Il y
a quelque temps, l'édition jurassienne du Progrès de Lyon avait
enquêté sur le congrès de naturopathie qui était prévu et qui a
eu lieu les 3 et 4 juin à Mont-sous-Vaudrey dans le nord du Jura.
Nous donné notre opinion sur cette rencontre dans un de nos billets
récents. Rappelons quand même que notre association n'a pas de
compétence médicale et que le fondement de son action, c'est la
loi, c'est le droit, c'est la dignité.
Le même organe de
presse a publié récemment le point de vue du conseil départemental
de l'Ordre des médecins sur cet événement. L'article du Progrès
de Lyon a été repris par l'Est républicain. Voici ci-dessous
l'extrait qui concerne l'inquiétude de l'ordre départemental face à
l'événement (nous ne disposons pas à l'heure actuelle du texte
original de cette déclaration).
À la veille de
l’événement, c’est l’Ordre des médecins du Jura qui tient à
faire part de son « inquiétude ». Si les médecins du Jura, d’une
voix unanime, précisent « qu’il n’appartient pas au conseil de
juger de l’autorisation donnée à cette réunion qui est de la
responsabilité administrative préfectorale, le conseil s’inquiète
de la confusion que peut faire naître le titre de “Congrès de
médecine intégrative.”» « L’appellation “congrès de
médecine” renvoie aux manifestations scientifiques médicales,
objet du partage de connaissances et des avancées médicales sur des
preuves basées sur des expertises dûment encadrées, réalisées
par des groupes de recherches, confrontés à l’international et
aboutissant à des données probantes. Cette appellation veut donc
faire croire que ce rassemblement hétéroclite rentre dans le cadre
de congrès scientifiques et serait validé par le corps médical, ce
qui n’est évidemment en rien le cas ici », affirme le conseil.
Et
de préciser, par la voix de son président, Jean-François Louvrier,
« qu’il faut distinguer la thérapie de la médecine. Seul le
médecin a la capacité de faire un diagnostic. Il ne faudrait pas
que ces personnes, qui croient en des thérapies, tournent le dos à
la médecine pour autant. Je suis ouvert à tout, peut-être qu’il
y a des choses qui fonctionnent et qu’on ne connaît pas. Mais il
faut que cela soit prouvé. Car toute thérapie a un effet placebo.»
Il explique ainsi que, avant de mettre un médicament sur un
marché, des essais en double aveugle sont effectués par des
sociétés indépendantes, afin de démontrer l’efficacité d’un
produit. « Des échantillonnages sont effectués sur des personnes
nombreuses et non averties de si elles prennent un médicament ou un
placebo. Ni le médecin, ni le patient ne le savent. Prouver
l’efficacité sur des personnes déjà convaincues, cela n’a
aucun intérêt. En médecine, nous apprenons à être très
scrupuleux concernant les résultats des études d’efficacité de
médicaments. Tout ce qu’on fait est basé sur des preuves
scientifiques, avec assez d’éléments en notre possession », a
détaillé le président de l’ordre.
Récemment,
Francetv info a dédié une de ses enquêtes à deux rassemblements
absolument similaires à celui qui s'est tenu récemment dans le
Jura. Ces
rencontres avaient lieu à Saintes et à Montpellier, les vedettes en
étant également parfois Louis Fouché et Alexandra Henrion Caude.
Nous invitons nos lecteurs à se reporter à l'article et surtout à
visionner le reportage. Nous avions déjà relevé le fait que
certains propos des principaux participants à ces rencontres
exprimaient des opinions que nous ne nous ressentions pas comme
démocratiques. Ce que confirme le reportage : contrairement à ce
qu'on pourrait penser a priori, les principaux soutiens de ces
rencontres émanent de l'extrême droite. Par conviction ? Par
opportunisme et souci de séduire au sein de mouvances marginales ?
Nous laissons les lecteurs se faire leur opinion personnelle.
VIDEO. Comment médecines alternatives et extrême droite se fédèrent autour d'un discours "antisystème" https://t.co/x3yCX6rKPY via @franceinfo
— clps (@clps12) June 5, 2023
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