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mardi 23 septembre 2014

Les priorités d'ATTAC, et les nôtres

Un de nos adhérents vosgiens a correspondu avec le comité départemental d'ATTAC de son département, voici, sans jugement de notre part, des extraits de ces échanges, les citations en gras sont celles de notre ami.



Tu peux voir "Au nom de la Terre" avec ce lien :
http://www.youtube.com/watch?v=auIuewVu6Es
Personnellement, je ne trouve pas le film fameux, mais Rabhi y dénonce quand même le capitalisme , les financiers et les multinationales qui accaparent le bien commun, les OGM,... C'est plutôt proche des idées d'Attac !
Il promeut l'agroécologie, la poésie, la résistance par l'autonomie alimentaire, l'éducation non-violente...
Par contre, dans le film, pas de théories fumeuses de l'anthroposophie décrites dans Wikipédia, même pas de promotion de la biodynamie... D'ailleurs, la biodynamie (qui est à l'origine de l'agriculture biologique) et la NEF ne nous semblent pas être des entreprises sectaires ni magiques...

Pour répondre à une de tes critiques :
Attac ne suit pas une mode écolo mais veut une transition sociale, écologique et humaine. Lis cette déclaration du collectif dont nous faisons partie : http://www.festival-transition.coop/wp-content/uploads/2013/09/D%C3%A9claration_commune_Collectif_Transition_Citoyenne_sept-2013.pdf)
Même si elles sont utiles, nous pensons que les expériences locales du type Rabhi ne suffiront pas à changer la société et que les petits colibris vont s'épuiser sans parvenir à éteindre l'incendie.
Selon nous, il faut aussi faire de l'éducation populaire sur l'économie, la démocratie, désigner les adversaires et utiliser les rapports de force pour mener une lutte politique.

A bientôt à nos côtés, dans la lutte contre TAFTA-PTCI-GMT par exemple


Comme exemple : le Terre est selon eux un être vivant (si, si !) au même titre que les humains...
Attac est d'accord ?

Je ne suis pas certain qu'ATTAC ait un point de vue sur tout, d'ailleurs cela serait bien inutile.


Il est dommage que personne d'Attac88 ne soit venu à la journée du Cercle laïque à Arches le 17 mai : Grégoire PERRA, ancien élève puis professeur des écoles Steiner y a témoigné, avec arguments à l'appui, de l'imposture anthroposophique ...


Attac ne cautionne ni l'anthroposophie ni les écoles Steiner. Je t'ai déjà répondu sur ce point, et sur l'intérêt que nous portons aux expérience écolos de Pierre Rabhi et des Colibris.
Nous sommes une association laïque, mais tu le sais bien, la religion et les sectes n'est pas notre centre d'intérêt principal (nous avons assez de boulot comme cela). Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que personne du CA ne se soit déplacé le 17 mai : selon nous, "la main invisible du marché" menace bien plus nos société que celle de l'anthroposophie. Mais chacun choisit librement ses engagements et personne ne te reproche les tiens.






biodynamie: réaction d'un lecteur de TELERAMA





Un ingénieur horticole dont nous avions publié une réaction à un article du MONDE 2 sur la biodyamie nous envoie sa lettre à Télérama. Au risque de nous répéter, nous n'avons nulle qualification en tant qu'association, en matière agricole et nous ne saurions sans empiéter sur nos compétences déconseiller à quiconque de consommer des produits issus de cette filière. Seule nous préoccupe l'existence d'éléments ésotériques dissimulés derrière une façade alléchante.

Réactions à l’article du N° 3374
« Biodynamie viticole : quel bon vin vous amène ? »
de Vincent Rémy


Sur 7 pages ! Ca ne va pas, Télérama de faire l’apologie de la biodynamie ; qu’est-qui t’a pris ?
Quelle mouche a piqué Vincent Rémy, rédacteur en chef, excusez du peu et qui vient de publier un livre autour des questions du savoir et de la transmission.
Quel savoir transmis par cet article qui entretient systématiquement et volontairement la confusion entre la culture biologique qui est l’avenir d’une agriculture démocratique appuyée sur l’innovation et la biodynamie qui est totalitaire1, obscurantiste, (...).
Malgré Sciences-Po, il présente la biodynamie et ses pratiques ésotériques comme la seule alternative à la « culture chimique » alors qu’elle est un syncrétisme de pratiques obscurantistes et magiques, la négation de l’agronomie qui une science de la complexité. Il devient le complice des charlatans qui voudraient nous faire croire que tout est simple dans leur monde fantasmé et qu’il devrait, au contraire, dénoncer. 
Les promoteurs de la biodynamie se comportent comme une secte organisée pratiquant un lobbying efficace auprès des média et agissant sur les adeptes désinformés en déformant le réel pour les enfermer dans une divination des pratiques dispensées par un gourou et nécessitant l’achat de produits ou de matériels exclusifs.
C’est comme si, en médecine, on proposait de revenir aux sorciers, aux chamanes sous prétexte que ses dérives parfois constatés nous condamnaient à jeter aux orties des siècles de recherches et de pratiques médicales.
Il y a des choses à changer en matière d’agronomie et de protection des plantes. Et la vigne est particulièrement bien adaptée à une diminution des intrants particulièrement des engrais ou des produits phytosanitaires compte tenu de l’énorme potentiel de cette espèce.
Cette puissance végétative qui doit être « bridée » pour ne pas dépasser les rendements règlementaires, a permis la diminution des intrants et facilité l’émergence d’une culture d’abord raisonnée puis entièrement biologique. Cette alternative a permis à des pionniers de démontrer qu’une production sans intrants chimiques était possible et la culture biologique du vignoble ne cesse de se développer avec l’aide de la recherche, au moyen d’expérimentation scientifiques et de démonstrations « grandeur nature ».
C’est cela que vous devriez faire connaître alors que Vincent Rémi se fait complice de la biodynamie qui tente à faire croire qu’elle est seule en train de sauver l’agriculture des excès des pratiques productivistes.
Qu’il puisse publier sans honte les fadaises renversantes de bêtises concernant « les fameuses cornes de la biodynamie, remplies de bouse ou de silice, enterrées à l'automne, ressorties au printemps » est scandaleux et déshonore le journal. Il y a aussi le « dynamiseur » qui coute cher et qui « transmute » le contenu de la corne, quelques grammes seulement, en produit homéopathique miracle qui, pulvérisé sur de grandes surfaces, permet aux racines de chercher la roche et donne au feuillage un éclat incomparable. Qui peut croire en de telles fadaises ?
On est en droit de se demander quelles contreparties la société « Terres en devenir » a consenti pour que Télérama en fasse une telle publicité mensongère.
A l’inverse, la culture biologique est basée sur une connaissance scientifique approfondie de la physiologie des végétaux et de leur environnement. Et non sur des pratiques chamaniques proposées par un illuminé sectaire dont on se demande comment elles peuvent séduire de grands propriétaires qui, si on en croit l’article, sont le plus souvent, issus de milieux non agricoles et donc plus à même de se laisser entraîner dans des pratiques qui s’apparente à de la sorcellerie.
Pour preuve, cette affirmation d’un riche héritier, musicien de jazz : “L’avenir, c’est la connexion entre phytothérapie, homéopathie, géobiologie…”. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Il continue : « Une pointe de couteau de silice ! Voilà ce qui est dilué dans 160 litres d'eau, dynamisé par un tourbillon, et vaporisé sur un hectare de vigne : c'est un traitement homéopathique, mais le lendemain, les feuilles de la vigne se redressent, s'ouvrent vers le ciel ! ».
Comme tous les miracles, c’est confondant d’ignorance et de croyances absurdes ! Et c’est confirmé par une logorrhée (que l’auteur qualifie de brillante partition) où se mélangent le yin et le yang, que sont la silice et la bouse de corne (quelques milligrammes par ha) qui régulent la physiologie de la vigne, permet l’harmonie avec l'influence vibratoire du Soleil, un peu de la Lune, rétroviseur du Soleil, et de Vénus et Mercure, les planètes dites "intérieures" placées entre le Soleil et la Terre, silice mettant en relation la plante avec le Cosmos.
Il est probable que ces viticulteurs qui ne sont pas des terriens, sont bien plus intéressés par les plus-values engrangées par des produits qu’ils baptisent « vins vivants » auprès de consommateurs friqués et abusés, que par le bien-être de leurs vignes dont ils ne connaissent rien de la physiologie ni des écosystèmes où elles se développent.
Que veut dire « La vigne retrouve un équilibre. Les fruits gardent la trame et la vibration du terroir ». Qu’est ce que la trame et la vibration du terroir ? Vincent Rémy, vous débloquez ou Véronique ou d’autres belles vigneronnes biodynamisantes vous ont mithridatisé contre la bêtise.
Et vous en rajoutez puisque vous citez ce slogan inepte : « La biodynamie contribue au sauvetage des paysages car il y a dans la philosophie de Rudolf Steiner, l'idée d'une interaction entre l'homme, les animaux, les arbres, les plantes… »
Pour conclure, la biodynamie est un ensemble de croyances simplificatrices indémontrées, une escroquerie, comme l’homéopathie alors que la culture biologique s’appuie sur la recherche, l’expérimentation scientifique et l’intelligence des agriculteurs. La culture biologique permet une libération individuelle basée sur une meilleure compréhension de l’environnement alors que la "biodynamie" est un enfermement pyramidal de ses adeptes enrôles par des promoteurs rompus à un lobbying capable d'intoxiquer des média qui collaborent scandaleusement à la diffusion de contre-vérités.
Ainsi, vous avez décrédibilisé définitivement votre journal que je cesserai de lire.


1Totalitaire dans le sens du petit Larousse, « qui englobe tous les aspects de la vie » (NDLR)

En Haute-Saône intervention des colibris

Genevreuille, samedi 13 septembre. Des artisans, des artistes locaux et des associations (Borplacal et Alpen entre autres) se sont installés sur le site de la ferme de Château-Gaillard. Des concerts sont prévus dans la soirée. L'accueil réservé aux visiteurs est chaleureux.

L'association "les Colibris" propose une conférence menée par une agro-écologue qui présente un extrait du film "au nom de la Terre" de Pierre Rabhi. On y retrouve le "paysan-philosophe" avec un industriel qui a cessé toute activité professionnelle et financé les Amanins, dans la Drôme, un centre agro-écologie et une école privée, récemment mise sous contrat. On y voit aussi un monastère orthodoxe, dans le Gard, converti à l'agro-écologie.
La conférencière, auparavant adhérente à Terre et Humanisme, association initiée par Pierre Rabhi, rappelle les objectifs des Colibris: recréer du lien, entre les consommateurs, les producteurs, échanger et partager les savoir-faire. Ces objectifs se réalisent entre autres en Angleterre où les légumes des potagers de quartier sont accessibles à tous, dans l'échange et le partage. Elle cite Terre de liens, liée à la NEF qui a participé à sa création, et contactée par les Colibris comme association partenaire dans la réalisation de leurs objectifs.

L'intervenante termine la conférence en annonçant la mulitiplication des groupes les Colibris dans les principales villes de France et la probable création d'un de ces groupes à Lure.

Créer du lien, choix alternatifs: "au bout du chemin, il y a d'autres chemins" selon le flyer d'invitation à cette manifestation. Des choix apparemment sympathiques et sans phénomène sectaire, mais on peut s'interroger sur la pertinence de certains choix: le rejet de l'Ecole Laïque, exprimé  également dans cette manifestation par une association "les Enfants d'Abord". Qu'en est-il des autres services publics et de leur défense? On peut s'interroger aussi sur le risque d'enfermement communautaire avec des perspectives d'échanges et de partages limitées parce que géographiquement localisées, en oubliant que la valeur de partage est universelle.
Le mot "solidarité" n'a jamais été prononcé.