Il est souvent question par les temps
qui courent, tant dans des milieux spécialisés que dans la presse,
de la mouvance anthroposophique.
Sans vouloir rentrer dans une polémique,
nous ne pouvons pas ne pas tenir nos lecteurs informés des parutions
récentes .
Que cela soit clair : de nombreux
points, et c’est un euphémisme nous séparent de cette mouvance.
Tant dans leurs idées que dans leur manière d’agir.
Nous sommes attachés au service public
en général, Et au service public et laïque de l’éducation en
particulier. Nous estimons qu’une école qui accueille
indistinctement tous les enfants et adolescents, et dont les
fonctionnaires sont tenus au devoir de laïcité, répond plus à notre idéal de progrès qu’une
multitude d’écoles où la mixité idéologique, sociale, culturelle
n’est pas respectée.
Nous ne pouvons être favorables à la
position de cette mouvance, qui souhaite le remplacement de
l’éducation nationale par le chèque éducation, dont le fondateur
souhaitait la privatisation des services publics à caractère
économique, et, -avons-nous bien compris ?- estimait que la mise en
œuvre de son utopie, la triarticulation sociale, rendrait inutile l’existence des organisations syndicales.
Concernant les procédés, nous avons
déploré l’opacité de la mise en oeuvre : derrière ce qui est
affiché, la doctrine de Steiner n’apparaît le plus souvent pas
alors qu’elle la guide.
Cela dit, nous l’avons dit et redit :
les activités des instances qui sont issues de ce courant d'idées ne
portent pas atteinte à l’ordre public au sens du droit
administratif, il n’y a nul appel à la violence, et nous n’avons
jamais émis le moindre voeu d’une quelconque restriction de leurs
libertés telles que prévues par les textes internationaux et
nationaux.
De la même façon, nous n’avons
pensons-nous jamais mis en cause les personnes, et nous espérons
ne pas avoir blessé quiconque.
Nous voudrions attirer l’attention de
nos lecteurs sur trois parutions récentes, qui nous semblent revêtir une importance certaine.
La première est un dossier de la revue belge Médor. Nous donnons le lien vers le site de
cette revue. Nous ne pouvons pas reproduire cet article pour des
raisons de copyright. Conformément à la loi, nous nous contenterons
d’en citer quelques extraits courts et significatifs. Le lien ici.
Une société plus solidaire, écologique, créative,
émancipatrice. Voilà l’idéal que poursuivent les écoles
d’inspiration Steiner, une pédagogie alternative qui cartonne.
Pourtant, derrière cet engouement, il y a un homme, Rudolf Steiner,
et sa vision réactionnaire du monde. Aujourd’hui, en Belgique, que
reste-t-il de Rudolf dans Steiner ? Que nous dit ce mouvement
sur les impasses de notre système éducatif et sur les paradoxes de
l’écologie ? Enquête sur un bouillon de culture, entre utopie,
réincarnation et anti-vaccination.(...)
Et surtout, l’ordre de transmission des savoirs suit les trois
périodes du développement de l’enfant établies par Rudolf
Steiner : de la naissance à 7 ans (phase d’imitation), de 7 à 14
ans (phase du sens, du modèle à suivre, de l’exemple) et après
14 ans (phase de la pensée critique). C’est ce qui explique que la
lecture ou l’écriture arrivent plus tard que dans le système
classique, par exemple.
Un article qui rejoint nos préoccupations en apportant un éclairage d'outre-Quiévrain!
Toujours en Belgique, nous avions souligné dans les milieux laïques une certaine ... indulgence de la part de la ligue belge de l'enseignement. Les milieux laïques belges ne partagent pas forcément cet état d'esprit, ainsi le centre d'action laïque de Picardie (région de Mons, au-delà de Maubeuge) a édité un dossier critique dans sa revue que nous estimons devoir faire connaître à nos lecteurs. Il ne nous semble pas impossible que des milieux laïques, nous l'avions déjà supposé, soient attirés par une approche alternative immédiatement supposée progressiste et ouverte sur une école accueillante et considérant chaque enfant comme un être unique. Nous tentons de comprendre sans agressivité tout en ne partageant pas!
Enfin, la journaliste indépendante MARGAUX DUQUESNE a publié un article sur son blog JOURNALEUSE;
Son titre nous dispense de tout commentaire. Nous avions partagé un article récent de la même auteure sur "les Béatitudes".
En conclusion, nous rappellerons que nous souhaitons des inspections régulières des services de l'éducation nationale, et leur communication conformément à la loi de 1978 sur la communication des documents administratifs... ce qui n'est pas toujours le cas car nous formulons fréquemment en ce sens des demandes dont une partie, certes minoritaire, est restée sans réponse de l'administration. Ceci vaut pour toutes les mouvances qui créent des écoles hors contrat!