La
commune de Saint-Pierre de Colombier compte environ 400 habitants et
autant d'électeurs.
Elle
dépendait du canton de Burzet et à présent a été intégré dans
celui de Thueyts. Son poids électoral va donc être très dilué au
niveau départemental.
Jusqu'au
début des années 2000, il y avait encore plusieurs dizaines
d'emploi dans le textile. Aujourd'hui, au niveau de l'emploi salarial
ne subsistent que quelques artisans liés aux métiers du bâtiment.
Celui qui, dans les années 2005, a mis la clé sous la porte s'est
lancé en 2008 en politique et a été élu maire-adjoint et
conseiller général.
La
classe unique de l'Ecole Publique a fermé en 2010 (2011
officiellement) alors qu'il y avait sur le territoire communal encore
une quinzaine d'enfants scolarisables. Aujourd'hui, ils sont inscrits
dans le public ou le privé à Burzet, Meyras, Montpezat sous Bauzon,
…
Mais
le particularisme de cette commune, à première vue semblable aux
autres dans ce Piémont ardéchois, c'est la présence sur son
territoire du siège d'une congrégation religieuse dénommée :
Famille Missionnaire Notre-Dame.
Un
peu d'histoire locale...
En
1944, un nouveau curé est nommé pour la paroisse de Saint-Pierre de
Colombier. Il est rapidement rejoint par 7 à 8 filles de « bonnes
familles » originaires de la région d'Annonay.
Ce
groupe va rester stable jusque dans les années 1970 où il recrutera
aussi des hommes. Aujourd'hui, cette communauté comprend plus de 150
membres. Elle est implanté dans plus d'une dizaine de villes
françaises et possède aussi une antenne à Rome.
A
partir des années 70, elle n'a eu de cesse d'accroître son
patrimoine immobilier sur la commune. La population locale ne voyait
pas bien l'objectif poursuivi par le fondateur dans la mesure où ces
bâtiments n'étaient pas utilisés.Celui-ci passait aux yeux de
beaucoup comme un illuminé, qui toutefois n'avait cesse de
marginaliser et éliminer le séculier...
Le
séisme s'est produit lors des municipales de 2001. En 1995, le maire
sortant avait rajeuni sa liste mais avait été personnellement
battu. Un maire, plus jeune, avait été élu et rapidement il avait
pu mesurer le côté envahissant de cette communauté et l'a contenu
de son mieux.
En
2001, la communauté, avec la complicité d'un élu se revendiquant
socialiste, installe... l'instituteur de l'Ecole Publique comme
maire ! Une élection de dupes... De 2001 à 2010, le nouveau
maire partagera son temps entre l'école, la mairie, la communauté...
En
2008, il ne devra sa réélection qu'aux voix des « religieux ».
En 2014, une alliance d' intérêts personnels et de résignation
marginalisera les laïques.
Une
situation connue avec des pouvoirs publics et des élus qui ferment
les yeux...
L'élection
municipale de 2001 a donné lieu à une double page dans Libération,
une page dans Golias (revue catholique contestataire), un reportage
dans L'Envol.
A
chaque élection, la commune se singularise par des résultats qui
peuvent placer en tête De Villiers, Boutin, LE PEN, ou un candidat
« Force vie »...
Une
association « L'Avenir de Saint-Pierre de Colombier » a
été créé. Elle continue dans l'ostracisme et quelquefois sous les
menaces de faire vivre une flamme laïque.
Depuis
2001, ministre de l'Intérieur, parlementaires, préfets,
sous-préfets sont régulièrement informés mais... n'y peuvent
rien !!!
Pourtant,
le problème essentiel de la commune de Saint-Pierre de Colombier
c'est bien l'inscription en masse de religieux sur les listes
électorales. Cette force électorale leur permet, par la désignation
d'un maire entièrement sous leur influence de faire ce qu'ils
veulent. Pas question de remettre en cause le droit de vote des
religieux mais nécessité de clarifier, voire de légiférer pour
qu'ils ne bénéficient pas de droits supérieurs aux autres
citoyens.
En
effet, sur les 150 religieux appartenant à cette congrégation, nul
sait combien résident régulièrement dans la commune. 20 -30 -40 ?
Mais leur nombre d'inscrits sur la liste électorale communale ne
cesse d'augmenter. 105 en 2014, 110 en 2015 (cette année, sur 10
nouveaux inscrits, il y a 6 religieux!). Une simple attestation du
supérieur permet l'inscription de très jeunes personnes.
Malgré
les mises en garde faites depuis bientôt 15 ans, les représentants
du préfet et du tribunal à la commission électorale communale sont
des personnes acquises ou indifférentes aux problèmes engendrés
par la communauté.
Une
communauté intégriste en mission extra-communale...
L'intégrisme
religieux pouvant être caractérisé par le fait que le religieux
investit le terrain politique, nous avons à faire à une communauté
intégriste ! La loi de leur Dieu prime sur celle des hommes.
C'est la charia chez les islamistes, la loi naturelle chez les cathos
intégristes.
Ils
sont particulièrement actifs ces dernières années. S'ils rejettent
le modernisme, ils utilisent très bien la communication et en
particulier internet.
Leur
site fmnd.org est très professionnel. C'est un instrument de
propagande qui n'hésite pas à appeler à la désobéissance civile
en prônant en particulier la primauté de la loi naturelle.
Ils
se montrent très actifs dans les mouvements et manifestations
remettant en cause les lois sur l'avortement et toute contraception,
le mariage pour tous.
A
l'intérieur de l'église catholique, ils sont de plus en plus
puissants. Les évêques n'ont aucune autorité sur eux qui ont
l'argent et de plus en plus de recrues. Quant à leur « mission »
à Rome, comment la voir autrement que par un lobbying auprès du
Vatican ?
L'argent
est chez eux le nerf de la guerre, même s'ils font à titre
personnel vœu de pauvreté. Il n'est pas absent des problématiques
implantation et recrutement... Dès sa création, on a bien mesuré,
localement, que le critère patrimoine familial était essentiel dans
l'appréciation du bien-fondé de la vocation. Nombre de postulants
ont été écartés et quelquefois... mariés !
Les
dernières implantations sont emblématiques : Sainte-Maxime,
Cannes, Biarritz, … (là où il y a plus de rentiers que de
rmistes) mais aussi à Vannes (précisément Arradon, commune où est
implantée l'Université catholique de l'Ouest Bretagne), …
Cette
communauté recueille aussi quelques sympathies dans le milieu
royaliste et dans les officiers de l'armée.
Ainsi,
sur une pétition en ligne parue à la fin du pontificat Jean-Paul 2,
sur plus de 1800 pétitionnaires près de 15% avaient des noms à
particules.
Vivre
dans un environnement intégriste.
Nul
ne peut être élu et participer à la vie locale s'il ne figure pas
sur la liste du maire aux élections municipales.
Pour
prétendre à cette liste, il faut : soit être dans la mouvance
de la communauté, soit ne présenter aucun danger pour l'expansion
de celle-ci... En 2014, le maire a refusé d'ouvrir sa liste à la
sensibilité laïque.
Ce
préambule étant posé, on peut alors vivre dans cette commune en
acceptant :
un
prosélytisme religieux au quotidien : sonnerie de cloches,
prières de rue, nuisances sonores,
un
manque de transparence au niveau communal : listes électorales
mais aussi impôts locaux (foncier et habitations), redevances sur
l'eau et l'assainissement, les ordures ménagères, l'entretien de
l'église paroissiale (ignorance complète de la loi de 1905...). le
maire refuse tout contrôle qui pourrait porter atteinte aux
intérêts de la communauté religieuse !
une
politique de « colonisation ». Aujourd'hui, la
communauté a abandonné l'achat en son nom propre de bâtiments
(elle en possède une dizaine dans le bourg). Elle invite les
familles de religieux à faire les acquisitions en nom propre. Elle
a ainsi l'avantage de disposer de ces bâtiments sans en supporter
les charges. Au bout de 5 ans, leurs propriétaires pourront
s'inscrire tout à fait légalement sur les listes électorales.
de
voir certains élus se servir sans scrupules... Le summum a été
atteint par celui qui de 2008 à 2014 a été 1er adjoint et
conseiller général (candidat en mars 2015) qui a fait intervenir
de l'argent public sur 3 friches industrielles qu'il possède (ou
possédait) en SCI. 10 jours avant les élections de 2014, nous nous
sommes aperçus que lui aussi n'aurait pas du figurer... sur les
listes électorales ! Il ne possédait aucun bien en main
propre et ne résidait pas dans la commune ! Du maire au
préfet, en passant par la députée, tous les responsables sont au
courant... mais ne peuvent ou ne veulent rien faire.
de
subir des pressions (gendarmerie...), voire des menaces (blog
internet, graffitis sur un mur) ou des menaces d'agression physique
et de mort (fin janvier 2015) si on n'acceptait pas cet état de
fait.
Aujourd'hui,
les « résistants » à la situation théocratique
actuelle ont malheureusement la certitude que la cause laïque n'est
pas une priorité pour les politiques, parlementaires, représentants
de l'Etat et tous ceux dont la mission est de défendre les valeurs
républicaines. Les lettres recommandées restent sans réponse et
quand il y a réponse (les politiques...) elles sont empreintes de
langue de bois. Seules les associations de militants sont capables et
ont la volonté de faire vivre ces valeurs . C'est le sens de ma
démarche auprès de vous.
Au
début des années 2000, était paru un document intitulé :
« Les territoires perdus de la République ». Bien sûr
tout le monde pense au 9-3 ou aux quartiers nord de Marseille... Mais
il y a aussi des territoires perdus de la République dans certaines
communes rurales .