Suite à une requête
de FasciaFrance, nous avons reproduit de larges extraits et donné le
lien vers un arrêt de la Cour administrative d'appel de Paris qui avait
"censuré"le guide "santé et dérives sectaires de la Miviludes.
Nous
l'avons fait sans avoir la certitude que c'était une obligation: nous
avions cité deux documents, dont principalement un arrêt du Conseil
d'Etat, et n'avions pas cité ni même mentionné ce guide qui avait été
l'objet de la procédure. Mais nous ne le répéterons jamais assez, nous
ne tenons pas nos lecteurs comme dénués de faculté de juger par
eux-mêmes et nous abstenons de faire de la propagande simpliste.
Nous avons reçu une dépêche que nous vous soumettons.
Fallait-il lister la fasciathérapie, une méthode de kinésithérapie, parmi des pratiques pouvant présenter un risque sectaire ? Ses adeptes ont obtenu que la justice administrative donne tort à la mission anti-sectes Miviludes, qui a dénoncé vendredi une stratégie d'"intimidation".
Fallait-il lister la fasciathérapie, une méthode de kinésithérapie, parmi des pratiques pouvant présenter un risque sectaire ? Ses adeptes ont obtenu que la justice administrative donne tort à la mission anti-sectes Miviludes, qui a dénoncé vendredi une stratégie d'"intimidation".
Saisie par une association de praticiens et
une société de formation en fasciathérapie, la cour administrative
d'appel de Paris a partiellement
censuré le 7 décembre le guide "santé et dérives sectaires" de la
Miviludes, selon un arrêt transmis à l'AFP.
Dans ce guide de 2012, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes),
qui dépend de Matignon, explique avoir pu "identifier les - rares -
situations" dans lesquelles des kinésithérapeutes "ont appliqué des
méthodes non éprouvées", citant parmi elles la fasciathérapie.
Cette thérapie manuelle de prise en charge
psychique autant que corporelle, censée agir sur les fascias (membranes
fibreuses enveloppant
muscles, organes ou tendons), est mentionnée dans une fiche listant des
méthodes qui "peuvent (...) présenter un risque sectaire".
Selon l'arrêt, "la circonstance que les
méthodes de la fasciathérapie ne seraient pas, à ce jour,
scientifiquement éprouvées, n'est pas
en elle-même de nature à entraîner des risques pour le patient".
Dans un communiqué, l'association
FasciaFrance "se réjouit de cette décision qui rétablit l'honneur et la
probité des milliers de praticiens
exerçant quotidiennement la fasciathérapie dans le respect de leur
métier et la confiance de leurs patients".
Les services du Premier ministre étudient la
possibilité d'un recours devant le Conseil d'Etat, qui a déjà traité de
la fasciathérapie dans
un sens qui lui était "défavorable", a indiqué à l'AFP le président de
la
Miviludes, Serge Blisko.
La plus haute juridiction administrative
avait rejeté en décembre 2014 une requête de fasciathérapeutes contre le
conseil de l'ordre des
kinésithérapeutes. Dans un avis, ce dernier avait précédemment présenté
les techniques de fasciathérapie comme "insuffisamment éprouvées et
potentiellement illusoires". Au terme d'un essai clinique en 2013,
l'Institut de cancérologie de l'Ouest avait jugé
cette méthode sans "bénéfice concernant la qualité de vie" de patientes
soignées pour un cancer du sein.
"Je m'en voudrais de dire que tous les
fasciathérapeutes sont des +sectarisés+, mais c'est dans ces pratiques
alternatives qu'on trouve
un certain nombre de +dérivants+", a souligné Serge Blisko.
L'action en justice intentée contre la
Miviludes relève de "l'intimidation", selon cet ancien médecin, qui n'entend pas réécrire son guide avant une décision définitive.
Nous
fournirons à nos lecteurs toutes indications sur les suites s'il y en a
et, selon notre habitude, ne commenterons pas quelle qu'elle soit une
décision de justice.
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