structure dédiée à la prévention de la toxicomanie et des addictions, et distribue gratuitement des livrets.

    consulté le 6 juin 2024

    Elle est reconnue d'intérêt général : les donateurs bénéficient-ils de facilités fiscales ? Elle se présente sur sa page d'accueil comme « parrainée par l’Église de Scientology et soutenue par les scientologues du monde entier ». Sur son site, l'association encourage les dons et fait valoir des réductions fiscales accordées à toute personne qui donne à un organisme bénéficiant de cette reconnaissance. Elle bénéficie d'un avantage accordé par l'administration, alors qu'elle reconnaît qu'elle est parrainée par un mouvement ayant été condamné en tant que personne morale et dont, à maintes reprises, des responsables ont été sanctionnés au pénal. N'y aurait-il pas une étude juridique à mener afin de savoir si ces deux éléments sont compatibles ?

    N'ignorons pas le droit existant : nous savons fort bien qu'en 2007 le tribunal administratif de Nantes a annulé un arrêté du maire d'Angers interdisant la publicité des organismes scientologues sur le territoire de sa commune. Nous n'ignorerons pas les principes et les dispositions légales garantissant les libertés publiques, mais la légitimité d'un avantage fiscal au profit d'une organisation scientologue nous semble devoir faire l'objet d'une étude approfondie.

    Les bénévoles qui se présentent aux abords des lieux où circulent sportifs et publics sont-ils tous scientologues ? Nous ne pouvons bien sûr pas l'établir. Il nous reste maintenant peut-être à étudier le contenu des livrets distribués pendant la période olympique au regard des impératifs de santé publique. Nous ne saurions clore cette réflexion sans renvoyer nos lecteurs à quelques documents importants.

    Une étude parue sur le net et qui a pour auteur un docteur en histoire. Elle inclut l'église de scientologie et présente l'intérêt de relier sectarisme et addictions.

    En 2012, le journal Sud-Ouest rapportait que le responsable local de l'association non à la drogue et à la vie se refusait à la présenter comme l'émanation de l'église de scientologie.

    Nous renvoyons également à l'étude due à Monsieur Gérard Cagni, addictologue et responsable du centre de soins spécialisés pour toxicomanes, société d'entraide et d'action psychologique à Dijon, ayant fait suite à l'intervention qu'il avait bien voulu dispenser à Arches en 2006 lors de notre journée de réflexion consacrée à la santé.

    Nous mentionnons ici des références que nos jeunes lecteurs trouveront sûrement un peu éloignées dans le temps... Elles témoignent toutefois de la permanence de notre action, de nos recherches et de notre réflexion. En ce mois d'août 2024, aucun élément nouveau, à notre connaissance, ne les rend obsolètes.