Le silence : condition ou corruption de la parole publique (1/5) : La difficulté de briser le silence via @franceculture https://t.co/MRPOpR2Nnh
— clps (@clps12) August 20, 2020
Le silence : condition ou corruption de la parole publique (1/5) : La difficulté de briser le silence via @franceculture https://t.co/MRPOpR2Nnh
— clps (@clps12) August 20, 2020
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En
Grande-Bretagne, les rapports d’inspection
des écoles privées sont publiés sur le site Internet du service
chargé de ces
évaluations. Rien de tel en France, serons-nous présomptueux
en affirmant que nous vous aurions été quasiment
les
seuls à utiliser tous les moyens de droit en vue de les obtenir ?
Nous ne les avons pas tous obtenus
loin de là, mais assez
pour nous faire une idée. Pour les raisons que nous allons
développer ci-dessous, nous agirons comme le site du café
pédagogique qui avait résumé un rapport sur
un sujet proche mais
en se gardant bien de le mettre en ligne ! S'il en est encore besoin, nous précisons que nous nous intéressons au hors contrat en général sans nous focaliser sur la mouvance steinerienne!
Toutefois, à quoi bon réfléchir sur des rapports que nous avons du mal parfois à obtenir si c’est pour les laisser dormir sur un disque dur ? Aussi nous vous proposons ci-dessous un récapitulatif des documents publics et une synthèse des rapports d’inspection, après réflexion.
Mais l’école proche de Colmar a obtenu l’équivalent de cette reconnaissance en droit local alsacien.
Nous rappelons le chapitre sur les écoles Steiner, qui comporte des extraits de rapports, et figure dans le corps du livre de Paul Ariès, enquête sur un pouvoir occultes. Nous n’avons pas de copyright qui nous permettrait de reproduire ce chapitre sur notre blog.
En revanche, nous vous soumettons un extrait du rapport de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, l’ancêtre de notre Miviludes. Ce rapport date de l’année 2000, la Mission, en ce temps-là, publiait chaque année une étude de cas, et cette année là, elle était consacrée à la mouvance de Steiner. Nous avons retenu le chapitre un relatif aux écoles. (cliquer sur chaque page pour agrandir)
Nous ne reprenons pas des documents déjà rendus publics sur notre blog et que vous pourrez aisément retrouver dans notre dernière étude exhaustive.
Immanquablement, cette commission déclarait que les rapports étaient communicables sous réserve d’occulter les noms des personnes physiques. L’une de ces autorités académiques, sur notre demande, nous a bien précisé que ces rapports n’avaient pas vocation à être diffusés. Aussi ne l’avons-nous pas fait, non que cette diffusion aurait été répréhensible pénalement, mais comme notre vocation est de défendre le service public, et notamment celui de l’éducation nationale, notre objectif n’était surtout pas de mettre en difficulté les fonctionnaires chargés de le mettre en œuvre.
Nous avons souhaité partager avec nos lecteurs certaines de nos connaissances, mais de manière synthétique, sans préciser de quels établissements il s’agissait, et surtout sans utiliser les mots et les expressions issues des rapports. Nous nous basons sur des rapports issus de cinq écoles, nous ne précisons pas, pour les raisons ci-dessus indiquées, desquelles il s’agit.
L’une des principales questions qui s’est posée à nous à la lecture desdits documents, c’est la conformité de l’enseignement prodigué au sein des écoles Steiner au socle commun de connaissances et de compétences qui est élaboré par administration de l’éducation nationale.
Dans un des cas, l’inspecteur chargé de la visite de l’école estime que les contenus abordés en cours dans l’école dans l’établissement sont conformes à ce qui est requis.
Dans une autre école en revanche, et il est noté l’inadéquation des apprentissages avec les programmes. Il est noté des retards en lecture, ainsi qu’en mathématiques. La contrepartie semblait être une vie scolaire qui vise à l’épanouissement et à l’ouverture artistique.
Dans la troisième école étudiée, il semble que lors d’une première inspection, les fonctionnaires se soient interrogés sur le contenu de l’enseignement. Mais ils concluent quelques années après à la conformité de l’enseignement dispensé au sein de cet établissement aux attentes du code de l’éducation.
Dans un quatrième cas, des manquements semblent notables: pas d’apprentissage correct de la lecture ou des mathématiques, ni de l’histoire et de la géographie. Pas de développement de l’esprit critique, c’est l’imitation qui semble privilégiée.
Enfin, dans un cinquième cas, et les fonctionnaires notent des points favorables, telles que l’observation des besoins des élèves suivant leur âge, une volonté de sérénité et de bienveillance, et la place accordée à l’éducation esthétique. Mais en revanche, les inspecteurs se montre préoccupés. Toujours des carences sont relevées en ce qui concerne la formation de l’esprit critique, un enseignement organisé suivant la doctrine de Steiner, qui comporte des risques au cas où les enfants devraient être rapatriés en cours de scolarité dans des écoles publiques ou privées plus contrôlées. Quelques années après, l’administration note toujours les points favorables, mais garde les mêmes sujets de préoccupation. Il est même évoqué même une faiblesse culturelle mais qui pourrait être compensée dans le milieu familial.
Une remarque qui intervient de manière récurrente, c’est la référence pédagogique et intellectuelle de ces écoles à la pensée de Rudolf Steiner. De toute évidence les représentants de l’administration préféreraient un amoindrissement de cette inspiration au profit d’un objectif davantage inspiré par les programmes officiels et le socle commun de connaissances et de compétences.
Le deuxième point qui nous intéresse, et qui a retenu notre attention, c’est celui du respect de la laïcité. Nous rappelons qu’un jour, en visitant une journée portes ouvertes dans une école, l’enseignement Waldorf nous a été présenté comme privé laïque.
Dans l’une des écoles étudiées, les inspecteurs observent des dessins avec une forte inspiration biblique, tout en notant que les couleurs de ses dessins sont très stéréotypées. Exemple : des dessins d’anges.
Dans un autre cas, il est noté des rituels du type religieux qui rythment la vie de l’établissement. Ou encore dans une autre école, au début de la journée, une prière issue d’un poème de Steiner.
Dans une autre les fortes connotations bibliques de certaines activités sont relevées.
Dans un cas, l’administration s’interroge d’un point de vue éthique : il lui semble mais cela ne concerne qu’une seule école, que les buts énoncés ne soient pas conforme à la réalité interne de l’établissement. En gros, la doctrine de Steiner devrait être présentée spontanément aux parents afin qu’ils puissent s’inscrire leurs enfants dans cette école après un choix éclairé.
Cela n’est pas sans nous rappeler l’un des témoins au procès de Grégoire Perra, qui affirmait ne pas se sentir tenu d’informer les parents de ce qui était la doctrine steinerienne, c’était à eux-mêmes selon cette personne, qu’il incombait de se renseigner.
Enfin, de grandes inégalités entre les écoles au niveau de la régularité du point de vue administratif. Dans une école, des documents administratifs ne peuvent dans la majorité des cas être présentés. Ceux relatifs à la sécurité ne sont pas à jour et les conditions d’hygiène et de sécurité sont insuffisantes. Une proportion non négligeable d’enfants fréquentant l’école ne sont pas vaccinés, du fait d’un choix personnel des parents. Dans un autre établissement, certains auxiliaires intervenant dans les classes ne possèdent pas les diplômes requis. Le fonctionnaire n’exclut pas sans en avoir la preuve que ces intervenants puissent se retrouver seuls devant des élèves. Également dans la même école, des enfants ne sont pas vaccinés. Encore un autre cas : l’établissement est équipé de toilettes sèches, ce qui entraîne des incommodités. Des problèmes de sécurité se posent.
En revanche, dans une autre école, l’inspecteur note un souci de transparence et s’en félicite.
Peu après le vote de la loi ROYAL sur le contrôle des établissements hors contrat, toutes les écoles Steiner avaient été inspectées simultanément. Un extrait, cité par Paul Aries ( l’anthroposophie, enquête sur un pouvoir occulte ) résume parfaitement certaines de ces considérations, il concerne un institut médico-éducatif en Bourgogne :
Et aucun rapport ne préconise une saisine de la justice en vue d’une fermeture, mais sur ce point nous nous en tenons à notre posture habituelle: nous ne sommes ni l’administration ni la justice, notre seul rôle, c’est l’information du public. Nous essayons de le faire le plus honnêtement possible, sans parti pris, mais il ne nous appartient nullement de nous féliciter ou de regretter la mise en œuvre ou l’absence d’une procédure judiciaire !
Merci cher ami de votre message qui nous donne l’occasion de revenir sur ce qui fait la charpente de notre action militante.
Dans
la vigilance à l’endroit des les
dérives sectaires,
nous avons toujours
privilégié le rassemblement avec toutes les associations,
organisations syndicales et notamment celles dont la
raison d’être est à la défense de la laïcité.
Lorsqu’il s’est agi de défendre la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, nous avons travaillé avec plusieurs mouvements de défense de la laïcité.
Notre objectif : la défense de la liberté de conscience, de la liberté d’expression, et partant de cela la lutte contre tous les abus et les emprises organisées.
Ainsi nous ne luttons pas contre une quelconque doctrine particulière, si aberrante qu’elle puisse paraître. S’il nous arrive de la discuter c’est dans la mesure où ses méthodes nous paraissent remettre en cause l’ordre républicain, ou la liberté de conscience.
Sur le problème que vous soulevé, nous vous renvoyons à ce que nous avons écrit sur l’éducation selon Steiner ou sur la triarticulation sociale.
Nous ne saurions nous focaliser, ni demander à des mouvements laïques de se focaliser, sur une mouvance. C’est un principe que nous défendons, la liberté de conscience, et adopter la posture d’une lutte contre un courant d’idées précis nous ferait faillir à notre conception de la laïcité.
On peut légitimement s’interroger sur les raisons de la reconnaissance d'utilité publique de la fondation pour l’école, sur les financements indirects reçus par espérance banlieue.
Il existe également tout un réseau d’écoles qui relève de la mouvance évangélique. Et l’expansion rapide des écoles démocratiques nous interpelle également. Nous avons également écrit sur les écoles relevant des acteurs colibri.
Nous essayons toujours, derrière nos interrogations sur les doctrines, et surtout sur les méthodes, de respecter les hommes et les femmes qui en font la promotion.
Voilà en quoi nous, qui sommes des défenseurs de l’école publique, appelons les militants et les associations laïques à nous soutenir. Avons-nous bien répondu à votre question ?
Merci encore et très amicalement