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dimanche 19 octobre 2025

Stop souffrance dans l'enseignement catholique.

 

Wikimedia Commons, Celette, 2019



Aujourd'hui, nous donnons la parole au collectif  "Stop souffrance dans l’enseignement catholique". 

Voici son intervention à notre assemblée générale en juin dernier :



" Notre collectif travaille exclusivement sur les établissements sous-contrat. Né à Montrouge, 156 parents se sont réunis en collectif, et ont signé une pétition contre la direction de l'Institution Jeanne d'Arc dans cette commune. Cette directrice est toujours en place, 7 ans depuis sa nomination par évêque. C'est catastrophique. Mais comme les parents qui n'avaient plus leurs enfants dans l’établissement ne sont plus investis dans le collectif, il a été repris principalement par des enseignants, devenus lanceurs d'alerte à travers l'ensemble de la France.


Et on a continué à se développer. Et donc, en 3 ans, la médiatisation de Stanislas, puis de Bétharram, nous a aidés à faire connaître les dysfonctionnements, notamment auprès des journalistes. Notre objectif, c'est de dénoncer. C'est aujourd'hui un collectif de lanceurs d'alerte, de professeurs en particulier de l'enseignement sous-contrat. Mais pas seulement. 4 parents, ces derniers temps, se sont joints à nous et ouvrent des sites web, et dénoncent ce qui se passe dans leur établissement. Nous accueillons la parole et offrons du soutien à tous ceux qui nous contactent pour échanger sur les souffrances vécues, les maltraitances, ingérences et autres dysfonctionnements notoires du privé sous contrat.


Notre collectif les aide. Le support premier est d'écouter : ce que peu leur ont accordé. Quand ils s'adressent à nous, ils ont déjà contacté rectorat, DDEC, ministères, Direction des affaires financières, APEL. Certains ont même déposé des plaintes. Le constat est que rien ne se passe tant que les médias n’ont pas relayé. C'est du huis clos. Il faut comprendre que même dans les rectorats, dans les divisions de l'enseignement privé sous-contrat, ce sont souvent des gens des DEC qui sont nommés là. Par quelle voie, nul ne le comprend bien encore.

Quand nous en venons à la médiatisation, soit nous parvenons à convaincre un(e) journaliste, typiquement de médias nationaux depuis l'affaire Stanislas, soit nous publions directement sur notre blog maison, on l'admet être de piètre qualité, mais il est parcouru par 20k de vues par mois. Nous avons publié plus d'un millier d'articles, que nous ouvrons quand ils sont désignés à des « abonnés », avec l'aval des journalistes, qui nous transmettent parfois même leurs articles complets.

Des directeurs exercent en toute impunité. Il faut savoir qu'ils sont nommés par évêques. Ce n'est pas une compétence. D'ailleurs, en ont-ils ? Il n'y a aucune évaluation des compétences à aucune étape de leur nomination, avec de sérieuses interrogations sur la formation qu'ils suivent à priori, financées par l'EC sur fonds Formiris, pourtant dédiés à la formation continue des seuls enseignants, et sans contrôle académique aucun. Et une fois qu'ils sont en place, c'est ad vitam æternam, à moins qu'ils aient un minimum de conscience, et qu'à force de se faire dénigrer, ils démissionnent. Mais c’est de plus en plus rare. De nombreux directeurs sont pervers. Voir le Sacré Cœur de Versailles, où, notoirement délétère, C. Espeso à la tête de l'Immac. de Pau.


Hier, j'accompagnais une collègue qui nous a contactés au bout de deux ans. Elle est en arrêt et continue son combat, ce qui n’empêche pas le rectorat de la convoquer et de la sommer d’arrêter. Dans son école, tous les séjours des élèves, de tous niveaux font des pèlerinages.

Nous sommes constitués en collectif. Nous avons renoncé à créer une association déclarée pour éviter des plaintes, pour éviter la justice. Dans notre fonctionnement, nous restons anonymes. Nous ne mettons les personnes en lien que s'il y a entre elles quelque chose de commun. Je suis la seule à voir mon nom cité en public. Mais même à l'intérieur du collectif, nous protégeons l'anonymat des uns des autres à tel point qu’ils ne se connaissent pas tous entre eux. Nous devons nous protéger pour éviter des représailles. Un noyau dur s'est constitué pour nos invitations à échanger avec des élus au Sénat, Ministère et Matignon. Françoise Gullung nous a rejoints : nous sommes le seul collectif de lanceurs d'alerte du sous contrat, indépendant des syndicats et de toute formation diocésaine.

Le cœur de notre action demeure l'intérêt de nos élèves, ce que l'enseignement sous contrat, commercial, oublie trop souvent. Et inflige aux élèves ici et là des manipulations en tous genres, quitte à dissimuler des agressions sexuelles, physiques, d'enseignements réactionnaires et autres détournements de fonds publics. Les mineurs accueillis sont des proies faciles à l'endoctrinement, au prosélytisme, et par un travail de communication intensif, par une manipulation des familles, à faire confiance au système quoi qu'il arrive.

Personnellement, mon directeur a voulu me frapper pour avoir protesté l'utilisation exclusive de la salle de projets financés par multiples instances publiques... à la pastorale. Il a détruit le déroulé de ma carrière et je poursuis mon métier dans le public, en ayant eu à repasser le concours, bloquée éternellement dans l'échelle salariale « classe normale ». Mais d’autres ont été victimes d’effractions de domicile, de véhicules, et/ou de menace sur leur propre enfant dans leur école, même si ce n'était même pas dans le même établissement.


Pour être un lanceur d'alerte, il faut être irréprochable dans son métier. Donc, en tant qu'enseignant, on fait déjà le maximum. Nous pourrions espérer le soutien de la hiérarchie, mais même les inspecteurs ne savent que faire. Par ailleurs, nous avons appris qu'une inspectrice de l'académie de Strasbourg avait été nommée n°2 de la DDEC locale : qu'a-t-elle donc fait des propos partagés en confiance par les enseignants ?


Des enfants victimes devraient être mieux traités que les harceleurs. C'est une configuration typique dans le privé sous contrat. Le père de Marc, qui a perdu l'audition à 40% et qui avait porté la chose, s'est fait éconduire par l’APEL. Rien n’a changé depuis. Et le SGEC ne se remet pas tout à fait en question, et un communicant (P. Delorme, SGEC) disait déjà l'an passé, que tout ce qui était décrit des scandales de Stanislas, n'était que caricature.

Le remplacement de monsieur Delorme devrait susciter des craintes : il est remplacé par Monsieur Prévost, proche de Monseigneur Rougé et tous deux veulent plus de catholicité dans les écoles.


On est clairement sur un vrai virage droitiste et « catho-facho », qui nous fait peur. Nous n’avons pas passé le concours pour enseigner la religion catholique, pour être facho, pour faire porter les uniformes, pour assister à une cérémonie comme à l'IMMAC le 9 mai, dans la cour avec l'évêque, des militaires et monsieur Espeso hurlant : « Soyez fiers de mourir pour la France ! » devant des élèves en uniforme. Et, ce 9 mai sur les heures de cours. Ce devrait être impossible aujourd'hui dans les écoles de la République, que le contrat devrait précisément protéger de tels spectacles. "



Qui sommes-nous ? | STOP AUX SOUFFRANCES DANS LES ÉTABLISSEMENTS CATHOLIQUES





dimanche 12 octobre 2025

Raël poursuit une ancienne disciple et échoue



Claude Vorilhon dit Raël, a tenté devant la 17ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, de faire condamner l'une de ses anciennes disciples pour injures publiques.

Il a échoué. 

S'il y a appel, nous ne manquerons pas de revenir vers vous.
Le texte intégral du jugement n'a pas, pour le moment, été rendu public. Nous ne pouvons que renvoyer vers un site juridique qui en rend compte.

Bonne lecture.





Bienvenue sur le blog du CLPS!






Nous sommes une organisation laïque, donc ouverte à la confrontation des idées. Nous ne prétendons pas, entre nous, défendre toujours les mêmes thèses. Ce qui nous réunit, c’est précisément le souci de ne pas masquer nos différences.

Le mot " secte " est une commodité de langage qui ne correspond à aucune catégorie juridique. Il n’existe en effet pas de définition de la secte en droit français. Dans l’intitulé de notre association, nous ne nous vouons donc pas à un combat contre les sectes, mais nous aspirons à prévenir le sectarisme.

En fait, peu nous importe que tel ou tel groupe étudié dans ce site soit ou non qualifié de secte. Pour nous, il représente, si nous en parlons, une atteinte à la laïcité. Le droit français leur permet d’exister. Il nous permet, à nous, de discuter leurs pratiques sans les enfermer dans une catégorie juridique, et ce, au seul nom du respect des droits de l’homme et de l’enfant et de la laïcité.




mentions légales



NOTE SUR LES COMMENTAIRES

Le présent blog est le canal d'expression du CLPS. Nous veillons scrupuleusement à la qualité de l'information et des opinions exprimées. Nous avons maintes fois accepté d'accueillir des commentaires qui se trouvaient aux antipodes de nos convictions dès lors qu'ils étaient rédigés dans une langue correcte, qu'ils restaient courtois, et qu'ils apportaient de la matière au débat. 
Toutefois, suite à des propositions de commentaires qui ne respectaient pas ces conditions, nous nous devons de rappeler que ce blog n'est pas un forum. Nous nous refuserons en conséquence à publier les textes sarcastiques et a fortiori injurieux à l'égard de qui que ce soit, d'une longueur excessive par rapport au texte initial et les billets "en rafales" qui restent d'une lecture difficile et nuisent à la lisibilité de l'ensemble. Merci à nos contributeurs, qu'ils soutiennent ou contredisent nos thèses, de respecter ces quelques règles de savoir-vivre.



 

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dimanche 28 septembre 2025

Ressources pédagogiques pour enseignants et associations d'éducation populaire.


Notre rubrique d'aujourd'hui est destinée tant aux enseignants qu'aux animateurs de maisons de jeunes et associations d'éducation populaire.

Tout au long de ce blog des documents et des vidéos sont exploitables.

Toutefois, à l'attention des enseignants et animateurs, nous regroupons ici les témoignages et documents qui permettent de susciter et animer une réflexion collective.

Commençons par les témoignages.

Voici tout d'abord celui de Catherine, qui raconte en quelques minutes son parcours forcé au sein des enfants de Dieu il y a de cela maintenant plusieurs décennies.



Ce récit est également disponible sous forme écrite sur ce lien :

juil_07_12_cle07319f.pdf - Google Drive

Voir page 3.

Un témoignage — assorti de preuves – sur les méthodes de recrutement de l'association internationale pour la conscience de KRISHNA il y a trente ans de cela.

Que cette association ait gardé les mêmes procédés ou se soit amendée par la suite (ce qu'elle revendique), ce témoignage reste caractéristique de l'embrigadement.


LE DOCUMENT ICI

Pour plus de commodité nous l'avons retranscrit sous format vidéo.

https://www.youtube.com/watch?v=W7qCF3Q6GmY




Pour rester dans les témoignages, nous ne pouvons que recommander les vidéos produites par Monsieur Christophe Ramage, dans le cadre de l'appel à projet de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. 
Vous les trouverez en suivant ce lien :


Certes, les noms des groupes sectaires ne figurent pas explicitement, mais le processus d'embrigadement est décrit scrupuleusement.


Possibilité également d'exploiter un dossier constitué à partir d'un témoignage sur le CERCLE DES AMIS DE BRUNO GRONING :


La fédération des œuvres laïques de l’Ardèche avait, dans le cadre de l’appel à projet de la mission interministérielle, consacré un numéro spécial de sa revue aux dérives sectaires.
Nous avons été sollicités pour contribuer à la rédaction.
Ci-dessous le lien pour le consulter :



Voici maintenant, du matériel que nous avons construit nous-mêmes :

Tout d'abord une vidéo qui dure environ 15 minutes, et qui comporte un certain nombre d'extraits de témoignages qui nous ont été donnés par Grégoire Perra, ancien enseignant dans les écoles Steiner Waldorf et par Laurence Poujade qui fut victime d'une communauté déviante catholique. Outre ces témoignages, quelques points abordés sur des thèmes précis.       



              




Ensuite, quatre brèves vidéos d'une durée de 10 minutes chacune, proposées par la structure de formation professionnelle Kisel à Belfort, financées dans le cadre de l'appel à projet de la mission interministérielle, et dont notre association a assuré la réalisation.



Enfin, nous proposons une exposition totalement libre de droits, que chaque enseignant, chaque association d'éducation populaire, peut s'approprier. 
En cas de difficultés, notre cercle peut être joint. 
Un QR code permet de télécharger instantanément, notamment sur un téléphone portable, le livret d'accompagnement.


Nous restons à la disposition de nos lecteurs pour toute question pratique. 


À bientôt.



lundi 15 septembre 2025

WELEDA et le nazisme, rappels historiques

Le laboratoire WELEDA appartient à ce que le rapport de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, qui précéda la MIVILUDES appela, dans son rapport pour l'an 2000, « la galaxie anthroposophique». C'est le laboratoire lui-même qui s'en réclame. 

https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/la-marque-de-cosmetique-weleda-epinglee-pour-son-passe-avec-le-regime-nazi-28997166.html

Le site helvétique de la RTS donne, vidéo à l'appui, dans un court article, une  information sur les liens entre le laboratoire et le nazisme pendant le second conflit mondial.


 


Toutefois, nous ne connaissons pas la position des dirigeants actuels de Weleda, presqu'un siècle après ces événements, car il est bien évident qu'ils ne sauraient eux-mêmes avoir été mêlés à cette collusion vu le temps passé. Ils auraient toutefois commandé une étude pour mettre au jour le passé de leur entreprise.

La société de cosmétiques Weleda à examiner les liens nazis au milieu de la révélation de son rôle dans les expériences de Dachau - La Lettre Sépharade

En réponse aux révélations, la société, désormais basée à Arlesheim, en Suisse, a déclaré qu'elle réexaminerait son histoire de l'ère nazie. Une étude interne, publiée l'année dernière, n'a pas réussi à découvrir le rôle de Weleda dans les expériences humaines. « Toutes ces nouvelles recherches nous donnent des raisons de revoir notre histoire en profondeur avec une grande étude indépendante », a déclaré Tina Müller, PDG de Weleda. La nouvelle étude devrait prendre deux ans.

un jeune en service civique à l'Académie Saint-Louis?



Un de nos fidèles lecteurs, qui se reconnaîtra et que nous remercions vient d'attirer notre attention sur une offre d'emploi des académies Saint-Louis que nous avons déjà évoquées, avec ses liens avec Monsieur Sterin. L'établissement cherche à recruter un jeune en service civique.

Les tâches seraient les suivantes :
- Animation d’activités et jeux pendant les récréations
- Appui des cadres et des enseignants dans leurs missions
- Accompagnement scolaire
- Participation à la vie quotidienne de l’établissement
- Appui à la gestion administrative et au secrétariat
- Soutien logistique
Nous relevons au sein des qualités exigées du candidat à ce poste
- Intérêt pour l’éducation, la pédagogie, l’engagement sportif
- Sens du service, autonomie, esprit d’initiative
- Expérience d’un encadrement scout appréciée


Nous ne nions pas la légalité de l'affectation d'un jeune en service civique auprès d'un établissement scolaire hors contrat. Comme nous l'avons récemment affirmé à propos d'une école affiliée à la mouvance des colibris, nous n'ignorons pas que les parents qui souhaitent scolariser leur enfant dans un établissement qui se refuse à contractualiser avec l'éducation nationale payent, outre les importants frais d'inscription à l'école, le financement de l'éducation nationale à travers l'impôt sur le revenu des personnes physiques.

Mais nous avions également souligné que la liberté pédagogique des établissements hors contrat leur était accordée en contrepartie de l'absence de financement public. Quoique parfaitement légale, l'affectation d'un jeune en contrat de service civique à un établissement totalement indépendant de l'administration et dans la seule obligation est de garantir l'acquisition du socle commun de connaissances ne serait-elle pas un moyen de contourner la loi ?

samedi 30 août 2025

"Comment éviter les charlatans?" : un dossier de France Assos Santé

 

En cette période de reprise d'activité pour nombre de nos lecteurs, nous renouons avec le rythme de nos publications.

France Assos Santé est un réseau qui regroupe de très nombreuses associations liées au domaine de la santé. 

Pendant l'été, il a publié une étude sur les pratiques dites de "soins non conventionnels".

Nous avons pensé utile de partager avec vous ce travail. En effet, ses auteurs ne se sont pas contentés de dénoncer, mais ont également fait un effort d'analyse et donné des références fiables.

Il est fréquent de voir associées des pratiques à allégation thérapeutiques non validées par un diplôme ou une certification officielle, et des tentatives de mise sous emprise. La synthèse que nous propose ce réseau associatif nous semble accessible et surtout susceptible de susciter réflexion et vigilance. 

Bonne rentrée à tous, et bonne lecture !


Comment éviter les charlatans en santé ? - France Assos Santé









vendredi 22 août 2025

Académie Saint-Louis de Chalès : rappel de la loi du 18 décembre 1998

 






 « Afin de protéger les enfants en âge scolaire de l'emprise sectaire, le Parlement a adopté en première lecture et à l'unanimité la loi n° 98-1165 du 18 décembre 1998 tendant à renforcer le contrôle de l'obligation scolaire.(...) Le législateur a souhaité non seulement encourager la fréquentation scolaire, lutter contre toutes les formes d'abandon scolaire mais aussi veiller à ce que, au nom d'une liberté dans les choix d'instruction, les principes fondamentaux de l'éducation due aux enfants ne se trouvent dévoyés par une instruction sommaire, voire sectaire. (...) Chaque année, plusieurs milliers d'enfants échappent à l'École de la République. Trop souvent, ces enfants sont maintenus dans un état d'inculture, d'ignorance, ou pire encore, embrigadés, aliénés, maltraités. Cette réalité étant inacceptable, il est apparu indispensable de rappeler, en s'appuyant sur les fortes exigences de la Convention Internationale des Droits de l'enfant qui affirme en ses articles 28 et 29 que tous "les États parties reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation" visant "à favoriser l'épanouissement de sa personnalité" et "le développement de ses aptitudes mentales et physiques dans toute la mesure de leurs potentialités", le droit de l'enfant à l'instruction en reprenant la définition qui en est donnée à la fois par l'ordonnance du 6 janvier 1959 prolongeant la scolarité obligatoire et par la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989. C'est ainsi que l'article premier de la loi du 18 décembre 1998 affirme solennellement, dans un premier alinéa, le droit de l'enfant à l'instruction, en ces termes : "Le droit de l'enfant à l'instruction a pour objet de lui garantir, d'une part, l'acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des connaissances de base, des éléments de la culture générale et, selon les choix, de la formation professionnelle et technique et, d'autre part, l'éducation lui permettant de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle et d'exercer sa citoyenneté". Cette définition est fondamentale : non seulement elle élève le niveau minimal des connaissances au-dessus des seules notions élémentaires d'écriture, de lecture et de calcul requises jusqu'à présent, mais elle introduit également dans l'instruction obligatoire l'exigence d'une éducation propre à garantir l'épanouissement de la personnalité de l'enfant, les conditions de son autonomie, son ouverture sur le monde qui l'entoure et dans lequel il doit trouver sa place de citoyen libre. »



Le 18 décembre 1998, le Parlement adoptait, à l’unanimité, la loi qui permettait à l'administration de renforcer le contrôle des écoles hors contrat et de l'instruction en famille. Nous avons reproduit ci-dessus les paragraphes introductifs de la circulaire ministérielle qui accompagnait l'envoi du texte adopté aux services déconcentrés de l'État.



La presse a abondamment relayé, ces derniers mois, la création d'un établissement hors contrat en Sologne, financé par une fondation dépendant de Monsieur Sterin.  L'académie Saint-Louis s'inspire des méthodes pédagogiques pratiquées outre-Manche, qui dédient les après-midis aux activités sportives et artistiques. Les tarifs y sont très élevés, et sont modulés en fonction des ressources des parents. L'établissement se réclame de l'éducation intégrale. Sur le site d'un organisme qui se réfère aux mêmes valeurs, nous avons trouvé la définition suivante de l'éducation intégrale. Il nous semble qu'il y a une forte probabilité que cette définition corresponde à celle que l'académie Saint-Louis a fait sienne, même si nous n'avons pas trouvé sur le site de cette institution de référence explicite.

Voici :

« Dans un établissement qui a pour projet l’éducation intégrale, l’autorité éducative est comprise comme un acte intérieur qui a pour ambition de provoquer une croissance intérieure qui conduit à la liberté. La liberté est le fruit de la formation critique de l’intelligence, d’une solide culture historique et littéraire, d’une formation mathématique et scientifique qui recherche la vérité en évitant le scientisme ou le rationalisme, d’un éveil de la créativité et du don de la grâce de Dieu.  Cette liberté a pour but d’aider les enfants à déployer leur personnalité, fruit de leur tempérament et de leur caractère, et à développer leur capacité à penser par eux-mêmes pour être en mesure de répondre à leur vocation. »



Le site animé par un prêtre catholique sosdiscernement.org , auquel nous adressons nos lecteurs, nous propose une analyse très pointue de l'éducation intégrale (lien ci-dessous). 

Il semblerait, à la lecture de cet article, que l'origine en soit à rechercher… du côté de l'Opus Dei. 

Merci alors à Dominique AUZENET, prêtre du diocèse du Mans, et à l'équipe sosdiscernement, pour ces recherches mises à la disposition de tous.

https://sosdiscernement.org/leducation-integrale/


Citons-les :


« Puisque tout cela s’inspire in fine de José Escriva de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, on ne peut qu’éprouver un profond malaise.

Le Père Trouslard, qui nous a quittés en 2011, était une figure de la lutte contre les dérives sectaires de toutes sortes, y compris à l’intérieur de l’Église16. En 2001, il avertissait les chefs d’Établissement de l’Enseignement Catholique sur les dérives sectaires causées par Opus Dei. Il décrivait 10 caractéristiques sectaires ; écoutons la neuvième : « L’infiltration : la stratégie de l’Opus Dei vise à transformer la société en essayant de pénétrer tous les domaines de la vie économique, sociale, familiale et culturelle… l’Opus Dei voulait ‘s’infiltrer et imposer son programme global’ »

D’où question : le Leadership Vertueux serait-il un outil de la « stratégie de l’Opus Dei » et l’éducation intégrale ferait-elle partie de « l’enseignement » et du « programme global » de l’Opus Dei ? La réponse est sur le site de l’Opus Dei dans « Éducation et Enseignement17  » :

(…) Le but de l’éducation intégrale est d’aider les élèves à apprendre à exercer leur liberté de manière responsable, afin que soient possibles le déploiement de leur personnalité et le développement de leur être tout entier  : esprit, corps, âme et caractère (…) Les professeurs doivent avoir pour objectif l’éducation intégrale de leurs élèves… (…) Ces écoles travaillent sous l’entière responsabilité de leurs directeurs et de ceux qui composent l’association dont elles dépendent, bien qu’elles soient inspirées par les idées de Saint-Josémaria sur l’éducation et offrent une éducation intégrale aux élèves  ».


Revenons à l’académie Saint-Louis de Chalès.



En se présentant lui-même, l'établissement se réclame des valeurs de la république. Il affirme vouloir protéger les enfants de tout abus. En ce qui concerne la vie spirituelle, elle « irrigue l’ensemble du projet éducatif. La prière quotidienne, la messe hebdomadaire, les retraites, le catéchisme offrent aux élèves un ancrage solide et paisible. Chacun est invité à grandir dans sa relation à Dieu, dans la vérité de la foi et dans la liberté du cœur ».


Mais l'académie Saint-Louis dit se référer aussi aux « lettres aux capitaines » d'André Charlier. Les capitaines, ce sont des élèves plus âgés chargés d'encadrer les enfants plus jeunes. André Charlier écrit cette lettre à l'attention des « capitaines » de l'école des roches pendant le second conflit mondial. Un extrait : « Il est écrit dans la Charte du Capitaine : « Sa tâche lui fait toucher du doigt ses faiblesses et lui montre que pour servir et être utile, il faut d’abord se connaître en toute humilité, se perfectionner avec bonne volonté, accepter les conseils autorisés, et se confier à la bonté de Dieu. » Cela vous indique quelle importance vous devez attacher à votre vie spirituelle. Les qualités naturelles d’un chef sans doute sont capitales : énergie, autorité, dynamisme, etc., en définitive elles restent insuffisantes s’il ne s’y ajoute une certaine ferveur de la vie intérieure. Et la vie intérieure, c’est le rapport intime de votre âme avec Dieu ». (11 mars 1943)


L'académie Saint-Louis de Chalès fait sienne cette méthode qui consiste à confier les plus jeunes aux bons soins d'un élève plus âgé et cela explicitement, conformément aux préconisations d’André Charlier, qui reste avec son frère Henri, une figure tutélaire du groupe traditionaliste catholique « Chrétienté Solidarité ».


https://chretientesolidarite.fr/



L'établissement « académie Saint-Louis de Chalès » va fonctionner dans un avenir très proche. Nous avons certes, pris bonne note de l'attachement revendiqué valeurs de la république. Toutefois ses références conceptuelles explicites peuvent susciter des inquiétudes quant à la conformité des contenus et des méthodes pédagogiques aux exigences de la loi du 18 décembre 1998.

Rappelons que les rédacteurs de cette loi ont entendu se référer aux dispositions de la Convention internationale des droits de l'enfant.

Nous nous interrogeons en tant que laïques sur la compatibilité de l'omniprésence de la religion dans la vie scolaire avec le respect de la liberté de conscience de l'enfant.

Interrogation renforcée par la référence à l'éducation intégrale. S'agit-il de la même « éducation intégrale » que celle prônée par la charte dont nous avons donné le lien ?

Si tel est le cas, une éducation qui voudrait éloigner le rationalisme nous interroge. Le rationalisme : tout un patrimoine dont nous n'osons envisager que des enfants en soient éloignés délibérément.

Notre souhait, c’est que l'éducation nationale ait à cœur, en contrôlant l'établissement comme la loi l'y astreint, de vérifier que cette omniprésence de la religion ne soustraira pas des apprentissages des pans entiers de notre culture. Et qu'elle en tire toutes les conséquences !


Toutes les associations laïques, nous le savons, partagent nos préoccupations.

Beaucoup de chrétiens aussi.


À bientôt.



dimanche 27 juillet 2025

Instruction en famille (IEF) des nouvelles de FRANCHE-COMTE

 




Le tribunal administratif de Besançon a jugé le 17 juin 2025 dans plusieurs affaires concernant des demandes d'autorisation formulées par des parents qui souhaitaient instruire leurs enfants en famille. Nous reproduisons ci-dessous des extraits significatifs de ces quatre jugements. Les références exactes sont précisées. Nous avons reproduit en gras sur la première citation la disposition législative invoquée par les familles à l'appui de leur requête.

Le juge administratif n'a donné satisfaction qu'à une seule famille pour des raisons de procédure.


Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2402010

Il ressort également de ces débats parlementaires que, s'agissant particulièrement du quatrième et dernier cas, tenant à " l'existence d'une situation propre à l'enfant motivant le projet éducatif", le législateur a entendu réserver la possibilité d'accorder une dérogation exclusivement lorsque les familles relèvent un besoin de l'enfant à partir duquel elles élaborent un projet éducatif adapté.


La commission académique s'est fondée sur le motif tiré de ce que les éléments constitutifs de la demande d'autorisation d'instruction en famille n'établissaient pas une situation propre à l'enfant nécessitant un projet éducatif particulier. Il résulte de ce qui a été dit aux points 5 à 7 que, contrairement aux allégations des requérants, l'appréciation de la situation propre de l'enfant ne relève pas de la seule appréciation discrétionnaire des parents et qu'ainsi, en vérifiant l'existence d'une situation propre à l'enfant de nature à justifier un projet éducatif spécifiquement adapté à cette situation, la commission académique n'a pas entaché sa décision d'erreur de droit ...

 Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401761

En second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé, outre le caractère réservé et parfois timide de A, par son niveau d'apprentissage qui est supérieur à celui attendu d'un enfant de son âge et qu'une scolarisation dans une classe de CM1 engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire. Toutefois, ces allégations ne sont pas établies par les pièces du dossier, notamment le contrôle pédagogique de l'instruction en famille réalisé au cours de l'année scolaire 2023/2024 et le positionnement des acquis de la fin de cycle 2 produit par les requérants qui ne suffisent pas à caractériser de manière objective une situation propre au jeune A de nature à permettre une dérogation au principe de l'instruction dans un établissement

 Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401763

n second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé par le rythme d'apprentissage différent de C qui a besoin de disposer d'un emploi du temps adapté et de ses propres méthodes pour favoriser une assimilation intelligente des connaissances. En outre, une scolarisation engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire. Toutefois, ces allégations ne sont pas établies  par les pièces du dossier

Tribunal administratif de Besançon, 1ère Chambre, 17 juin 2025, 2401765

En second lieu, il ressort des pièces du dossier que le projet éducatif présenté par M. et Mme D est motivé par les méthodes d'apprentissage alternatives de A fondées sur des approches pédagogiques ludiques. Toutefois, ces allégations ne sont établies par aucune pièce du dossier permettant de caractériser de manière objective une situation propre à la jeune A de nature à permettre une dérogation au principe de l'instruction dans un établissement d'enseignement public ou privé. Si les requérants soutiennent qu'une scolarisation de la jeune A engendrerait une baisse de progression de son niveau scolaire, cette allégation n'est étayée par aucun élément.

Tribunal administratif de Besançon, 1re chambre., 17 juin 2025, n° 2402155

Toutefois, le rectorat ne justifie pas, ainsi qu’il l’allègue, que cette décision ait été effectivement notifiée aux intéressés le 6 mai 2024, alors que ceux-ci affirment que le pli recommandé avec accusé de réception qu’ils ont reçu à cette date contenait uniquement la décision prise sur la demande déposée au profit de leur fille A et n’était pas accompagnée de la décision de refus du 29 avril 2024 concernant leur fils B. Par ailleurs, l’administration n’est pas non plus en mesure de justifier d’un accusé de réception propre à cette décision. Au demeurant, le rectorat ne justifie pas davantage la réception effective par les requérants de son courrier du 16 mai 2024, adressé par lettre simple, évoquant l’intervention de ce refus exprès, que les requérants contestent également avoir reçu. Dans ces conditions, l’administration doit être regardée comme ayant conservé le silence pendant deux mois sur la demande dont elle était saisie, au sens de l’article L. 231-1 du code des relations entre le public et l’administration cité au point 5, faisant ainsi naître une décision implicite d’acceptation de la demande d’instruction en famille déposée par les requérants pour leur fils B. 

 


L'édition en date du 5 octobre 2024 de l'Est républicain révèle l'état d'esprit d'une famille à laquelle l'administration n'a pas donné satisfaction et qui s'apprêtait à l'époque à saisir le juge administratif. Nous nous bornons à rapporter les faits, sans préjuger, faute de preuves, de l'appartenance des requérants à une famille de pensée.



« Nous continuons notre combat. La désobéissance civile est un devoir pour le bien-être et la sécurité de nos quatre enfants (N.D.L.R. : l’IEF a été acceptée pour leur aînée, Louise, qui souffre de phobie scolaire) »




Père Manjackal : une mise en garde de la Conférence des évêques de France






Le service « emprise et dérives sectaires dans l'église catholique » de la conférence des évêques de France vient de publier une note de mise en garde à l'encontre d'un prêtre indien. Il lui est reproché de promettre des guérisons miraculeuses sans veiller à ce que les personnes auxquelles il s'adresse poursuivent leur traitement médical. Ce clerc se recommande du courant charismatique.

La note d’alerte de la conférence des évêques a été rendue publique sur plusieurs sites, nous donnons ci-dessous le lien vers l’un d’eux :



Dès 2018, la lettre d’information Gamaliel 21 (diocèse de Dijon) avait publié un dossier argumenté sur les pratiques de ce personnage. Ce dossier comprend notamment des témoignages mis en perspective.

Il nous a semblé utile d’en donner le lien afin que nos lecteurs soient dûment documentés.


https://sosdiscernement.org/alpha/M/manjackal/gamaliel21.pdf